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nance y domine; cependant elle n'y règne pas exclusivement; car, depuis son origine, la Chaussée-d'Antín a été l'asile des élégans et des dandys qui donnent la mode à la capitale.

du quartier ; elle eut depuis encore d'autres destinées. En 1791, on lui donna le nom de Mirabeau, en mémoire du grand orateur qui y était mort; en 1793, elle fut nommée du Mont-Blanc, à la suite du décret du 27 novembre 1792, qui réunit à la France le département de ce nom, fruit d'une victoire des armées républicaines; en 1816, on lui rendit le nom de Chaussée-d'Antin qu'elle a conservé depuis.

Vers l'année 1734, on commença à construire dans la rue Chantereine, appelée alors ruelle des Postes, et plus tard, en 1799, rue de la Victoire, parce que Bonaparte y logea en arrivant d'Égypte. La rue du Rocher date de la même époque. Plus tard, en 1776, fut bàtie la rue de Provence, et successivement, jusqu'en 1786, s'élevèrent les rues d'Artois, de La Rochefoucauld, Chauchat, Taitbout, Pinon et Lepelletier. La rue des Martyrs, qui n'était pendant le siècle dernier qu'un chemin conduisant au cimetière Montmartre, fut appelée, de 1793 à 1806, rue du Champ du Repos. La rue Pigalle reçut, en 1792, son nom de celui du célèbre scul pteur qui y demeurait. La rue des Trois Frères date de 1784 et tient son nom de trois frères jardiniers qui y firent bàtir la première maison. En 1799 fut percée la rue du Helder, ainsi nommée pour perpétuer une victoire remportée sur les Anglais en Hollande; les rues Saint-Georges, Blanche et Saint-Lazare, dont on ignore la date précise, avaient été commencées bien avant les précédentes, surtout la dernière appelée autrefois rue des Porcherons, puis d'Argenteuil, puis enfin de Saint-Lazare, parce qu'elle conduit à la maison de Saint-Lazare.

De nos jours, le quartier de la Chaussée-d'Antin, s'il n'a pas pris une nouvelle extension, a vu du moins plusieurs rues nouvelles s'élever sur son emplacement. La Chaussée-d'Antin ne se borne pas, du reste, au quartier de ce nom qui fait partie du deuxième arrondissement. Cette dénomination a été appliquée aussi par extension à une grande partie du quartier de la place Vendôme, qui se prolonge à gauche de la rue de la Chaussée-d'Antin et qui est habité par les mêmes commensaux que le quartier voisin. La fi

Elle a été aussi illustrée par des célé– brités d'un autre genre. Dans la rue de la Chaussée-d'Antin habitait et mourut Mirabeau, sur la porte duquel on lisait, en 1792, le distique suivant:

L'ame de Mirabeau s'exhala dans ces lieux, Hommes libres pleurez, tyrans baissez les

yeux !

Dans la même rue mourut aussi, en 1825, un autre orateur, le général Foy, qui habitait le n° 62. La Cité d'Antin, nouvellement bâtie, a été percée sur un hôtel tristement fameux par le bal qu'y donna l'ambassadeur d'Autriche, à l'occasion du mariage de Napoléon et de Marie-Louise, pendant lequel éclata un incendie où périt la princesse de Schwartzenberg.

Dans un petit hôtel de la rue Chantereine qui appartenait primitivement à Talma, eut lieu, en 1795, le mariage de Napoléon Bonaparte avec Joséphine Tascher, comtesse de Beauharnais; c'était le no 52. Au no 30 s'élevait une magnifique salle de spectacle, nommée le Théâtre Olympique, qui a fait place, depuis 1816, à un bel établissement de bains.

La rue d'Artois, qui, en 1830, a pris le nom de rue Laffitte, était et est encore occupée par tout ce que la banque compte de plus riches représentans; au no 19, on voit l'hôtel Laffitte, qui fut le foyer de la révolution de 1830 et dans lequel aujourd'hui se donnent des bals et des

concerts.

Dans la rue Saint-Lazare, on remarquait, il y a une quinzaine d'années, le jardin et l'établissement des frères Ruggieri, artificiers, sur l'emplacement desquels on a continué la rue Saint-Georges et percé un nouveau quartier, que l'on a décoré du titre de Nouvelle Athènes, et qui se prolonge jusque sur l'emplacement du fameux jardin de Tivoli, dont il ne reste plus dans la rue Saint-Lazare qu'un établissement d'eaux thermales et minérales factices.

