Autre de des Maacis.

fage des Eglifes & des Toilettes des Dames; ce qui donna bien à rire aux Conviés, dont la plupart étoient gens de bon goût, & qui avoient fréquenté le beau monde. On se figurera aifément l'effet que devoit faire un Encensoir, mis à la place d'un Sucrier; la Soupe servie dans un grand Baffin à recevoir les offrandes; de petits calices servir de Salieres, & le reste à proportion. Jamais confufion ne fut égale à celle du Boulanger travesti, quand il vit les Conviés éclater de rire au premier coup d'œil qu'ils jetterent sur la table. II tâcha cependant d'excuser l'ignorance de fa femme: quelques - uns même furent affez bons pour l'aider à se tirer d'embaras par de bons mots, ou si l'on veut par de mauvaises plaifanteries, qui amuferent la compagnie, tandis qu'on faifoit un nouvel arrangement de piéces.

Si l'avidité de ces hommes nouveaux de la feconde classe nous a donné occafion de parler de de Brignaud, qui, fans marchander, avoit enlevé tout le fonds d'un riche Orfèvre, la même matière nous engage encore à dire un mot du Sr. des Mazels, qui se diftingua aussi par des maneges semblables. La Déclaration expresse du Roi, ni tant d'au

de

des

d'autres moyens qu'on avoit employés pour obvier à une telle manœuvre, ne l'empêcherent pas de ramasser une affez grande quantité d'Argenterie pour en charger quatre mulets, qu'il eut la temérité de faire traverser la ville de Toulouse, pour en faire une espece de parade, avant que de la porter à Millhau, petite ville où il avoit pris naifsance. Quoique les Aftrologues prétendent, que la conjonction de Mars & de Mercure forme un afpect peu favorable; on peut dire es Mazels, qu'il sçut accorder le Commerce avec la Guerre, étant Officier dans les Troupes du Roi. Cette qualité, qui rélevoit encore celle de Gentilhomme de Rouergue, ne lui fit pourtant pas dédaigner la profession d'Agent de change, à la faveur de laquelle il trouva moyen de profiter même des premières opérations du Systême. Mais comme il faut rendre justice à tout le monde, il est bon d'avertir, que ce Miffiffipien n'est pas d'abord entré dans les faveurs du Système, les mains vuides, comme tant d'autres Millionaires de la première volée, beaucoup plus riches que lui, quoiqu'ils ayent commencé par être Courtiers de la rue Quinquempoix. II

Law re

nouvel

est constant que des Mazels étoit en place avant les mouvemens de cette fameuse ruë: & fans déserter le Systême, il n'a pas laissé de réaliser si fort à propos, qu'indépendamment de la vaiffelle d'argent dont nous venons de faire mention, il a acquis une très-jolie Terre seigneuriale près de Vincennes, plusieurs autres en Auvergne, la Charge de Gentilhomme ordinaire chez le Roi, avec celle de fon Secretaire du grand college. Je supprime nombre d'autres exemples que je pourrois rapporter, pour prouver que rien n'étoit capable de moderer l'avidité d'un vrai Miffiffipien.

Law, avec tout son grand flegme, ne court à un scavoit presque plus où il en étoit. Arrêt pour L'avarice, la méfiance & la contradicfixer le tion des mal-intentionnés, rompoient toucours des tes ses mesures. Ainsi, voyant que les des Espe. deux dernieres opérations devenoient inutiles, il se détermina à rapporter le projet de l'Arrêt qui fuit; il est du 5. Mars 1720.

Actions &

ces.

L'exposé, qui est très-court, portoit, que, le Roi ayant fait examiner dans fon Conseil la situation présente de la Compagnie des Indes, de la

» Banque & des Especes monnoyées

1

» qui avoient cours dans le Royaume; Sa Majesté jugeoit nécessaire de re„ duire en une seule espece les ancien,, nes Actions, les Soumissions & Pri,, mes delivrées par cette Compagnie,

& en même tems d'établir une pro,, portion fixe entre ces Actions & les » Billets de Banque, comme aussi d'aug» menter la circulation des Especes >> monnoyées: sur quoi, ouï le Rapport ,,du Sr. Law, &c. l'Article I. ordon„noit, que le Trésorier de la Ban» que feroit rentrer aux échéances tou„ tes les sommes qui lui étoient dûës. Le II. fixoit à neuf-mille livres cha» que Action de la Compagnie des Indes. Le III. ordonnoit, que les Soûmiffions & Primes, delivrées par la » Compagnie des Indes y feroient rap» portées dans le courant du mois, pour » être converties en Actions. Le IV. » que le Caiffier recevroit les Soûmif

sions dont il y auroit quatre paye,, mens, fur le pied de fix-mille li„vres chacune; les anciennes Primes » pour mille cinquante livres, & les ,, nouvelles sur le pied de cinq-mille; & qu'en échange le Caissier délivreroit des Actions sur le pied de neuf, mille livres. Les V. & VI. Articles. » difpo

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:

„ disposent l'opération convenable aux converfions portées par l'Article ,, précedent. Le VII. ordonnoit, qu'à » commencer du jour de la publication

دو

دو

de l'Arrêt, & jusqu'à ce qu'il en eût été autrement ordonné, les Especes auroient cours dans le public, & feroient reçuës à la Banque & aux >> Monnoyes; sçavoir, les Louis fabriqués ,, au mois de Mai 1718. pour 48. li>> vres; ceux par l'Edit de Novembre » 1716. pour 60. livres &c. les Ecus

de la derniere fabrication, pour 8. , livres; ceux fabriqués en Mai 1719. & Décembre 1715. 10. livres, les fixièmes d'Ecus fabriqués en Décem

"

bre 1718, ensemble les Livres d'ar» gent fabriquées en Décembre 1719. >> pour trente sols. " Il est inutile de détailler le réhaussement sur les Monnoyes de billon, aussi-bien que l'évaluation des matières d'or & d'argent, énoncée dans l'Article VIII. L'Ar

دو

ticle IX, contenoit, qu'attendu que ,, les Billets de Banque étoient une „ Monnoye courante, non sujette à va»riation, & que les Especes monnoyées ,, que SaM.autorisoit dans le public pour les payemens de cent livres, devoient

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néceffairement être reduites; S. M.

"con