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L'extrême légèreté du balsa suggère son application pour les bouées, les appareils et les bateaux de sauvetage.

Toutefois, lorsque l'on a voulu mettre en pratique le balsa pour ce genre d'emploi, on l'a trouvé de peu de valeur, parce qu'il absorbe l'eau en grandes quantités, qu'il se pourrit facilement et qu'il se travaille mal.

Après expérimentation de toutes les méthodes de traitement des bois, la méthode du colonel Marr, récemment brevetée, s'est montrée d'un plein succes.

Dans cette méthode, le bois est traité dans un bain, dont le principal ingrédient est la paraffine, ce procédé enrobe les cellules du végétal sans obstruer le système poreux. La paraffine reste à l'état de couche ou de vernis revêtant l'intérieur des parois des cellules ligneuses. On prévient ainsi les changements de volume et de détériorations. Le procédé Marr enlève toute l'humidité du bois et le rend « water proof », imperméable à l'eau.

Le Bois.

Nécrologie.

M. Gustave-Léon Combrau, conservateur des Eaux et Forêts en retraite, est décédé à Niort, après une courte maladie, le 24 novembre 1919, dans sa 83e année.

Ses obsèques eurent lieu dans cette ville le 27 novembre, au milieu d'un nombreux concours de forestiers et d'amis.

Le deuil était conduit par son gendre, le général Bouthegourd, son petit gendre, le commandant Jeampert des Chasseurs d'Afrique.

M. Goizet, conservateur à Niort, M. Pommeret, inspecteur, M. de Lapasse, garde général, et un piquet d'honneur de huit brigadiers et gardes des Eaux et Forêts, dont la plupart avaient servi sous les ordres de M. Combrau, il y a vingt ans et plus, représentaient en uniforme le corps forestier et escortaient avec regrets et émotion leur vénéré doyen de la 24 conservation.

Sur la tombe, M. Goizet, conservateur, a prononcé l'allocution sui

vante :

Selon notre ancienne et pieuse tradition, je dois dire ici un suprême adieu à notre vénéré doyen M. Combrau, au nom du corps forestier auquel il appartint pendant de longues années et fit honneur par une belle carrière bien remplie, au nom encore de ses amis parmi lesquels je suis fier de me compter depuis plus de 25 ans.

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M. Combrau s'est éteint doucement, entouré de l'affection des quatre générations de sa famille, sans avoir connu les déchéances de la vieillesse.

Il avait 82 ans, étant né le 10 septembre 1837 à Notre-Dame-d'Oé,près de la capitale de notre belle Touraine.

A 19 ans, en 1856, il entrait à l'Ecole forestière de Nancy et en 1858 commençait, à travers les plus belles provinces de notre France splendide, les étapes d'une longue et féconde carrière de 44 années.

Successivement garde général dans les Pyrénées, à Bedous et à Laruns, station des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes, dans l'Indre à Châteauroux, il fut promu sous-inspecteur avant que ses trente ans aient sonné, et prit alors service dans le Rhône, à Villefranche, puis à Mâcon et enfin à Blois, résidence magnifique pour un forestier de par ses futaies majestueuses, sises aux portes mêmes de la ville.

Promu inspecteur en 1879, il quitta Blois pour Nice, reine de la Côte d'Azur, n'y fit qu'un court séjour de seize mois, et vint à Nevers au centre de la France pour être moins loin de sa Touraine et de ses affections de famille.

Enfin, après un intérim de 15 mois à Toulouse, où il remplit les fonctions de conservateur des Eaux et Forêts, il obtint ce haut grade et fut nommé conservateur titulaire à Niort le 1er mars 1889, il y a aujourd'hui un peu plus de

trente ans.

Là, pendant onze ans, il fut le chef aimé pour sa bonté, écouté pour la sagesse de ses avis, obéi parce qu'il était digne de commander et savait le faire avec autant de bienveillance que de fermeté.

Ses services hautement appréciés de l'Administration supérieure lui méritèrent successivement les croix de chevalier puis d'officier du Mérite agricole, et enfin, distinction suprême et trop rare pour les forestiers, la croix de la Légion d'honneur.

Enfin, le 1er mars 1900, il fut admis à la retraite après avoir été, pendant 44 années, un bon et fidèle serviteur de son pays, et un forestier ayant passionnément aimé ses forêts et bien travaillé pour les enrichir et les embellir.

Pendant ces onze années, M. Combrau s'était attaché à Niort, et au Poitou, terre douce et bonne comme celle de Touraine qui avait été son berceau, et il y demeura pour y goûter un repos bien gagné, et y jouir pendant encore vingt ans d'une vieillesse qui faisait l'admiration de ses amis, car les ans n'avaient altéré ni sa santé, ni sa bonne humeur, ni la vivacité de son esprit.

