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côté l'un de l'autre au sein de la Faculté | théâtre. Ce prix était communément un

et de l'Académie de Médecine. M. Cho-
mel, comme professeur de clinique et
comme médecin, se distingue par une
observation attentive et consciencieuse
qui explique la justesse de son coup
d'œil et la sagesse de sa pratique. Ces
qualités sont appréciées des élèves qui
suivent en foule ses leçons, et de ses
confrères qui réclament souvent ses con-
seils.
F. R.
CHORAL (CHANT), voy. CHANT

D'ÉGLISE.

CHORÉE, terme de la prosodie grecque et latine, qui désigne un pied de vers composé d'une longue et d'une brève (-v). On employait ce mètre surtout dans les chœurs (xopoi), et c'est de là que lui est venu son nom. Deux chorées de suite, comme cantilena, forment un pied composé, que les prosodistes appellent dichorée. F. D. Quant à la maladie convulsive à laquelle le même nom de chorée a été attaché, nous en traiterons au mot DANSE DE SAINT-GUY.

S.

bas-relief, un trépied, qu'on allait en
pompe consacrer dans les temples avec
des inscriptions qui perpétuaient la
gloire du chorége et de la tribu victo-
rieuse. C'est ce qu'on appelle encore
aujourd'hui un monument ou une con-
sécration choragique.
F. D.

CHORÉGRAPHIE, mot nouveau formé de zopòs, danse, et de púqu, j'écris ou je décris; il peut donc signifier la description de la danse ou aussi l'art d'écrire la danse. On entend généralement par le mot de chorégraphie l'art d'écrire les pas de la danse, de la pantomime, des évolutions, des marches, et, de plus, les chœurs pour les morceaux d'ensemble et une partie du jeu.

Ce qui nous reste des monumens de la danse chez les Grecs et chez les Romains ne suffit pas pour nous donner une idée de ce qu'elle était chez ces deux peuples : nous n'avons donc pu les imiter dans cet art. Ainsi la chorégraphie est d'invention moderne. Ce fut vers la fin du xviR siècle, en 1588, que Jehan Tabourot, sous le nom de Thoinot Arbeau, qui n'est que l'anagramme du sien, dans un ouvrage qu'il a intitulé Orchésogra

notes de la musique, les divers pas des danses, en commençant par la Guerrière, et la tabulature des instrumens qui l'accompagnent, tels que le tambour, le fifre, etc. On trouve dans ce volume des annotations sur la volte, sur l'allemande, les branles de Poitou, de Malte, et sur divers autres.

CHORÉGE (xopayòs, de xopòs, chœur, et ays, conduire). Pour les principales fêtes d'Athènes qu'on célébrait par des jeux de théâtre et des cé-phie, entreprit de tracer, à l'aide des rémonies religieuses, chacune des dix tribus fournissait un chœur de danseurs et de musiciens, et élisait un citoyen qui était chargé d'instruire et de diriger le chœur, de le costumer et même de le nourrir: il s'appelait chorége et sa charge chorégie. La chorégie, fonction publique et sacrée, donnait de grands priviléges, entre autres l'inviolabilité de la personne, et surtout une popularité qui était le plus sûr moyen d'arriver aux premières magistratures. Toutefois, les frais énormes de la nourriture et de l'instruction du chœur, de la mise en scène et des costumes, empêchaient beaucoup de citoyens d'accepter la chorégie; mais entre ceux qui l'avaient briguée et obtenue, il s'établissait une émulation extraordinaire; car la religion et l'art, la rivalité de tribu à tribu, exaltaient les imaginations athéniennes, et le chorége qui l'emportait en magnificence sur ses rivaux recevait un prix qui était solennellement décerné par les arbitres du

Beauchamps, célèbre maître de danse et qui le fut de Louis XIV, le même qui devint compositeur des ballets de l'Opéra, lorsque Lulli en eut obtenu le privilége, perfectionna, dit-on, le travail de Tabourot; mais nous n'avons rien trouvé du sien. Il mourut en 1695.

