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établit aussi l'usage de mettre sur chaque pièce l'année de sa fabrication et le rang que le roi, dont elle porte l'image, tient parmi ceux de son nom. Le millésime étoit cependant déjà marqué sur quelques monnoies précédentes.

Henri II érigea, par édit de janvier 1551, la chambre des monnoies en Cour souveraine. Cette chambre existoit depuis le règne du roi Jean. La première fois qu'il en est fait mention, c'est dans des lettres clauses, écrites le 8 août 1358 par Charles, dauphin, régent de France pendant la captivité du roi Jean son père. Auparavant, il y avoit des généraux maîtres des monnoies : le nombre n'en étoit pas déterminé ; il le fut à huit et un clerc pour tout l'office des monnoies, par ordonnance du même Charles en 1359. La chambre des monnoies fut transférée à Bourges par mandement de Charles VI, du 1.er avril 1418; et cela à raison des troubles et des divisions qu'occasionnèrent les Anglais; elle fut rétablie à Paris en 1437 par Charles VII qui créa un procureur du roi pour cette chambre en 1436, et un greffier en 1448. Charles VIII établit en 1491 un receveur-général des monnoies et un huissierportier de l'hôtel de la monnoie de Paris. François I en 1522, créa un président et deux conseillers de robe longue. Enfin Henri II établit en 1551, pour la Cour souveraine des monnoies, un président, trois généraux en robe longue, ce qui fait, avec les officiers précédemment nommés, treize juges. Le nombre en a beaucoup été augmenté sous les rois suivans: au commencement du 18. siècle, la Cour des monnoies étoit composée d'un premier président, de huit présidens, de trentecinq conseillers, d'un procureur- général, de deux avocats-généraux, d'un greffier en chef, de deux substi tuts et de dix-sept huissiers.

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Le marc d'or valoit, sous Henri II, 172 liv. " et le marc d'argent 15 liv.

Ce prince a fait frapper des Henri ou doubles écus, au titre de 23 karats 4 tr. évalués 20 fr. 85 cent.

Il y avoit aussi des quarts-d'écus, valant un demiHenri, et des écus d'or, au même titre, valant 35 f. 67c., mais que l'on ne connoît que par les quarts d'écus.

Henri ordonna aussi en 1553, qu'il seroit fabriqué

au moulin, nouvelle découverte, des testons en argent à la taille de 25 au marc au titre de 11 den. 6 équivalant à-peu-près à 1f. 10 c.

gr.

Nous trouvons la langue française entièrement formée sous le règne de Henri II. Pour le prouver, je prends au hasard deux fragmens de poésies tirés de deux poëtes obscurs qui ont travaillé sous ce règne; le premier est Acace d'Albiac dit Duplessis ; il a mis en cantiques les proverbes de Salomon, et l'ecclésiaste, imprimés à Lausanne en 1556, in-8.°

Mieux vault le bon renom que l'onguent prétieux;
Mieux le jour de la mort à l'homme vertueux
Que le jour du festin de sa nativité.

Mieux vault aussi aller en la maison de deuil

Qu'en celle de banquets, car l'homme y voit à l'œil
Sa fin, et est souvent d'icelle admonnesté.

ECCLÉSIASTE, chap. vii.

Le second poëte est Albert Babinot, auteur de la Christiade, avec odes et cantiques. Poitiers, 1560, in-8.° Voici un fragment d'un de ses sonnets:

Qui veult de Dieu tous les secrets comprendre,
Ses saincts conseils, sa haute majesté

Ses jugemens, l'excès de sa bonté,
Quand il a fait ça bas son fils descendre
Qu'il vienne icy en un crible entreprendre
Tarir la mer conter l'infinité

Des flots enflés par le vent irrité,

Ou mesurer la phrygienne cendre, etc..

Claude-François Lambert a publié l'Histoire du règne de Henri 11. Paris, 1755, 2 vol. in-12. Varillas avoit écrit précédemment l'Histoire de Henri II. Paris, 1692, 2 vol. in-4.° ou 3 vol. in-12, et la Haye, 1693, 3 vol. in-12; à cette histoire est jointe celle de François II. On doit encore à mademoiselle de Lussan des Annales de la Cour de Henri II. Pa-. ris, 1749, 2 vol. in-12.

FRANÇOIS II. 1559-1560.

