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plus de cette propriété, que le carbonate | artificielles. A cet effet, il fait éteindre de la chaux grasse à l'air; pétrit la poudre qui en résulte avec un cinquième de son poids d'argile ou de terre à brique pulvérisée; il en forme des boules qu'il soumet à une nouvelle calcination. Le produit est une chaux qui jouit à un degré éminent de toutes les propriétés de

calcaire dont elles ont été extraites était plus pur. Elles acquièrent en peu de temps assez de consistance pour recevoir un beau poli. Aussi sont-elles préférées pour les constructions qui doivent être uniquement exposées à l'air; l'excédant d'eau dont elles peuvent se charger dans leur extinction s'évapore. Mais ces mê-la chaux hydraulique. Les proportions mes chaux employées dans des travaux de l'argile doivent varier en raison de la que l'eau doit baigner continuellement, pureté du carbonate calcaire qui a fourni au lieu de se durcir, se dissoudraient, et la chaux grasse qu'on emploie dans cette restant sous la forme d'une pâte liquide, fabrication. L. S-Y. ne donneraient aucune durée à ces cons- CHAUX-DE-FOND (LA), ville du tructions. Les chaux grasses éteintes peu-comté de Valengin, canton de Neufchâvent se conserver long-temps sans s'altétel, à 3 lieues nord-ouest du chef-lieu; rer, en les préservant du contact de l'air par des planches dont on recouvre les fosses où les chaux sont placées.

à une lieue du Doubs qui forme la frontière de France, dans une des plus hautes vallées du Jura. Le val de Chaux-deFond est âpre, peu propre à la culture des céréales, mais l'élève des bestiaux et le commerce des fromages compensent cet inconvénient. La ville peuplée au

Les chaux maigres au contraire doivent être employées immédiatement après leur extinction, parce que n'absorbant que la quantité d'eau nécessaire pour se solidifier, elles durcissent instantané-jourd'hui de 6,000 ames est remarquament. C'est à cette propriété de doser d'elles-mêmes le volume d'eau qui leur convient, qu'elles doivent leur emploi dans les constructions hydrauliques. On ne doit donc pas les éteindre dans une trop grande quantité d'eau, qu'elles rejeteraient, il est vrai, en se solidifiant, mais qui leur ôterait la propriété d'en absorber jusqu'à leur parfaite saturation, quand elles seraient entourées de ce liquide. Les chaux maigres sont fournies par les carbonates calcaires qui contiennent des corps étrangers, tels que l'alumine, la silice, l'oxide de manganèse ou de tout autre métal.

ble parce qu'elle contient plus de 400 horlogers et de 600 ouvrières en dentelles; 40,000 montres d'or et d'argent, sans compter les pendules, sortent des fabriques de la Chaux-de-Fond. On y fait aussi de l'orfévrerie. Le village de Fleurier qui en est voisin, est le chef-lieu du commerce de dentelle. Rebâtie dans le goût moderne après l'incendie de 1794, la Chaux-de-Fond est une très jolie ville; elle a une église, un collége, des greniers de réserve; elle possède des banquiers, une librairie, une imprimerie et un magasin de modes parisiennes. C'est la patrie des Droz, habiles mécaniciens.

LOCLE, dans le voisinage, renommée aussi par son horlogerie, compte environ 5,000 ames. VAL. P.

CHAVES (EMMANUEL DE SILVEYRA PINTO DE FONSECA, comte D'AMARANTHE, marquis DE), issu d'une famille

Dans un ouvrage publié en 1818 contre les opinions de Bergmann, Saussure, Guiton-Morveau et Collet-Descotils, M. Vicat prouve que les oxides métalliques ne sont pas indispensables pour la formation des chaux maigres; que la silice, l'alumine ne déterminent pas seu-portugaise distinguée de la province de les cette transformation, et que c'est à la combinaison chimique de ces deux substances dans le carbonate calcaire et à la réaction qui s'opère entre elles et la chaux pendant la calcination que l'on doit la conversion de la chaux grasse en chaux maigre. M. Vicat, d'après cette théorie, propose de fabriquer des chaux maigres

