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I.o BRANCHE DES CAPÉTIENS

proprement dits.

987

1328.

HUGUES-CAPET. 987—996.

38. Roi de France, 1.er de la 3.e race 1. er de la branche capétienne.

HUGUES - CAPET, fils de Hugues - leGrand, duc de France, comte de Paris, puis duc de Bourgogne, et de Hatwige, fille de Henri l'Oiseleur, roi de Germanie né

vers.

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941. Duc de France et comte de Paris, en 960. Elu roi de France à Noyon, par ses vassaux et quelques seigneurs de ses amis, le 15 mai.

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987. Couronné et sacré à Reims par l'archevêque Adalberon le 3 juillet de la même année 987.

Marié à ADELAIDE, que l'on croit fille de Guillaume III, dit Tête d'étoupes, duc de Guyenne et comte de Poitou, vers 965. Meurt le 24 octobre.

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996.

Les enfans qu'il a eus d'ADELAïde sont:

1.o ROBERT, son successeur.

2.o Hatwige, mariée à Rainier, comte de Hainaut, puis à Hugues III, comte de Dagsbourg.

3. Gisele, femme de Hugues, avoué de

Saint-Riquier, dans le Ponthieu, et Seigneur d'Abbeville.

Fils naturel: Gauzlin, abbé de SaintBenoît-sur-Loire, puis archevêque de

Bourges.

-Le tombeau de Hugues-Capet se voyoit à SaintDenis; il étoit sculpté en pierre, de grandeur naturelle, et portoit pour inscription HUGO CAPET Rex.

Hugues-Capet réunit à la couronne le duché de France, le comté de Paris et le comté d'Orléans.

Mezerai dit que sur la fin de la seconde race « le royaume étoit tenu selon la loi des fiefs et se gouvernoit comme un grand fief plutôt que comme une monarchie. » C'est le cas de dire ici un mot de l'origine du gouvernement féodal et de la création des fiefs parce qu'il en est souvent question dans l'histoire de France.

Charles Martel avoit institué, pour récompenser les services qu'on lui rendoit, des bénéfices dont les possesseurs étoient tenus de lui garder fidélité ; ces béné fices n'étoient qu'à vie. Charles-le-Chauve les rendit héréditaires, et ils prirent alors le nom de fiefs. Tous ceux qui tenoient ainsi des fiefs du roi, furent ses vassaux directs; ils le reconnoissoient pour leur seigneur ou suzerain, car la supériorité de celui qui donnoit des terres en fief, s'appeloit suzeraineté. Ces vassaux directs du roi étoient tenus de lui faire hommage de leurs fiefs, de lui rester fidelles, et de le suivre à la guerre; autrement ils étoient cités au tribunal du roi leur suzerain et condamnés à perdre leurs fiefs. Ces vassaux cédèrent à leur tour en fief, à des nobles moins riches qu'eux, soit des terres de leur patrimoine, soit une partie de celles qu'ils avoient reçues du roi. Ils furent donc suzerains et eurent des vassaux. Les seigneurs les plus puissans prirent le titre de duc qui étoit fort ancien, et donnèrent aux provinces dont ils s'emparèrent à titre de fief, la qualité de duché. C'est que se formèrent les grands fiefs appelés duchés de Normandie, de Bretagne, d'Aquitaine, de Bour

ainsi

gogne, de France, etc. Ce dernier comprenoit seule ment la province qu'on a appelée depuis l'ile de France. Quelques comtes agrandirent leur suzeraineté, en forçant, par la voie des armes d'autres comtes, leurs

voisins, à relever d'eux et à devenir leurs vassaux quoiqu'ils fussent égaux d'origine. On appela barons, les seigneurs du second ordre qui relevoient immédiatement d'un suzerain dont 1. gneurie s'étendoit sur toute une province, et qui étoit ordinairement ou un duc ou un comte. Les vassaux de ces barons n'eurent aucun titre de dignité. En général tout possesseur de fief avoit puissance et autorité sur les hommes roturiers ou vilains, domiciliés dans so. fief; et qu'il appeloit ses sujets.

La féodalité forma donc une chaîne d'obligations qui descendant du roi jusqu'au dernier sujet, enveloppa toute la nation. Ce nouvel ordre de choses auroit pu subsister continuellement sans la foiblesse des derniers rois de la seconde race, et sans la puissance exorbitante et égale à l'autorité royale que s'arrogèrent les grands vassaux, qui ne tardèrent pas à se rendre indépendans du roi; il en résulta que ce gouvernement fut le plus monstrueux, le plus nuisible à la monarchie, et le plus oppressif pour le peuple. Il dura jusqu'à Charles IV, dit le Bel, vers 1325. Louis le Gros lui porta le premier coup, en établissant les communes, c'est-à-dire, en supprimant l'esclavage du peuple. Philippe Auguste, en prenant des troupes à sa solde, et en confisquant les domaines de Jean sans terre, situés en France, qui relevoient du duché de Normandie, porta le second coup au régime féodal. Louis IX lui porta le troisième coup par ses ordonnances qui affoiblirent l'importance des justices seigneuriales. Philippe le Bel, en défendant à ses vassaux de s'armer les uns contre les autres, en ordonnant que ses monnoies auroient cours dans les fiefs même des barons, et en leur interdisant la fabrication des espèces d'or et d'argent, acheva, pour ainsi dire, d'anéantir le gouvernement féodal. Enfin, Charles le Bel lui porta le dernier coup en achetant des seigneurs le droit qu'ils avoient de battre monnoie, et les ateliers dont ils se servoient pour les fabriquer. C'est donc alors que disparurent les

