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Jours cependant, toujours favorable aux | appelé aux affaires par une vocation caproscrits de quelque couleur qu'ils fus- ractérisée, il ne tarda point à abandonsent, il défendit devant un conseil de ner la carrière militaire, sans s'y être disguerre le général Bonnaire, faussement tingué autrement que par le rigoureux accusé d'avoir ordonné le meurtre du accomplissement de ses devoirs. colonel Gordon; et plus tard, en 1826, il plaida concurremment avec M. Isambert la cause des hommes de couleur libres de la Martinique. M. Chauveau-Lagarde est depuis 1828 conseiller à la cour de cassation. On a de lui quelques écrits de jurisprudence. En le nommant membre de la Légion-d'Honneur, Louis XVIII lui conféra aussi la noblesse. Son nom a été donné à une rue du quartier de la Madeleine, à Paris. VAL. P.

CHAUVE, voy. CALVITIE. CHAUVELIN (BERNARD-FRANÇOIS, marquis DE), né à Paris en 1766, comptait parmi ses ancêtres des guerriers, des prélats et quelques-uns de ces magistrats honorables dont l'indépendance individuelle constituait à peu près toute l'opposition de l'ancien régime, et en faisait, pour ainsi dire, une monarchie tempérée par la vertu d'un ou de plusieurs hommes d'état. Son oncle, abbé et conseiller-clerc au parlement, s'était fait remarquer dans la grande affaire de l'expulsion des jésuites et avait subi, par l'influence de la redoutable société, un long emprisonnement et diverses autres persécutions. Son père avait rempli avec distinction plusieurs fonctions diplomatiques. Membre d'une famille aussi riche en hommes de talent qu'en hommes de caractère, François de Chauvelin répondit parfaitement à de pareils antécédens.

La révolution de 1789 le trouva lié au parti de la cour, non-seulement par sa naissance, mais encore par sa position spéciale, puisqu'il venait de succéder à son père dans la charge de maître de la garde-robe; mais M. de Chauvelin ne s'en associa pas moins à cette élite de la noblesse qui sut devancer par ses sacrifices les exigences du temps et les rendre ainsi méritoires. Trop jeune pour exercer une action politique et jaloux de coopérer, autant que le lui permettait son âge, à l'œuvre révolutionnaire, il prit du service et fut nommé aide-decamp du maréchal Rochambeau; mais

Vers le mois d'avril 1792 il fut envoyé à Londres pour y représenter la France et déterminer, de concert avec M. de Talleyrand, son mentor, la neutralité du cabinet de Saint-James dans la guerre générale qui menaçait d'éclater. La négociation eut son plein effet, et quoique ce résultat ait été compromis par les événemens postérieurs, il n'en resta pas moins un titre de gloire pour ceux qui parvinrent à le conquérir. « Tous les << obstacles ont été levés par le zèle éclai« ré et franc de M. de Chauvelin, » dit le Moniteur de cette époque. Et plus loin il ajoute : « On reconnait là la pru<< dente habileté qui a toujours si heureu<< sement servi le patriotisme de M. de Tal<«<leyrand. >> Néanmoins,il faut bien se garder de confondre dans une complète unité de vues et de principes ces deux hommes d'état. Dès lors on pouvait préjuger, à certaines nuances différentielles, qu'il existerait plus tard entre eux de graves dissentimens aussi le roi d'Angleterre et l'aristocratie traitèrent-ils M. de Talleyrand comme un des leurs et marquérent à chaque occasion de la défiance à son collègue. L'un continuait à se servir du vocabulaire consacré et parlait au nom du roi très chrétien, tandis que l'autre ne connaissait d'autre titre à Louis que celui de roi des Français. Mais quand il n'y eut plus qu'un principe en France, il ne demeura qu'un ministre de France a Londres: ce fut M. de Chauvelin qui notifia au gouvernement anglais l'affaire du 10 août et la suspension de Louis XVL Le Conseil exécutif de la république, regardant M. de Chauvelin comme un de mocrate ardent et éprouvé, le maintin: a ce poste de confiance, malgré la suspicion qui résultait dans ce temps-là d'une or gine nobiliaire; il y demeura jusqu'à la mort du roi en janvier 1793, la nouvelle de cet événement ayant décidé le ministere anglais à rompre toute espèce de négocia tion (24 janvier), après avoir déjà contesté le caractère officiel du ministre de la république (31 décembre 1792). Il re

par des travaux remarquables tels que son rapport sur l'organisation des ponts et chaussées, rapport sur lequel fut basé le décret du 16 décembre 1811. Enfin la conquête partielle de l'Espagne s'étant effectuée (et, pour le dire en passant, contre l'avis formel de M. de Chauvelin), Napoléon choisit pour régir civilement ces contrées M. de Chauvelin, qui partit avec le titre d'intendant général de la Catalogne.