Tras-os-Montes, a jeté quelque éclat dans l'histoire des dernières années du règne du roi Jean VI et a contribué plus que personne au triomphe passager du parti attaché à l'ancien ordre des choses. Au commencement de l'année 1823, lorsque les Français entraient en Espagne pour soustraire le roi à l'influence des cortès,

le parti absolutiste qui jouait en Portugal | côté de Valladolid. Là il réunit sa trous le même rôle que le parti opposé à la à celle du curé Mérino; puis il se rend constitution espagnole appelait de tous au quartier-général de l'armée française, ses vœux la délivrance du roi Jean VI, et offrit au duc d'Angoulême ses servil'anéantissement des nouvelles cortès et ces, qui furent refusés sous prétexte que de la constitution de 1820. Le comte d'A- la France n'était pas en guerre avec le maranthe, croyant le moment opportun Portugal. Le général Luis de Rego le pour donner le signal de la contre-révo- suivit sur le territoire espagnol, sur le lution, rassembla tous ses domestiques quel les traités conclus avec les conset tous ses partisans à Villaréal, lieu de sa titutionnels lui donnaient le droit de naissance, leur distribua des armes, et pénétrer; mais la crainte de se commetadressa aux Portugais, à la date du 23 tre avec l'armée française le força de se février, une proclamation, par laquelle retirer et de prendre position sur la fronil les appelait aux armes. Cette procla- tière. mation fut reçue avec enthousiasme par les habitans de Villaréal, et le comte d'Amaranthe, profitant de ce premier moment d'effervescence, marcha avec quelques soldats attirés sous ses drapeaux par un nom devenu célèbre dans la guerre contre les Français, sur la petite ville de Chaves, capitale de la province de Tras-os - Montès, où la garnison forte de 700 hommes se déclara en sa faveur. C'est là que fut d'abord établi le siége de la contre-révolution qui ne tarda pas à faire d'assez nombreux prosélytes dans cette province surtout, où la famille des Silveyra jouissait d'une grande influence et de propriétés territoriales considérables. Le comte d'Amaranthe s'occupa tout d'abord d'organiser une régence ou junte provisoire, à la tête de laquelle il plaça l'archevêque de Braga. Une insurrection fut organisée dans toute la province; on se recruta d'un grand nombre de déserteurs de l'armée, et le comte d'Amaranthe eut bientôt sous ses ordres 2 à 3,000 hommes auxquels il donna le titre pompeux d'armée régénératrice. A Lisbonne, par un décret en date du 4 mars, il fut privé de tous ses titres et honneurs. Mais tandis que le général Luis de Rego s'emparait de Villaréal, et lui coupait toute espèce de communication avec le reste du royaume, le comte d'Amaranthe remporta, le 13 mars, une victoire complète sur un de ses lieute-chaient un asile, avec toutes leurs familnans, auprès de Santa-Barbara, et gagna encore le régiment entier de Valence. La guerre se prolongea jusqu'au moment (3 avril) où le comte d'Amaranthe prit le parti de se retirer avec environ 4,000 ommes sur le territoire d'Espagne, du

L'insurrection paraissait entièrement comprimée, et le gouvernement constitutionnel plus solide que jamais, par suite de ces derniers événemens, lorsque la révolte d'un régiment envoyé en observation aux frontières, sous la conduite du brigadier Sonza de Sampayo, parent des Silveyra, vint ranimer tout a coup les espérances des absolutistes et compromettre de nouveau l'existence des cortès. Le régiment révolté marcha le 27 mai sur Villafranca, et dans la nuit du même jour, l'infant don Miguel, échappé du palais où son père était gardé par les cortès, vint le rejoindre précédé d'une proclamation qui appelait les Portugais à la délivrance de leur roi. Les personnages les plus importans s'empressèrent d'aller à Santarem offrir leurs services à l'infant don Miguel. Le succès prompt et inespéré dont cette entreprise fut suivie a fait supposer, non sans raison, que la reine, retenue aussi dans un de ses châteaux sous la surveillance active des cortès, avait, à travers les embarras de sa captivité, organisé et dirigé ce mouvement décisif. En effet, quelques jours s'étaient à peine écoulés, que le général Sépulvéda, gouverneur de Lisbonne,avait rejoint l'infant, et que le roi lui-même, entraîné par les soldats et par la populace, avait été se réfugier à Villafranca, tandis que les membres des cortès cher

les et tous leurs biens, à bord des flottes étrangères.

