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LE CUIRASSE RUSSE CESAREVITCH: DISPOSITION DU CUIRASSEMENT.
(D'après une obligeante communication du Yacht.)

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Quand ils seront arrivés à destination, la flotte du Japon formera un groupe offensif très homogène de 6 cuirassés et 8 croiseurs cuirassés ayant tous donné, les premiers 18 nœuds et les seconds 20 nœuds au moins aux essais.

Parmi les cuirassés de type moderne, on peut comprendre un petit croiseur, Tschyoda, de 2.450 t., 5.600 ch: et 19 n., ayant une cuirasse de 117 mm. et un armement de 10 pièces de 120 mm. à tir rapide, bien abritées et lui permettant de prendre sa place dans une bataille rangée.

Pour compléter la liste des cuirassés, il ne reste plus qu'à mentionner le cuirassé de 2e classe Chin - Yen, pris aux Chinois, la vieille frégate à batterie Fu-So, datant de 1877, et la canonnière Hey-Yen (1883), capturée aussi sur les Chinois. Seul le Chin-Yen, de 7.400 t., bien que datant de 1882 et ne filant que 11 nœuds, a encore une certaine valeur, grâce à son artillerie, comprenant 4 pièces de 305 mm., 10 de 125 mm. et 2 de 10 cm., système Krupp.

Ce cuirassé, qui portait alors le nom de Chen- Yen, prit une part brillante à la bataille du Yalou (17 sept. 1894), où l'amiral japonais Ito défit complètement la flotte chinoise. Avec un autre cuirassé chinois, le Ting-Yuen, il eut à supporter le gros de l'effort de l'attaque japonaise, et résista à la grêle de boulets lancée par l'artillerie à tir rapide de l'amiral Ito. Tous deux furent fortement atteints (l'un n'avait pas moins de 200 trous de projectiles), mais leur cuirasse n'était que légèrement entamée; les empreintes les plus profondes ne dépassaient pas 7 à 8 centimètres (1). Tout en tenant bon, leur grosse artillerie ripostait avantageusement et mettait hors de combat le vaisseau amiral japonais, le Matsu-Shima.

Après les cuirassés, passons aux croiseurs et garde-côtes protégés.

De ces bâtiments, 3 sont identiques : l'Itsuku-Shima (1889), le MatsuShima (1890) et le Hashidate (1891); le 1er et le 3o ont un éperon. Ces navires, de 4.300 t., 5.400 ch. et 17 nœuds, n'ont qu'un pont cuirassé et une tourelle blindée à 30 cm. Leur artillerie se compose de 1 pièce de 32 cm. en tourelle, 12 canons de 12 cm. à tir rapide et 11 de 47 mm. Ces bâtiments, pouvant servir de croiseurs, sont plutôt employés comme garde-côtes; ils sont bien armés, mais faiblement protégés.

D'un type peu différent sont : le Naniwa (3.700 t.) et le Takatchiko

(1) Com' Bujac: La guerre sino-japonaise.

(4.000), datant de 1885 et ayant donné plus de 18 n. aux essais. Leur plus grosse artillerie se compose de 2 pièces de 26 cm.

2 autres croiseurs, le Yoshino (1892) et le Takasago (1895), de 4.250 t. 23 et 24 n., donnent 21 n. au tirage naturel. Le 1er a 4 canons de 152 mm., 8 de 120, tir rapide et 22 de 47 mm. Le 2o a 2 canons de de 203 mm. à tir rapide, 10 de 120, 12 de 75 et 6 de 65.

Tous ces bâtiments, excepté le Takasago, de construction postérieure, ont pris part à la guerre de 1894, et assistaient à la bataille du Yalou, où ils comptaient alors pour les meilleurs navires de la flotte japonaise. Moins bien protégés que les cuirassés chinois, ils eurent à souffrir de la grosse artillerie de ces derniers. C'est ainsi que le Matsu-Shima, qui portait le pavillon de l'amiral Ito, reçut un obus qui démonta un de ses canons à tir rapide de 12 cm. ; la pièce, violemment arrachée, causa de grandes avaries; le commandant en second, le premier lieutenant, furent tués; nombre d'hommes furent tués ou blessés. L'amiral dut passer à bord de l'Hashidate.

