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jusqu'en 747, qu'il se fit moine. Quant à son second fils, Pepin le Bref, nous le retrouverons chef de la seconde

race.

XXII. Roi. CHILDÉRIC III, que nous croyons fils de Chilpéric Daniël, est proclamé, en 742, roi de la partie de la France que gouvernoit Pepin, c'est-à-dire, de la Neustrie de la Bourgogne et de la Provence. Après avoir porté le titre de roi pendant dix ans il est déposé en mars 752, rasé et enfermé dans le monastère de Sithiu, (Saint-Bertin à Saint-Omer); il y mourut en 755.

Reine, N.........., inconnue, eut un fils nommé THIERRI, qui eut le sort de son père, et qui, comme lui, termina ses jours à l'abbaye de Fontenelle, nommée depuis Saint-Vandrille, en Normandie.

Ainsi s'est terminée la première race dite des Mérovingiens, qui a tenu le sceptre pendant 334 ans.

SECONDE RACE

dite des CARLOVINGIENS.

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XXIII. Roi. PEPIN, dit LE BREF, second fils de Charles Martel, né en 714, maire du palais depuis 741 pour la Neustrie et la Bourgogne, et depuis 747 pour toute la monarchie, est élu roi des Français à Soissons, en mars 752, sacré par S. Boniface peu de jours après, et sacré une seconde fois par le pape Etienne II, le 28 juillet 754, avec Berthe sa femme et avec ses deux fils Charles et Carloman. Il meurt le 24 septembre 768.

Reine, BERTHE ou BERTSADE, fille de Caribert, comte de Laon. Elle eut de Pepin les enfans suivans:

1.° CHARLES, nommé depuis CHARLEMAGNE.

2. CARLOMAN, né vers 750, roi d'Austrasie en 768, mort le 4 décembre 771, laissant de sa femme GERBERGE deux enfans qui n'ont pas régné.

3.o PEPIN, mort à 3 ans.

4. GISELLE, abbesse de Chelles, morte vers 810. 5. ROTHAÏS, morte dans le célibat.

6.o ADÉLAÏDE, morte comme sa sœur.

Il n'est pas question dans les anciens monumens, d'un nommé GILLES que Legendre et le président Henault donnent à Pepin ; lequel auroit été moine au mont Soracte près de Rome. L'histoire se tait également sur une prétendue fille de Pepin, nommée BERTHE, femme de Milon et mère de Roland le Furieux, tué à la bataille de Roncevaux en 778, et sur une autre fille nommée CHILDETRUDE, mariée à René comte de Gênes, mère d'Ogier le Danois. Ces prétendues filles de Pepin appartiennent aux romans.

XXIV. Roi. CHARLEMAGNE, né le 26 février 742, roi de Neustrie, de Bourgogne et de Provence, en 768, et de toute la monarchie en 772; couronné empereur d'Occident, à Rome, le 25 décembre 800, mort à Aixla-Chapelle le 28 janvier 814.

Concubine, HIMILTRUDE, dont on ne cite que PEPIN LE BOSSU relégué dans un couvent pour cause de conspiration, mort en 811.

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I.re reine. DÉSIDÉRATE ou HERMANGARDE, fille de Didier, roi des Lombards, mariée à Charlemagne en 770, répudiée l'année suivante; elle n'eut pas d'enfans.

II. reine. HILDEGARDE, née en 756, fille du duc de Suabe, mariée en 772, morte le 30 avril 782;

elle eut neuf enfans, savoir:

1. CHARLES, né en 772, roi de la France orientale, mort sans postérité le 4 décembre 811.

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2. PEPIN, né en 776, roi d'Italie, mort à 33 ans le 8 juillet 810. BERNARD, son fils naturel, lui succède au trône d'Italie, et meurt en 818.

3. Louis (le Débonnaire).

4.o LOTHAIRE, né en 778, jumeau du précédent, mort au berceau.

5,0 ADÉLAÏDE, née en 764, morte en bas âge.

6.o ROTRUDE, née en 775, fiancée en 787 à l'empereur Constantin Porphirogenète, fils d'Irène, mariée ensuite à Roricon, comte du Maine, dont elle eut un fils nommé Louis, qui fut abbé de St.-Denis et chancelier de France, mort en 867 elle-même mourut le 10 juin 810.

7.° BERTHE, née en 779, femme de Saint-Angil, bert, mère de Nithard l'historien et de Harnid. 8. GISELLE, née en 781, religieuse.

9.o HILDEGARDE, née en 782, morte au berceau.

III, reine, FASTRADE, fille de Rodolphe, comte de Franconie, mariée en 783, morte en 794. Elle eut deux filles.

1.° THÉODRADE, abbesse d'Argenteuil,

2.° HILTRUDE, abbesse de Farinoutier.

IV. reine, LUITGARDE, morte le 8 juin 800. On ne lui connoît pas d'enfans.

Charlemagne eut plusieurs enfans naturels ; entre autres: PEPIN-LE-Bossu, né d'Himiltrude, rélégué dans un couvent en 794, pour cause de révolte et de conspiration, mort en 811; HUGUES, né de Régine, abbé de St.Vaast d'Arras, tué le 13 juin 844; DREUX ou DROGO, fils de Régine, évêque de Metz en 823, mort le & novembre 855; THIERRI, fils d'Adalinde, né en 810, clerc; EUFRASIE, première abbesse de Saint-Laurent de Bourges; ALDETRUDE, EMME, ROTILDE, ADELINDE, etc., etc.

