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et du prix de la main-d'œuvre, sans égard à la plus ou moins grande augmentation de valeur que le fonds a pu recevoir.

S'il s'agit d'un tiers évincé de bonne foi, le propriétaire du fonds ne pourra demander la suppression, mais il aura le choix, ou de rembourser la valeur des matériaux et du prix de la main-d'œuvre, ou de rembourser une somme égale à celle dont le fonds a augmenté de valeur.

Les pigeons, lapins, poissons, abeilles qui passent dans un autre colombier, garenne, étang ou ruche, appartiennent au propriétaire de ces objets, par droit d'accession, pourvu qu'ils n'y aient point été attirés par fraude et artifice.

(Voyez ALLUVION.)

ACCESSION (DROIT D'), relativement aux choses mo

bilières.

Le droit d'accession, quand il a pour objet deux choses mobilières, appartenant à deux maîtres différens, est entièrement subordonné aux principes de l'équité naturelle.

(La suite à la prochaine Livraison.)

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Un bon assolement doit réunir plusieurs conditions: Il ne doit comprendre que des récoltes qui se plaisent dans le sol qui leur est destiné; elles doivent être placées dans un ordre de succession qui les fasse servir de préparation l'une à l'autre, ou qui les empêche au moins de se nuire. Il faut que l'assolement suffise à la production du fumier qu'il doit consommer, en accroissant la fertilité au lieu de l'épuiser; qu'il soit calculé de manière à entretenir la propriété du sol par une combinaison judicieuse de jachères, ou de récoltes sarclées. Aussi le choix d'un nouvel assolement est une chose à laquelle on doit penser souvent et se décider tard.

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Action des Météores sur les Engrais animaux et minéraux.

Les végétaux paraissent avoir dans leurs racines un sens et une force de choix, par le moyen desquels ils attirent et s'approprient les substances dans la juste proportion exigée par la

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nature; il est donc nécessaire de les faire jouir de ces substances dans des proportions convenables avec un excès de ces substances, la végétation est désordonnée; avec leur absence, elle languit et devient nulle. Celui qui cultive doit donc s'attacher à faire subir à la terre les modifications les plus propres à faire jouir les végétaux des influences atmosphériques les plus propices. Ainsi, un terrain dont l'apparence annonce la fécondité sera cependant d'un faible rapport, soit parce que la couche de terre, qui est au-dessous de celle que l'on nomme végétale, se trouve être une argile tenace qui s'oppose à l'infiltration et fait refluer les eaux à la partie supérieure, soit même parce qu'un choix irréfléchi de productions a privé le sol de substances propres à la végétation des plantes que l'on se propose d'y cultiver, tandis qu'une autre plante qui emploierait pour sa nourriture une proportion de ces substances alimentaires, pourrait rétablir la proportion qui conviendrait aux premières. Dans le premier cas, il est avantageux d'augmenter, par des défoncemens pratiqués, soit avec la charrue à cet usage, soit au moyen de la bêche, soit par les deux moyens réunis, l'épaisseur de la couche végétale; dans le second, il faut changer l'assolement établi, faire succéder avec adresse les plantes fourragères aux racines, et les céréales aux légumineuses, afin de rétablir, par ces combinaisons variées, les proportions de substances élémentaires absorbées et restituées par les unes ou les autres.

On a même remarqué qu'il était avantageux, dans quelques cas, de cultiver certaines plantes entremêlées, et qu'on obtenait de chacune d'elles une proportion plus grande que si on leur eût assigné une place séparée sur le même sol. Ainsi, le blé mélangé avec le seigle réussira sur des terrains où, seul, il eût à peine végété; de même, des légumes semés parmi les céréales, sur des terrains tellement pauvres qu'on n'eût pas espéré de les voir se reproduire, rendent un bon profit sans nuire sensiblement aux grains. La vraie proportion des substances élémentaires convenables à une espèce de graines peut donc être atteinte par son union avec une autre. Il est probable que

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pareils résultats ne sont dus qu'à l'action mécanique exercée par les racines des plantes sur le sol auquel elles permettent d'absorber une plus grande quantité de gaz, et de s'approprier la matière organique produite par le résultat de la putréfaction. Cette circonstance se présente particulièrement lorsqu'on laisse pendant plusieurs années des terres amoncelées, soit sous forme de muraille, ou simplement en masse. Après un certain laps de temps, ces terres, d'ailleurs d'une qualité médiocre, s'approprient une infinité de principes fécondans, qu'elles puisent dans l'atmosphère ou dans les décompositions chimiques qui s'opèrent autour d'elles, et sont propres alors à augmenter, d'une manière très-énergique, la fertilité des terrains sur lesquels on les répand. Cette force d'absorption dont jouit le sol n'est pas encore bien connue, et quoique nous ne puissions combiner les terres avec le carbone, l'azote, ni l'hydrogène, cependant il est vraisemblable qu'elles s'unissent avec ces substances à l'état naissant, puisque divers phénomènes de la végétation semblent en donner la démonstration. Le système organique des végétaux est susceptible d'absorber les terres les plus difficiles à combiner, même avec les acides les plus concentrés : ainsi, nous trouvons parfois la silice séparée par la force de la végétation et cristallisée dans l'épiderme. L'action des météores sur le sol et sur la végétation est donc plus puissante que les réactifs : quelque grandes que soient les découvertes de la chimie, elle n'a pu réunir, comme dans le quartz, l'alumine, l'oxide de fer et la silice, ni même expliquer la fusion de la silice dans les eaux de quelques sources, au sein desquelles même des expériences soignées n'ont pu rencontrer aucune matière propre à opérer cette étrange combinaison de la silice avec l'eau. La présence de l'air atmosphérique, des météores aqueux qu'il tient en suspension, de la lumière et du calorique dont il se laisse pénétrer, est, comme nous venons de le voir, indispensable à la végétation; mais, sans eux également, point de décomposition ni de fermentation des corps organiques privés de la force vitale, et qui servent à leur tour d'aliment aux végétaux.

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