çut l'injonction de se retirer. A son retour à Paris, le citoyen Chauvelin fut nommé à la légation de Florence, poste que MM. de Sémonville et Maret venaient d'abandonner; mais il fut obligé comme eux de se retirer, lord Hervey ayant menacé le grand-duc de bombarder Livourne, si, dans les 24 heures, il ne faisait sortir l'agent français de sa résidence. Revenu en France, ses services ne purent préserver M. de Chauvelin du sort commun à ceux de sa classe : il fut incarcéré pendant 11 mois et ne dut sa délivrance qu'à la jour-rent d'abord M. de Chauvelin au repos; née de thermidor.

Après l'affaire du 18 brumaire, nommé par le sénat membre du tribunat, M. de Chauvelin qui ressentait alors avec la majorité de la nation le besoin d'une organisation forte et stable, appuya d'a- | bord le gouvernement dans ce qui tendait à le constituer et à régulariser son action. Mais aussitôt que l'on eut reconnu les véritables tendances du gouverne ment consulaire, et que l'ambition du citoyen Bonaparte se fut trahie par des actes significatifs, le tribun indépendant fut un des premiers à sonner l'alarme, et prononça un énergique discours contre le projet d'institution de la Légiond'Honneur (19 mai 1802). Il fut traité de puritain politique et désigné pour sortir du tribunat l'année suivante.

Les événemens de 1814 condamnè

mais, en 1815, Louis XVIII, malgré les précédens révolutionnaires du marquis, rendant hommage à son incontestable réputation d'homme d'affaires, le porta sur la liste des conseillers d'état honoraires.

Cependant le gouvernement représentatif s'établissait en France; M. de Chauvelin fut envoyé en 1817, par le département de la Côte-d'Or, à la chambre des députés, où il prit place parmi les plus ardens champions de la cause nationale. Il serait impossible de le suivre pas à pas dans sa polémique quotidienne, harcelant sans cesse les ministres, les poursuivant de ses sarcasmes, les troublant de ses interpellations; enfin se multipliant pour suppléer au petit nombre de ses collègues de l'Opposition. On trouva cependant qu'il s'abandonnait quelquefois trop à la personnalité.

C'est en défendant la loi électorale contre les modifications rétrogrades que l'on y introduisait, qu'il se signala à l'enthousiasme d'un parti et à la réprobation d'un autre; il fut, par le fait du hasard, la cause et presque la victime des troubles de juin 1820. A la séance du 30 mai 1820 deux amendemens étaient en présence: l'un de Camille Jordan dans une intention libérale, et l'autre de M. Delaunay dans une intention contraire; la question de priorité, d'après les dispo

Les électeurs de l'arrondissement de Beaune le dédommagèrent de cette exclusion en le nommant leur candidat pour le Corps législatif; mais Napoléon qui faisait déjà l'essai de son système, tendant à neutraliser les activités opposantes et à les absorber au profit de l'oeuvre gouvernementale, lui jeta l'appât honorable d'une haute fonction administrative et lui confia l'organisation d'un partement conquis qu'il s'agissait de franciser, sans brusquer toutefois les habitudes ou les mœurs nationales. M. de Chauvelin fut donc fait préfet de la Lys (chef-lieu Bruges), et, pendant 8 ans, l'ad-sitions de la chambre, semblait devoir ministra à la satisfaction du gouvernement et de la population dont les intérêts lui étaient confiés. Appelé au conseil d'état par l'empereur, il y déploya une rare entente des affaires, et, parmi tant de capacités administratives si éminentes, il sut se faire une réputation, particulière

entraîner la question de fond. On avait fait l'appel nominal, le réappel, et l'on votait, lorsque M. de Chauvelin, absent pour cause de maladie, parut appuyé sur ses amis et déposa sa boule. Par un caprice du hasard, il y avait exactement partage des voix: 127 boules noires et 127 blanches,

