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propriétés, et chercheront les agrémens de la vie dans la société, les spectacles, et tout autre plaisir de ce genre, au lieu de se consacrer à d'utiles travaux, et d'augmenter leur fortune et la richesse de leur pays. Il croit que ce que l'industrie a gagné depuis trente ans a été Feffet des circonstances impérieuses et des efforts qu'il a fallu faire pour remédier au défaut de communications extérieures; mais que tout ce qui tient au génie des améliorations, à cet amour passionné du bien, à l'application des connaissances acquises, des inventions nouvelles, à cette hardiesse aventureuse surtout qui fait naître tant de merveilles, a été toujours arrêté par les difficultés ou comprimé par l'arbitraire. A peine, dit-il, voit-on dans tout ce temps, une seule compagnie s'être occupée de canaux, de routes, de dessèchemens, de band'assurance, et d'autres associations de ce

que,

genre.

Dans le premier livre de son ouvrage, M. de Laborde a traité de la passion du travail, source du bien-être et de la richesse; du gouvernement représentatif, seul favorable au bien-être et à la richesse; de l'influence de cette espèce de gouvernement sur le bien-être et la richesse des peuples anciens et modernes; enfin, de

l'insuffisance de ce gouvernement pour le bienêtre et la richesse, s'il est centralisé par l'admi nistration. Il s'est occupé, dans le second livre, de l'esprit général d'association, des associations municipales pour la création des produits, du rétablissement des communes ou des conseils municipaux, des conseils d'arrondissemens, des conseils généraux de départemens, de l'intervention des chambres dans les intérêts privés, des associations industrielles pour l'accroissement des produits, des associations militaires pour la défense des produits. En rendant compte de ces deux premiers livres, nous n'avons pas suivi l'ordre des chapitres; nous avons préféré suivre l'ordre des idées, dont l'auteur paraît s'être quelquefois écarté.

Le livre troisième est un exposé des effets de l'esprit d'association sur les intérêts généraux de la communauté. Ces effets sont, suivant l'auteur, la création du crédit public et de la confiance mutuelle ; la consolidation et la mobilisation de la dette publique ; la colonisation des capitaux. Le livre quatrième renferme un examen des effets de l'esprit d'association sur les intérêts privés de la communauté. Ainsi, l'auteur traite de ces effets relativement à l'a

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griculture, aux manufactures, au commerce, aux échanges extérieurs, aux colonies, aux transports intérieurs ou aux canaux, aux routes, aux travaux d'utilité publique dans les villes, à la distribution de l'eau dans les maisons, aux trottoirs, aux promenades publiques, à l'éclairage par le gaz, aux associations pour l'instruction générale parmi les hommes, aux associations académiques et littéraires, aux associations de bienfaisance, aux associations secrètes, et enfin aux sociétés populaires.

Parmi les opinions de M. de Laborde, nous en avons trouvé plusieurs qui ne sont pas les nôtres, et qui nous paraissent des erreurs assez graves en économie politique. L'auteur nous semble avoir exagéré les bons effets du crédit, et n'avoir vu aucun des inconvéniens qu'il peut avoir. Il persuadera difficilement à ses lecteurs que ce soit la dette faite par le gouvernement anglais qui ait enrichi l'Angleterre. Ses idées sur les colonies nous paraissent aussi manquer d'exactitude sur plusieurs points; et les raisonnemens qu'il fait pour prouver aux noirs de Saint-Domingue qu'ils doivent indemniser les blancs qu'ils en ont expulsés, auront probablement peu d'influence. Mais la partie de son ouvrage que M. de Laborde a le moins

approfondie et où il nous paraît avoir le plus erré, est celle où il traite des associations de bienfaisance. S'il eût mieux recherché les effets que ces associations ont produits jusqu'à ce jour, nous osons croire qu'il eût trouvé la somme des maux au moins égale à celle des biens.

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ESSAI

SUR L'ÉTABLISSEMENT MONARCHIQUE

DE LOUIS XIV,

ET SUR LES ALTÉRATIONS QU'IL ÉÉROUVA PENDANT
LA VIE DE CE PRINCE;

Morceau servant d'introduction à une

HISTOIRE CRITIQUE DE LA FRANCE, DEPUIS LA MORT DE LOUIS XIV;

Précédé de nouveaux Mémoires de Dangeau, etc.

Par Pierre-Édouard LEMONTEY.

[Un vol. in-8°. de 484 pages.]

LORSQUE, sur le même sol, il se trouve deux nations, une de conquérans ou de maîtres l'autre de sujets ou de serfs, s'il arrive qu'après plusieurs siècles la dernière vienne à s'affranchir, elle trouve que tout a été façonné dans l'intérêt de la première. Les monumens publics, les ouvrages littéraires, les doctrines politiques et économiques, les principes de législation, et jusqu'aux maximes de la morale tout dépose en faveur de ceux qui furent long

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