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CHEZ GIGUET ET MICHAUD, JMP.-LIBRAIRES,
RUE DES BONS-ENFANTS, N°. 34;

A LA HAYE, CHEZ VAN CLEEF FRÈRES, LIBRAIRES
DE LA COUR ET DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE;

A LEIPSICK, CHEZ P. J. BESSON, LIBRAIRE.

M. DCCC. VIII.

DE FÉNÉLON.

LIVRE TROISIÈME.

Suite de la controverse de Bossuet et de Fénelon.

FÉNÉLON s'étonne d'abord, dans sa réponse de ce que Bossuet à transporté tout à coup, sur a des faits, une discussion qui n'avait été, jusqu'alors, agitée et traitée que sur des points dogmátiques.

» Malgré mon innocence (1), j'avais toujours » craint des contestations de faits, qui ne peu»vent arriver entre des évêques sans un scan" dale irrémédiable. Si mon livre est plein, » comme M. de Meaux l'a dit cent fois, des » plus extravagantes contradictions et des er> reurs les plus monstrueuses, pourquoi mettre » le comble au plus affreux de tous les scan» dales et révéler, aux yeux des libertins, ce » qu'il appelle un malheureux mystère, un » prodige de séduction? Pourquoi sortir du

-(1) Réponse à la Relation du quiétisme.

pour le faire censu

» livre, si le texte suffis »rer; mais M. de Meaux commençait à s'em» barrasser et à être embarrassé sur la dispute » dogmatique. Dans cet embarras, l'histoire de » madame de Guyon paraît à M. de Meaux un » spectacle propre à faire oublier tout à coup. » tant de mécomptes sur la doctrine. Ce prélat » veut que je lui réponde sur les moindres cir» constances de l'histoire de madame de Guyon, » comme un criminel sur la sellette répondrait » à son juge; mais quand je le presse de répon» dre sur des points fondamentaux de la reli»gion, il se plaint de mes questions et ne veut » point s'expliquer. Il attaque ma personne » quand il est dans l'impuissance de répondre » sur la doctrine: alors il publie sur les toits ce » qu'il ne disait qu'à l'oreille: alors il a recours à tout ce qui est le plus odieux dans la société humaine; le secret des lettres missives qui, » dans les choses d'une confiance si religieuse » et si intime, est le plus sacré-après celui de la confession, n'a plus rien d'inviolable pour lui. Il produit mes lettres à Rome; il » les fait imprimer pour tourner à ma diffama» tion les gages de la confiance sans bornes que » j'ai que lui; mais on verra qu'il fait inutile»ment ce qu'il n'est jamais permis de faire. »

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Fénelon montre ensuite que s'il a été trompé par madame Guyon, il a pu l'être très inno

cemment sur les témoignages honorables que M. Darenton, évêque de Genève, avait rendus à sa piété et à ses mœurs, depuis même qu'on avait voulu noircir sa réputation. Il rapporte, à ce sujet, des expressions très fortes d'une lettre de ce prélat, du 8 février 1695.22

Il va plus loin: il oppose Bossuet à Bossuet lui-même, qui, après avoir examiné six mors de suite madame Guyon, après l'avoir eue sous ses yeux pendant ce long intervalle, dans un monastère de son diocèse, après avoir pris une connaissance approfondie de tous ses manuscrits les plus secrets, l'avait autorisée à apprqcher habituellement des sacrements, et avait fini, en condamnant les erreurs de sa doctrine, par approuver qu'elle exprimât, dans une déclaration authentique qu'il avait lui-même dictée, qu'elle avait toujours eu l'intention d'écrire dans un sens très catholique, ne comprenant pas alors qu'on en pút donner un

autre.

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« Si M. de Meaux, observe Fénélon (1), qui » avait une connaissance détaillée des manus» crits les plus secrets de madame Guyon, de » ces manuscrits dont il a rapporté, dans sa Re»lation, des fragments si remarquables, pour la représenter comme infectée des principes les

(1) Réponse à la Relation du quiétisme, „le

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