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1814, général de division; mais ne pouvant se faire aux sauvages fantaisies du grand-duc Constantin, Chlopicki donna sa démission en 1818, et quitta le service, malgré les instances réitérées du grand-duc et de l'empereur lui-même. Depuis ce temps, Chlopicki vivait dans la retraite, riche seulement de sa gloire et de l'estime de ses compatriotes, lorsque la révolution de 1830 le plaça inopinément à la tête des affaires polonaises.

Le désir de recouvrer l'ancienne indépendance, plus encore que la violation de la charte de 1815 et l'arbitraire du gouvernement russe, donna en Pologne naissance aux associations secrètes. Chlopicki n'en faisait point partie; mais les associés, jetant les yeux sur lui, le désignèrent pour chef de la révolution future sans qu'il s'en doutat. L'opinion publique fut travaillée dans ce sens; on faisait hautement l'éloge des talens du général, et lorsque la nuit du 29 novembre arriva, le peuple le nomina unanimement son chef, quoiqu'il ne se montrât que le surlendemain. Alors, s'emparant du pouvoir auquel les vœux unanimes de la nation l'appelaient, Chlopicki, le 5 décembre 1830, se proclama dictateur jusqu'à l'ouverture de la diète, qui ensuite le maintint dans cette dignité et lui conféra, le 20 décembre, à l'unanimité (moins la seule voix de Théophile Morawski, nonce de Kalisch) le pouvoir discrétionnaire.

Mais la dictature du général, en paralysant les effets et en arrêtant la marche de la révolution, fut plus que nuisible à la cause polonaise. Malgré tout son patriotisme, il méconnut le dévouement et le courage dont sa nation était capable; vieilli sous les armes, n'ayant de confiance que dans les masses, il méprisa trop les jeunes conscrits que l'espoir d'une patrie renaissante faisait accourir sous les armes; enfin, partageant l'opinion commune qui faisait de la Russie un colosse à peu près invincible, Chlopicki, avant même d'agir, désespéra du succès, s'effraya de la responsabilité qui pesait sur lui, et, reculant devant le danger, plaça toute sa confiance dans les négociations et la clémence de l'empereur Nicolas. D'ailleurs, peu fait aux

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affaires gouvernementales, il se laissa diriger par le prince François DruckiLubecki (voy. LUBECKI), ministre des finances, dont l'opposition se bornait à des protestations contre la violation de la charte de 1815, tandis que la nation, repoussant cette charte même, s'était soulevée pour reconquérir son ancienne indépendance. Chlopicki mit donc hors de question les provinces envahies et se renferma dans les étroites limites du royaume créé par le congrès de Vienne. Se fiant aussi beaucoup trop aux négociations entamées avec la cour de SaintPétersbourg, il n'osa prendre aucune mesure qui, paraissant hostile, pourrait offenser l'empereur. Enfin, celui-ci déclara que, sans entrer dans aucune sorte d'engagement avec le gouvernement révolutionnaire, il exigeait une soumission prompte et sans conditions de la part des Polonais. La diète rejeta avec indignation une pareille proposition; alors la guerre devint inévitable, et Chlopicki se démit du pouvoir, le 23 janvier 1831, sans avoir rien fait pour pouvoir la soutenir, et au moment où les Russes, franchissant le Boug, envahissaient le territoire du royaume. Il ne consentit même pas à conserver le commandement de l'armée. Le prince Radziwill fut nommé général en chef; mais le commandement resta néanmoins dans les mains de Chlopicki, qui se trouvait à l'armée en qualité de simple volontaire. Ce fut lui qui conseilla d'éviter tout combat décisif et qui fit adopter le plan d'une campagne strictement défensive; ce fut lui aussi qui commanda dans les sanglantes journées des 19, 20 et 25 février, dans les plaines de Grochow. Là, oubliant son indécision, Chlopicki redevint lui-même et déploya une vigueur et un courage sans pareils. Mais malheureusement il ne prêtait l'assistance de son génie que par un caprice passager: il était tantôt général en chef, tantôt simple volontaire sans mission. Le 25 février, après avoir eu trois chevaux tués sous lui dans cette seule journée, il fut blessé aux deux jambes par les éclats d'un obus. Cette blessure, jetant le découragement dans l'armée, fut cause que les Polonais ne purent retirer tout l'avantage de cette bataille et poursuivre