Parmi les rues remarquables de la

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de l'Écosse. Elle se compose réellement de trois chaussées, dont la plus grande s'étend dans un espace d'environ 700 pieds jusque sous les flots de l'Océan. Elle est formée de piliers basaltiques enfoncés dans la terre perpendiculairement, et à une profondeur inconnue. Ces piliers, de forme irrégulière et extrêmement pressés les uns contre les autres, sont prismatiques, de 6 à 9 côtés, mais hexagones quant au plus grand nombre. Partout on admire une régularité prodigieuse dans les proportions et un poli de surface dont rien n'approche. Malgré le nombre iné

La Chaussée-d'Antin renferme aussi plusieurs établissemens publics qui sont: l'Opéra, bâti en 1821 dans la rue Le-gal des angles dans ces masses de piliers, pelletier, et dont l'entrée administrative est rue Grange-Batelière, dans l'ancien hôtel Choiseul; la mairie du deuxième arrondissement qui s'est établie à l'hôtel Grange-Batelière; la belle église consacrée à Notre-Dame de Lorette, et que nos plus grands artistes décorent de peintures, dans la rue Neuve d'Artois; la poste aux chevaux; une maison d'asile, rue des Martyrs, pour les enfans en bas âge, et enfin une prison pour dettes, transférée, il n'y a pas long-temps, de Sainte-Pélagie à la rue de Clichy.

Tel est l'aspect de cet opulent quartier,

que

la révolution, en annulant l'importance traditionnelle du faubourg SaintGermain, a fait le premier de Paris. Il faudrait des volumes entiers pour en peindre les mœurs et la physionomie particulière; cette tâche d'ailleurs est remplie il y a long-temps, et nous pouvons renvoyer le lecteur à l'ouvrage généralement connu d'un académicien, jeune alors et qui s'est modestement caché sous le nom de l'Hermite de la Chausséed'Antin. D. A. D. CHAUSSÉE DES GÉANS. On donne ce nom à des phénomènes basaltiques de la côte septentrionale de l'Irlande, dans le comté d'Antrim, province d'Ulster. Ce comté est rempli de merveilles du même genre, mais aucune n'approche de ce que la Chaussée des Géans offre de prodigieux. Elle est fameuse dans les traditions irlandaises, suivant lesquelles elle serait l'œuvre des géans qui, dans les premiers temps du monde, auraient bati cette vaste jetée pour franchir la mer qui sépare l'Irlande

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les angles de l'un correspondent parfaitement avec ceux du pilier contigu. Le haut ressemble au plancher le plus égal et le mieux joint que l'on puisse imaginer. Ces prismes sont formés de plusieurs assises, dont chacune a 2 ou 3 pieds de haut, et qui s'enchâssent les unes dans les autres de mille manières diverses, sans que l'ensemble perde rien de sa régularité à l'œil. Quelques-uns de ces piliers sont détachés et épars sur le sol; ils sont intacts. Ailleurs c'est une sorte de digue qui semble faite exprès pour arrêter l'invasion de l'Océan. La chaussée semble, d'un autre côté, se perdre sous la terre, pour reparaître plus loin, après une inexplicable interruption. Tout autour, et à une assez grande distance, on est frappé d'une foule de phe nomènes du même genre, qui, de loin, ont des formes singulières. C'est près de la Chaussée des Géans que se trouven la fontaine des géans, l'orgue des gears. le métier des géans, la chaise des geans Et la couleur, la coupe, l'ensemble comme les détails de tous ces monumens d'une origine inconnue varient égale ment; les merveilles s'enchaînent sur cette côte, elles semblent lutter entre elles. Là se trouvent la colonne basalt:que de Pleaskin, isolée sur une plateforme, qui fut en vain battue par l'artıl lerie de l'invincible Armada de Philippe II; les Espagnols prenaient, dit-on, de loin, cet ensemble imposant pour quel que forteresse formidable. Il resterait a expliquer la cause et l'origine des phe nomènes dont nous venons de parler e des merveilles du même genre que

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voyageurs admirent sur divers points de notre globe. Les recherches de cette nature appartiennent à la géologie, et c'est à l'article BASALTE qu'on a cherché à en rendre compte. A. S-R. CHAUSSE-TRAPE, sorte d'arme défensive composée de quatre pointes en fer longues d'environ quatre pouces et réunies par leurs extrémités à un centre commun, de sorte que trois de ces pointes portant sur la terre, la quatrième est toujours en l'air. Cette arme, dont l'usage a presque entièrement disparu, était employée comme obstacle: on en parsemait les avenues des retranchemens, les passages par lesquels l'ennemi pouvait arriver; on en répandait sur les brèches, les défilés et dans les gués de rivière à faible courant. Les chausses-trapes étaient surtout dangereuses pour la cavalerie.

