Page images
PDF
EPUB

Ces navires sont bien protégés, mais manquent d'artillerie secondaire. Les 2 autres cuirassés. du type Cesarevitch, ont une ceinture cuirassée qui est complète sur ce bâtiment, mais ne protège pas l'arrière sur le Retvisan; elle atteint 250 mm. au milieu des 2 ponts cuirassés. Les 2 tourelles barbette ont une protection de 254 mm.

L'artillerie, disposée comme l'indique le plan ci-après, comprend : 4 canons de 305 mm. par paires, dans les 2 tourelles et R; 12 de 152 mm. à tir rapide par paires, dans 6 tourelles cuirassées à 160 mm.; 20 de 76 mm., dont 12 dans la batterie; 2 de 62 mm.; 20 de 47 mm.; 6 de 37 mm. dans les hunes. Il y a en outre 6 tubes lance-torpilles. L'équipage est de 750 hommes. Ces cuirassés sont de bons navires de combat, quoique un peu faiblement protégés.

Les croiseurs cuirassés, au nombre de 8, sont les suivants :

Rurik..

Rossia.

(1892) 11.200 tonnes, 13.250 chevaux, 19 nœuds 5

[blocks in formation]
[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Les 2 premiers ont une cuirasse sur les 4/5es de la longueur, de 250 mm. avec pont et blockhaus cuirassés et éperon. L'artillerie se compose de : 4 canons de 203 mm.; 16 canons de 152 mm. système Canet; 6 de 127 mm., remplacés sur Rossia par 12 de 76 mm. ; 26 de 47 et 37 mm. à tir rapide; 4 tubes lance-torpilles (5 sur Rossia). Cette puissante artillerie, donne à ces croiseurs, dont le rayon d'action est très étendu, une très haute valeur.

Les 4 croiseurs du type Peresviet sont, à peu de chose près, semblables aux précédents. Ils en diffèrent cependant pour le cuirassement qui, chez eux, est complet, avec une épaisseur de 230 mm. au milieu et de 125 aux extrémités. Leur artillerie comprend : 4 pièces de 254 mm.; 11 de 152 mm. à tir rapide, 20 de 76, 28 de petit calibre. Seul le Gromoboi diffère un peu, en ce qu'il a 4 pièces de 203 mm., 16 de 152, 20 de 76 et 24 de petit calibre.

Sensiblement plus petit est le Bayan, qui sort des chantiers de la

Seyne. Sa cuirasse en acier varie entre 200 et 100 mm. Ponts, blockhaus et tourelles cuirassés. Comme artillerie, il est armé de 2 canons de 203 mm. en tourelles fermées, avec approvisionnement de 100 coups par pièce; 8 de 152 mm. à tir rapide; 20 de 76 mm. à tir rapide; 7 de 47 mm. avec 500 coups par pièce, 5 tubes lance-torpilles. Les soutes à munitions sont placées directement au-dessous des pièces. Vu son tonnage restreint, ce croiseur est fortement armé.

Enfin un vieux croiseur, le Dmitri-Donskoi (à éperon), fait moins bonne figure à côté des précédents. Ce bâtiment, ainsi que l'Ossliablia, est en route pour l'Extrême-Orient.

Parmi les navires cuirassés il faut encore ranger 2 canonnières : Gremiachtchy et Otvajni (1892).

Passons maintenant aux croiseurs protégés.

Voici d'abord 3 bâtiments de même type: Aurora, Diana, Pallada, (1899 et 1900) de 6.730 t., 12.000 et 13.000 ch. et 19 n.; puis 3 autres plus puissants et plus rapides: Askold, Bogatyr, Waryag, de la même époque, d'un tonnage de 6.000 à 6.750 t., mais donnant 20.000 ch. et 23 n.; enfin 3 autres plus petits, mais plus rapides encore: Novik, Bojarin et Almaz (1900 à 1903), de 3.200 t., 18.000 ch., 25, 23 et 25 n. Aurora et Almaz, ce dernier venant à peine de terminer ses essais, sont en route pour l'Extrême-Orient.