Après avoir siégé de 1816 à 1822, M. de Chauvelin échoua aux élections de 1824; mais il fut réélu en novembre 1827 et se maintint dans la ligne qu'il avait suivie. Ce fut avec étonnement qu'on le vit, en 1829, donner sa démission, de concert avec M. d'Argenson, soit qu'il désespérât de la chose publique à cause de la tiédeur de l'Opposition, soit qu'il se décidât par des motifs personnels.

et ce fut la boule blanche du malade qui、 zani, privez une chauve-souris de la vue, détermina le succès de l'amendement li- du goût, de l'odorat, de l'ouie même aubéral. Ce concours de circonstances ayant tant que possible, toujours vous la verrez ajouté encore du relief à l'acte de dé- active, précise dans son vol, pénétrer et vouement de M. de Chauvelin, la jeu- parcourir tout aussi bien les sinuosites nesse libérale lui donna une tumultueuse innombrables de galeries qu'elle ne conovation, et le parti contraire répondit naîtrait pas. C'est que, comme Cuvier l'a par une démonstration hostile qui lui fit indiqué, la membrane des ailes ajoutant courir quelque danger. L'affaire se ter- considérablement, par son amplitude et mina par une instruction judiciaire qui l'absence de poils, au sens du toucher, n'eut pas de résultat. elle n'a pas besoin d'un contact immédiat; elle est suffisamment prévenue de la présence des objets corporels par la réaction que l'air lui fait éprouver. Beaucoup de personnes pensent qu'un developpement aussi remarquable d'un seul sens doit entraîner, sinon la perte, du moins l'affaiblissement d'un autre ; mais dans les chauves-souris l'odorat, l'ouïe, le goût, la vue même sont portés à un point assez élevé de perfection, et les crêtes disposées en entonnoir autour de l'appareil olfactif n'ont d'autre but que celui de concentrer les odeurs dans les fosses nasales auxquelles elles donnent entrée; le cornet acoustique, prolongement du conduit auditif, leur permet de jouir de toutes les perceptions, mais sans les y contraindre; car elles peuvent à volonté en fermer l'ouverture. La plus légère inflexion de l'oreille, et même, dans quelques individus, le froncement et le seul affaissement des cartilages suffit pour abaisser cette véritable soupape. Quant à la vue, des chasseurs en ont souvent éprouvé la finesse : à peine le coup est-il parti, qu'elles s'y sont soustraites en plongeant. La chauvesouris sort de sa retraite à la brune lorsque, le soleil étant tombé, on voit voltiger ces myriades de moucherons, de papillons et d'insectes nocturnes dont elle fait sa proie. Quelques-unes toutefois sont frugivores, comme les roussettes, par exemple. Voy. CHEIROPTÈRes.

Retiré à Citeaux près Nuits, dans l'ancienne abbaye dont il avait fait l'acquisition, il voulut faire succéder à sa vie diplomatique, administrative et parlementaire une existence industrielle, et entreprit sur une assez vaste échelle quatre espèces de fabrication; mais il ne paraît pas qu'il fût destiné à briller dans cette nouvelle carrière.

M. de Chauvelin étant en voyage à Paris y mourut (avril 1832) victime du fléau auquel ont succombé à peu de jours d'intervalle tant d'illustrations de notre pays. P. L-E.

CHAUVE-SOURIS, espèce de mammifères de la famille des cheiroptères (voy.), et que les gens de la campagne nomment tantôt souris-chaudes, et tantôt chasse-souris. Anciennement elles étaient regardées comme des monstres : aussi les notions anatomiques et de mœurs qu'on possède actuellement sur les chauve-souris appartiennent-elles pour la plupart aux temps modernes. Leurs ailes, dont quelques individus sont si amplement pourvus ne leur servent pas seulement à l'action du vol: au repos elles sont pour ces animaux un manteau dont ils savent très bien s'entourer, et à l'aide d'un pli artistement conçu, leurs jeunes rejetons appuyés sur le sein maternel savent y trouver un abri. A l'exemple de Spallan

Cette prestesse, cette activité que les chauves-souris développent dans le vol, disparaît lorsqu'elles n'ont plus pour elles l'infini des plaines de l'air. Leur vie terrestre est en quelque sorte en raison inverse de leur vie aérienne. Elles ne montrent pour rien moins d'aptitude que pour la marche: aussi dans deux circonstances seulement les voit-on se

CHAUX (calx). La chaux pure no se trouve point isolée; mais combinée avec un acide, elle est une des substances le plus abondamment répandues. Avec l'acide carbonique la chaux forme les marbres, les stalactites, les coquilles des mollusques, les craies et le plus grand nombre des pierres à bâtir; avec l'acide sulfurique, les gypses ou pierres à plâtre; les ossemens de tout être vivant sont de la chaux unie à l'acide phosphorique. L'acide silicique forme avec elle divers minéraux. Les nitrates de chaux sont moins abondans.