C-Y.

n'ait laissé qu'un petit nombre d'écrits peu étendus, il n'est pas en quelque sorte un point des sciences médicales sur lequel il n'ait dirigé ses recherches, sans parler encore des travaux relatifs à l'agronomie, à l'administration, etc. Travaillant sans cesse, Chaussier suffisait à tout, et la précision et la méthode qu'il apportait dans ses expériences sont telles qu'on ne saurait lui reprocher d'avoir mis en circulation ou accrédité des erreurs. Les faits! toujours les faits! telle aurait pu être sa devise. Il voulait qu'on fût exact dans les mots comme en tout le reste, et il a laissé une nomenclature anatomique qui aurait dû être adoptée. Les Tables synoptiques qu'il a publiées de 1799 à 1826 (25 tabl. atlas) sont un ouvrage de la plus haute importance, et dans lequel la science presque entière se trouve résumée avec une admirable netteté. Les travaux de Chaussier en physiologie sont nombreux et ont servi de base à tous les traités publiés depuis 25 ans sur cette science, tandis que leur auteur n'a jamais pris le soin de les rassembler systématiquement. Il en a été de même de ses recherches sur la médecine légale, dont il a traité toutes les questions de détail dans des consultations nombreuses qui lui étaient soumises, et dont les décisions étaient accueillies comme des oracles par les tribu

CHAUSSIER (FRANÇOIS), savant modeste, infatigable et consciencieux, et dont la réputation n'a pas été égale à son mérite réel, quoiqu'il ait été professeur de la Faculté de médecine, médecin de l'école Polytechnique et de l'hôpital des femmes en couches, et membre de l'Académie des sciences. Né à Dijon en 1746, Chaussier reçut dans sa ville natale sa première éducation; il prit le titre de docteur en médecine à Besançon et revint bientôt dans sa patrie, où il fit des cours à l'académie sur l'anatomie, la phy-naux. Sa position de médecin de la Masiologie, la chimie et la matière médicale. L'étude des sciences naturelles appliquées fut pour Chaussier un besoin de toute sa vie, comme elle fut la source de la gloire qu'il s'acquit comme professeur. Il était déjà avantageusement connu en BourSogne lorsqu'en 1794 il fut appelé à organiser l'école de santé, où peu de temps après il occupa la chaire d'anatomie et de physiologie, qu'il remplit jusqu'à l'ordonnance de dissolution (1823). Son enseignement a laissé de profonds souvenirs à l'ecole de Paris, et tous les élèves de cette école savent ce qu'ils doivent aux leçons judicieuses et savantes de l'homme qui portait tant de lumière sur tous les sujets qu'il entreprenait de traiter. Comme praticien, Chaussier eut également de grands succès; mais c'est surtout comme professeur et comme savant qu'il mérite d'être signalé à la postérité. Bien qu'il Encyclop. d. G. d. M. Tome V.

ternité lui fournit les matériaux d'importantes observations sur la grossesse, sur l'ac couchement, de même que sur les dimensions du fœtus, et sur les maladies dont il peut être affecté dans le sein de sa mère. C'est dans les journaux scientifiques du temps, c'est dans les thèses et les ouvrages de ses disciples, qu'il faut chercher les œuvres de Chaussier, de cet homme qui a tant fait et tant fait faire; car peu d'hommes ont, aussi bien que lui, compris la mission du professeur. Il ne se bornait pas, lui, à jeter du haut de sa chaire ses leçons aux jeunes gens : il les aimait, il se plaisait à s'en entourer, à les diriger dans leurs études, à les associer à ses travaux, à leur indiquer des recherches à faire, travaux dans lesquels il les aidait puissamment, et dont il leur laissait tout l'honneur. Chez lui avaient lieu, presque tous les soirs, des réunions d'élè

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ves laborieux, et des conférences familiè- | arrondis, carrés ou pointus, et même re

res dans lesquelles ils contractaient le goût de la science positive.

