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tous confient à des modulations trans- | glaives et de l'ordre Teutonique. «< Ma fille, je ne fuis point devant les travaux, je fuis devant le vilain Allemand, notre maître dur et brutal... Pauvres paysans, attachés aux poteaux, on vous bat jusqu'au sang; pauvres paysans dans les

mises ou trouvées les émotions qui agitent leur ame (voy. AIR). Chanter, c'est vivre. Le peuple chante parce qu'il éprouve le besoin instinctif de sortir de son existence monotone et triviale; il chante comme le vent souffle, comme le ruis-fers! vos femmes vont frapper aux porseau murmure, sous l'impression d'une force toute-puissante et secrète. Le poète lyrique des temps civilisés, du moment où il est vrai, touchant, pathétique, n'est que l'écho de ces chants primitifs: il condense des voix isolées, il les épure; il a prêté l'oreille, mais il n'a pas inventé.

Nous le répétons, le type multiple et varié de ces chants est partout: les missionnaires ont entendu des accens d'une admirable sensibilité dans la hutte glacée du Groenlandais, lorsqu'il pleure la mort de ses ancêtres; en rasant les ilots disséminés dans la mer du Sud, les navigateurs ont pu saisir au passage, avec le parfum des fleurs tropicales, des chansons mélancoliques et molles, prélude❘ perfide de quelque atroce festin. Sur mer et sur terre, du haut des rochers sourcilleux et dans l'immensité des plaines, dans les hameaux et les villes, la voix du peuple retentit toujours, tantôt naïve, douce, harmonieuse, tantôt rauque, hémente, colère; c'est un concert immense, dont les instrumens sont répandus partout; c'est un thème à variations infinies. Volontiers nous indiquerions ces inflexions si variées, volontiers nous passerions en revue les chants populaires de toutes les nations: nous ne pouvons qu'effleurer et choisir.

Herder, dans son bel ouvrage, Die Stimmen der Voelker(les Voix des peuples) a présenté, comme au hasard, une collection de chants nationaux; et pour établir quelque ordre dans une matière si riche, il a tracé de grandes divisions géographiques, un peu arbitraires, en se bornant toutefois à l'Europe. Dans le Nord, il fait retentir à travers la neige et les glaces la plainte amoureuse du Lapon, ses cris d'encouragement adressés au renne, cet élégant et léger coursier des contrées boréales; puis il nous mène aux repas des Esthoniens: nous entendons les soupirs d'angoisse de ce pauvre peuple opprimé par les chevaliers porteEncyclop, d. G. d. M. Tome V.

tes; elles tiennent des œufs dans leurs mains, des cadeaux dans leurs manches! La poule crie sous leurs bras et sur le char bêle le petit agneau. Mais ces œufs, nos poules les ont pondus pour le plat des Allemands, et la brebis a mis bas l'agneau tacheté aussi pour la broche des Allemands, et notre vache a livré son premier veau aussi pour le champ des Allemands, et notre jument a donné son gai poulain pour le traîneau des Allemands! Et nos mères livrent leur fils unique pour être flagellé au poteau des Allemands! » Puis c'est le tour des Lithuaniens, les chansons d'un cavalier chevauchant à travers « les marécages noirs et les bruyères vertes; » les craintes d'une jeune fille sur le point de se marier; puis les chansons satiriques des Vénèdes, puis cet admirable chant morlaque sur la femme d'Asan-Aga, où les sentimens les plus nobles, les plus délicats, sont encadrés dans le récit le plus pathétique.

Herder continue ainsi à traverser cette immense galerie de peuplades : il rapporte du Midi des chants grecs, latins, siciliens, italiens, espagnols et français; du nord-ouest quelques fragmens gaēliques, des ballades écossaises et anglaises; de l'Allemagne une série de Lieder; enfin il donne des échantillons du chant des sauvages. Des travaux plus récens ont considérablement agrandi ce champ déjà si vaste de grands poètes n'ont point dédaigné de puiser à ces sources primitives; Goethe surtout leur a donné droit de bourgeoisie en Allemagne : son Roi des aulnes, son Pécheur sont faits avec des traditions populaires; désormais il n'est plus permis d'ignorer leur existence ou d'accueillir avec le sourire du dédain les productions informes, mais originales, de la muse lyrique.