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CHLORATE. On donne ce nom à des sels formés par la réunion de l'acide chlorique avec une base quelconque. Le feu, même au-dessous de la chaleur rouge, agit sur les chlorates en décomposant les uns en oxigène, chlore et oxide, et les autres en oxigène et chlorure. Par suite de cette facilité à laisser dégager l'oxigène de leur acide et même de leur oxide, les chlorates déterminent, par leur mélange avec des corps combustibles à une température élevée, une combustion accompagnée quelquefois d'un grand dégagement de lumière. Il y a même plusieurs de ces mélanges qu'un choc subit suffit pour enflammer et faire détonner plus ou moins fortement. C'est ce qu'on remarque dans ceux qui sont composés de chlorate de potasse et de soufre, ou de sulfure d'arsenic, sulfure d'antimoine, phosphore, charbon, matières végétales ou animales, et qu'on nomme pour cette raison poudre fulminante (voy.POUDRE). De tous les chlorates connus, celui de protoxide de mercure est le seul qui soit insoluble. L'azotate d'argent ne trouble point leur dissolution. Tous les acides forts ont la propriété de décomposer les chlorates en produisant divers phénomènes suivant la méthode expérimentale dont on se sert. Tous les chlorates sont artificiels ; ils peuvent être préparés directement avec l'acide chlorique et les bases salifiables, soit pures lorsqu'elles n'ont pas une cohésion trop forte, soit hydratées, soit sous-carbonatées. C'est Berthollet qui le premier, en 1786, les a découverts, et a étudié principalement le chlorate de potasse, le seul dont on fasse usage. Le chlorate de potasse est blanc et d'une saveur piquante. A 400° il se décompose, dégage beaucoup d'oxigène, et se transforme en chlorure de

Encyclop. d. G. d. M. Tome V.

potassium et hyper-chlorate de potasse. Projeté sur des charbons incandescens, il en active singulièrement la combustion. On a utilisé la propriété qu'il a de s'enflammer par le contact de l'acide sulfurique, lorsqu'il est mélangé avec du soufre ou une résine quelconque, en l'appliquant à l'art de faire des briquets oxigénés. Ces briquets, dont l'usage est devenu à peu près général, se composent d'un petit flacon contenant de l'amiante imbibée d'acide sulfurique, et d'allumettes imprégnées d'une partie de soufre et deux de chlorate de potasse légèrement gommées. L'amiante ne joue pas d'autre rôle que celui de retenir l'acide sulfurique qu'on laisserait perdre trop souvent sans cette précaution. On doit tenir le flacon toujours bien fermé, sinon l'acide sulfurique, qui est très avide d'eau, finit par en absorber assez de celle que contient l'air pour manquer de l'énergie qu'exige son action sur l'allumette. Outre cet usage, le chlorate de potasse sert encore à obtenir de l'oxigène pur. Plusieurs médecins l'ont administré dans les maladies syphilitiques. Dans le cours de la révolution de 93, on a proposé de remplacer l'azotate de potasse de la poudre ordinaire par le chlorate. Ce changement a donné, il est vrai, une poudre qui faisait porter les projectiles beaucoup plus loin à dose égale et même moindre; mais la facilité qu'il a de s'enflammer par le choc ou le frottement y a fait renoncer, à cause des nombreux accidens qu'entraînaient sa fabrication, sa conservation et son transport. V. B.

CHLORE, corps simple ou élément,gazeux, de couleur jaune-verdâtre, ce qui lui a fait donner son nom (de xopos, de couleur verte, claire et jaunâtre). Parmi les belles découvertes dont Schéele enrichit la chimie en 1774, celle du chlore doit être regardée comme une des plus importantes sous le double rapport de la science et des arts. Le chimiste suédois le nomma acide marin déphlogistiqué, d'après le système de Stahl; les auteurs de la nomenclature moderne, ne voyant dans ce nouveau composé que de l'acide muriatique surchargé d'une plus grande quantité de son principe aci

