Page images
PDF
EPUB

satisfaction de la part de tous ceux qui se trouvent avoir affaire à lui. Celui-ci fut fuivi d'un certain Hubert, Commissaire du Châtelet. Ayant par devers lui un millier de pistoles, il fut les porter à la Banque, disant qu'un Officier, établi pour maintenir les Loix, devoit en montrer l'exemple. Sa démarche étoit noble & dans l'ordre; mais il en ternit l'éclat en se prêtant aux flatteries intéressées du Sr. Veron, Négociant très-poli, avec lequel il s'accommoda de façon que ses pistoles n'entrerent point dans les coffres du Roi. Cependant plusieurs confiscations furent ordonnées au profit des Dénonciateurs. Les Arrêts qui parurent à ce sujet, ont été si exactement affichés, & par consequent fi publics, qu'il est inutile de les inférer ici; d'autant plus qu'ils ne pourroient qu'ennuyer par la repétition de quantité de choses dont on a déja parlé en plusieurs occafions concernant les Monnoyes. Le Sr. Pasquier, quoique revêtu de la Charge de Lieutenant particulier au Châtelet, eut le désagrément de se voir récherché: apparemment qu'il avoit été dénoncé. On vint chez lui, & la somme qu'on y trouva, n'étoit pas médiocre, puisqu'elle

alloit à cinq-cens mille livres d'Especes monnoyées, qui furent confisquées. Celles qu'on découvrit chez le Sr. Adint, Fermier général, eurent le même fort.

l'Edit pour la fabrication des Louis d'argent, parut au commencement du mois de Mars 1720. Sa disposition en ordonnoit trente au marc, pour avoir cours fur le pied de trois livres. Comme par le même Acte, on annonçoit les diminutions qui devoient suivre cette fabrication, les Négocians s'aviferent de nommer ces nouveaux Ecus, les Enfans morts nés.

& à

Quin

tu

défendre

La ruë Quinquempoix continuoit La rue encore ses mouvemens; mais depuis un quempoix mois elle devenoit extrêmement tumul-se remplit tueuse: elle ne laissoit pourtant pas de te d'influer encore fur le Commerce parde briganles négociations qui s'y faifoient, à la dage; ce vérité, à perte pour les uns, profit qui en fait pour les autres; mais comme quantité les Affermde filoux & autres gens sans aveu y blées, par mettoient journellement le défordre, on donnance songea sérieusement à y remedier. C'est du Roi. ce qui donna lieu à une Ordonnance qu'on y publia, pour arrêter tous les vagabonds, gens fans aveu, & mandians, qu'on résolut d'enfermer dans

cer

une Or

certains lieux, pour y être nourris & entretenus aux dépens du Roi; les-inva lides, & les vieillards devant être envoyés aux Colonies. Cet ordre n'ayant pu empêcher les vols & les brigandages qui se commettoient sur la place, nonobstant les corps-de-garde & l'attention des Officiers de Police, l'on fut enfin obligé de faire publier & afficher une Ordonnance, qu'il paroît à propos d'in-> férer ici.

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

Sa Majefté ayant, par l'Arrêt de fon Confeil du 5. du présent mois, ordonné qu'il fera ouvert un bureau » à la Banque, pour convertir, à la vo,, lonté des Porteurs, les Actions de la » Compagnie des Indes en Billets de » Banque, & les Billets de Banque en Actions de ladite Compagnie, l'affemblée de la rue Quinquempoix devient absolument inutile, n'y ayant ,, qu'une feule espece d'Actions, dont le prix ne fera fujet à aucune variation; & Sa M. étant d'ailleurs informée, qu'au sujet des marchés qui se " font faits dans cette affemblée, plu,, fieurs Négociateurs infidèles ont, à l'occasion du tumulte & de l'emba

:

[ocr errors]

دو

دو

دو

[ocr errors]

دو

,,ras, détourné && enlevé les effets de ,, ceux

دو

[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

,, ceux qui ont eu la facilité de traiter ,, avec eux; qu'enfin un grand nom„bre de Domestiques & d'Artisans ,, ont abandonné leurs Maîtres & leurs » professions, foit pour négocier euxmêmes, soit pour aider & fervir de Courtiers à d'autres personnes qui n'auroient pas osé paroître; le tout » au grand préjudice des Arts & du Commerce: A quoi désirant pourvoir, Sa Majesté, de l'avis de Monfieur le Duc d'Orleans Régent, a fait très,, expresses défenses à toutes personnes, de quelque qualité qu'elles foient, de s'assembler dans la rue Quinquem,, poix pour négocier ou faire aucun Commerce de Papier, & ce, à com,, mencer du jour de la publication de la présente Ordonnance; à peine de désobéïssance, & d'y être pourvû par Sa M. suivant l'exigence des cas: Défend pareillement Sa M. & sous les „ mêmes peines, à tous particuliers, ,, de tenir bureau ouvert dans ladite ruë, pour recevoir ceux qui vou,, droient se mêler de ces négociations: ,, Enjoint Sa M. au Sieur d'Argenson, Conseiller du Roi en fes Conseils, Maître des Requêtes ordinaire de fon » Hôtel, Lieutenant général de Police

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]

de

Un afsassinat fait

avancer

Or.

دو

de la Ville, Prevôté & Vicomté de ,, Paris, de tenir la main à l'exécution

[ocr errors]

de la présente Ordonnance, qu'elle » soit luë, publiée & affichée par-tout

[ocr errors]

où besoin sera, à ce que personne » n'en ignore. Fait à Paris ce 22. Mars » 1720. Signé: Louis. Et plus bas: » Phelypeaux.

La publication de cette Ordonnance fut avancée à l'occasion d'un assassinat, la publica- commis le même jour à neuf heures du tion de matin, au cabaret de l'Epée de bois, dettnance, qui fait le coin de la ruë de Venise, qui aboutit précisement à la ruë Quinquempoix. La débauche outrée conduit tôt un tard à l'impieté. Dès que la syndérese est bannie d'un cœur, il s'abandonne facilement à ses passions: & s'il est vrai que la vertu de ceux qui naissent d'un sang noble, brille infiniment plus que celle des roturiers; on peut dire aussi que leurs écarts font bien plus monftrueux & plus énormes. L'horrible attentat d'un jeune libertin étranger, dont je vais faire le récit, a fait infiniment plus de bruit en France, que fi le même crime avoit été commis par quelqu'autre particulier. La nouvelle en passa même les limites, & je pourrois par cette raison me dispenser d'en rap

« PreviousContinue »