Le caractère constant de ces chants populaires, c'est une grande naïveté de sentiment, unie à une extrême vivacité

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d'expression, à quelque chose de heurté, | soin; le noble bandit qui ajuste de sa cade saccadé dans les idées; les transitions rabine, derrière les rochers, son ennemi,

le Turc. Cette vie de brigands patriotes, quels chants populaires nous la retraceraient mieux que les accens rauques de la Grèce moderne, que ces cris du klephte (voy.), dont M. Fauriel s'est fait l'interprète? Que nous jetions nos regards sur les temps anciens ou modernes, vers

sont d'habitude brusques, indéfinissables: le poète ne parle-t-il point de choses connues à des esprits qui le comprennent à demi-mot? Quelquefois le sens des paroles est complètement étouffé sous la mélodie, dans les pays méridionaux surtout: c'est que sous un beau ciel la poésie tend à se matérialiser; on yle Nord ou le Midi, en Orient ou en Occhante pour passer le temps; on flatte cident, toujours nous retrouverons an l'oreille plutôt que l'intelligence. Les bo- milieu du peuple la naive expression de léros espagnols, si voluptueux et si eni- ses tourmens et de ses espérances, de sa vrans, les airs mores de la Sicile et de la joie et de sa douleur. Calabre, la gaie tarantelle de Naples, fourniraient de nombreuses preuves à l'appui. C'est l'inverse dans le Nord : les chants y conservent les souvenirs. Telles sont les sagas (voy.) de l'Islande et de la Norwége, transformées en histoire sous la plume de Snorre Sturleson; telles sont les ballades (voy.) de l'Angleterre et de l'Écosse, traditions vivantes, dramatiques, histoire pittoresque en vers, fond où Walter Scott a puisé en homme de génie qui centuple la valeur du métal brut en le ciselant; tels sont les chants des Serbes (voy.), de cette noble peuplade qui semble réservée à de nouvelles et hautes destinées. Lorsqu'ils célèbrent leurs héros des siècles d'indépendance, ou de l'époque tragique qui vit succomber la Servie sous le joug des Turcs, on peut aisément reconnaitre dans ces poèmes rudimentaires les élémens de l'épo- | pée. C'est par la réunion de pareils fragmens qu'autrefois l'Iliade et les Nibelungen prirent naissance. Les vers héroïques des Serbes, chantés au son de la gusla, espèce de guitare informe, meuble indispensable dans les plus humbles cabanes, ont sans doute puissamment contribué à entretenir l'esprit national, à le réveiller dans ces derniers temps. Rien de plus gracieux que leurs vers lyriques, qui retentissent au haut des monts où le berger conduit les troupeaux, dans la plaine où la moisson ondoie, dans ces forêts touffues, interminables que traverse le voyageur. Ils chantent le vieillard à barbe vénérable, la vierge folâtre et légère dansant le kolo; la jeune femme qui donne à son enfant le bouquet de fleurs qu'autrefois elle conservait avec

La France est peut-être moins riche que d'autres pays en chants primitifs, sans nom d'auteur, en chants qui viennent on ne sait d'où et se perdent quel quefois par des migrations incroyables en de lointains climats. Cependant, sil on s'appliquait sérieusement à recueillir dans toutes les provinces ces voix perdues du passé, les noëls, les complaintes (voy. ces mots et CHANSON), les chansons de chasse, la moisson serait plus riche qu'on ne pense. Les montagnes surtout recèlent de curieuses mélodies, accompagnement de paroles bizarres. Au fond des Pyrenees, le descendant des Basques a conservé de mélancoliques chansons dont il accompagne sa danse ou dont il charme sa solitude. Les montagnes sont les dépositaires fidèles des vieilles traditions: alle: en Suisse, vous entendrez dans la vallee de Hasli les airs que des colonies scandinaves y ont apportés; le ranz des vaches (voy.), avec ses nombreuses variations, résonne comme dans les anciens jours sur le penchant du mont Pilate, au haut du Righi ou dans les gorges des Diablouts; sur les bords du lac de Brien: les batelières vous disent des mélodies séculaires, et le gai Tyrolien n'a point oublié les sons originaux que ses ancétres déjà tiraient de leur large poitrine et de leur flexible gosier.

