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CHARLES V, dit LE SAGE.
1364-1380.

55. Roi de France, 18. de la 3. race, 3.e de la branche de Valois..

CHARLES V, dit LE SAGE, fils aîné de Jean II et de Bonne de Luxembourg, né à Vincennes, le 21 janvier. 1337; Dauphin de Viennois, par cession de Humbert, dernier Dauphin, le 16 juillet 1349;

Duc de Normandie, le 7 décembre 1355; Lieutenant-général du royaume, lors de la captivité de son père, en septembre 1356; Régent le 14 mai 1357;

• ... ·

Succède à son père le 8 avril 1364: Sacré et couronné à Reims, avec la reine sa femme, par l'archevêque Jean de Craon, 19 mai 1364;

le

Marié le 8 août 1350, à JEANNE de Bourbon, fille aînée de Pierre I, duc de Bourbon, morte en couches le 6 février 1377 (1378), à l'âge de quarante ans.

Il meurt au château de Beauté-sur-Marne, le 16 septembre.

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1380.

Les enfans qu'il eut de JEANNE de Bour

BON sont :

1.o CHARLES (VI), son successeur;

2.° Louis de France, d'abord comte de Valois, puis investi du duché de Touraine, en novembre 1386, et de celui d'Orléans par échange, le 4 juin 1392; enfin, comte d'Àn goulême le 6 octobre 1394, et créé duc de

Valois, lorsque Charles VI érigea ce comté en duché-pairie, en juillet 1406. Il fut assassiné à Paris, rue Barbette, le 23 novembre 1407. Ce prince est la tige de la branche royale d'Orléans, car il eut pour fils de son mariage avec Valentine Visconti de Milan Charles duc d'Orléans, père de Louis XII et Jean comte d'Angoulême, aïeul de François I; aussi ces deux rois exercèrent successivement les droits de Valentine sur le Milanais. Louis eut encore Philippe comte de Vertus, et de plus un fils naturel, Jean, comte de Dunois, auteur des ducs de Longueville, de qui les derniers marquis de Rothelin sont descendus par seconde bâtardise; 3.o Jean, mort en bas âge;

4. Jeanne, née en 1357, morte à l'abbaye de Saint-Antoine, à Paris;

5. Bonne, morte jeune, le 7 novembre 1360 ;

6.o Jeanne, née le 7 juin 1366, morte la même année ;

7.° Marie, née le 27 février 1370, accordée à Guillaume de Bavière, IV.e comte de Hainaut et de Hollande, morte avant le mariage, en 1377;

8. Isabelle, née le 24 juillet 1373, accordée à Jean I, duc d'Alençon, morte avant le mariage, en février 1377;

9.o Enfin, Catherine, dont la naissance, arrivée le 4 février 1377, causa la mort à sa mère; elle fut mariée en août 1386, à Jean de Berri, comte de Montpensier, et mourut en octobre 1388.

Par une ordonnance de 1374, Charles V fixa le

terme de la minorité des rois de France à 14 ans révolus. Philippe-le-Hardi en avoit fait autant, mais ces ordonnances étoient restées sans exécution.

C'est sous le règne de Charles V qu'on ne grava plus sur l'écu de France que trois fleurs de lis; auparavant elles étoient sans nombre. (Voyez sur la nature et l'origine des fleurs de lis, la savante dissertation de M. Bullet. Après avoir exposé et réfuté toutes les conjectures des antiquaires sur cet objet, il prétend que li est un mot celtique qui signifie roi, et que la fleur de lis est un ornement arbitraire qui veut dire fleur de roi. Llys en gallois, composé de Lly roi de S, sy habitation, signifie Cour royale. Lit, en breton, exprime solemnité, en conséquence M. Bullet est d'avis que lit de justice veut dire solemnité de justice). L'opinion de M. Bullet n'a pas eu beaucoup de succès et n'a pas détruit celle des personnes qui voient dans la fleur de lis la forme d'un fer de lance divisé en trois branches, dont les deux latérales sont recourbées.

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C'est sous le règne de Charles V et par son ordre que fut construite la bastille, dont Aubriot de Dijon prévôt de Paris, posa la première pierre le 22 avril 1370. Cette forteresse fut achevée en 1382. On a donc été douze ans à la bâtir. Ayant été abattue le 14 juillet 1789, la durée de son existence a été de quatre cent sept ans.

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On croit que ce règne a vu la découverte des lunettes dites besicles, qu'on attribue à Alexandre de Spina, religieux.

