celte intention: les Grecs donnaient ce nom aux ouvrages qu'ils composaient en réunissant ce que, dans leurs lectures, ils avaient marqué d'un x pour signifier χρήστον, bon, utile. P. G-Y. CHRÉTIEN, voy. CHRISTIAN. CHRÉTIEN ou CHRESTIENS, dit de Troyes, en Champagne, où il était né, fut un des romanciers les plus féconds et les plus estimés du XIIe siècle. On sait fort peu de chose sur sa vie, sinon qu'il resta constamment attaché au comte de Flandre Philippe d'Alsace, et qu'il mourut la même année que ce prince, tué en 1191, au siége de Saint-Jean-d'Acre. Ses poèmes-romans lui acquirent une immense renommée, qu'il justifiait par les qualités supérieures que ses poésies décèlent, et que tous ses rivaux s'empressaient à l'envi de proclamer. La grace et l'élégance de son style lui ont surtout mérité les éloges unanimes de ses contemporains, et notamment des poètes romanciers Huon de Méry, Guillaume de Normandie, Raoul de Houdance, et surtout de Thibaut, roi de Navarre. De ses nombreuses productions, six sont parvenues jusqu'à nous, qui sont: 1° Perceval le Gallois, poème composé avec un épisode du roman de Tristan le Léonnois, par Luces du Gast, et qu'il dédia au comte de Flandre. Gautiers de Denet le continua, et il fut achevé par Manessier, poète de la comtesse Jeanne de Flandre; 2o le roman du chevalier au lion, contenant les aventures du chevalier Yrain, fils du roi Urian; 3° le roman de Guillaume d'Angleterre; 4° le roman d'Erec et d'Enide, composé d'aventures de la Table ronde; 5o le roman de Cliget, chevalier de la Table ronde; 6° enfin le roman de Lancelot du lac, appelé aussi de la Charrette, qu'il n'eut pas le temps d'achever, et dont Godefroi de Ligny entreprit la suite. Tous ses autres romans ont été perdus. On a aussi essayé de lui en attribuer plusieurs, tels que le chevalier de l'Épée, le roman de Troye, celui de Blanchandin, etc.; mais il est permis d'élever des doutes à ce sujet. Les manuscrits de ceux que nous venons de citer sont conservés à la Bibliothèque royale et à celle de l'Arsenal. D. A. D. CHRÉTIENS, voy. CHRISTIANISME et ÉGLISE. CHRETIENS DE SAINT-JEAN. On donne ce nom, et aussi ceux de Zabiens et de Nazaréens, à une secte particulière, non de chrétiens, mais de disciples de saint Jean Baptiste qui se sont mêlés avec les chrétiens. Cette secte est encore fort nombreuse à Bassora et dans les environs. Jadis ils demeuraient sur les bords du Jourdain, où saint Jean donnait le baptême. Lorsque les Arabes eurent conquis la Palestine, les sectateurs de saint Jean cherchèrent en Mésopotamie et en Chaldée un refuge contre la persécution des vainqueurs. Tous les ans ils célèbrent une fête qui dure cinq jours, pendant lesquels ils se rendent tous auprès de leurs évêques, qui les baptisent du baptême de saint Jean. Ils ne baptisent que dans les rivières, et le dimanche seulement. Ils n'admettent point la Trinité. Selon eux, Jésus-Christ, verbe de Dieu le Père, est inférieur à saint JeanBaptiste. Pour communier ils se servent de pain et de farine, de vin et d'huile; suivant leur croyance, le vin est l'image du sang de Jésus-Christ, et l'huile est le symbole de l'onction de la grace et de la charité. Leur consécration consiste en longues prières par lesquelles ils louent et remercient Dieu; ils bénissent le pain et le vin en mémoire de Jésus-Christ, mais ne font aucune mention de son corps ni de son sang. Lorsqu'un évêque meurt et laisse un fils, ce dernier lui succède; si l'évêque n'a point de fils, il est remplacé par un de ses plus proches parens. Les chrétiens de saint Jean admettent une foule de fables sur la cosmogonie et sur la vie future. Ils ont trois fêtes principales : l'une en hiver, qui dure trois jours, en mémoire d'Adam et de la création; une autre au mois d'août, qui dure aussi trois jours, et qu'ils appellent la fête de saint Jean; la troisième au mois de juin; elle dure cinq jours, et c'est alors qu'ils se font baptiser. Ils observent le dimanche; ils n'ont point de jeûnes et ne font point de pénitence; ils croient qu'ils seront tous sauvés. Ils ont des livres écrits dans une langue tout-à-fait inconnue, ou du moins qui leur est particulière. Ces hommes crédules attribuent à leurs prêtres un De nos jours une secte de chrétiens de saint Jean, mais de saint Jean l'apôtre et non pas le précurseur, a reparu au milieu de nous, en même temps que l'ordre du Temple, avec lequel elle est liée. On trouve l'exposé de ses doctrines dans la brochure récemment publiée sous ce titre Du Christianisme primitif et de l'Eglise romaine de nos jours, par une reunion d'ecclésiastiques, Paris, 1835, in-8°. S. jurieux; celui de Mappuleymar est plas CHRÉTIENS DE SAINT-THOMAS. Lorsque pour la première fois, vers la fin du xv siècle, les Portugais arrivèrent à Calicut dans l'Inde, ils y trouvèrent des chrétiens qui prétendaient descendre de ceux que jadis saint Thomas avait convertis dans ces contrées: aussi les appelait-on de Saint-Thomas ou de SanThomé. Les Portugais reçurent leurs députations par lesquelles ils implorèrent leur secours contre les princes idolâtres. On regarde ces chrétiens comme des Indiens naturels; leurs compatriotes leur donnent le titre de Nazaréens, qui, dans leurs idées, a quelque chose d'in- | goureuse. FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE DU TOME CINQUIÈME. Pag. Chambres de commerce. 531 301 Chambre de discipline, Cévennes (guerre des), Chablis (vin de). 304 Chambre des vacations. 338 Chabot. Chambre obscure et Cercle vicieux. 260 Chagrin. 310 Chambres de rhétori- Cercueil. 261 Chah. 311 que. 340 Cerdagne (comté de). 262 Chainetier. 312 Cerdic et Chenrich. Chameau (marine). 350 Cérébrospinal (sys - Chaire (éloquence de la), Chamferein, v. Chan- v. Éloquence. frein. Chaise curule, v. Curule. |