L'Allemagne, cette terre de la poésie, est singulièrement riche en chants populaires : tous les métiers, tous les états ont leurs chants traditionnels; les nombreux dialectes en conservent de précieux vestiges; le long du Rhin surtout le dialecte allémanique (voy.) s'est steréotypé en de nombreuses ballades,

en chansons mélancoliques ou joviales. | sont la base d'une préparation appelée

Il s'est rencontré là, de nos jours, un poète qui a tiré de cet instrument rustique des accords admirables. Les Poésies allémaniques de Hebel vivront quand le nom de leur auteur sera depuis long-temps oublié; elles vivront de cette immortalité vraie, de l'immortalité populaire, bien autrement durable que celle des livres : le forgeron et le chasseur de la Forêt-Noire, l'agriculteur et le vigneron du Brisgau répèteront toujours ces vers, qui reflètent, en l'idéalisant, leur vie journalière, et la rattachent par des fils d'or à une vie à venir.

Et maintenant, demandez-vous quelle série de ces chants est la première dans l'ordre esthétique? c'est celle qui répond le mieux à l'esprit et aux mœurs du peuple, qui les redit dans ses travaux et ses loisirs; celle qui entretient le plus vif sentiment de nationalité et donne le plus libre essor aux nobles facultés de l'ame. Et en appliquant cette mesure aux vers populaires que nos contemporains ont retenus, nous courrons grand risque de prononcer un arrêt de condamnation sur les énervantes mélopées du Midi et de donner la palme aux accens patriotiques et chastes des races slavonnes ou teutoniques. Les bardes et les scaldes (voy. ces mots) étaient révérés dans le Nord presque à l'égal des rois; en Grèce, en Italie les rhapsodes et les improvisateurs (voy.) sont bien près des mimes et des charlatans.

L. S. CHANVRE. Le chanvre (cannabis sativa, Linn.) fait partie de la famille des urticées et de la diœcie pentandrie. Cette plante, trop connue pour qu'il soit nécessaire de la décrire, est originaire des contrées chaudes de l'Asie; devenue depuis plusieurs siècles l'objet d'une culture très étendue, elle se trouve aujourd'hui naturalisée dans beaucoup de contrées de l'Europe, surtout vers le Nord.

Le chanvre, à l'état frais, possède des propriétés narcotiques très énergiques; toutes ses parties exhalent une odeur forte, particulière et peu agréable. On prétend que les émanations des chénevières causent des vertiges et des maux de tête. En Orient les feuilles du chanvre

hachich, dont l'usage met dans un état d'ivresse semblable à celui que produit l'opium. Les Arabes et les Hindous ont coutume de se procurer la même jouissance en fumant des feuilles de chanvre, soit pures, soit mêlées au tabac. L'abus de ces pratiques agit d'une manière très pernicieuse sur la constitution physique et morale.

Les graines de chanvre, qu'on nomme vulgairement chenevis, sont une bonne nourriture pour la volaille. L'huile de chenevis s'emploie, en thérapeutique, à des émulsions adoucissantes; en Russie elle sert aux paysans à la préparation des alimens, et ailleurs on en tire parti pour la peinture et pour la fabrication du savon noir.

On sait que le chanvre se cultive principalement à cause de la filasse que fournissent ses tiges. Depuis trois siècles seulement l'usage des toiles de chanvre s'est répandu en Europe: avant cette époque on ne connaissait que les toiles de lin. La reine Catherine de Médicis, femme de Henri II, possédait deux chemises de toile de chanvre, lesquelles

étaient alors une nouveauté.

Pour la fabrication et l'usage du chanvre, voy. RoUISSAGE, FIL, TOILE, CORDERIE, etc. ED. SP. CHAOS. Ce mot est dérivé du grec xάos, le vide, le gouffre (de xaw, xaiva, je suis ouvert); son acception est relative à l'idée que l'on se fait de la formation de l'univers. On peut réduire à troig classes les divers systèmes de cosmogonie qui ont partagé les philosophes de l'antiquité. Les uns admettaient la coéternité de la matière avec une cause première et intelligente qui, dans un temps donné, lui avait imprimé le mouvement et en avait coordonné toutes les parties dans l'ordre qui règne aujourd'hui. Pour ceux-ci, le chaos était un mélange confus de la matière, sans ordre ni régularité, mélange qui a préexisté au monde tel que nous le voyons. Selon d'autres, le concours fortuit des atomes (voy. ce mot) auxquels le mouvement était essentiel, leur mutuelle affinité, une certaine puissance d'attraction, le hasard enfin, avaient été la cause efficiente de la régularité, de

l'ordre constant qui règne dans l'univers. Pour eux, le chaos n'avait été que l'état incertain et anomal de ces atomes, dont ils admettaient aussi l'éternité. Enfin plusieurs ont soutenu que non-seulement la matière élémentaire, mais encore le monde tel que nous le voyons aujourd'hui, existaient de toute éternité, conséquemment sans principe, sans cause première. Pour les derniers, l'état primitif de l'univers, le chaos, était une abstraction, et même une contradiction dans les termes.