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difiant, lui donnèrent le nom d'acide muriatique oxigéné; Kirwan l'appelle acide oxi-muriatique. MM. Gay-Lussac et Thé nard out reconnu depuis que l'acide muriatique oxigéné était un corps élémentaire et l'ont appelé chlore, du mot grec qui signifie vert, ainsi que nous venons de le dire. Les combinaisons de cet acide avec les divers corps basiques forment les hydro-chlorates et les chlorures, sels que l'on nommait auparavant muriates et muriates sur-oxigénés, Cette théorie, appuyée d'expériences nombreuses et jusqu'ici concluantes, adoptée premièrement par Davy, l'a été successivement par tous les chimistes de l'Europe.

sable dont la capsule ne touche point
par ses bords les parois du fournean,
de sorte que la chaleur frappe le matras
sur tous ses points. Le récipient est une
cuve en pierres de moellons de furme
carrée, ayant 5 à 6 pieds de profumeur
et 3 à 4 de diamètre. L'interieur presenit
trois calottes de pierres reaversees, psa -
cées à distances égales l'une de iamtre,
et ne laissant entre elles qu'un intervaĖ
égal à leur épaisseur; tout l'interieur
de la cuve est enduit d'un vernis com-
posé de cire, de résine, et de terebent
que l'on applique au pinceau. Le gui
reçu sous la calotte inferieure monte suc
cessivement vers les domes superieurs à
mesure que l'eau est déplacée et salurer;
le reste du gaz non absorbe passe par
un tube placé au haut de la cure a sa

rempli d'eau. On doit prendre les menm précautions qu'avec l'appareil precedent, il y a un tube de sûreté et les tubulares sont soigneusement lutées. Le gaz est retiré de la cuve au moyen d'un sypast dont une branche est fixee a demeure dans le récipient; l'autre est boucher avec du linge que l'on retire lorsqu'on veu donner issue au produit. Au bout de ia

té un tuyau de plomb termine par uns manche de peau très souple, avec laqande on dirige à volonté le liquide dans se vase où on veut l'employer. A mesure que le chlore s'écoule du recipient at le remplit d'une nouvelle quantite di esa

On a d'abord obtenu le chlore en distillant à une douce chaleur de l'acide hydro-chlorique (muriatique) sur de l'oxide de manganèse: on se sert aujour-se perdre dans un vase aux deux ters d'hui d'un procédé moins dispendieux. Soient trois parties d'hydro-chlorate de soude (sel de cuisine) desséché et broyé, une partie d'oxide de manganèse également réduit en poudre, et deux parties d'acide sulfurique étendu dans environ moitié son poids d'eau. Le mélange pulvérisé est mis dans une cornue de verre tubulée; on y verse l'acide sulfurique peu à peu. Au col de la cornue est adap-branche extérieure du syphon est aisp té l'appareil de Woolf par le moyen d'une allonge, et à l'aide d'une chaleur graduée on obtient le chlore en état de gaz, qui va saturer l'eau que contiennent les flacons dont l'appareil est composé. On reconnaît que les tubuhures ont été mal lutées à l'odeur de chlore qui se répand dans le laboratoire; une plume imbibée d'ammoniaque liquide promenée sur les luts indique les endroits par où le gaz s'échappe; il s'y forme un nuage épais de vapeurs blanches. On y remédie en ajoutant une nouvelle couche de lut, | L'usage étendu que l'on fait du chlore,gréable, et si particulière qu'on peui larapour le blanchiment des toiles et des substances végétales dont on veut détruire les couleurs, a exigé qu'on cherchât à se le procurer en plus grande quantité. Les matières employées sont les mêmes, mais l'appareil a dù subir plusieurs modifications. A la cornue tubulée on a substitué un matras à long col et à sa panse on a pratiqué deux tubulares opposées. Le matras est placé sur un bain de

Si, au lieu de l'eau pure, on met duas le récipient une dissolution de chaas, de potasse ou de soude, le produst mera un chlorure dont ces substances seruat les bases.

Le chlore gazeux est d'un jaune var dâtre; son odeur est vive, penetrante, dese

lement la reconnaitre partout où eise w manifeste. Il produit une irritation tem forte dans le gosier; il le seche et de termine une toux qui peut être save d'un crachement de sang sa on le regist trop long-temps. Sa pesanteur spec ziyar est de 4,216; la flamme d'une bange plongée dans ce gaz pálit d'abord, me git et s'éteint ensuite.