A ces navires modernes, on peut ajouter 3 petits croiseurs anciens et 3 petites canonnières, à peu près sans valeur comme navires de combat. En descendant dans l'échelle du tonnage des navires, nous trouvons 12 contre-torpilleurs de 320 et 350 t. ayant tous donné 27 et 28 n. aux essais; 7 autres ont passé le canal de Suez se rendant en Extrême-Orient. Enfin il faut ajouter un certain nombre de torpilleurs de toutes classes.

Dans les navires que nous venons de citer il est bon de signaler que 2 des meilleures unités sortent des chantiers français, le Bayan et le Cesarevitch construits à la Seyne aux ateliers des Forges et Chantiers de la Méditerranée. Le Yacht a fait ressortir les excellentes qualités déployées par ces 2 navires durant leur traversée. « L'ornement de notre escadre du Pacifique, le cuirassé Cesarevitch, suivant l'expression du journal rasse Novi-Kraï, de Vladivostok, a accompli brillamment sa longue navigation.... En route pour Port-Arthur, accompagné par le croiseur Bayan, il eut, dans la mer de Chine, à supporter la mousson fraiche jusqu'à 9 degrés. Dans ces circonstances difficiles il a montré de belles

qualités marines, aucune avarie et pas la plus petite voie d'eau. L'apparition de notre beau et redoutable Cesarevitch dans tous les ports étrangers a produit une grande sensation. La vitesse aux essais a été de 18 n. 94 pendant 14 heures. Sa traversée s'est effectuée à une vitesse moyenne de 10 nœuds. >>

En résumé, la Russie possède en Extrême-Orient, en ne comprenant que les unités modernes, 5 cuirassés d'escadre, 7 croiseurs cuirassés, 9 croiseurs protégés et 19 contre-torpilleurs. Il n'y a pas à tenir compte des transports, la Russie n'ayant aucune intention d'envahir le Japon et, par suite, nul besoin d'embarquer de troupes, qui toutes arriveront en Mandchourie par la voie du chemin de fer transsibérien.

Tel qu'il est établi, l'état des forces navales russes, qui sont concentrées pour la plupart à Port-Arthur, indique une légère infériorité numérique vis-à-vis de la flotte japonaise, dont nous allons donner l'énumération. Mais cette infériorité n'a rien qui doive inquiéter la Russie au point de vue du résultat final.

En supposant que la première bataille navale amène la défaite de la flotte russe, la flotte nipponne ne saurait, par suite, se considérer comme définitivement maîtresse de la mer. En effet, la Russie possède en Europe d'importantes réserves; ses chantiers, depuis quelques années, construisent sans interruption. Elle a, pour ne parler que des navires neufs et en dehors de la flotte de la mer Noire, 5 cuirassés d'escadre en achèvement à flot et 4 autres sur chantiers. Elle pourrait reconstituer en quelques mois une escadre égale en forces à celle qu'elle possède dans les mers de Chine et arriver alors à avoir une incontestable supériorité numérique.

Bien différente est la situation du Japon. S'il entre en ligne, il le fera sans doute avec toutes ses forces disponibles afin de profiter de la supériorité momentanée de sa flotte. Vainqueur et sans doute pas sans pertes graves il aura à lutter contre une 2e escadre russe qui ne manquera pas de venir à la rescousse. Vaincu, il devra renoncer à la lutte sur mer, car il n'a pas ou peu de réserves pour combler les vides que l'adversaire aura faits dans son armée navale.

Mais, avant de poursuivre les hypothèses, passons en revue la marine et les ressources navales de l'empire du Mikado,

FLOTTE JAPONAISE

Les cuirassés d'escadre japonais sont au nombre de 6. En voici la

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

(1896) 12.450 tonnes, 14.100 chevaux, 18 n. 7.

[ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Ces 6 cuirassés, ayant tous une vitesse d'essai de plus de 18 noeuds, forment un groupe homogène et puissant. Les 2 premiers, du type Fuji, sont armés et protégés de la même manière. Leur puissance défensive est constituée par une ceinture cuirassée de 69 mètres de longueur, protégeant la partie centrale du bâtiment, la longueur totale étant de 124 mètres. L'épaisseur de la cuirasse, en acier harveyé, est de 457 mm. à hauteur de la machinerie. Les ponts et les tourelles sont également cuirassés.

