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STANLEY (H.-M.), Cinq années au Congo, 1879-1884.
1885, Institut national de géographie.

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BANNING (E.), L'Association africaine et le Comité d'études du HautCongo. Travaux et résultats de décembre 1877 à octobre 1882, par un de leurs coopérateurs. 1 broch. in-8° de 32 p. Bruxelles, 1882 (non signée).

Le Partage politique de l'Afrique. - In-8°. Bruxelles, 1888.

Scott KELTIE J., The Partition of Africa.

1895.

Second edition. London,

DU FIEF, La Question du Congo depuis son origine jusqu'aujourd'hui.

- 1 broch. in-8° de 80 p. avec une carte. royale belye de géographie, 1885.

Bulletin de la Société

LIAGRE, La Conférence géographique de Bruxelles et l'Association internationale africaine. Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1887, p. 255 et 376.

MARTRIN-DONOS (CH. DE), Les Belges dans l'Afrique centrale. 3 vol. in-8° de 500 p. chacun. Bruxelles, 1886.

CHAPAUX (A.). Le Congo historique, diplomatique, physique, politique, économique, humanitaire et colonial. 1 vol. in-8° de 887 p.

Bruxelles, Rosez, 1894.

WAUTERS A.-J.) (1), Bibliographie du Congo, 1880 1895. Bruxelles,

1895.

L'enigme africaine.

L'Afrique avait vu éclore et se développer la brillante. civilisation égyptienne, à une époque où l'Europe ne nourrissait que des barbares nomades. Pourtant, le continent africain restait encore, il y a quarante ans, une mystérieuse et redoutable énigme. Depuis des siècles, les contours en avaient été relevés avec précision Le nord et le sud étaient devenus le siège d'entreprises coloniales importantes : des établissements superficiels avaient été fondés en de nombreux points de la

(1. La bibliographie de M. A.-J. Wauters est indispensable pour l'étude appro fondie des questions relatives au Congo.

côte orientale et de la côte occidentale, mais l'intérieur des terres était inconnu. La carte de l'Afrique, publiée par Smith en 1815, ne témoigne guère d'une connaissance plus complète de la géographie africaine que celle d'Hérodote, d'Erathosthène et de Ptolémée.

Causes premières de l'activité explora

Les voyages et les découvertes de Rebmann, de Krapf, de Burton, de Speke, de Grant, de Baker, de Schweinfurth, de trice contemporaine. Nachtigal, surtout de Livingstone, en permettant de jeter les bases de la géographie de l'Afrique centrale, excitèrent la curiosité scientifique jusque là endormie. Les premiers travaux des religieux enflammèrent l'ardeur du prosélytisme. Les récits des explorateurs dévoilèrent l'existence de la traite arabe, plus cruelle, plus dévastatrice, plus abominable. que celle de la côte occidentale. C'est ainsi que, il y a trente ans, les préoccupations scientifiques, religieuses humanitaires, concentrèrent sur l'Afrique l'attention de l'Europe.

Le Roi des Belges, Léopold II, était au premier rang de ceux que passionnait la solution de l'énigme africaine. Son esprit pratique, toujours en éveil, pressentait l'utilisation possible, pour la Belgique, des champs indéfinis que le continent noir, comme on l'appelait, offrirait à l'activité commerciale. Le grand mérite du Roi est d'être sorti de la sphère de l'intérêt théorique et d'avoir provoqué des mesures qui, en quelques années, allaient amener le partage de l'Afrique entre les nations européennes Toutes les ambitions politiques, toutes les fièvres d'exploration, toutes les ardeurs civilisatrices. reçurent une impulsion décisive à la réunion géographique qui se tint au Palais de Bruxelles, le 12 septembre 1876. Cette date marquera dans l'histoire de l'expansion de la race et de la civilisation humaines. Elle sera surtout mémorable dans l'histoire de l'Etat Indépendant: c'est le 12 septembre 1876 que furent jetées les premières assises de l'Etat.

Intervention de Léopold II.

Invitation

à la Conference géographique.

Réunion

de la Conference

Discours du Roi.

Léopold II, agissant en cela comme simple particulier, avait fait parvenir dans le courant de 1876, à un certain nombre d'explorateurs et de géographes, une invitation à participer à une conférence géographique. La convocation portait que la réunion aurait pour but de discuter la question. de l'exploration et de la civilisation de l'Afrique et de rechercher les moyens d'ouvrir ce continent à la science, au commerce et à influence progressive du monde civilisé. Le Roi y indiquait aussi, comme un important objet de discussion, les mesures à prendre pour mettre fin aux horreurs de la traite.