A la temperature ordinaire, l'eau a

absorbe qu'une médiocre quantité; elle | corps; il n'existe point isolé dans la na

en prend davantage lorsqu'elle est por-
tée à trois degrés au-dessous de zéro.
Le chlore sec (et on l'obtient dans cet
état en lui faisant traverser un tube con-
tenant du chlorure de calcium) n'a pu
encore être solidifié; il résiste à un froid
de 50 degrés; mais à l'état de gaz nais-
sant il se liquéfie à 3 degrés au-dessous
de zéro. On l'obtient tel en entou-
rant de glace pilée les flacons destinés
à le recevoir; il a la consistance du miel
délayé dans une petite quantité d'eau.

Une chaleur très élevée ne peut alté rer le chlore sec : il n'a alors aucune action sur l'oxigène; mais si l'un des deux est sous forme de gaz naissant, il y a combinaison de ces deux principes, et til en résulte deux oxides et deux acides qui ont le chlore pour base.

L'action du chlore sur l'hydrogène offre des phénomènes remarquables. Le mélange d'un volume égal de gaz chlore et de gaz hydrogène parfaitement secs, mis dans un flacon hermétiquement fer=mé et placé dans un lieu obscur, n'éprouve aucune altération; exposé à la lumière diffuse, il en résulte un gaz incolore, fumant à l'air, dont le volume est égal à celui des deux gaz qui le constituent: on le nomme gaz hydro-chlorique. Si le même mélange est mis en contact direct avec les rayons solaires, la combinaison du chlore avec l'hydrogène est rapide, instantanée; le mélange s'enflamme, détonne et le vase est brisé. Cette expérience doit être faite avec précaution, afin que celui qui la fait n'en éprouve aucun accident.

Une chaleur portée au rouge produit les mêmes phénomènes. Il se forme dans les deux expériences du gaz hydrochlorique.

ture, mais on l'y trouve en grandes quantités combiné avec diverses substances. Les composés naturels dont il fait partie sont les chlorures de sodium, de cuivre, d'argent, et les hydro-chlorates de soude, de potasse, de chaux, de magnésie et d'ammoniaque. Voy. CHLORURES et CHLORATE.

Le chlore ne sert en médecine que comme un agent propre à assainir les lieux où se développent les gaz hydrogènes sulfurés; on l'emploie aussi dans le pansement des plaies qui manifestent une certaine tendance à la gangrène. Quelques médecins ont espéré y trouver un spécifique contre la phthisie pulmonaire : les fumigations de chlore sont loin d'avoir confirmé cette espérance. L. S-Y.

CHLORITE (minér.). La chlorite, nommée aussi par Haũy talc chlorite, est une pierre assez facile à pulvériser, dont la couleur varie du vert-bouteille foncé au vert-jaunâtre. Cette couleur paraît être due à la plus ou moins grande quantité d'oxide de fer qu'elle contient, et qui lui donne la propriété de se fondre au chalumeau en une scorie noire, bien plus attirable à l'aimant qu'avant sa fusion. Elle est composée d'une multitude de petites paillettes ou de petits grains luisans qui, par leur égrenage, donnent une poussière assez douce au toucher. On en connait trois variétés. La chlorite commune, analysée par Vauquelin, est composée de silice, de magnésie, d'alumine, d'oxide de fer, d'hydro-chlorate de fer et d'un peu d'eau. On la trouve dans presque toutes les chaînes de montagnes primitives, dans les filons et les cavités des rochers, mêlée avec des cristaux de différente nature, surtout avec ceux de quartz et de feldspath. En Suède, en Norwège et dans la Corse on a une deuxième variété, nommée chlorite schisteuse, parce qu'on la trouve dans les montagnes de schistes argileux, où elle forme des couches épaisses. La chlorite baldogée ou tale zographique de Hauy est cette substance connue dans le commerce sous le nom de terre de Vé

C'est de la grande affinité du chlore pour le gaz hydrogène que dérive son emploi dans le blanchiment des toiles et pour la destruction des couleurs végé tales. L'hydrogène étant un de leurs principes constituans, le chlore, en se combinant avec lui, rompt l'harmonie qui existait entre eux, et les couleurs, perdant leur fixité, sont facilement enle-rone, et qui est employée comme mavées des tissus qu'elles recouvraient.