En général, les philosophes du paganisme, les naturalistes, les poètes de l'antiquité ont considéré le chaos comme le plus ancien des êtres, le premier de tous les principes. Hésiode admet quatre principes élémentaires : le chaos, la terre, le Tartare et Eros ou l'amour créateur, la passion; d'autres nomment ces principes le chaos, la nuit, l'Erèbe et le Tartare, etc. Le système de l'éternité et de la fécondité du chaos avait pris naissance chez les Barbares, d'où il passa chez les Grecs, qui le transmirent aux Romains; c'est-à-dire que, de tous temps, on avait cru que le globe, tel que nous le voyons, avait été originairement une masse informe contenant les principes et les matériaux du monde actuel.

Tous les livres des philosophes indiens traitent du premier principe du monde; mais ils en parlent différemment. Selon les uns, tout est composé de matière et de forme; d'autres veulent que tout soit composé de quatre élémens et du néant; il en est qui enseignent que la lumière et les ténèbres sont le premier principe. Mais malgré ces divergences, tous sont d'accord quant à l'éternité de ces principes. La collection des Vedas, l'Azour-Vedam,les lois de Menou, l'Oupnékah, consacrent tous le même principe, sauf quelques modifications dans la manière dont s'opéra le débrouillement du chaos. Partout il est dit qu'originairement il n'existait qu'une ame, que l'univers existait dans la pensée divine, que Dieu est tout, cause et effet; qu'il dit dans sa pensée: « Je créerai le monde; › qu'il prononça le mot aum, nom de Dieu dans lequel existent tous les mondes, et qu'ainsi les mondes furent créés, mais que personne ne sait d'où cette création

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a procédé. Quant à la marche de la création, les auteurs sacrés ne sont point unanimes. Ici Dieu créa d'abord les eaux par la vertu de sa pensée; là il fit sortir le feu de son être qui est lumière; ailleurs il commença par créer le temps, plus tard | il fit l'eau et la terre; puis la terre étant submergée et inhabitée, il ordonna la séparation des eaux, et au moyen des cinq élémens il créa les différens corps auxquels il donna la terre pour soutien. Les sages de l'Inde sont néanmoins d'accord sur deux points importans: ils supposent la préexistence de la matière, et ils n'entendent par le néant, le chaos, que l'inertie de la matière; pour eux la creation n'a été autre chose que la communi

cation du mouvement.

La cosmogonie mosaïque, bien qu'elle offre quelques rapports avec les systèmes dont nous venons de parler, admet un principe méconnu par tous, la création de l'univers sans matière préexistante. Cependant nous retrouvons partout des rapports plus ou moins frappans entre la cosmogonie des Hébreux et celles de leurs contemporains, ou des nations qui leur ont succédé. Si les Indiens, par exemple, ne sont pas fondés à revendiquer l'honneur d'avoir donné naissance a la nation juive, toujours est-il probable qu'ils ont eu connaissance des dogmes des Hébreux, et qu'ils ont travesti ou altéré leur cosmogonie. Moise veut que la parole de Dieu ait opéré tout; chez les Indiens cette parole est personnifiée, et par elle le monde fut produit. La separation des eaux qui couvraient le chaos, l'esprit de Dieu porté sur les eaux, et l'esprit qui féconde l'eau et la matière offrent une analogie frappante.

