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possible; et si le méchant se trompe quelquefois dans ses calculs, il lui suffit souvent de savoir que l'œil de l'homme ne le verra pas pour consommer son forfait. Toutefois l'iniquité se ment toujours à elle-même et l'orgueil de ses succès ne peut la soustraire constamment à l'arrêt prononcé par une immuable justice, qui a voulu que tout crime portât avec lui sa peine. Il importe de ne pas s'y tromper : le châtiment moral attaché au crime impuni par la justice humaine n'est autre chose que ces secrètes tortures qui surgissent avec le réveil de la conscience et des idées religieuses.

La morale politique ne consiste que dans la conviction où l'on est que l'obéissance aux lois humaines est un devoir, ou dans la nécessité d'éviter les peines dont elles menacent quiconque les transgresse. Or, celui qui a enfreint la loi ne s'y est déterminé que parce qu'il a cessé de se croire obligé de s'y soumettre, ou il a vu qu'il était dans son intérêt de se révolter contre elle, et toujours il s'est cru assuré d'échapper à la vindicte publique. Mais ils avaient lu dans le cœur de l'homme, ces philosophes de l'antiquité qui placèrent au-dessus de la justice humaine l'inflexible vengeance des dieux;et si le vautour dévorant les entrailles de Prométhée, si les Furies du Tartare ne furent qu'un épouvantail dont pouvait se rire la corruption des hommes, la raison, qui a fait justice de ces fictions impuissantes, comprend, à mesure qu'elle s'éclaire, que la suprême sagesse ne pouvait, sans se manquer à elle-même, ne point troubler la paix du méchant; et ce que la raison a pressenti, l'expérience de l'homme vicieux le confirme et le justifie.

En effet, les jours de sa sécurité sont de courte durée : la pensée du crime n'est pas née dans son cœur que déjà il a com→ paru devant le tribunal de sa propre conscience, ce juge que rien n'aveugle ni ne corrompt. Lui seul sait ce qu'il a eu de tortures à souffrir pour devenir sourd à cette voix importune. Lui a-t-il enfin imposé le silence d'un instant? il n'est plus de paix pour lui, le ver rongeur du remords est entré dans son cœur. Il n'est plus d'illusion possible; forcé de se confesser son crime à lui-même, il lui

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semble, comme au premier des fratric des, que son front est empreint d'an s gne indélébile qui révèle sa faute; à to pas, à toute heure, il entend une vo qui l'interroge. Il a échappé à l'infan publique, au fer du bourreau, mais toutes parts, et le jour et la nuit, bri à ses regards inquiets l'éclair précurse de l'orage qu'on ne conjure jamais. Dil en a subi les atteintes : il sent que pain dont il a privé la veuve et l'orph lin s'est converti en un poison qui ronge; déjà il voit s'évanouir cette f tune acquise par le dol, et s'accom l'arrêt qui porte que les enfans du pr varicateur expieront sur le fumier de misère les exactions de leur père. conscience déchire à ses yeux le vo de l'éternel avenir et le traine des un autre tribunal, celui de la divine tice. Si jamais il l'a niée avant qu'il coupable, il n'en doute plus depuis q a mérité de la craindre; et bien que soit un motif de plus pour écarter la p sée de ses rigueurs, elle lui apparait d près, elle le menace d'une voix si hau que force est à lui de l'entendre. Pour tourment il lui est donné maintenant s'apercevoir que la voix de la conscie n'est autre que celle de Dieu même voit que pour lui échapper il lui fi drait échapper à lui-même, renoncer vie. Mais au- -delà de la vie il est me de la rencontrer encore, et encore p terrible; car au-delà du tombeau i une justice qui ne pardonne plus, pa qu'au-delà de la tombe il n'est plus repentir ni de réparation possibles.

On objectera peut-être que, pour ê à l'abri de ces terreurs, il suffit de théisme; que quiconque nie Dieu pe être tout à la fois coupable et heure Mais d'abord l'athéisme par convict est heureusement une chimère dont repaît le fol orgueil du petit nombre. peut avoir le courage de renier D dans son cœur; mais si le méchant a i térêt à ce que Dieu ne soit pas, c'est pr cisément alors que son cœur ressent l fluence immédiate de la Divinité, et ce moment c'en est fait de sa philos phie de l'esprit. Innocent, l'homme e cru volontiers à un dieu aveugle, non occupé de nous que de l'insecte ramps

dans la poussière des champs; mais, accablé sous le poids d'une action criminelle, il croit malgré lui en un dieu quilité très développée, et que, si elles viencompte les jours de l'homme, pénètre ses pensées, pèse ses actions et lui rendra

côtes, la lèvre supérieure, et des parties plus secrètes, sont le siége d'une sensibi

selon ses œuvres.