Chaussier avait dans ses mœurs une sévérité quakérienne; quoiqu'il fût riche, son costume et sa maison étaient de la plus parfaite simplicité. Graces à cette manière de vivre et malgré ses immenses occupations, il vécut exempt d'infirmités, et toujours jeune par l'esprit, jusqu'à l'âge de 82 ans, et il s'éteignit en 1828. Une édition complète des œuvres de Chaussier serait un véritable service rendu à la science. F. R. CHAUSSURE, partie de l'habillement dont la forme et la matière ont beaucoup varié, et qui a pour objet de mettre le pied et la jambe à l'abri du froid, de l'humidité et du choc des corps extérieurs. Dans l'état sauvage ou dans une civilisation imparfaite, l'homme marche pieds nus; l'épiderme épais qui garnit le dessous du pied le garantit de la douleur à laquelle d'ailleurs il est assez peu sensible; et il s'occupe de couvrir et de parer toutes les autres parties de son corps avant de songer à se chausser. Aussi les voyageurs ont-ils trouvé chez les peuplades sauvages l'usage des chapeaux là où les chaussures étaient inconnues, excepté seulement dans les pays froids. Quelques morceaux d'écorce attachés sous le pied avec des liens furent les premières chaussures; plus tard on tressa du jonc en forme de brodequin. Ce ne fut que dans une société avancée déjà que les peaux de bêtes diversement préparées, furent employées au même usage, et il a fallu bien du temps à cette industrie pour en arriver au point où nous la voyons aujourd'hui. Les sabots même, cette chaussure grossière, ne sont pas très ancien

nement connus.

courbés, plats ou élevés sur un talon de plusieurs pouces, de même que les bottes ont été plus ou moins élevées, depuis la che ville jusque presque au milieu de la cuisse. Pour la couleur et les ornemens accessoires, le luxe et la mode se sont exerces sur cette partie du costume comme sur toutes les autres, et l'on aurait peine à | énumérer les différentes révolutions qu'ils lui ont fait subir. On considère comme appartenant à la chaussure les bas, les chaussettes et les chaussons, qu'on interpose entre la peau et les diverses espèces de souliers, bottes et brodequins. C'est à l'article CORDONNIER que se trouveron les détails relatifs à la fabrication des chaussures; quant aux considérations bygiéniques qui s'y rattachent, on peut considérer comme principales les suivantes.

L'usage des chaussures est devenu indispensable au milieu de nos habitude sociales; il est favorable à la santé et à la longévité, en garantissant les extrémites inférieures du froid et de l'humidité, don: les effets sont désastreux, sans parler de ce qu'il préserve ces mêmes parties d'une foule d'accidens plus ou moins graves. On doit s'attacher à leur donner assez de solidité pour qu'elles isolent bien le pied da sol, et en même temps assez de souplesse et de légèreté pour qu'elles ne gênent pas les mouvemens. Il importe que les chaus sures soient bien moulées sur la forme du pied, pour éviter plusieurs affections tres douloureuses (voy. CORS, DURILLONS, ONGLADE) qui résultent des pressions qu'exercent sur lui les bottes ou les sonliers trop larges ou trop étroits; car ces deux excès sont également nuisibles. Oz évite cet inconvénient en faisant les chaussures distinctes pour le pied droit et le pied gauche. On devra veiller à ce que

res volumineuses et dures, et ce n'est point un objet indifférent dans l'éducation physique des enfans que de prendre les précautions nécessaires pour prévenir des difformités très réelles qui ont pour cause unique la défectuosité des chaussures, surtout pendant le premier âge de la vie.

Si la matière des chaussures a beau-les bas ne présentent ni plis ni coutucoup changé, la forme n'a pas été plus constante. En effet, tantôt une simple semelle garantit d'accidens la surface plantaire du pied, tantôt le pied est enfermé dans un soulier, ou bien le pied et la jambe elle-même sont contenus dans un brodequin ou dans une botte, dont la consistance est plus ou moins considérable suivant l'usage auquel ils sont destinés. On a vu successivement les souliers

L'imperméabilité des chaussures est d'une grande importance; on la leur

donne au moyen d'enduits divers dont il sera question au mot IMPERMÉABLES (enduits). F. R. CHAUSSURES DES ANCIENS. Il existe une variété infinie quant à la matière et quant à la forme de la chaussure chez les différens peuples de l'antiquité.

