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Les gardes forestiers me trouveront toujours disposé à leur donner des témoignages d'intérêt et de confiance dans leur dévouement à la Patrie si les circonstances les mettaient à la disposition du département de la guerre.

Je regrette que l'assimilation des grades visée par l'ordonnance du 27 août ne permette pas de vous faire concourir pour le grade de capitaine.

Je vous salue, Monsieur, avec parfaite considération.

Le Ministre, Secrétaire d'Etat de la Guerre
Le Maréchal, Duc de DALMATIE.

A ce document est jointe une note du garde général Duclos, por

tant:

Voilà, je pense, l'uniforme que l'on pourrait adopter :

Habit vert boutonnant sur la poitrine. Pantalon de même. Guêtre noire; le tout uniformément. Et pour les gardes-guides, collet jaune avec liseré jaune au pantalon. Pour tous les gardes généralement shakos un peu moins haut que ceux de la troupe, feutre vert clair, couvert d'une toile cirée, avec pompon jaune et vert; épaulettes de voltigeurs. Casquette en cuir pour la forêt avec large visière. Carnassière avec banderole jaune. Couteaux de chasse ou sabres avec buffleterie jaune et plaque de l'Administration. Pour l'armement, à la guerre, carabines et baïonnettes de chasseurs. Giberne à la tyrolienne.

Tous les gardes étant généralement habillés, il n'y aurait qu'à ordonner de l'uniformité dans la coupe et hauteur d'habits.

X...

CHRONIQUE FORESTIÈRE

Citation.

M. Bernand (91 promotion), sous-lieutenant au 105 régiment d'infanterie, tombé au champ d'honneur le 5 juillet 1915, a été cité à l'ordre du régiment.

<< Dans la nuit du 4 au 5 juillet 1915, étant de quart, a été tué pendant qu'il exécutait une ronde. Jeune officier plein d'allant, énergique et brave. >>>

Les calendriers de bois au dix-septième siècle.

Au dix-septième siècle, on se servait, en France, comme en Angleterre, et dans les contrées du nord de l'Europe, d'une sorte de calendrier en bois, qui se composait uniquement d'un morceau de bois, de forme parallélipipédique et d'une certaine longueur, dont chacune des quatre faces contenait une période de trois mois; des entailles d'égale grandeur faites sur les quatres arêtes indiquaient les jours : l'entaille du septième jour de chaque semaine était un peu plus large et celle du premier jour plus longue que les autres.

On avait adopté, par l'indication des fêtes, des signes symboliques, tels que les suivants : une étoile pour l'Epiphanie, un cœur pour les fêtes de la Vierge, une harpe pour la saint David, des clefs pour la saint Pierre, un gril pour la saint Laurent, et ainsi de suite.

On suspendait ces calendriers aux montants des cheminées: il y en avait de plus petits qu'on portait dans la poche et quelques-uns servaient de têtes de canne ou de bâton.

Le progrès, il ne faut pas s'en plaindre, a remplacé tous ces petits morceaux de bois. Mais, de par la France, il en existe encore, conservés on ne sait trop comment ni pourquoi, et leur rareté ajoute beaucoup à la valeur de leur curieuse et naïve simplicité.

fiers et

Le Doyen des arbres de France.

Le doyen des arbres de France semble bien être l'orme de la place du Pâquis, à Bar-le-Duc, curiosité locale dont les habitants sont très que, de père en fils, ils appellents « le gros orme du Pâquis ». Le vénérable géant végétal a été planté au douzième siècle, vers l'an 1150, suivant la tradition. Depuis quelques années, il semble las de la

vie et il a perdu tout son feuillage. Trois grosses branches, seules, ont été conservées sur l'énorme souche, couverte de monstrueuses gibbosités moussues. Des tiges métalliques fixées à des cols de fer les relient entre elles et du ciment bouche les cavités du tronc. Les Barisions soignent l'aïeul dont la vieillesse n'est plus verte mais aura-t-il survécu aux dures épreuves que traverse leur cité?