Feuillet (Raoul-Auger), maitre de danse à Paris, y fit paraître en 1701 un ouvrage intitulé Chorégraphie ou l'art d'écrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs. Après avoir indiqué les pas, les positions, les mutations de ces dernières et la manière de déchiffrer les danses écrites; après avoir établi dans une suite de tables les rè

gles qu'il faut suivre, l'auteur donne par des signes un recueil des danses qu'il a composées, et ensuite un recueil de danses composées par Pécour, compositeur et directeur des ballets de l'Opéra, telles que la bourrée d'Achille, la mariée, le passepied, la contredanse, le rigaudon des vaisseaux, la Bourgogne, la Savoie, la Forlana et la Conty.

L'air sur lequel les pas sont composés est noté au haut de la page. Les chemins ou figures des danses sont tracés au-dessous; les pas sont indiqués sur ces chemins par des traits et des signes démonstratifs convenus; la cadence ou la mesure y est marquée par de petites barres posées transversalement, qui divisent les pas et fixent les temps, de sorte que huit mesures de chorégraphie équivalent à huit mesures de musique.

Au moyen de cet arrangement, on parvient à épeler la danse; l'intelligence des signes n'est pas très difficile; on les apprend assez vite, mais on les oublie de

même.

Dans les premiers momens où la danse a été asservie à des principes, les maîtres, à l'aide de ces signes et de ces caractères, s'envoyaient réciproquement de petites contredanses et des morceaux brillans et difficiles aussitôt qu'ils venaient à paraître. Voy. BALLET. L-N. CHORÉVÊQUE. Ce mot est formé des deux mots grecs zápa, campagne, région, inisxoños, évêque; il signifie par conséquent évêque de la campagne, évêque régionnaire.

La première fois qu'il est question des chorévêques dans l'histoire ecclésiastique, c'est au sujet de défenses qui leur sont faites. Le 13 canon du concile d'Ancyre, tenu en 314, porte qu'il n'est pas permis aux chorévêques d'ordonner des prêtres ou des diacres ni aux prêtres de la ville de rien faire en chaque diocèse sans la permission par écrit de l'évêque. Après avoir rapporté ce canon, l'abbé Fleury ajoute : « Les chorévêques n'étaient, comme on voit, que des prêtres, à qui l'évêque donnait presque toute son autorité pour la campagne » (tom. III pag. 51). Le concile d'Antioche, tenu en 341, s'exprime ainsi, canon 10: « Que ceux qui sont dans les bourgs ou

les villages, que l'on nomme chorévéques, quoiqu'ils aient reçu l'ordination d'évêques, connaissent les bornes de leur pouvoir, et se contentent de gouverner les églises qui leur sont soumises. Ils peuvent ordonner des lecteurs, des sousdiacres et des exorcistes, mais non pas des prêtres et des diacres, sans l'évèque de la ville dont ils dépendent. Celui qui osera violer cette règle sera déposé. Le chorévéque sera ordonné par l'évêque de la ville » (Labbe, Collect. Concil., t. II, col. 566). Les canons de ces conciles sont devenus des sujets de discussion sur le caractère des chorévêques. Ces dignitaires ecclésiastiques étaient-ils revêtus du caractère épiscopal ? n'étaient-ils que des prêtres vicaires de l'évêque à la campagne? Les uns ont soutenu la première question, les autres la seconde. Les conciles postérieurs ne sont guère propres à éclaircir la matière.

Charlemagne ordonna inutilement que les chorévêques fussent supprimés : ils subsistaient encore au xe siècle. J. L

CHORIAMBE, mètre de la poésie grecque et latine, composé d'un chorée (-v) et d'un iambe (u-), et formant quatre syllabes dont deux brèves entre deux longues, comme nōbilĭtās, āccipiânt. Lorsque le choriambe domine dans un vers, ce vers s'appelle choriambique; ainsi :

Nüllām, Vārě, săcră| vitě priùs] sēvēris är hörēm.

Pastor cùm trähĕrët për frětă nāļvibus.

Scaliger, dans sa poétique, vante le charme et la grace de ce mètre, et Martial (11, 86), le qualifie de mollis (mollem debilitate choriambum ).

F. D.

CHORISTE, homme ou femme qui chante dans les chœurs. Autrefois les maîtrises étaient des pépinières de choristes d'où sortaient souvent des virtuoses. Depuis qu'on a détruit les chapelles, il n'y a plus de sujets pour les théâtres. L'institution de musique religieuse, établie par Choron en 1827, avait pour but de fournir des sujets aux théâtres et aux églises. C'est pour cette école, destinée d'abord à de jeunes enfans, que le directeur composa sa Méthode concertante,

L

où toutes les parties sont graduées pour | terminés par lui, à l'aide de distances itinéraires prises des points dont il a établi la position avec exactitude, à moins qu'il n'ait le temps de faire assez d'observations pour fixer la position de tous les lieux qui doivent être figurés sur la carte.