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dernières traces du gouvernement féodal. Ilne resta plus
que quatre grands vassaux, les ducs de Bourgogne, d'A-.
quitaine, de Bretagne et le comte de Flandre, qui
furent assez puissans pour ne pas se laisser accabler.
Ils ne reconnurent dans le roi que la simple supériorité
de suzerain, mais non son autorité, et ils se défendirent
à main armée contre ses, reprises. Ces quatre grandes
principautés se maintinit jusqu'au 15.ê siècle, épo-
que à laquelle la Bourgogne, l'Aquitaine et la Bre-
tagne furent réunies à la
la Flandre passa
Couronne;
dans la maison d'Autriche et fut dès-lors regardée
comme puissance étrangere.

On nous pardonnera la longueur de cette notice sur le gouvernement féodal, à raison de l'importance du rôle qu'il a joué dans la monarchie française. D'ailleurs cette notice pourra servir à l'explication de quelques articles subséquens. Revenons au chef de la troisième

race.

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Hugues-Capet supprima la place de maire du lais qui avoit été si redoutable sous ses prédécesseurs et si fatale à la royauté. Il convoqua une assemblée de tous les grands du royaume, leur fit renouveller leur hommage et ordonna le réglement des douze PAIRS de France, protestant à tous qu'il ne feroit aucune chose d'importance ni en paix ni en guerre sans les con→

sulter.

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Sous Hugues, on appeloit proprement PAIRS, les vassaux qui relevoient immédiatement de la couronne. Ils étoient juges de toutes les questions qui intéressoient l'Etat et composoient ce qu'on appeloit la Cour de France, la Cour du roi, ou, par excellence la Cour des pairs. Le nom de PAIR, dans l'origine n'étoit point un nom de dignité. Les ducs et les comtes ne l'ont pris que depuis la réduction de la pairie à douze.

- Le bâton appelé main-de-justice, paroît pour la première fois dans un sceau de Hugues Capet où il est représenté le tenant de la main droite et un globe de la gauche. Ce bâton ne paroît plus jusqu'à Louis X. La première horloge à balancier a été inventée sous Hugues-Capet par le célèbre Gerbert, qui passe

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aussi pour avoir introduit en France l'usage des chiffres appelés improprement arabes, parce qu'il les emprunta des Arabes d'Espagne. Ceux-ci les tenoient des Grecs qui s'en servoient dans leurs supputations domestiques. Des Grecs ils passèrent aux Romains pour leurs livres de compte, avant qu'ils fussent employés par les Arabes. Depuis la chute de l'Empire d'Occident, ils tombèrent en désuétude parmi les Latins, et ne reparurent que vers le milieu du 13. siècle. Jean de Sacrobosco est le premier auteur qui commença à les employer.

C'est dans le 10. siècle que s'est introduit l'usage de prendre des surnoms provenant ou de la dignité ou de la force, ou de la couleur, ou de quelque qualité personnelle. C'est ainsi que l'on voit un Hugues surnommé l'abbé, parce qu'il possédoit plusieurs abbayes; un Robert le fort, parce qu'il étoit d'une force extraordinaire; un Hugues le blanc, un Hugues le noir, à cause de la couleur de leur teint, etc., etc.

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Sous les premières races et au commencement de la troisième on employoit, en fait de droit, ces coutumes aussi absurdes que barbares, qu'on appeloit jugement de Dieu. C'étoit le duel et les épreuves de l'eau chaude, de l'eau froide, du fer rouge et de la croix. Toutes ces sottises, autorisées par les lois, car les capitulaires régloient la manière d'y procéder, furent abolies presque entièrement sous le règne de Philippe Auguste, par un décret du quatrième concile de Latran tenu en 1215. Louis IX confirma, par ses sages ordonnances, la décision de ce concile; il ordonna que dans tout procès, soit au civil, soit au criminel, on fût obligé de prouver son droit par des écrits, par des témoins et par le raisonnement; en conséquence il ne fut plus permis d'appeler au combat ni les témoins ni les juges. Il ordonna également que le plaideur qui se croiroit mal jugé, se pourvoiroit par appel civil devant un Tribunal supérieur en pouvoirs. Cette heureuse réforme a dû faire faire un grand pas à la civilisation.

Depuis Charles le chauve, en 841, jusqu'à Louis VIII, en 1223, le costume n'a pas beaucoup varié en France. L'habillement d'homme consistoit en une lon

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