Le 12 septembre 1876, une quarantaine de géographes et 12 septembre 1876. d'explorateurs se trouvaient réunis au palais de Bruxelles Ils appartenaient à sept pays européens Angleterre, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la France, l'Italie, la Russie et la Belgique. Aucun d'eux n'avait reçu de son gouvernement un mandat. Tous assistaient à la conférence en simples particuliers. La conférence n'avait aucun caractère officiel ou public. Léopold II ouvrit les travaux de la conférence par un discours où il indiqua nettement le but des délibérations de l'assemblée. Il importait, selon lui, de ne pas laisser se disperser les efforts de l'exploration africaine. Mieux valait, dans l'intérêt de tous, en régler la marche, les combiner, tirer parti de toutes les ressources, éviter les doubles emplois. C'est dans cet esprit que la conférence devait discuter et préciser les voies à suivre, les moyens à employer pour planter définitivement l'étendard de la civilisation sur le sol de l'Afrique centrale.

Rien n'est plus significatif que l'habileté avec laquelle Léopold II essaya d'endormir les susceptibilités et les méfiances nationales. Il représentait le but qu'il poursuivait comme un simple but de civilisation générale, sans portée égoïste « Il m'a paru, disait-il, que la Belgique, Etat central

et neutre, serait un terrain bien choisi pour une semblable réunion et c'est ce qui m'a enhardi à vous appeler tous ici chez moi, dans la petite conférence que j'ai la grande satisfaction d'ouvrir aujourd'hui.

» Ai-je besoin de vous dire qu'en vous conviant à Bruxelles je n'ai pas été guidé par des vues égoïstes? Non, Messieurs, si la Belgique est petite, elle est heureuse et satisfaite de son sort je n'ai d'autre ambition que de la bien servir. Mais je n'irai pas jusqu'à affirmer que je serais insensible à l'honneur qui résulterait pour mon pays de ce qu'un progrès important, dans une question qui marquera dans notre époque, fût daté de Bruxelles. Je serais heureux que Bruxelles devint, en quelque sorte, le quartier général de ce mouvement civilisa

teur. >>

Pour quiconque sait que Léopold II, depuis longtemps, était convaincu que l'avenir et l'existence même de la Belgique sont subordonnés à une politique d'expansion coloniale, pour quiconque sait que cette expansion est un projet de jeunesse qu'il avait déjà essayé de réaliser (1), ces précautions et ces habiletés oratoires elles-mêmes apparaissent comme une preuve de préoccupations pratiques et politiques, si vagues et si indéfinies qu'elles fussent.

La conférence décida de fonder une association qui fut appelée l'Association Internationale pour l'exploration et la civilisation de l'Afrique centrale. Cette société est presque toujours appelée l'Association Internationale Africaine (2). Une

(1) J. KELTIE, p. 119, déclare tenir de la meilleure source que Léopold, avant de monter sur le trône, avait déjà, lors de son voyage dans l'extrême Orient, songé à l'acquisition d'une partie de Bornéo ou d'une autre ile de l'archipel indien.

(2) En Angleterre, on prit l'habitude de l'appeler, par abréviation, l'A. I. A.

Résolutions de la Conférence.

Comités nationaux.

série de résolutions précisèrent le but et les moyens d'action de la société nouvelle.

On décida d'abord d'organiser, sur un plan international commun, l'exploration des parties inconnues de l'Afrique. La partie à explorer fut limitée à l'Afrique centrale, c'est-àdire aux régions bornées, à l'est et à l'ouest, par les deux océans; au midi, par le bassin du Zambèse; au nord, par les frontières du nouveau territoire égyptien et par le Soudan indépendant.

L'exploration se ferait d'après des principes identiques. On établirait, comme bases de ces explorations, un certain nombre de stations scientifiques et hospitalières, sortes d'entrepôts destinés à fournir aux voyageurs, à quelque nationalité qu'ils appartinssent, des moyens d'existence et d'exploration.

On résolut de créer, dans chaque pays, des comités nationaux, qui rendraient l'œuvre populaire et s'efforceraient de réunir les fonds nécessaires.

Au dessus de ces comités nationaux on constitua une commission internationale qui avait mission de diriger, par l'organe d'un comité exécutif, les entreprises et les travaux tendant à atteindre le but de l'Association. Le comité exécutif fut chargé de la gestion des fonds transmis par les comités nationaux.

Les comités nationaux se fondèrent rapidement. Ils se constituèrent en Belgique, en novembre 1876; en Allemagne et en Autriche, en décembre 1876; en Espagne, en février 1877; en Russie, en Portugal et en Suisse, en avril; en Hollande, en France, en Italie, aux Etats-Unis et en Hongrie, en mai de la même année.

Aucun comité national anglais ne fut créé. Poussé, soit par une pensée de méfiance, soit par un sentiment d'égoïsme, le conseil de la Société royale de géographie de Londres, à

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