De ce jour (2 juin 1823) la contrerévolution fut consommée, et le 5, le roi rentra dans Lisbonne suivi de l'infant don Miguel qu'il nomma généralissime de

l'armée portugaise. Tous les partisans du nouvel ordre de choses furent largement récompensés; la famille des Silveyra ne fut pas oubliée dans la distribution des honneurs, et le comte d'Amaranthe, réintégré dans tous ses titres et émolumens, fut en outre nommé marquis de Chaves, en mémoire du lieu où la contre-révolution avait été proclamée pour la première fois; ce titre fut accompagné d'une dotation en terres, de la valeur de 6,000 cruzades de rente pour trois vies. Le nouveau marquis de Chaves fit son entrée triomphale dans Lisbonne à la tête de sa petite armée de 3,000 hommes, et pour elle fut frappée, par ordre du roi, une médaille portant cette légende: fidélité héroïque des Tramontanos.

Depuis cette époque jusqu'à la fin du règne de Jean VI, le marquis de Chaves ne paraît pas avoir pris une part directe aux affaires politiques du pays, ni même à la nouvelle révolution qui causa l'exil de l'infant don Miguel et la disgrace de la reine (9 mai 1824).

La promulgation de la constitution libérale de don Pedro fut le signal d'une seconde insurrection, plus redoutable encore que la première. Tandis que les Anglais débarquaient à Lisbonne pour prêter leur appui au parti constitutionnel, le marquis de Chaves, à la tête de 8 à 10,000 insurgés seulement, mais secondé par la population presque tout entière des provinces de Tras-os-Montès et de Beira, relevait l'étendard de l'absolutisme (9 janvier 1827). Mais le comte de Villaflor, envoyé contre lui avec une force d'environ 7,000 hommes, l'attaqua près de Conche de Beira, et, après une lutte acharnée, le força de chercher retraite sur le territoire espagnol. Un mois ne s'était pas écoulé que le marquis de Chaves, avec une petite armée forte d'environ 4,000 hommes d'infanterie, 500 chevaux et 10 pièces d'artillerie, rentrait, par Ruivaès, dans la province du Minho. Il était accompagné de sa femme qui prenait un grand intérêt au succès de cette entreprise. D'abord il marchait sur Porto, et n'en était plus qu'à 10 milles quand Villaflor, ayant opéré le 2 février sa jonction avec le marquis d'Angeja, général en chef des troupes de la

régence, les insurgés se virent attaqués le 4 dans toutes leurs positions, et, après une longue résistance, furent obligés de fuir, en laissant un grand nombre des leurs sur la place. Un seul coup semblait avoir anéanti l'insurrection, mais la saison pluvieuse vint à propos à son secours et paralysa les mouvemens de l'armée constitutionnelle. Tandis que le marquis d'Angeja cherchait les insurgés aux frontières de Galice, Tellès Jordao, lieutenant du marquis de Chaves, rentrait en Portugal d'un autre côté, mais pour se voir repoussé encore une fois. Le marquis, loin de se laisser intimider par la supériorité de ses ennemis, méditait une nouvelle attaque, lorsque, le 20 février, ses troupes se mutinèrent, l'abandonnèrent en grande partie et se rendirent au marquis d'Angeja. Les débris des rebelles entrèrent en Espagne où leur désarmement fut opéré.

Cette échauffourée du marquis de Chaves avait cependant préparé les voies aux amis de l'ancienne constitution, et tandis qu'il fuyait devant les soldats de la régence, une nouvelle révolution causée autant par le mécontentement qu'excitait le séjour des Anglais sur les bords du Tage, que par la prolongation de l'absence de la reine dona Maria, éclata dans Lisbonne, le 30 avril, aux cris mille fois répétés de: à bas la constitution! vive le roi don Miguel! C'était la première fois que ce nom était aussi hautement prononcé. Don Pedro croyait pouvoir tout apaiser en ôtant la régence à l'infante Isabelle pour la donner à son frère don Miguel, qu'il fiançait en même temps à la reine dona Maria. Mais il était trop tard (voy. MiGUEL et CADAVAL). A compter de l'entrée de don Miguel en Portugal (22 février 1828) le marquis de Chaves disparut de la scène politique, où il n'est plus question de lui qu'à l'occasion d'un décret rendu quelques jours avant l'ouverture des cortès, le 23 juin, et qui permettait à sa petite armée de rentrer sur le territoire portugais. Mais cette fois les récompenses ne furent pas prodiguées comme en 1824, et le marquis de Chaves, atteint d'une aliénation mentale dont les premiers symptômes s'étaient

manifestés plusieurs années auparavant, | sition de cette portion d'un régiment d mourut à Lisbonne, le 7 mars 1830, 2❘ cavalerie. mois après la reine-mère. D. A. D. CHAZARES, voy. Kuasars.