La chorographie embrasse tout ce qui peut donner une idée précise d'un pays, mais elle ne doit comprendre que les lieux remarquables ; c'est ce qui fait que les cartes chorographiques ne présentent point tous les détails, tous les accidens de terrain, tous les chemins, tous les cours d'eau, et quelquefois même les habitations isolées, qu'en raison de leur étendue présentent les cartes topographiques. Cette différence tient à la distinction qu'il faut faire entre la cho

les élèves. Comme il voulait obtenir de grands résultats, il considéra depuis ses pensionnaires comme le noyau d'une grande réunion, et alla chercher ses ressources dans les écoles de charité de son arrondissement. Ce sont ces enfans qu'il prit soin de former lui-même, qui, réunis à ses pensionnaires, ont fait l'admiration des artistes et de la haute société dans les réunions qui ont eu lieu de 1827 à 1831 (voy. CHANTEURS). Sans doute l'harmonie des chœurs produit de merveilleux effets, mais l'unisson, avec un grand nombre de voix, en produit de plus merveilleux encore. Haydn racontait qu'étant à Londres il avait assisté au service de l'église SaintPaul, où quatre mille enfans des établis semens de charité chantaient des canti-rographie et la topographie, qui sont des ques à l'unisson, et qu'il n'avait rien entendu de plus beau en musique, au point qu'il en versa des larmes. On a fort bien | remarqué que l'unisson parfait résulte de l'attraction sonore de toutes ces voix enfantines, qui se fondent dans des sons homogènes. Voy. CHOEUR.

F-LE. CHOROGRAPHIE (de xopa, contrée, et ypȧgw, je décris ). Ainsi que l'indique son étymologie grecque, ce nom a été donné à une science qui a pour but de décrire une contrée. C'est, en d'autres termes, la géographie descriptive d'un pays, d'une province; c'est une des parties les plus essentielles de la géographie proprement dite.

La description d'un pays ou d'une contrée ne peut être complète et d'une intelligence facile pour le lecteur que lorsqu'elle est accompagnée de cartes exactes. Celles-ci ne peuvent atteindre toute la précision désirable que lorsqu'elles sont des réductions d'une suite de levers topographiques obtenus par les secours de la trigonométrie. Malheureusement il n'y a qu'un petit nombre de pays qui soient levés trigonométriquement dans toute leur étendue. Le voyageur qui veut faire connaître exactement les contrées qu'il parcourt, et dont il n'existe point de cartes exactes, est obligé de fixer par des observations astronomiques les principaux points dont il veut avoir la position. Les autres points sont ensuite dé

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parties d'une même science que l'on confond souvent dans le langage habituel. V. CARTES GÉOGRAPHIQUES. J. H-T. CHORION, voy. OEUF. CHOROIDE, voy. OEIL.

CHORON (ALEXANDRE - ÉTIENNE), né en 1771 à Caen, et mort à Paris en 1834, est un de ces hommes qu'une vocation forte entraîne et maîtrise durant leur vie entière. Après des études brillantes et complètes, dans lesquelles les sciences mathématiques entrèrent pour beaucoup, il apprit la musique contre le gré de ses parens et en conséquence seul et sans maître; il inventa même un système de notation au moyen duquel il écrivait les chants qu'il avait entendus ou imaginés; puis, sans autre secours que l'étude des auteurs, il se mit à composer. Plus tard il suivit diverses carrières, dans lesquelles il ne perdit pas un instant de vue l'objet de ses études favorites; il reçut les conseils et les leçons de Grétry, de l'abbé Rose, de Bonesi, et se voua surtout aux recherches les plus approfondies. Plusieurs ouvrages furent les fruits de ce travail assidu: d'abord il publia avec Fiocchi, en 1804, les Principes d'accompagnement des écoles d'1talie; puis il donna plusieurs éditions et traductions d'ouvrages relatifs à la musique. Ses Principes de composition des écoles d'Italie sont de 1808. Nommé directeur de l'Opéra en 1815, Choron, pen

rité; mais cette présomption légale ns peut, comme on le sent, changer la nature des choses, et ne s'applique qu'aux effets civils des jugemens.