L'artillerie comprend : 4 canons de 305 mm. par paires, dans deux tourelles barbettes; 10 canons de 152 mm. à tir rapide ; 24 de 47 mm. ; 5 tubes lance-torpilles. L'équipage est de 600 hommes.

Les 4 cuirassés du type Shikishima sont encore plus modernes que les précédents. Tandis que ceux-ci n'ont qu'un cuirassement partiel de la coque, ceux-là possèdent une ceinture cuirassée complète, de l'avant à l'arrière. Cette ceinture est, par contre, moins épaisse, n'atteignant que 228 mm. autour des machines. Ponts, tourelles, casemates, sont efficacement protégés. Comme pour le type précédent, les tourelles barbettes ont une cuirasse de 355 mm.

La grosse artillerie est aussi la même : 4 canons de 305 mm. par paires dans les 2 barbettes (45 coups d'approvisionnement par pièce). Il faut y ajouter 14 pièces de 152 mm. à tir rapide; 20 de 76 mm. ; 8 de 47 mm., et quelques pièces de faible calibre ou mitrailleuses. Chaque bâtiment est doté de 5 tubes lance-torpilles, sauf l'Asai et le Mikasa qui n'en ont que 4. L'équipage varie de 740 à 900 hommes.

Ce type, supérieur par sa vitesse et sa puisance, se fait remarquer par la simplicité de ses aménagements et leur commodité au point de vue. du transport des munitions. Alors qu'en France on ne possède encore

aucun cuirassé de 14.000 t. en service

n'a que 12.730 t.

le Suffren, le plus puissant.

on constatera, non sans quelque étonnement, que

le Japon en a déjà 4 prêts à marcher au feu.

A côté de ces 6 beaux cuirassés il faut placer 6 croiseurs cuirassés du type Asama, n'ayant entre eux que de faibles dissemblances. En voici l'énumération :

[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Ces croiseurs ont une ceinture cuirassée complète d'une épaisseur maxima de 148 mm. d'acier harveyé, allant en diminuant peu à peu jusqu'à 88 mm. aux extrémités. Le cuirassement s'étend aux ponts, casemates, tourelles.

L'artillerie se compose de : 4 canons de 203 mm. à tir rapide, par paires, dans les tourelles barbettes avant et arrière (120 coups par pièce); 14 canons de 152 mm.; 12 de 76 mm. ; 7 de 47 mm, tous à tir rapide. Azuma et Yakumo n'ont que 12 pièces de 152 mm. au lieu de 14, mais en possèdent 12 de 47 mm. au lieu de 7. Chacun de ces navires est muni de 5 tubes lance-torpilles.

Il faut ajouter à ces 6 croiseurs, doués de bonnes qualités nautiques, les 2 croiseurs cuirassés Moreno et Rivadavia, que le Japon vient d'acheter à la République Argentine. Ces 2 croiseurs, du type italien Garibaldi, étaient en achèvement aux chantiers Ansaldo, de Sanpierdarena, près Gênes. Ils sont, l'un et l'autre, de 7.500 t., 13.500 ch. et 20 nouds. Leur ceinture cuirassée est de 50 mm. Rivadavia, qui a pris le nom de Kassuga, est armé de 1 pièce de 254 mm. dans la tourelle avant, tandis que Moreno, qui a reçu le nom de Nishin, est armé de 2 canons de 203 mm. dans cette même tourelle. Le reste de l'armement est identique pour les 2 croiseurs : 2 canons de 203 mm. dans la tourelle arrière, 14 de 152 mm. et 16 de petit calibre. Ces navires, qui ont un rayon d'action de 5.500 milles à la vitesse de 11 nœuds, ont passé le canal de Suez dans le courant de janvier, s'acheminant en toute hâte vers l'Extrême-Orient.

« PreviousContinue »