On extrait la chaux par la calcination des carbonates calcaires (voy.). Ces sels sont cristallisés, comme les marbres, ou en masse compacte sans trace de cristallisation; les premiers fournissent la chaux la plus pure. On se la procure telle pour les expériences de chimie. La chaux qui doit être employée dans les constructions est retirée des carbonates calcaires non cristallisés. On choisit ceux qui sont les plus pesans, dont la cassure est unie, le grain serré, et dont l'aspect fait présumer qu'ils contiennent peu de substances étrangères.

permettre ce pénible exercice, lorsqu'elles jouissent dans leur antre d'une sécurité parfaite, ou lorsque par accident il leur est arrivé de tomber sur un plan horizontal. Dans cette position leurs ailes ont trop d'étendue pour qu'elles puissent s'élever et reprendre le vol. Leurs efforts ne peuvent aboutir qu'à procurer une nouvelle chute peut-être plus heureuse. Dans la marche, la membrane répandue entre leurs doigts est repliée et rapprochée jusqu'au contact de toutes les Etiges osseuses. Le moignon qui résulte de cet arrangement et les pattes de der=rière rendues à leur principale destination, voilà leurs seules ressources dans ces momens critiques. La saison des amours est-elle venue, ces animaux se heurtent dans le vol plutôt qu'ils ne s'a=battent à terre. Quelquefois c'est la femelle seule qu'un coup violent dans une de ses ailes fait trébucher. Le mâle qui la trenverse en suit les mouvemens et arrive à terre aussitôt qu'elle. Les animaux passent l'hiver ou plutôt la plus grande partie de l'année dans l'engourdissement, du moins dans les pays septentrionaux. Extrêmement sensible aux plus petites impressions du froid et de l'humidité, la chauvesouris ne jouit d'une pleine activité et ne sort de son antre que dans les belles soirées d'été; mais alors, vivement excitée, elle n'est attentive à rien: occupée de sa chasse avec une ardeur sans mesure, elle devient à son tour la victime de la voracité des oiseaux de proie, ou elle donne dans les piéges qu'on lui tend. Elle tombe dans des filets qu'on agite sur son passage ou se laisse prendre à la ligne, parce qu'elle happe avec trop d'avidité tout ce qu'elle voit voltiger dans l'air. Emportées dans leurs courses, si elles se sont trop éloignées de leurs retraites, les chauves-souris ne prennent pas toujours la peine de les regagner, surtout si une suite de belles soirées se succède sans interruption. Une poutre, un trou dans un arbre, ou dans une muraille, un lieu obscar en un mot, leur suffit. Elles s'y blottissent la tête en bas, seulement accrochées par les ongles de derrière, et n'ont plus qu'à lâcher prise le lendemain pour recommencer leurs joyeux ébats et goùter les délices d'une nouvelle chasse.V.B.

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La calcination (voy.) s'opère dans des fours en tuileaux ou en briques, qui doivent pouvoir résister au degré de feu qu'il faut donner. Au sommet de ces fourneaux est ménagée une ouverture pour laisser échapper les vapeurs qui se dégagent. Dans l'âtre du four on dispose en voûte la première charge de pierre à chaux, afin de pouvoir introduire le combustible; audessus de cette voûte sont placées des pierres qui complètent la fournée. Le combustible introduit, on met le feu, que l'on modère d'abord et qu'on augmente graduellement jusqu'à ce que l'opération soit terminée. On le reconnaît lorsqu'il s'élève par le cratère, à plusieurs pieds de hauteur, une flamme sans fumée, et que la pierre retirée incandescente du four présente un aspect uniforme et blanchâtre. La houille donne un feu plus égal, parce qu'on la mélange avec la pierre à calciner; tandis que le bois ou le charbon sont placés sous la voûte de pierre qu'on a formée dans le foyer du fourneau. Mais quel que soit le combustible employé, il convient qu'il ait un certain

degré d'humidité. L'eau favorise la décomposition des carbonates calcaires.