Pour que l'autorité de la chose jugée puisse être opposée à une demande, il faut la réunion de quatre conditions empruntées à la législation romaine (Lois 12, 13, 14 et 27, ff. de exceptione rei judicata) et admises depuis longtemps en France, savoir: 1o que la chose demandée soit la même ; car si la seconde demande n'avait pas le même objet que la première, il serait évidemment impossible d'invoquer la chose ju

dant une administration de dix-sept mois, fit preuve d'activité et surtout de dévouement à la science; mais l'œuvre à laquelle il s'est particulièrement attaché, c'est son école de musique religieuse, qu'il fonda en 1817 et qui fut adoptée par le gouvernement en 1824. C'est là que Choron, graces à une infatigable activité et à une méthode judicieuse, parvint à faire chanter en chœur une masse d'enfans avec une perfection dont on n'avait pas encore eu d'exemple. Il composa pour ses élèves, dont un assez grand nombre a pris place au rang des artistes distingués, une Méthode concertante, et un Manuel de musique vocale et ins-gée, le tribunal n'ayant pu statuer que trumentale qu'il a laissé imparfait. Les concerts du Conservatoire de musique religieuse, qui prit ensuite le nom de Conservatoire de musique classique, avaient, pendant les quatre années de 1827 à 1831, attiré l'attention des artistes et des amateurs. Cet établissement,que la Restauration avait encouragé, a été délaissé par le gouvernement actuel. Choron avait à la fois une grande activité d'esprit et beaucoup de fermeté; il succomba aux fatigues sans nombre que lui occasionnaient ses études et son enseignement, et les projets qu'il formait encore jusqu'à son dernier jour. Au moment de mourir il écrivit au crayon son épitaphe latine, dans laquelle il résumait sa vie et peignait son caractère. F. R.

CHOSE JUGÉE. Sous l'empire du Code civil comme sous celui de l'ordonnance de 1667, il y a chose jugée quand un tribunal a définitivement prononcé sur la contestation qui lui était soumise, soit par un jugement en dernier ressort, soit par un jugement dont il n'y a pas eu appel ou dont l'appel est périmé, soit enfin par un jugement auquel on a acquiescé ou à l'appel duquel on avait d'avance renoncé. Les jugemens par défaut ont, comme les jugemens contradictoires, l'autorité de la chose jugée, mais seulement après le délai de l'opposition.

L'intérêt public, qui commande de mettre une fin aux contestations judiciaires, à fait admettre en principe, chez nous comme chez les Romains, que la chose jugée serait réputée la vé

sur ce qui était soumis à son examen; 2° que la demande soit fondée sur la méme cause, par exemple: j'avais réclamé de vous une maison que votre père m'avait léguée par un testament que vous avez fait annuler; je vous demande maintenant la même maison en vertu de la vente que m'en avait faite le défunt: il n'y a plus identité de cause; 3o que la demande soit entre les mémes parties; car l'on ne pourrait sans injustice m'opposer un jugement rendu à la suite d'un procès dans lequel je n'aurais été ni partie ni appelé; 4° enfin qu'elle soit formée par elles et contre elles en la même qualité: en effet, si, dans une première demande, j'avais agi comme tuteur de Paul, je pourrais la renouveler en mon propre nom, et, réciproquement, si j'avais formé une première demande contre vous personnellement, je pourrais la renouveler contre vous en votre qualité de curateur à la succession vacante de Pierre.

La présomption légale de vérité attachée à la chose jugée ne s'appliquant qu'aux effets purement civils des jugemens, l'obligation du débiteur qui peut invoquer en sa faveur un jugement inique n'en continue pas moins à exister; il en est de même, dans ce cas, de l'action du créancier. Il suit de là que si la partie à laquelle est acquise l'exception de la chose jugée négligeait de l'opposer, le juge ne pourrait la suppléer d'office, et que le jugement en dernier ressort qui serait rendu ne pourrait être déféré à la cour de cassation

E. R.

comme violant la chose jugée.
CHOSROÈS ou KHOSROV, voy.
ARMÉNIENS, PERSE et KHOSROES-LE-
GRAND.