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Sous le règne de Charles V on imagina les habits mi-partis, semblables à ceux des anciens bedeaux. Les plus notables bourgeois de Paris avoient des robes miparties de blanc et de violet. Les maitres d'hôtel du roi portoient velours inde et tanné ; les huissiers, camocas bleu et rouge; les panetiers, échansons et valets tranchans, satin blanc et tanné; les valets de chambre gris-blanc et noir. Le roi avoit sous son manteau royal une cote-hardie d'écarlate-vermeille, dont la forme ressembloit aux fourreaux des enfans. Cet habillement

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étoit commun aux hommes et aux femmes et avoit une queue traînante plus ou moins longue selon la qualité des personnes. Les nobles des deux sexes portoient les armoiries de leur maison brodées sur leurs habits.

On attribue à Charles V l'établissement de la bibliothéque royale qui, dit-on, consistoit en neuf cent dix volumes; mais ils furent dissipés, et ce n'est guères que sous Louis XI et Francois I que cette bibliothéque a pris une forme stable, et est devenue par ses accroissemens successifs l'une des plus belles bibliothéques du Monde.

Le papier étoit connu avant le règne de Charles V, comme on l'a vu précédemment à l'article de Philippele-Bel; mais le défaut d'apprêt le rendoit presque inutile. C'est sous Charles V qu'on trouva le moyen de le coller et de lui donner toutes les qualités propres à permettre que l'on en fit usage pour l'écriture. On en établit deux manufactures, l'une à Essone, l'autre à Troie.

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Les jeux en usage en France dans le siècle de Charles V, étoient les dez, les dames, les échecs la paume, les quilles, le palet, le billard, l'arc et l'arbalète. Les autres divertissemens étoient les joûtes, les tournois, la danse et la musique. On avoit pour instrumens de musique, la viele, la robebe, la guiterne, le leu, la marache, le micanon, la cistole, le psalterion, le tambour, les naquaires, la trompe, les orgues, la cornemuse, le flageolet, les chevrettes, les doucines, les cymbales, le timbre, la flûte, le cornet d'Allemagne, la fistule, la pipe, la buisne et le monocorde.

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Le violon étoit connu en France dès le 9. siècle; il n'avoit alors que trois cordes et se nommoit rebec. On ignore quand on y en a ajouté une quatrième; ce doit être vers le 15. siècle; on en connoît un de Kerlin, fabriqué en 1449 avec quatre cordes; les violons que Charles IX fit faire à Amati de Crémone, avoient aussi quatre cordes. Les Stradivarius et les Stainer passent pour les plus célèbres luthiers. on prétend que ce dernier, Jacques Stainer, qu'il ne faut pas confondre avec Marc son frère, n'a jamais fait que douze violons, tous

acquis à grands frais par Frédéric le Grand. Cependant on connoît près de trois mille violons étiquetés de son : nom mais ils ont été introduits par des ouvriers allemands qui ont travaillé sur ses modèles.

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Charles V, par édit de 1371, accorda la noblesse à tous les bourgeois de Paris. Charles VI, Louis XI François I et Henri II la leur confirmèrent; Henri III, en 1577, la restreignit au prévôt des marchands et aux échevins. Ceux-ci jouirent de ce privilège jusqu'en 1667 · qu'il fut supprimé. On le rétablit en 1707; il fut encore supprimé en 1715, puis rétabli en 1716, et il a subsisté jusqu'à la révolution française.

Charles V a rendu beaucoup de sages ordonnances, entr'autres, 1.o celle qui défend les jeux de hazard, et excite à tous les jeux d'adresse et de force. On est cependant surpris de voir compris dans la défense les jeux de tables, (dames), de palmes (paumes), de quilles, de palet, de billes (billard ), etc.; 2.o celle qui favorise les commerçans étrangers qui se trouveroient en France lors d'une déclaration de guerre ; 3.o celle qui défend les guerres privées, etc., etc.

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Les grands fiefs réunis à la couronne sous Charles V, sont :

Le comté d'Auxerre, en 1365.

Le duché de Valois, en 1375.
Le duché d'Orléans, idem.

Le comté de Ponthieu, en 1380.

Les batailles célèbres sous ce règne, sont:

1.° Celle de Cocherel en Normandie, gagnée le 6 mai 1364, par Duguesclin, commandant pour Charles V, contre le roi de Navarre dont les troupes étoient commandées par Jean de Grailly, captal de Buch, qui fut fait prisonnier.

2. Bataille d'Aurai en Bretagne, donnée le 29 septembre 1364; Duguesclin y est fait prisonnier par Jean Chandos le plus grand homme de guerre de l'Angle

terre.

3.o Bataille de Montiel en Espagne, donnée en de Castille Pierre1366. Duguesclin chasse du royaume le-Cruel, souillé du meurtre de son frère, et de l'em

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