C'était vraiment une joie pour tous ceux qui l'aimaient que de voir ce grand et beau vieillard, plus qu'octogénéraire, marchant d'un pas alerte, le corps droit, la tête haute, comme le vieux chêne de nos forêts, qui dresse encore fièrement sa tête altière vers le ciel alors que déjà peut-être la mort l'a frappé au cœur et a tari en lui les sources de la vie.

Il en était hélas ! ainsi pour M. Combrau, puisqu'en peu de jours la mort, dont l'œuvre lente et sournoise n'était encore pas apparue, a surgi tont à coup et l'a ravi à l'affection des siens.

Une grande douleur, il est vrai, l'avait déjà ébranlé et meurtri jusqu'au cœur, quand, au cours de la terrible guerre, une balle avait frappé en plein front, face à l'ennemi, son petit-fils, jeune officier de vingt ans, qu'il chérissait profondément, car il avait été pour lui non seulement un grand-père affectueux, mais encore un éducateur attentif et éclairé. — Ne l'avait-il pas en effet gardé auprès de lui, s'y attachant jour par jour davantage, pendant ses dernières années de lycée, alors que le père appelé par son devoir de sol

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dat au Maroc y gagnait vaillamment les étoiles de général dans les durs combats de la conquête ?

Le coup fut rude et j'en pus mesurer la profondeur dans plusieurs circonstances, mais peu à peu cependant la plaie se fit moins douloureuse; la naissance d'un arrière-petit-fils, l'affection de tous, enfants et petits-enfants groupés autour du chef de famille, apportaient des joies quotidiennes dont la douceur bienfaisante atténuait peu à peu la cuisson de la blessure reçue et l'aidait à se cicatriser.

Et c'est alors que la mort s'est annoncée brusquement, car M. Cembrau la vit venir avec certitude et l'accueillit non seulement avec la résignation de l'honnête homme dont la tâche est achevée et dont la vie a été bien remplie, mais encore avec la sérénité du philosophe, C'est le sourire aux lèvres qu'il me disait il y a quinze jours à peine :

<«< Vous venez voir un vieux camarade qui compte ses derniers jours et ne « quittera plus ce lit, debout. Je ne crains pas la mort et je l'attends avec « calme, mais je souhaite pour moi et les miens qu'elle me prenne sans me << faire trop longtemps souffrir. »

Son vœu fut exaucé, puisqu'il s'est bientôt éteint si doucement au milieu des siens, qu'il leur a tout d'abord paru simplement endormi.

Notre ami, notre camarade s'en va à 82 ans passés, avant-dernier survivant de la 33e promotion de Nancy, dout son aîné d'un an, M. Sedillot,ancien inspecteur général, demeure le dernier représentant à Dijon.

Puisse le témoignage de notre respectueuse affection, que nous sommes venus déposer sur sa tombe en lui disant notre dernier adieu, être, pour la digne et dévouée compagne de sa vie, pour ses enfants et petits enfants, un hommage mérité, et, dans la mesure du possible, une consolation.

Avis.

L'abonnement à la Revue des Eaux et Forêts, resté jusqu'ici à un prix excessivement bas, sera porté, à partir du 1er janvier 1920 à 20 francs pour la France et 22 francs pour l'Etrunger.

Nos abonnés constateront d'ailleurs qu'à cette majoration correspondra une augmentation dans le volume de chaque numéro et dans le nombre des rubriques.

Les articles destinés à la Revue des Eaux et Forêts et les diverses communications de nos abonnés, relatives à la rédaction de cette publication, devront dorénavant être envoyés à M. Cardot, conservateur des Eaux et Forêts, 31, rue des Colonnes du Trône, Paris (XII.)

Les renseignements destinés à figurer dans l'Annuaire des Eaux et Forêts seront adressés à M. Rigoigne, inspecteur des Eaux et Forêts, 78, rue de Varenne, Paris (VII).

Nous rappelons que le Comité de rédaction de la Revue est composé de :

MM. Cardot, conservateur; Carrier, directeur au ministère de l'Agriculture; Demorlaine, inspecteur à Compiègne, professeur à l'Institut agronomique; Duplaquet, conservateur à Chantilly; Ch. Guyot, ancien directeur de l'Ecole forestière à Nancy; Madelin, conservateur en disponibilité; Mongenot, administrateur; Pardé, conservateur, directeur de l'Ecole des Barres; Louis Viellard, ancien député; Vivier, directeur de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts.

Mutations.

Par décret en date du 28 novembre 1919, M. Lafosse (Henry-NicolasRichard), inspecteur général des Eaux et Forêts de 1re classe, directeur général des Eaux et Forêts et de l'Agriculture d'Alsace et de Lorraine, à Strasbourg, est admis sur sa demande à faire valoir ses droits à la retraite. Le même décret confère à M. Lafosse le titre d'inspecteur général honoraire des Eaux et Forêts.