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XXV. Roi. LOUIS-LE-DÉBONNAIRE, troisième fils de Charlemagne, né en 778, roi d'Aquitaine à sa naissance couronné à Rome le 15 avril 781, associé à l'empire au mois d'août 813, succède à son père en 814, est déposé et enfermé dans un couvent à Soissons en 833, remis en liberté en 834, et meurt le 20 juin 840.

I, reine, HERMENGARDE, fille d'Enguerand,

comte d'Hesbai, mariée en 796, morte à Angers le 3 octobre 818. Ses enfans sont :

1.o LOTHAIRE, roi d'Italie et empereur, mort en 856.

2.o PEPIN, roi d'Aquitaine en 814, privé du trône en 832, rétabli en 834, mort en janvier 838. Son fils unique PEPIN lui succède et règne par intervalle il meurt en 865.

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3. Louis, roi de Germanie ou Bavière mort le 28 août 876.

4. ALPAÏDE, mariée à Begon, comte de Paris. 5. GISELLE, femme d'Evrard, duc de Frioul, et mère de Berenger, empereur.

6. HILDEGARDE, qui épousa le comte Thierri. 7.o ADÉLAÏDE, mariée au comte Conrad.

8.o ROTRUDE, morte sans alliance.

II. reine. JUDITH, fille de Welphe, comte de Bavière, morte le avril 843. Elle eut un fils, CHARLES-LE-CHAUVE, qui succéda en France à son

père.

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Louis-le-Débonnaire eut un fils naturel, nommé ARNOUL, Comte de Sens.

XXVI. Roi. CHARLES II, dit LE CHAUVE, né à Francfort le 15 mai 823, nommé roi de Neustrie en 837, roi d'Aquitaine en 838, roi de France en 840, de Lorraine en 870 couronné empereur à Rome le 25 décembre 875, meurt le 6 octobre 877 d'un breuvage empoisonné, préparé par Sédécias, médecin juif, son favori.

I.re reine. HERMENTRUDE, fille d'Eudes, comte d'Orléans, mariée le 14 décembre 842, morte le 6 octobre 869. Elle fut mère des enfans suivans :

1.° LOUIS-LE-Bègue.

2.° CHARLES, roi d'Aquitaine le 15 octobre 855, mort le 29 septembre 865.

3. LOTHAIRE-LE-BOITEUX, abbé de Moutier-enmort en 866.

Der

4. CARLOMAN, diacre, qui eut les 873 pour cause de révolte

yeux

mort en 886.

crevés en

5. JUDITH, femme, 1.° d'Ethelwolphe, roi d'Angleterre; 2.° d'Ethelred, fils de ce premier mari; 3.o de Baudouin, comte de Flandre, qui l'enleva. 6.o ROTRUDE, abbesse.

7.° EMENTRUDE, abbesse.

II. reine. RICHILDE, sœur de Boson I, roi de Provence, et de Richard, duc de Bourgogne, mariée le 23 janvier 870. Elle eut quatre fils; savoir : 1.° PËPIN, 2.° DREUX, 3.° Louis, 4.° CHARLES, qui tous moururent jeunes.

Nota. Quoique j'aie eu l'intention de n'ajouter aucune notice à la nomenclature des rois des deux premières races, je crois cependant devoir dire ici un mot du fameux traité conclu à Strasbourg le 16 des calendes de mars ( 14 février) 842, entre Charles le Chauve et Louis le Germanique qui avoient à se plaindre de leur frère Lothaire empereur. Ce n'est point sous le rapport historique que j'envisage ici ce traité, mais comme un précieux monument glossographique. Cette pièce nous a été conservée dans les expressions et le style du temps; elle est en langue tudesque, où théotisque, ou allemano-gothique, qui se parloit alors en Allemagne, puis en langue romance qui étoit en usage en France au neuvième siècle. Louis le Ger manique se servit de la première qui n'étoit pas sa langue naturelle afin qu'il fût entendu des Français qui accompagnoient Charles-le-Chauve: et Charles employa la seconde afin que son serment fût entendu des Germains qui accompagnoient Louis. Ces deux morceaux précieux nous ont été conservés par Nithard, petit-fils de Charlemagne, auteur d'une histoire des guerres entre les trois fils de Louis-le-Débonnaire. M. Schoepflin en a parlé dans son Alsatia illustrata, tom 1, pag. 811, et M. Bonamy leur a consacré deux dissertations. Voy. les tom. xxiv et xxvi de l'Académie des inscriptions, in-4.o Winckelmann a copié ces sermens sur le manuscrit de Nithard qui étoit à la bibliothèque du Vatican. Je vais les présenter dans un tableau particulier avec les traductions latine et française. Ce qui, toute réflexion faite (1), me détermine à les placer ici, c'est que j'ai parlé dans le corps de mon ouvrage des progrès de la langue française sous chaque règne, et que le morceau en langue romane écrit au Ix. et au x1.e siècle, servira naturellement d'introduction à cette partie de mon travail. (J'ai tiré ce tableau de mon Dictionnaire historique des langues anciennes et modernes, encore manuscrit. )

(1) J'ai annoncé, pag. 15 de ce volume, que je ne rapporterois pas ces sermens, parce qu'ils sont très connus et souvent réimprimés; mais ayant réfléchi qu'ils n'ont point encore été publiés d'une manière aussi complette que j'ai tâché de les exposer dans le tableau ci-joint, je ma décide à les donner.

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