Tel est le triomphe de l'éternelle toutepuissance qui a voulu que, si sur cette terre la vertu n'est pas toujours récompensée, le vice du moins ne goûtât pas en sécurité le fruit de ses travaux. Ici sa sagesse providentielle marche à côté de sa justice; elle veille en même temps aux intérêts de l'homme inspiré par le génie du mal et au bien-être de la société.

En parlant à la conscience de l'homme préméditant le mal, souvent elle étouffe le crime avant sa naissance; par l'expérience du remords elle prévient la récidive, fait naître le repentir qui réconcilie le coupable avec lui-même et avec la société, et, si sa toute-puissance échoue contre une corruption trop profonde, elle apparaît sans cesse armée du glaive de sa colère, et c'en est assez pour le malheur du criminel sans repentance, jusqu'au jour où il subira un jugement sans appel. Mais, heureusement pour la conservation de l'ordre public, la sévère leçon du remords n'est pas toujours perdue: elle porte ses fruits tôt ou tard. La société les recueille avec reconnaissance, en confessant qu'elle les doit à cette philosophie religieuse que l'impérissable sagesse a profondément inculquée dans le cœur de l'homme comme devant être le plus sûr garant des institutions sociales. L. DE C. CHATON, voy. FLEUR.

CHATOUILLEMENT, sensation particulière que détermine chez certaines personnes, appelées pour cela chatouilleuses, un attouchement superficiel, instantané et subit de quelque partie du corps. Cette sensation, qui commence par être agréable et qui bientôt devient incommode, douloureuse et même insupportable, ne se manifeste pas également; outre que les femmes, les enfans et en général tous les sujets nerveux, en sont plus susceptibles que d'autres, on observe que les parties les plus pourvues de nerfs sont aussi les plus aptes à la développer. Tout le monde sait que la paume des mains, la plante des pieds, la région des

Encyclop. d. G. d. M. Tome V.

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nent à être chatouillées, il s'ensuit un besoin de rire insurmontable et fatigant qui peut aller jusqu'à la convulsion. Quelquefois on a vu cette plaisanterie avoir des suites funestes, et l'on dit que le crime et la tyrannie en ont fait usage pour faire périr des individus; on les enveloppait de manière à les maintenir dans l'immo bilité la plus complète, puis on leur chatouillait la plante des pieds sans interruption. Bientôt survenait une anxiété convulsive et une contraction permanente des muscles de la poitrine qui amenait une asphyxie mortelle. L'habitude cependant émousse cette sensation comme toutes les autres, et l'on prétend que les nobles dames de la Russie, comme les voluptueuses créoles, se font chatouiller doucement la plante des pieds par une jeune esclave pour s'endormir.

Le chatouillement et les phénomènes singuliers qui en sont la suite sont inexplicables. Pourquoi ce rire inextinguible? pourquoi ces convulsions? pourquoi tel est-il insensible à une impression qui peut tuer tel autre? Nous ne pouvons que constater les faits, savoir, que le chatouillement exerce son action plus spécialement sur les nerfs qui se distribuent aux muscles de la respiration.

Il résulte de ce qui précède que, dans tous les cas où la respiration est accidentellement suspendue, il peut être utile de solliciter l'action des muscles respirateurs par le moyen du chatouillement provoqué avec modération; mais qu'en général on doit s'abstenir d'une pratique dont les inconvéniens très réels ne sont compensés par aucun avantage. F. R.