63. Roi de France, 26.e de la 3. race, 11. de la branche de Valois; 3. Valois-Angoulême.

FRANÇOIS II, fils aîné de Henri II et de Catherine de Médicis, né au château de

Fontainebleau le 20 janvier

1544;

Roi d'Ecosse, par son mariage avec Marie Stuart en 1558;

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Roi de France le 10 juillet. . . 1559. Sacré à Reims, le 18 septembre de la même année 1559, par le cardinal de Lorraine;

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Marié le 24 avril 1558 à MARIE STUART née le 15 novembre 1542, reine d'Ecosse, fille de Jacques V, roi d'Ecosse, et de Marie de Lorraine, sœur des Guise, et veuve de Louis, duc de Longueville. (Après la mort de François II, elle quitta la France malgré elle, repassa en Ecosse où elle épousa Henri Stuart son cousin, dont elle eut Jacques I.er, roi d'Angleterre. Enfin elle se maria en troisièmes noces à Jacques Herburn, comte de Bothuel, calviniste, qui fut soupçonné de la mort du roi Henri. Ses sujets la poursuivirent; elle se réfugia en Angleterre auprès de la reine Elisabeth, qui la fit arrêter, la tint dix-huit ans en prison et lui fit trancher la tête le 18 février 1587.) François II meurt sans postérité le 5 décembre.

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1560.

C'est sous ce règne, quoique très court, (dix-sept mois), que se préparèrent tous les maux qui désolèrent la France sous les trois règnes suivans : la foiblesse du roi, l'ambition des Guise abusant de l'autorité que le roi leur avoit confiée, et s'étayant du prétexte de la religion, l'opposition du roi de Navarre et du prince de Condé, l'ambition des grands désirant profiter des troubles, tels sont les causes des événemens terribles dont on a eu à gémir par la suite.

François II rend plusieurs édits en 1559 : l'un pour défendre de porter des armes à feu; l'autre pour révoquer toutes les aliénations du domaine; un troi

sième pour ordonner aux juges, lorsqu'il y aura une place vacante dans les tribunaux, de présenter trois sujets, parmi lesquels le roi en choisira un pour la remplir.

Antoine Minard, président au parlement, très zélé pour la religion catholique, est assassiné d'un coup de pistolet au milieu de Paris, revenant du palais suṛ sa mule, le 12 décembre 1559 entre cinq et six heures du soir.

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Cet assassinat fait avancer le supplice d'Anne du Bourg, conseiller au parlement et diacre, accusé de calvinisme; il est condamné à être dégradé, pendu et brûlé; ce qui fut exécuté le 23 décembre 1559. Cette exécution donna lieu à la conjuration d'Amboise qui éclata au mois de mars 1560. On prétend que le prince de Condé étoit le chef secret de cette entreprise dont le prétexte étoit la religion. Il s'agissoit d'enlever le roi, et de rendre l'autorité royale plus indépendante. Les Guise furent avertis. La Cour qui étoit à Blois se retira à Amboise, le duc de Guise fut déclaré lieutenantgénéral du royaume, et la plupart des conjurés, arrê tés et punis de mort.

C'est sous le règne de François II, que l'ordre de Saint-Michel a commencé à être avili; les Guise engagèrent ce prince à ajouter dix-huit chevaliers aux trente-six qui étoient de fondation. « Les marques d'honneur dit M. de Sainte-Palaye, sont la monnoie de l'Etat, il est aussi dangereux de la hausser à l'excès de la baisser. » M. Henault ajoute à cette penque sée la réflexion suivante : « Les honneurs et les récompenses ne deviennent jamais plus communs que quand le mérite est plus rare.»

L'université de Tournon est fondée en 1560 par le cardinal de ce nom.

On n'a frappé en France aucune monnoie sous le nom de François II; mais il y a eu en Ecosse des testons fabriqués au nom de ce prince et de Marie son épouse.

Ce règne a été si court que la langue française n'a pu y éprouver aucun changement.

La même raison a sans doute empêché d'écrire l'histoire particulière de François Il; il n'y a que Varillas qui en a publié une à la suite de celle de Henri II, dont nous avons parlé dans le règne précé dent.

CHARLES IX. 1560-1574.

64. roi de France, 27. de la 3. race, 12.o de la branche e de Valois; 4. Valois-Angoulême.

CHARLES IX, second fils de Henri II et de Catherine de Médicis, frère de François II son prédécesseur; né à Saint-Germain-enLaye le 27 juin.

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.1550; 1560;

Monte sur le trône le 5 décembre Sacré à Reims, par le cardinal Charles de Lorraine, le 5 mai 1561;

Marié le 26 novembre 1570 à ÉLISABETH D'AUTRICHE, fille de l'empereur Maximilien II, et de Marie d'Autriche, fille de Charles-Quint; (Philippe II, roi d'Espagne, après la mort d'Anne d'Autriche sa femine sœur d'Elisabeth, fit proposer, par un Jésuite très savant, à celle-ci devenue veuve de Charles IX, de l'épouser; elle n'y voulut jamais consentir malgré les instances de l'empereur et de l'impératrice sœur de Philippe II, chez lesquels elle s'étoit retirée). Elle mourut à Vienne en Autriche le 2 janvier 1592, âgée de trente-sept ans, avec la réputation d'une princesse accomplie.

Charles IX meurt à Vincennes le 30

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