CHOU. Ce genre, si important pour l'économie domestique et rurale, appartient à la famille des crucifères et à la tétradynamie siliqueuse. Il a pour caractères essentiels un calice à sépales dressés, une silique presque cylindrique, grêle, à valves nerveuses; des graines unisériées, à cotylédons condupliqués.

Tout le monde connaît les usages alimentaires du chou proprement dit (brassica oleracea, Linn.). Cette espèce, indigène dans le nord de l'Europe, a produit dans les jardins une foule de variétés dont les principales sont les choux verts ou non pommés, les choux cabus ou pommes, les choufleurs, les chouraves et les chou-navets. Le colza (voy.) | ou colsat (brassica campestris, Linn. et la navette (brassica napus, Linn.) se cultivent en grand, à cause de l'huile | qu'on obtient de leurs graines. La rave (brassica rapa, Linn.) et le navet font partie du même genre (voy. ces mots). Voy., de plus, CHOUCROUTE. ED. SP.

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pensée du moins, a son origine dans la conspiration de Charles-Armand Tuffin, marquis de La Roairie, colonel breton,qui avait fait, en Amérique, la guerre de l'indépendance. En 1792 il se mit en relation avec Calonne et les ministres anglais, rédigea des plans d'insurrection, rassembla des gentilshommes mécontens; mais avant qu'il eût pu rien organiser et rien entreprendre, son complot fut découvert par de secrets émissaires de la commune de Paris. On trouva dans les fouilles d'un jardin, et caché à six pieds sous terre, un bocal contenant des proclamations, des correspondances avec les émigrés de Jersey et de Coblentz, et toutes les preuves du complot. Le marquis de La Roairie, fugitif, mourut et fut enterré secrètement à la Guiomarais. Ses complices présumés furent arrêtés, conduits à Paris, et, après un an de détention, traduits, au nombre de 28, au tribunal révolutionnaire: 13 furent condamnés à mort et exécutés, 2 condamnés à la déportation, et 13 acquittés.

Ainsi la conspiration de La Roairie n'avait été qu'une intrigue de gentilshommes bretons. Le soulèvement des campagnes, CHOUANNERIE, CHOUANS. Quel- sur la rive droite de la Loire, ne comques auteurs pensent que ce furent trois mença qu'à la fin de 1793. Alors, depuis gentilshommes bretons, nommés Chouin, neuf mois, les armées de la Vendée, dequi donnèrent leur nom à la chouanne- venues redoutables, avaient livré de terrie. D'autres prétendent que ce nom vient ribles combats. Elles avaient pris Saud'un cri de ralliement que, sous l'ancien mur, La Flèche, Le Mans; elles avaient régime, les faux-saulniers avaient adopté assiégé Nantes, Angers et Granville. Si pour échapper aux préposés des douanes, l'insurrection eût commencé en même dits gabelous; ce signe était le cri de la temps sur les deux rives de la Loire, chouette, et les contrebandiers s'aver- qui peut dire ce que serait devenue la tissaient ou fuyaient en l'imitant la nuit, république? Mais les chouans ne se ledans les campagnes, ou en criant gare vèrent que lorsque la Vendée parut être les chouettes! et par corruption, gare tombée aux champs de Savenay (18 déc.). les chouans! D'autres enfin rattachent Jean Chouan donna la première impulle nom de chouannerie à celui du chef sion par son audace et sa popularité. Les de la première bande insurgée, Jean | forêts du Pertre et de Fougères furent le Cottereau qui, comme contrebandier berceau de la chouannerie. Cette guerre sans doute, n'était appelé que Jean devint bientôt, pour la république, plus Chouan. Quoi qu'il en soit, ce nom de dangereuse que celle de la Vendée. Elle chouan est devenu fameux dans nos ne tarda pas à embrasser un plus vaste guerres civiles; et il est encore employé territoire, et l'insurrection s'étendit enpopulairement comme injure proverbia- fin jusqu'à quelques lieues de la capitale. le, quand on veut désigner un individu Cependant les chouans n'eurent, pendant plus ami du désordre que de la paix pu- plusieurs campagnes, à citer aucun exblique. ploit mémorable; ils ne combattaient pas La guerre des chouans, sa première au grand jour; leur dispersion sur plus

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