Le chlore se combine avec tous les

tière colorante dans la peinture à l'huile et dans le stuc. On la trouve ordinaire

ment en rognons dans les cavités de roches à pâte telles que les basaltes et les porphyres. On l'exploite à Bentonico, près Vérone.

à

V. B.

ment encore, placé le point de départ de cette affection dans le fluide sanguin; mais, dans leur opinion, l'altération de ce liquide consiste en ce qu'il manque d'un principe qu'il doit normalement contenir : ce principe, c'est le fer. Dans ces diverses théories, on s'est spécialement attaché à un des caractères principaux de la maladie : aussi chacun trou

CHLORITE (chim.). Les chlorites sont des sels composés d'acide chloreux et d'une base quelconque; on ne les a encore obtenus ni cristallisés ni purs; on ne les connaît qu'en dissolution. Ils ont tous une légère odeur de chlore, et lors-ve-t-il des faits nombreux pour étayer qu'on les soumet à l'ébullition, il s'en dégage un peu. Ils se conservent très bien dans des vaisseaux fermés; mais exposés à l'air ils se décomposent peu peu. La plupart des acides les attaquent, et à leur tour ils attaquent la plupart des corps combustibles en les acidifiant ou en les oxidant. On se sert du chlorite de chaux pour le blanchiment des toiles et pour détruire les miasmes putrides; cependant, pour ce dernier cas, il convient mieux d'employer le chlorite de soude, car il ne se couvre pas, comme le premier, dans les vases où on le met, d'une croûte de carbonate qui nuit au contact que cette opération nécessite entre l'air et la liqueur (voy. FUMIGATIONS). Le chlorite de potasse en dissolution n'est autre que l'eau de javelle, dont on se sert, comme on sait, pour enlever les taches de fruits sur le linge, etc. Tous ces chlorites peuvent s'obtenir par double décomposition ou même par l'action directe du chlore sur ces bases; seulement il est bien difficile de les obtenir à un état passable de pureté: on a beau employer tous les moyens possibles, ils retiennent toujours du chlorure métallique, quelquefois même du chlorate.

V. B.

CHLOROSE (de xλwpòs, de couleur jaune-verdâtre, pale). Désignée par les auteurs sous les nomsde febris amatoria,pal lor virginum,morbus virginum,et connue dans le monde sous le nom de páles couleurs, la chlorose est une maladie sur la nature de laquelle les médecins sont peu d'accord; les uns la font dépendre de la faiblesse des organes génitaux, les autres d'une altération telle du sang qu'il ne contiendrait plus une quantité suffisante de deux de ses élémens les plus fortement animalisés, la fibrine et la matière colorante. Quelques-uns ont, tout récem

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l'interprétation qu'il donne des phénomènes qu'on observe dans la chlorose. Toutefois en pesant avec impartialité les raisons que chaque auteur fait valoir pour appuyer sa théorie, on est conduit à penser que l'opinion de ceux qui placent la cause de cette maladie dans le sang, privé du fer qu'il contient dans l'état physiologique, est la plus vraisemblable. Quoi qu'il en soit, s'il règne encore tant d'incertitude sur la nature de la chlorose, il est consolant de penser que cette maladie se révèle par un ensemble de symptômes qui lui sont tellement propres, que le médecin ne saurait la méconnaître, et que, d'un autre côté, il est un médicament tellement efficace pour la combattre, qu'à moins de complications funestes on est presque toujours sûr d'en triompher. Rarement on observe la chlorose chez l'homme; elle est assez fréquente au contraire chez la femme, et chez cette dernière, c'est entre 15 et 20 ans qu'on la rencontre le plus souvent. Les principales causes que l'on voit concourir à son développement sont l'habitation dans les lieux bas, froids et humides, l'usage d'alimens farineux et peu réparateurs, l'abus des boissons aqueuses, des bains chauds, les veilles excessives, l'oisiveté, la jouissance prématurée des plaisirs de l'amour ou leur privation chez une jeune fille ardente, les peines morales vives, surtout celles qui résultent d'un amour contrarié. Quand plusieurs de ces canses exercent leur action simultanée chez une jeune fille pubère, il est à craindre que la chlorose ne se manifeste.

On la reconnaît aux caractères suivans: la peau du visage devient d'une pâleur extrême; plus tard elle offre une teinte jaune-verdâtre. La face est bouffie; les yeux, ternes et sans vie, s'entourent

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