CHATTERTON (THOMAS), poète anglais, né en 1752 à Bristol, de parens pauvres. Déjà à l'âge de onze ans il écrivit une satire contre un méthodiste qui avait quitté sa secte pour un intérêt mondain. Le jeune Chatterton était mélancolique et vaniteux; il rêvait la gloire, les richesses, l'immortalité. Il lisait beaucoup, et son goût le portait de préférence vers les antiquités et les vieux trésors de la langue anglaise. Ainsi, au sortir de l'école, des parchemins du

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published by Jeremiah Milles, Lond 1782, in-4°. L'éditeur est partisan l'authenticité de Rowlie; Tyrwhitt, autre éditeur de Chatterton, laisse question indécise. On a les OEuvres com

xv siècle, que son père avait acquis | par hasard, tombèrent entre ses mains, et sur-le-champ il se procura des dictionnaires pour étudier les vieux dialectes anglais. En 1768 il fit imprimer, lors de l'inauguration d'un nouveau pont à Bris-plètes de Chatterton, Londres, 1803,

tol, une description des moines qui les premiers avaient traversé l'ancien pont. Puis il composa des poèmes en vieux style, sous le pseudonyme du moine Rowlie. Beaucoup d'érudits s'y laissèrent prendre. Rassuré ainsi sur la portée de son talent, Chatterton se rendit à Londres, en 1769, et présenta un ouvrage à Horace Walpole, frère de l'homme d'état de ce nom. Walpole soumit ces poèmes à Gray et à Mason, qui contestèrent sur-le-champ leur authenticité, et taxèrent d'imposture le pauvre jeune homme. Durement rebuté, Chatterton se découragea; le métier de journaliste de l'Opposition ne put suffire à la fois à sa subsistance et à celle de sa mère et de sa sœur, qu'il soutenait de tous ses moyens. Le désespoir s'empara de lui: il prit du poison et mourut peine âgé de 18 ans, en 1770. Lorsqu'on connut son infortune et qu'il n'était plus temps de la réparer, ses ouvrages se répandirent promptement; on se prit à admirer l'imagination forte, hardie, brillante,ce sentiment intime des beautés poétiques, la puissance créatrice qui se retrouve dans plus d'une page de la Bataille de Hastings, poème épique fragmentaire, de la tragédie d'Ella et de la Métamorphose anglaise. Le coloris romantique du moyen-âge est répandu avec un rare talent sur ces diverses productions. Les satires de Chatterton méritent aussi d'être citées. Du reste, les mélanges politiques qu'il a publiés sous son propre nom sont de beaucoup inférieurs aux ouvrages du pseudonyme Rowlie.

La vie de Chatterton forme un des plus tristes chapitres dans l'histoire de ces nombreux poètes moissonnés à la fleur de leur age. Il a trouvé plusieurs biographes, et son innocente supercherie a produit plus d'un pamphlet. On peut consulter Life of Chatterton by G. Gregory, London, 1789; Anderson, British poets, vol. x1; James Bryant, Observations upon the poems of Th. Rowlie, Lond., 1781, 2 vol.; Poëms of Rowlie,

vol. in-8°.

M. Alfred de Vigny, dans un dran rempli d'intérêt et de situations forte vient de donner une analyse psycho gique du caractère de Chatterton, tel qu le conçoit. Le jeune homme orgueille s'est transformé sous sa plume en vi time de l'injustice et de l'esprit de re tine. Le drame de M. de Vigny reprod la lutte éternelle de la poésie et monde réel. C.L.

CHAUCER (GEOFFROI), poète angla né à Londres en 1328. Il descen d'une famille normande; son père lui donner une éducation libérale. Au sor de l'université, il parcourut la France les Pays-Bas. A son retour, Édouard i l'accueillit avec bienveillance et le res au nombre de ses pages; car au xiv sie et même dans le xvIII, ce n'étaient seulement des enfans qui remplissaie cette charge en Angleterre. Par son mar ge avec une noble Néerlandaise de la c de la reine Philippine, Chaucer agra dit encore sa position; bientôt après il partie d'une ambassade qui se renda Gênes. En Italie, il se rencontra avec P trarque, peut-être avec Boccace. La m d'Édouard III mit un terme à la prosp rité du courtisan; car pendant la mi rité de Richard II Chaucer se rangea côté du régent, duc de Lancastre, et lor que ce dernier fut renversé il se sau en France. Puis, impatient de l'exil, constitua lui-même prisonnier et ab son parti. Intimidé par des menaces séduit par des promesses, pour recouv sa liberté il fit des révélations partisans du duc de Lancastre. Al l'estime publique l'abandonna et la co même lui retint sa pension. Réduit au état voisin de la pénurie, il se retira a campagne, où des recherches sava: occupèrent ses loisirs; il écrivit en autres un traité sur l'usage de l'astrol Vers la fin de sa carrière la faveur rova vint le retrouver: Richard II lui pa donna et lui conféra la dignité de ch

sur

valier (dilectus armiger noster). Chaucer mourut en 1400 et fut enterré à Westminster.