СНЕВЕК, nom d'un bâtiment étroit, à trois mâts, à voiles et à rames qu'on employait autrefois dans la Méditerranée et qu'on armait en guerre contre les petits corsaires. Les Turcs et les forbans s'en servent encore aujourd'hui. X. CHECKS, mot synonyme de draft ou traite, désigne en Angleterre une espèce de traite tirée sur un tiers, avec l'ordre de payer telle somme au porteur. Les checks ne se tirent que sur les bankers, les mêmes que les Hollandais appellent cassiers, et qui se distinguent de nos banquiers, en ce qu'ils ne s'occupent pas ordinairement d'affaires de change. Les checks doivent être présentés dans le plus court délai possible. Ils sont payés de suite, ou au moins avant cinq heures du soir. Si le détenteur a trop tardé de se présenter, celui sur lequel on a tiré peut lui refuser le paiement, sans qu'on ait aucun recours contre lui. C. L.

CHEF, mot dérivé de caput, et qui signifie tête. En droit il est l'équivalent de chapitre, article ou rubrique, par exemple, lorsqu'on dit coupable au premier chef. On est héritier du chef de quelqu'un, c'est-à-dire en vertu du droit antérieur de cette personne.

Employé isolément, ce mot désigne un supérieur quelconque et aussi un premier cuisinier (voy. CUISINE). Par sa combinaison avec une multitude de mots divers, il prend différentes significations, mais sans qu'il nous paraisse nécessaire de l'expliquer; ces composés sont, par exemple, chef d'état-major (voy. ÉTATMAJOR), chef d'escadre (voy. ESCADRE), chef d'orchestre (voy. ORCHESTRE), chef de file (voy. FILE), etc. Mais en renvoyant ainsi aux mots principaux, nous devons donner ici l'explication de chef de bataillon et de chef d'escadron qui sont deux grades dans les armées.

S.

CHEF DE BATAILLON ET D'ESCADRON. Nous avons fait connaitre au mot BATAILLON quelle est l'organisation de cette fraction d'un régiment d'infanterie; nous

nerons au mot ESCADRON la compo

L'ordonnance sur le service intérie confie aux chefs de bataillon et aux che d'escadron le soin de l'instruction theor que et pratique des officiers, sous-of ciers et soldats placés sous leurs ordre et les en rend responsables. Elle charge de surveiller tous les déta. relatifs à la discipline, au service, a tenue, au logement et à la subsistan des troupes. Ils doivent constamment s'a surer qu'il est pourvu aux besoins d sous-officiers et soldats dans toutes le situations de la vie, en santé comme e maladie; à la caserne et dans la prison en route et en garnison.

Les bataillons et les escadrons étan dans les armées les unités des manœuvre de la division (voy.) qui est elle-mėm l'unité des grands mouvemens, on con çoit toute l'importance du rôle que jouer dans une affaire les chefs de bataillon les chefs d'escadron. Alors les liens qu unissent les bataillons et les escadro aux régimens n'existent plus.

La force des bataillons est détermino par le nombre d'hommes auquel la vo d'un chef peut se faire entendre avec fa cilité pendant les manœuvres et qui pe vent se mouvoir en ligne sans se désun: L'expérience l'a fixé à 7 ou 800 hommes L'unité admise pour les manœuvres d cavalerie est l'escadron de 120 chevau environ. Le front d'un tel escadron, su deux rangs, n'est qu'à peu près la moit de celui d'un bataillon. Mais le bruit d la cavalerie qui couvre la voix du commandant, et la difficulté plus grande d' conserver de la régularité dans les mouvemens, semblent justifier cette diminu tion d'étendue.

Les armes spéciales, l'artillerie, génie, le corps des officiers d'état-major

ont aussi leurs chefs de bataillon et leurs chefs d'escadron. Dans les deux premières, où il y a des officiers de troupes et des cificiers sans troupes, les officiers superieurs de ces grades remplissent, dans les régimens de leurs armes respectives, a peu près les mêmes fonctions que les efficiers du même grade dans l'infanterie ou dans la cavalerie. Les officiers sans troupes appartiennent à l'état-major de

chacune de ces deux armes. Dans l'artillerie, les chefs de bataillon sont chargés de l'inspection et de la direction des fonderies, des manufactures d'armes, des fabriques de poudre et de salpêtre. Dans le génie, ils remplissent les fonctions d'ingénieur en chef. Les lieutenans-généraux de ces armes peuvent seuls y prendre des chefs de bataillon pour aides de-camp. Les lieutenans-généraux des autres armes peuvent appeler près d'eux en cette qualité des chefs d'escadron.