Roues de wagons en papier.

Inventées et préconisées par l'ingénieur américain Allen, en 1869, elles ne se sont guère répandues en Europe mais aux Etats-Unis, elles se sont fait une assez large place, concurremment avee les roues pleines en fonte. Les roues en papier sont, bien entendu, à bandage en acier rapporté; elles sont insonores et prennent mal la poussière.

Une des premières séries de roues en papier dont on fit usage pour un wagon-lit Pullmann parcourut 500.000 kilomètres avant l'usure de ses 5 centimètres de bandage en acier; on remplaça le bandage, et les disques en papier pouvaient encore servir.

Le « papier » dont on se sert est du carton de paille de seigle spécialement fabriqué dans ce but. On colle ensemble, avec de la colle de farine, les feuilles de carton les unes sur les autres, en les soumettant longuement et à plusieurs reprises, à la pression de 500 atmosphères. Lorsque ce bloc enfariné à la colle a atteint 12 centimètres d'épaisseur et qu'il est bien séché à une haute température, on découpe le disque dedans, on le tourne, on perce au milieu un trou pour le moyeu, puis on l'encercle, à la presse hydraulique, de son bandage en acier. Ce carton comprimé possède la dureté des bois les plus durs sans risquer de se fendre comme eux.

Le Gui.

Le Bulletin de la Société Nationale d'Horticulture a publié sur le Gui, des notes intéressantes dont nous reproduisons cet extrait : VISCUM ALBUM Linné. Gui commun. Gui des Druides. Gui blanc. Fort répandu en Normandie. Parasite sur les arbres et arbustes d'essences les plus variées; forme des touffes d'un beau vert jaunâtre, aux rameaux articulés toujours dichotomes, c'est-à-dire régulièrement fourchus ; ses feuilles sont opposées, parfois verticillées par trois, sessiles, épaisses, coriaces, en forme de spatule ou obovales-lancéolées, de 2 cent. 1,2 à 8 centimètres de longueur. Fleurs dioïques, verdâtres, insignifiantes, ternées et axillaires ou terminales. Fruit

blanc hyalin, de près de 12 millimètres de diamètre, ovoïde ou globuleux et visqueux.

Cet arbuste présente deux singularités remarquables :

1° L'une c'est que, quoique vivant aux dépens de la sève d'arbres fort différents, il ne présente pas de variations dans sa forme ni dans ses qualités; seules la longueur des rameaux et la couleur des feuilles présentent des variations assez marquées : vert foncé, larges et épaisses sur les Peupliers, Saules, Robiniers, Tilleuls, etc., avec les rameaux vigoureux; elles sont beaucoup plus réduites dans leurs dimensions et de couleur jaunâtre avec les rameaux plus courts et plus grêles sur les Crataegus, Prunus, Sophora, etc.

2o L'autre, c'est qu'il pousse dans toutes les directions. On en voit qui portent leurs branches vers la terre ou parallèlement à sa surface sans chercher à les relever vers le ciel, comme presque tous les arbres et arbustes. Un échantillon de Gui sur Alnus glutinosa, que nous possédons, bien qu'implanté sur la face supérieure de la branche, avait tous ses rameaux penchés vers le sol. Ils atteignaient environ om80 de longueur et formaient une masse d'un effet bizarre.

Lorsqu'il s'implante sur une branche, le Gui agit avec ses racines à la façon d'un coin forçant et écartant les tissus. Au bout d'un certain nombre d'années, il se forme une loupe qui peut atteindre un développement assez considérable. Lorsque la partie antérieure de la branche sur laquelle la touffe de Gui est implantée meurt, par suite de la désagrégation des tissus, celle-ci périt également.