Quelques petits croiseurs méritent encore d'être signalés. Ce sont le Chitose et le Kasagi, de 4.900 t., 16.500 ch., 23 n. et 22 n. 7. Ces croiseurs à grande vitesse, ayant un pont cuirassé protégeant toutes les parties vitales, sont armés de 2 pièces de 203 mm., 10 pièces de 120 mm., 12 de 75 mm. et 6 de 47 mm., toutes à tir rapide.

Citons encore 2 petits croiseurs protégés de 2.700 t. et 20 n., Suma (1895) et Akashi (1897), 2 de 3.420 t. et 20 n., Niitaka (1902) et Tsushima (1903), auxquels on peut ajouter l'Akitsu-Shima (1892) de 3.150 t. et 19 n., qui est de type analogue, et 2 croiseurs-torpilleurs, Kuang-Yi et Tatsuta de 1.000 et 875 t. avec 17 et 21 nœuds. Enfin un vieux bâtiments l'Idzumi (ex Esmeralda), remontant à 1883, vient clore cette liste des croiseurs.

Pour compléter l'énumération des navires de combat, il faut ajouter 19 contre-torpilleurs de 275 à 360 t. ayant tous donné 30 et 31 n. aux essais, 14 torpilleurs de 1re classe, de 115 à 150 t., 34 de 2e classe, 27 de 3o classe et 4 de 4o classe, soit un total de 79 torpilleurs.

Enfin, parmi les vieux bâtiments ayant la plupart perdu toute valeur militaire sérieuse, on relève 8 corvettes garde côtes et 16 canonnières.

En résumé, la flotte moderne du Japon compte 6 cuirassés, 9 croiseurs-cuirassés, 14 croiseurs protégés ou garde-côtes, 19 contre-torpil

leurs et 79 torpilleurs. Le reste est démodé et n'est plus apte, en général, à rendre les services qui nécessitèrent sa création.

Le Japon, puissance maritime, ayant de grandes ambitions terrestres, il lui faut une flotte de transport pour pouvoir débarquer ses armées sur le continent où il n'a pas un pouce de terrain. L'administration de la marine ne possède que 6 transports, mais elle est sûre de trouver dans la marine marchande, qui a pris un développement considérable, de précieuses et puissantes ressources. C'est ainsi qu'une compagnie de navigation, la plus importante de toutes, la « Nippon Yusen Kaisha »>, possède 75 navires, dont 15 de plus de 6.000 t. et 13 de plus de 3.000. La statistique de la marine marchande fait connaître que le Japon possédait en 1903, 551 vapeurs, dont 182 ayant plus de 1.000 tonnes. Le gouvernement du mikado pourra donc trouver dans sa seule marine des éléments suffisants pour former une grande flotte de transports. La très grande proximité du théâtre futur des opérations, qui sera vraisemblablement la Corée, faciliterait encore singulièrement les mouvements de cette flotte.

La nécessité pour une armée navale de trouver de solides points d'appui pour ses opérations et la réparation de ses avaries donne une importance considérable aux ports de guerre et aux arsenaux que possèdent les deux puissances rivales.

La Russie, en raison de l'éloignement de ses ports d'Europe et de la durée considérable des transports, même par la voie du Transsibérien, a été amenée depuis longtemps à créer de toutes pièces un port de guerre et un arsenal fortement constitué à Vladivostok. Ce port, bien abrité, entouré d'importantes fortifications, possède un grand bassin de radoub et un dock flottant. On y a créé de nombreux ateliers de réparation et, depuis que la possibilité d'un conflit avec le Japon est apparue, on y a accumulé sans relâche une quantité énorme d'approvisionnements. Par contre, Vladivostok présente deux inconvénients : l'un, celui d'être un peu éloigné du théâtre des opérations navales qui se dérouleront très probablement dans la mer Jaune; l'autre, et celui-là est capital, d'être bloqué l'hiver par les glaces, malgré les tentatives faites jusqu'à ce jour pour assurer, d'une façon complète, les communications avec la haute mer.

Mais, depuis 1898, la Russie est installée à Port-Arthur, dans une

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