Le chaos, quel qu'il fût, préexistait-il à la création, contenait-il les élémens primitifs du monde, ou bien n'était-il que le néant, l'absence de tout? Telle est la question. Les observations géologiques et astronomiques démontrent jusqu'à l'evi dence que l'univers remonte à une date plus éloignée que celle qu'on semble lai assigner; mais il importe de remarquer que, si la Genèse commence avec la creation, elle n'en assigne pas l'époque; que Moïse garde le silence sur l'histoire antediluvienne: il se borne à dire qu'au com

!

mencement Dicu creu le ciel et la terre; | chantres. Dans les processions solennelil ne consacre que le principe de la créa-les, comme celle de la Fête-Dieu, tout tion: le mot au commencement laisse le clergé est en chapes. Autrefois la chale champ libre à toutes les recherches, à pe était plus riche qu'elle n'est maintetous les systèmes. Serait-il permis de nant: il y en avait qui étaient d'étoffes penser, avec quelques philosophes, qu'il précieuses, relevées par des broderies ne s'agit, dans la Genèse, que de la terre d'or et de perles. Ce luxe n'est guère réqui, après plusieurs bouleversemens, pos- servé qu'à la haute prélature. Les orfrais térieurs à la création primitive, serait et le chaperon ne sont pas toujours de la devenue ce chaos submergé dont parle même étoffe que la chape. Les galons et Moise, et auquel Dieu aurait rendu son les franges dont elle est bordée sont d'or, premier arrangement? Dans cette hypo- d'argent ou de soie. La chape du pape est thèse il ne s'agirait que d'une nouvelle rouge, celle des cardinaux rouge ou vioformation et non de la création propre lette, avec un capuce doublé d'hermine; ment dite; et tout différend cesserait en- celle des chanoines de la même étoffe tre ceux qui, avec les Septante, tradui- et de la même couleur que le camail. La sent le mot hébreu barah, par créer, forme des chapes a varié selon les temps. faire de rien, et ceux qui le rendent par On en trouve de très anciennes dans les le mot former, disposer. Quoi qu'il en Acta sanctorum maii des Bollandistes, soit, on peut, sans forcer le sens du texte, t. VII. En Orient la chape sert de chane point voir dans le récit de Moise suble dans la célébration du saint sacriune opposition formelle avec ce que les fice. J. L. progrès de la science nous ont appris de CHAPEAU, voy. CHAPELIER et COIFl'ancienneté du monde.

La cosmogonie des Hébreux ne heurte de front que la préexistence et l'éternité de la matière. En renvoyant ailleurs toutes les questions soulevées à cet égard (voy. CRÉATION et COSMOGONIE), il suffit de remarquer ici :

1o Que si, pour étayer le système contraire, on s'appuie sur l'adage « ex nihilo nihil fit », rien n'est produit par rien, point d'effet sans cause, on est réduit à démontrer que la matière a été en effet sans cause, puisqu'elle a existé sans principe;

FURES.

CHAPEAUX (FACTION DES). Les déchiremens intérieurs qui agitèrent la Suède après Charles XII donnèrent naissance à une turbulente aristocratie et à plusieurs factions. La diète de 1738 vit paraître celle des chapeaux (hatterna), dévouée à la France, et celle des bonnets (mõsserna), attachée à la Russie. Quelques années après, les chapeaux décidèrent la diète à rompre avec cette dernière puissance, et, dans cette lutte, les Suédois durent de grands revers à leurs divisions. La mauvaise issue des guerres de 1741 2° Que si on oppose l'impossibilité de et de 1756, entreprises toutes deux à comprendre que la volonté de la suprême l'instigation des chapeaux, fit perdre à intelligence ait été une cause suffisante ceux-ci leur popularité. Cette faction pour produire la matière, on ne gagne parvint néanmoins à s'emparer du gourien à l'écarter, puisqu'il faut dès lors vernement pendant la diète de 1769. La retomber dans l'absurde en consacrant Russie et l'Angleterre ne négligèrent rien et en détruisant tout à la fois le principe pour relever le crédit des bonnets. Gussur lequel on se fonde pour nier sa puis- tave III voulut d'abord réconcilier les L. D. C. deux partis; mais il ne put y parvenir. CHAPE, du latin capa, vêtement Les bonnets reprirent le dessus et firent d'église qui s'étend des épaules aux ta- expulser leurs adversaires du sénat et de lons et qui s'agrafe par-devant sur la toutes les places du royaume. Dès ce mopoitrine. Cet ornement était appelé dans ment la nécessité d'une réforme dans le les temps anciens pluvial (vestis pluvia-gouvernement se fit sentir chaque jour lis), à cause de l'usage qu'on en faisait, avec plus de force. Elle eut lieu en 1772 et trabée (sacra trabea). Il est commun (voy. GUSTAVE III). aux évêques, aux prêtres et même aux

sance.

Sous le règne de Louis XV, P'Acadé

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