Le mérite littéraire de Chaucer est incontestable : le premier il a introduit une versification harmonieuse dans un idiome encore brut et informe; à une grande finesse de goût il réunit beaucoup d'imagination, de l'esprit et un rare talent d'observation. Mais Chaucer n'appartient point à la classe de ces génies créateurs qui fraient de nouvelles routes: il n'a fait que transplanter, avec une étonnante facilité, dans la littérature anglaise, la poésie française de son siècle; presque tous ses contes comiques sont tirés de quelque fabliau. Ce n'est point pour rabaisser son mérite que nous signalons ce fait: Boccace et La Fontaine en ont agi de même; tel poète brille par l'invention, tel autre par la forme et par la mise en œuvre.

Les Contes de Canterbury (Canterbury tales) occupent le premier rang parmi les ouvrages de Chaucer. Ces nouvelles en vers sont racontées, d'après la fiction du poète, par des individus de tout rang, de tout âge et de tout sexe, qui font ensemble le pélerinage de Canterbury. On sent que l'idée-mère est empruntée au Décameron, à cette différence près que Boccace ne donne point de caractère spécial à ses interlocuteurs, tandis que Chaucer individualise parfaitement le chevalier, le propriétaire, l'abbesse, la religieuse, le moine, le frère lai, le né-gociant, le jésuite, le docteur, le cuisinier, le meunier, le batelier, et le reste des personnages composant la société des pélerins. En tête de chaque nouvelle se trouve un prologue qui dessine, dans quelques contours vrais et saillans, la figure et l'état du conteur. C'est dans les portraits satiriques et les contes comiques que Chaucer a le mieux réussi; la nouvelle qui ouvre la série des Canterbury tales, est sérieuse, pathétique, remplie de beaux morceaux; mais ce n'est qu'une imitation de la Théséide de Boccace. Le conte du meunier est burlesque et passablement indécent. Les sujets des contes de l'intendant, du jésuite, de la femme de Bath, appartiennent tous à des fabliaux ou à des romans français.

Nous avons déjà signalé un point de contact entre Boccace et Chaucer; il en est un autre plus intime encore. Le conteur italien attaque les moines: le poète anglais, ami et complice de Wiclef, frappe à coups redoublés sur les vendeurs d'indulgences. Prenez son Pardoner (indulgencier), l'un des personnages des contes de Canterbury: il revient de Rome tout chargé d'indulgences; des reliques encombrent sa valise; vous y trouvez un morceau de la robe de la sainte Vierge, un lambeau de la voile du bateau de saint Pierre. MM. Villemain et Ampère ont relevé ce fait, qui n'est point sans importance dans l'histoire de la réforme.

Lorsque Chaucer moralise sans mêler la satire ou la plaisanterie à ses réflexions, il tombe dans la sécheresse et le bavardage; dès qu'il renonce à la versification et qu'il descend à la prose, son talent semble paralysé; sa touche fine et délicate est étouffée par un idiome encore dans l'enfance: aussi n'en fait-il usage que pour y déposer son érudition et sa morale. Le conte du prêtre, par exemple, renferme un traité ascétique sur les vices et les vertus, et les prescriptions (remedia) convenables pour étouffer les premiers, des cordiaux (relevationes) pour raviver les secondes.

La plupart des œuvres poétiques de Chaucer rentrent dans le genre de la narration. Il a traduit le fameux Roman de la Rose; sous le titre de Troylus and Creside il a remanié le Filostrato de Boccace; la Lamentation de Marie-Madelaine, est empruntée aux œuvres de saint Origène ; ses ballades ne ressemblent en rien aux ballades écossaises et anglaises: elles imitent le genre lyrique qui portait ce nom dans la France du moyen-âge.