également à toutes. Pourtant il ne se dit d'une manière absolue que des ouvrages de l'homme; et pour reprendre l'exemple une fois choisi, ce serait une faute de dire qu'une belle femme est un chef-d'œuvre, si l'on n'ajoutait: de la nature; tandis que si le même mot se rapporte à une statue ou à une tragédie, il n'a nul besoin de développement. Cette différence vient de ce que, dans sa signification primitive, il nous offre l'idée du résultat d'un travail réfléchi, plutôt que d'une production spontanée. La nature mêle le bien, le mal, le beau, le laid; elle a un secret merveilleux pour les harmoniser; et puis elle y jette la vie; elle donne l'animation au regard, au sourire; derrière la beauté matérielle, elle fait étinceler une beauté d'un autre ordre et d'une autre puissance. L'homme qui ne possède point, comme la nature, la force créatrice, l'homme réduit à l'imitation, relève du moins ses copies en y faisant dominer le beau vers lequel le porte un instinct exquis moins grandioses, elles sont plus achevées; moins vivantes, elles sont plus

En France, et dans presque tous les autres pays de l'Europe, c'est du grade de capitaine que l'on parvient à celui de chef de bataillon ou de chef d'escadron. Les nominations se font dans l'armée française, moitié au choix, moitié à l'ancienneté, suivant les règles fixées par la loi sur l'avancement. On suit à peu près les mêmes principes dans la plupart des armées étrangères. Il n'en est pas de même en Angleterre, où l'organisation de l'armée differe de celle de toutes les autres armées du continent. Les grades supérieurs se donnent ou se vendent. Sans faveur, sans argent, le mérite, les services n'ob-régulières. Mais si l'artiste a raison de tiennent point d'avancement. La vente des grades forme, dans ce pays, un impôt qui, dans la dernière guerre, s'est élevé à plus de dix millions par an. Le prix d'une commission de major, grade correspondant à celui de chef de bataillon, s'élève à 2000 livres sterling (50,000 fr.). Dans la cavalerie le prix est double. C-TE. CHEF-D'ŒUVRE. L'idée que ce mot nous présente est celle de l'œuvre la plus parfaite entre toutes les œuvres d'un même genre; de celle qui, une fois produite,doit rester à la tête des autres comme leur modèle et comme leur type. Ce mot s'applique aux productions naturelles, comme aux ouvrages de l'homme; aux beaux-arts comme aux arts utiles. On dira qu'une belle femme est le chef-d'œuvre de la nature et qu'une belle statue est le chef-d'œuvre de l'art; on n'accordera pas moins cette épithète au mécanisme d'une horloge qu'au plan d'un palais. Toutes les choses qui existent, à quelque genre qu'elles appartiennent, de quelque | façon qu'elles soient produites, étant susceptibles d'une perfection relative, le mot qui exprime cette perfection convient

rechercher ainsi la régularité, l'harmonie, nous pensons qu'il est une qualité qui marche avant celles-ci: c'est la vérité; la perfection à laquelle on se flatterait d'arriver sans elle, ne serait qu'une perfection morte. Que l'artiste donc corrige la nature; mais qu'il ne la corrige pas au point de la rendre méconnaissable. Cette Grèce qui fut si amoureuse du beau, nous a raconté qu'Apelle, voulant peindre Vénus, ne trouva point de modèle sans défaut: l'artiste alors rassembla dans son atelier les plus célèbres beautés de son temps, et c'est à peine si leur réunion offrit à la main dédaigneuse du peintre la forme irréprochable qu'il prétendait tracer. Quand son œuvre fut achevée la critique resta muette, mais la louange le fut aussi ; on vit une froide image également impuissante à exciter l'admiration et le blame : les yeux se détournaient d'elle pour chercher les modèles imparfaits mais pleins de charmes au-dessus desquels on avait en vain voulu l'élever. Le même malheur attend quiconque croira avoir tout fait quand il aura calculé des proportions; quiconque oubliera

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