La vitalité du Gui est très grande; nous avons eu un échantillon sur Peuplier suisse qui, depuis un an dans notre cabinet, repoussa, au printemps suivant, trois petites tiges munies de feuilles qui ne tardèrent pas à périr, il est vrai. Les arbres fruitiers, Pommier surtout et Poirier (celui-ci plus rarement), sont quelquefois tellement envahis par le Gui qu'ils souffrent, dépérissent, deviennent rabougris et pleins de bois mort. Il existe une loi sur l'éguitage, loi très bonne qui demande à être appliquée d'une manière sérieuse et suivie par tous, même par qui doivent en prescrire l'exécution, non seulement sur les arbres fruitiers mais aussi sur les arbres forestiers et d'ornement. Il ne faut pas, si on veut le détruire, se contenter d'en casser les branches : il faut enlever la base jusqu'à la racine et même quelquefois la branche sur laquelle il se trouve.

ceux

Les oiseaux recherchent beaucoup les baies du Gui: ce sont eux qui les sèment sur les arbres. On rencontre souvent, dans les parties très abritées des vents et bien ensoleillées, des Epines touffues, des Erables

champêtres portant de nombreuses touffes de tous les âges et à tous les développements.

Les baies sont acres et amères; elles purgent violemment lorsqu'on les prend à l'intérieur. Cette plante aujourd'hui bien déchue de son antique splendeur a cependant joui d'une réputation considérable en médecine. On l'a ordonné autrefois contre les affections convulsives, l'épilepsie, l'hystérie, l'asthme convulsif, le hoquet, la goutte, la coqueluche, les fièvres intermittentes.

Autrefois on employait la pulpe des baies pour faire de la glu; aujourd'hui, on préfère la retirer de son écorce qu'on fait à moitié pourrir, qu'ensuite on pile et lave à grande eau.

Le Gui était en grande vénération chez les Gaulois, surtout le Gui du Chêne (le Gui, Cwyd ou Wydd, plante par excellence).

<< Quand après de longues recherches les Druides l'avaient trouvé sur le Chêne, ils attendaient le sixième jour de la dernière lune d'hiver, en février ou mars, lorsque le Gui étalait son feuillage toujours vert et les touffes jaunes de ses fleurs nouvelles sur les branches nues du Chêne présente seul l'image de la vie au milieu d'une nature stérile et inerte. Le matin on fait les apprêts d'un grand sacrifice et d'un banquet immense. Un Druide vêtu de blanc monte sur le Chêne, coupe le Gui avec une faucille d'or. D'autres Druides reçoivent la plante dans une toile blanche.., et on se réjouit d'avoir reçu la plante qui guérit tout et donne la fécondité à tout être stérile. » (Henri Martin, Hist. de France, vol. I, p. 68.)

La plante vénérée des Gaulois adoptée par la mode, dans les salons, le soir de Noël, surtout en Angleterre, où il est d'usage d'en suspendre des touffes dans les habitations pendant ces fêtes, est encore aujourd'hui d'un culte populaire dans certains villages bretons.

Valmont de Bomare dans son Dictionnaire raisonné d'Histoire naturelle, édité à Lyon en 1776, dit en parlant du Gui (t. Vl, p. 239): « On en a trouve sur le Sapin, le Mélèze, le Pistachier, le Noyer, le Coignassier, le Poirier, les Pommiers francs et entés, le Néflier, le Noisetier, l'Epine blanche, le Cormier, le Prunier, l'Amandier, le Rosier. On le voit aussi communément sur le Châtaignier, le Tilleul, le Hêtre, le Bouleau, l'Erable, le Frêne, l'Olivier, le Peuplier, le Saule, l'Orme, le Noir prun, le Buis, mais particulièrement sur les espèces de Chênes, on prétend en avoir vu aussi sur la Vigne, le Genièvre, sur le fauxAcacia, mais jamais sur le Figuier. Duhamel en a vu germer sur des morceaux de bois mort, sur des tessons de pots et sur des pierres seulement tenues à l'ombre du soleil...

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