En Grèce, la chaussure était faite avec du cuir et recevait la dénomination générique de média (semelles) ou de vroSuara (ce qu'on lie sous les pieds). Le mot úródnμa xočov, semelle ou chaussure creuse, désignait notre soulier. Chaque classe sociale se distinguait par une chaussure spéciale, qui concourait avec le reste du vêtement à assigner le rang et l'importance de ceux qui les portaient: c'est ainsi que les femmes de qualité avaient pour leur usage exclusif une chaussure particulière appelée sandales (adala); les courtisanes une autre nommée persiques; celle qui était réservée aux pauvres gens avait le nom d'abulces, celle des soldats crépides, celle des paysans garbatines, celle des comédiens embates, et enfin celle des tragédiens cothurnes (voy.). Toutes ces chaussures s'attachaient sur le pied avec des courroies nommées imantes; cependant il y en avait qui consistaient en bottes, en bottines et en brodequins.

La chaussure romaine (calceus, calteamentum) était de même matière que chez les Grecs, de couleur noire pour les hommes et blanche, quelquefois rouge, pour les femmes. Les personnes riches et les sénateurs en portaient qui allaient jusqu'à mi-jambe, calcei uncinati. On les distribuait en deux classes: celles qui couFraient entièrement le pied et celles qui le laissaient à découvert en partie (solca). Les chaussures de peau tannée, ordinairement de couleur rouge (mullei), étaient considérées comme chaussures de luxe; on les ornait souvent de pierreries, et il est reproché à César par un ancien de porter une chaussure de cette espèce, haute et rouge. La chaussure des philosophes à Rome était de feuilles de palmier, sans doute dans une intention exagérée de simplicité et d'endurcissement; celle des pauvres était en bois (soleæ ligneæ). Les habitans des campagnes portaient les sculponeæ et les soldats les caligæ.

La chaussure des Juifs n'offre rien de remarquable; ils la quittaient, comme font encore les Orientaux, en entrant dans les lieux saints ou pour faire preuve de respect. Chez eux, donner sa chaus sure était le signe du transport de la propriété d'une chose sur laquelle on traitait,

Les Germains et les Goths portaient une chaussure de jonc ou d'écorce montant jusqu'à la cheville.

Chez les Chinois et les Indiens, il a été employé à la confection de la chaussure une infinité de matières diverses, entre autres le lin, le jonc, la soie, le bois, l'écorce, le fer, l'airain et même l'or et l'argent. Les Persans, et, à leur imitation, les Russes, fabriquent des bottines formées, sur le pied, de cuirs de différentes couleurs, cousus ensemble et formant des espèces d'arabesques.

Les babouches (voy. ), chaussure turque, ont de l'analogie avec nos pantoufles. P. L-E. CHAUVEAU-LAGARDE (CLAUDEFRANÇOIS) naquità Chartres en 1756 et se distingua de bonne heure au barreau de Paris par ses talens; mais c'est principalement à sonintrépidité politique qu'il dut sa réputation. Sans cesse opposé à FouquierTinville dans l'enceinte du tribunal révolutionnaire, il compta entre autres cliens Marie-Antoinette, Brissot, Charlotte Corday, le général Miranda. Il eut le bonheur d'arracher ce dernier à ses bourreaux; mais ses efforts généreux pour sauver les trois autres restèrent sans effet. Le zèle dont il fit preuve lors du procès de la malheureuse reine l'avait fait retenir prisonnier, ainsi que Tronçon-Ducoudray, son collègue, jusqu'après l'exécution du jugement. Arrêté de nouveau à une autre époque, et déposé à la Conciergerie pour être jugé par le tribunal révolutionnaire, il ne dut son salut et sa liberté qu'aux événemens du 9 thermidor. En 1797 il défendit devant une commission militaire l'abbé Brottier, accusé de complots royalistes avec Dunaud et Lavilleheurnois. Sous Napoléon, il fut avocat au conseil d'état; en 1814 il porta la parole au nom de son ordre lors de la rentrée

de Louis XVIII dans Paris, et reçut de la part de la famille royale l'accueil gra. cieux qu'il méritait. Après les Cents

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