La calcination enlève aux pierres à chaux l'eau et l'acide carbonique qu'elles contiennent. Elles perdent par cette opération environ un tiers de leur poids; le produit est la chaux vive. Elle est de bonne qualité quand elle est sonore. Dans cet état, la chaux est d'un blanc grisâtre, sa saveur est fortement caustique; elle verdit le sirop de violettes et détruit le tissu des étoffes; sa pesanteur spécifique est de 2,3. Inaltérable au feu de forge le plus violent, elle se vitrifie lorsqu'on la soumet à la chaleur du chalumeau. La chaux vive attire l'eau et l'acide carbonique contenues dans l'air, et doit être mise dans des vases clos lorsqu'on veut la conserver dans son état de pureté.

Cette substance dont l'usage remonte à la plus haute antiquité ne fut chimiquement étudiée qu'en 1755. Black, professeur à Édimbourg, la classa parmi les alcalis. En 1807, Davy y découvrit un métal qu'il nomma calcium et qui, par son union avec l'oxigène, forme la chaux, depuis lors appelée par les chimistes oxide de calcium. D'après cette découverte la chaux vive est composée de 71,91 de radical métallique, et de 28,09 d'oxigène. Davy décomposa la chaux par le moyen de la pile électrique et du mercure.

sur

Il se manifeste des phénomènes très remarquables lorsque l'on verse une masse de chaux vive une certaine quantité d'eau. Ce liquide est promptement absorbé; il se produit une chaleur assez forte pour enflammer une allumette soufrée que l'on mettrait en contact; des vapeurs épaisses s'exhalent, la chaux se fendille et se réduit en poudre. Les mêmes phénomènes se reproduisent à chaque nouvelle immersion d'eau, jusqu'à ce que la chaux en soit parfaitement saturée. Dans cet état elle est nommée chaux éteinte (hydrate de chaux) et contient 76 parties de terre calcaire et 24 d'eau.

La chaux est alors soluble dans l'eau, plus dans l'eau froide que dans l'eau chaude. Cette dissolution attire puissamment l'acide carbonique de l'air, et le carbonate qui se forme vient se placer à la surface du liquide; on appelait autrefois

sel crème de chaux. Il se précipite

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bientôt au fond du vase; mais il s'er forme de nouveaux jusqu'à ce que tou' la chaux vive de la dissolution ait passe à l'état de carbonate.

Cette propriété de l'eau de chau d'absorber l'acide carbonique de l'air la faisait autrefois employer pour assain. les salles des hôpitaux. Les chlorures de chaux l'ont depuis remplacée pour ce usage.

La chaux vive se combine avec tou les acides. Dans ses affinités elle es presque toujours chassée de ses combinaisons par la baryte, la strontiane, la potasse et la soude; elle déplace constamment l'ammoniaque et la magnesie. La chaux a beaucoup d'affinité pour l'acide silicique, et c'est de cette affinité que dérive la théorie des mortiers.

En pharmacie, la chaux est employee pour rendre caustiques la potasse et L soude par sa calcination avec ces substances, à décomposer le muriate d'ammoniaque pour en obtenir le gaz ammoniacal. Dans les arts, la chaux sert: augmenter la causticité des lessives. D l'eau de chaux versée dans une dissolution de potasse silicée donne lieu à la formation des stucs. On emploie aussi iz chaux dans l'amendement des terres. non qu'elle puisse servir d'aliment aux plantes, mais elle est propre à accelerer la décomposition des débris organiques que la terre contient et la rend par-l. plus féconde. Il a été question d'un autre usage au mot CHAULAGE. Mais c'est dans les constructions que l'utilité de la chaux est plus remarquable, et sous ce point de vue elle mérite une attention particulière. Comme elle est la base des mortiers. on a dû chercher l'espèce de chaux qu convenait le mieux à tel ou tel genre de construction et la méthode d'extraction la plus favorable selon l'espèce qu'on ava: à éteindre. Il est résulté de ces recherches la distinction établie de chaux grasses et de chaux maigres ou hydrauliques, et l'et a constaté en même temps quelle était la marche à suivre dans l'extinction de ces différentes chaux.

Le caractère distinctif des chaux grasses est de doubler de volume par leur extinction; elles foisonnent mieux que les chaux maigres. Elles jouissent d'autant

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