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ENCYCLOPÉDIE

DES

GENS DU MONDE.

TOME CINQUIÈME.

Deuxième Partie.

IMPRIMÉ

PAR LA PRESSE mécanique de E. DUVERGER,

RUE DE VERNEUIL, No 4.

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Les lettres C. L. indiquent que l'article est traduit du Conversations-Lexicon.

C. L. m. signifie Conversations-Lexicon modifié.

DES

GENS DU MONDE.

C (suite de la lettre).

CHANSON (litt.). Le chant est, comme les pleurs, un des attributs de l'homme. L'enfant crie et verse des larmes avant de se connaître ; dès qu'il a une étincelle de raison, il rit; dès qu'il peut former quelques sons, il chante. Les nations non encore civilisées sont comme les enfans; des paroles mesurées et modulées sur un rhythme très simple, voilà la première poésie et la première musique. Nous retrouvons ces élémens de nos plus douces jouissances jusque chez les peuples sauvages: dans les hordes barbares de l'Afrique, il y a des poètes, des musiciens ya et des chansons. C'est là que, par analogie, nous pouvons apprendre ce qu'étaient les strophes et les couplets des plus anciens chansonniers.

Tous les peuples du monde ont eu du goût pour ce petit poème badin, vif et court qui est à la portée de tous. Les chansons des mères et des nourrices bercent notre enfance; à l'âge des passions, les chansons nous servent à peindre nos amours, à nous exciter à la gloire. La malice et la vengeance dictent les chansons satiriques. Après un gai repas, le dessert s'égaie encore par des chansons à boire. L'ouvrier, en chantant, allége ses travaux; les longues veillées d'hiver semblent accourcies par les chants des fileuses, et les pâtres charment l'ennui de leurs longues journées solitaires en faisant retentir de leurs chansons rustiques lés bois et les vallées.

Avant d'avoir l'art d'écrire, les anciens avaient déjà des chansons; leurs lois, leur histoire, les louanges des dieux

Encyclop. d. G. d. M. Tome V.

et des héros furent d'abord chantées, et de là vient, selon Aristote, que le même nom (nomos) fut donné aux lois et aux chansons.

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Les Grecs, en chantant leurs airs de table, tenaient à la main une branche de myrte que chaque convive passait à son voisin; mais quand la musique fut perfectionnée, on employa la lyre dans les festins. Terpandre est, dit-on, l'inventeur des chansons ainsi accompagnées, que l'on appela scolies, mot qui signifie oblique ou tortueux, pour marquer, selon Plutarque, la difficulté de la chanson, ou, selon Artemon, la situation irrégulière de ceux qui la chantaient; car, comme il fallait être habile pour chanter ainsi, on ne chantait plus à son rang. Les sujets des scolies se tiraient de l'amour, du vin, de l'histoire, de la guerre et de la morale.

Les anciens avaient aussi des chansons pour les occasions importantes de la vie, comme l'épithalame pour les noces. Les Égyptiens, selon Hérodote, avaient leurs chansons qu'il nomme maneros. A Rome les chansons devinrent si communes qu'il passa en proverbe de dire: Chanson! comme nous le disons encore d'un discours frivole ou d'une vaine promesse. Dorion dit à Phédria, dans le Phormion de Térence: Cantilenam eandem canis, tu chantes toujours la même chanson.

Dès le règne de Théodoric, au vR siècle, il y avait des chansons dans les Gaules, puisque Sidoine Apollinaire dit, en parlant de ce roi des Goths, qu'il aimait la musique et les instrumens qui résonnaient

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