Par décret en date du 28 novembre 1919, M. Mougin (Paul-Louis), conservateur des Eaux et Forêts de 2o classe à Metz, est nommé inspecteur général de 2o classe à Paris, en remplacement numérique de M. Lafosse, admis sur sa demande à faire valoir ses droits à la retraite. Par décret, en date du 3 décembre 1919, M. Bénardeau (FrançoisFabien), inspecteur général des Eaux et Forêts, précédemment admis à faire valoir ses droits à la retraite, est nommé inspecteur général honoraire des Eaux et Forêts.

Par arrêté en date du 28 novembre 1919:

M. Rey (François), inspecteur adjoint, membre de la commission des reboisements de la 5e conservation, à Thonon, non encore installé, est maintenu sur sa demande, en la même qualité, à Sallanches, même département, et chargé de la section de reboisement de la Haute-Savoie en remplacement de M. Dole, placé précédemment dans la position de disponibilité.

M. Roy (François-Alfred-Henri-Antoine), inspecteur adjoint à Grenoble, est appelé, sur sa demande et en la même qualité, à Saint-Marcellin, même dépar

tement.

M. Vaultrin, inspecteur adjoint à Aix-les-Bains, est appelé, en la même qualité et comme membre de la commission des aménagements de la 5o conservation, à Chambéry, même département, en remplacement de M. Moutin, avec lequel il permute.

M. Moutin, garde général, membre de la commission des aménagements de la 5e conservation à Chambéry, est appelé, en la même qualité, au cantonnement d'Aix-les-Bains, en remplacement de M. Vaultrin avec lequel il permute. Dans l'intérêt du service, la résidence de M. Gannevat, garde général à Hirson (Aisne), est transférée à Laon, même département (nouvelle organisation). M. Carli, inspecteur adjoint, chef des bureaux de la 300 conservation à

Ajaccio, est chargé, à la même résidence, de l'intérim de la chefferie d'Ajaccio, dont le titulaire a été admis à faire valoir ses droits à la retraite.

M. Lambert (Constant-Emile), inspecteur adjoint à Jussey (Haute-Saône), est mis en disponibilité sur sa demande à compter du 15 décembre 1919.

M. Mellon (Henri), garde général, précédemment en disponibilité, réintégré par arrêté du 20 juin 1918 et affecté au cantonnement de Remiremont-Sud, mais qui n'a pas repris de service lors de sa démobilisation, est replacé dans la position de disponibilité à dater du jour où il a cessé d'être présent sous les drapeaux.

Par arrêté en date du 31 octobre 1919, M. Vosgien (Paul-Sébastien), ingé. nieur agronome, a été nommé élève à l'école nationale des Eaux et Forêts au titre du recrutement exceptionnel institué par le décret du 18 septembre 1918.

Par arrêté du 2 décembre 1919, M. Loppinet (Charles-Emile-Henri-Robert), ingénieur agronome, est nommé élève à l'école nationale des Eaux et Forêts au titre du recrutement exceptionnel institué par le décret du 18 septembre 1918. Par arrêté du ministre de l'Agriculture en date du 27 novembre 1919. Sont nommés, par ordre de mérite, brigadiers élève à l'école secondaire des Barres les préposés des Eaux et Forêts dont les noms suivent :

MM.

1 Bontoux, garde communal à la Roche-de-Rame (Hautes-Alpes).

2 Cuilhé, brigadier domanial à Eauze (Gers).

3 Montcourier, brigadier domanial à Lyon.

4 Heckmann, brigadier domanial à Montboudif (Cantal).

5 Roudet, garde communal à Aouste (Drôme).

6 Bocquentin, garde domanial à Saint-Amand (Cher).

7 Profit, garde domanial à Esclangon (Basses-Alpes).

Sont nommés hors rang brigadiers élèves à l'école secondaire des Barres les préposés promus officiers de complément ci-après dénommés:

M. Avignon, brigadier domanial à Djelfa (Alger).

M. Bartolo, garde domanial à Rouïna (Alger).

M. Buerdet, garde domanial à Marsott (Oran).

M. Cadorel, garde domanial à Orléansville (Alger).

M. Colin, brigadier domanial à Boudra (Constantine).
M. Couret, garde domanial à Timeksi (Oran).

M. Lartigue, garde domanial à Michelet (Alger).

M. Potier, garde domanial à Belezma (Constantine).

M. Sannac, garde domanial à Kenchela (Constantine).

Ceux des préposés ci-dessus indiqués qui étaient déjà en possession du grade de brigadier conservent leur classe actuelle.

MM. Bontoux, Roudet, Bocquentin, Profit, Bartolo, Bourdet, Cadorel, Couret, Lartigue, Pottier et Sannac sont pourvus de la 3e classe.

Par décret en date du 23 décembre 1919:

M. Boulanger (Victor-Adrien), conservateur des Eaux et Forêts à Charleville, est mis à la disposition du commissaire général de la République à Strasbourg, pour être affecté au service forestier d'Alsace et

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