Quoique les ouvrages en prose de Chaucer soient fort au-dessous de ses vers, on ne peut les passer sous silence : ce sont les essais d'un homme d'esprit qui s'efforce d'ennoblir le langage usuel, et de l'élever au rang de langue écrite. Son Testament de l'Amour a été composé pendant sa disgrace: c'est un traité sur les biens et les maux de la vie humaine, jeté dans le cadre d'une vision allégorique et imité de Boëce, que Chaucer avait traduit préliminairement. Après

lui, pendant un siècle, la prose anglaise | l'Émulation de la gloire. En opposition de style et de faire avec les production de l'époque, cet ouvrage ne fut pa goûté; on ne lui rendit justice que quand l'école de David eut dessillé les yeux d artistes. Son OEdipe enfant secouru på un berger, son Cyparisse pleurant u faon chéri, son Cincinnatus, son Amos présentant une rose à un papillon ou se duisant l'ame par l'attrait du plaisi resté imparfait et achevé sous la di rection de Cartellier; son Paul et Ve ginie, admiré de Bernardin de Saint Pierre lui-même; sa figure de la Senc bilité ou, si l'on veut, de la Surprise so les traits d'une jeune fille qui s'étonn qui devient rêveuse en touchant une se sitive; un Bélisaire en bronze; la stat de la Paix, en argent, placée au chi teau des Tuileries; celle de Nupole si bizarrement costumé, qui surmont la colonne de la place Vendôme ava 1815; plusieurs bas-reliefs dans l'int rieur de la cour du Louvre, et celui Musée, où il a représenté la Peinture, Sculpture et l'Architecture, sont les o vrages qui perpétueront son souvenir le maintiendront,non au premier rang d sculpteurs de notre siècle (car il fut p spirituel que profond, plus tendre, pl gracieux, que sévère et correct), mi parmi les artistes dont les productio aimables doivent plaire dans tous temps. Comme peintre, Chaudet n'a p manqué d'un certain mérite; son table d'Enée et Anchise, bien que faible coloris et de pinceau, comme sont or nairement ceux des artistes qui ont p' volontiers exprimé leurs pensées sur marbre que sur la toile, est un ouvra digne d'éloges sous le rapport de la co position et de l'étude des formes: compositions pour le Britannicus, l'i ther et l'Athalie, gravées dans la h édition in-folio de Racine donnée par Didot, enfin ses articles sur le vocab laire des arts du Dictionnaire de l'A démie, qu'une prochaine publication livrer au public, sont des témoigna. de l'étendue et de la variété de son s voir, comme de la sagacité de son e prit. C'est en 1805 que Chaudet nommé membre de la classe des Beau Arts de l'Institut.

ne fit aucun progrès; Chaucer a donc le double mérite d'avoir créé un moule pour le style prosaïque et poétique d'une langue nouvellement formée. Bon nombre de mots normands ont obtenu droit de bourgeoisie en anglais, grace à Chaucer; on ne lui en a point voulu dans son pays natal, et ses panégyristes l'ont proclamé l'Étoile du matin de la poésie anglaise. Quant aux éditions de Chancer, voici quelles en sont les principales : The works of Goffrey Chaucer, by John | Urry, Lond., 1721, in-fol.; The Canterbury tales of Chaucer, by Tyrwhitt; Londres, 1775, 5 vol. in-8°. Les anciennes éditions des différens ouvrages de Chaucer dont Dibdin a donné la liste, sont aujourd'hui d'une rareté extrême, même en Angleterre. L. S. CHAUCES (les), peuplade germanique, avaient leurs demeures entre l'Ems, le Weser et l'Elbe, vers les côtes de la mer du Nord, dans les pays actuels d'Ostfrise, d'Oldenbourg, de Brême; ils se divisaient en Chauci majores et Chauci minores (grands et petits). Ils entrèrent, vers le milieu du troisième siècle, dans la confédération franque, suivant l'opinion à peu près générale aujourd'hui, qui❘ admet, comme fait historique, la formation et l'existence de cette ligue (voy. FRANCS). A. S-R.

CHAUDET (ANTOINE-DENIS), Sculpteur, né à Paris en 1763, et mort dans la même ville en 1810, débuta dans les arts à une époque où les mauvaises doctrines avaient la vogue en France. A 21 ans il remporta le grand prix sur un bas-relief à plans multipliés, dont le sujet était Joseph vendu par ses frères, dans lequel il introduisit des bergers, des troupeaux, des arbres, des lointains chargés de détails; mais à Rome son goût s'épura: les ouvrages de MichelAnge, de Raphaël, les monumens de l'antiquité, ses liaisons intimes avec Drouais, son compatriote et son émule, furent autant de sources où il puisa cette sagesse de composition, ce grand caractère, cette exécution spirituelle et facile qui distinguent ses meilleurs ouvrages. De retour dans sa patrie en 1789, il exécuta pour le Panthéon un groupe de

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