PUBLICATION NOUVELLE DE LA MAISON LADVOCAT. MÉMOIRES DU PRINCE DE LA PAIX DON MANUEL GODOY, « Duc de l'Alcudia, Prince de Bassano, Comte d'Evoramonte, TRADUITS EN FRANÇAIS SOUS LES YEUX DU PRINCE, PAR J.-G. D'ESMÉNARD, La Calumnia muere con el hombre obscuro, pero vive ỳ subsiste 7 (MÉMOIRES DU PRINCE DE LA PAIX, chap. 1.) 4 VOL. IN-8o, Ornés des porTRAITS DU ROI CHARLES IV, DE LA REINE, DE FERDINAND VII, DU PAPE PIE VII, ET DES PROSPECTUS. Après une révolution qui a ébranlé le monde, et dont ner de la vogue de ces livres connus sous le titre de Mémoires, qui recèlent les secrets les plus intimes de l'histoire, et qui font penetrer le lecteur dans des mystères inconnus à la multitude: il n'est donc pas étonnant que l'intérêt qui s'y attache ait servi d'appât plus d'une fois à la servile industrie des imitateurs; et la profusion des Mémoires imaginaires, que des spéculateurs plus ou moins habiles multiplient chez nous depuis quelques années, a nécessairement nui au crédit des Mémoires authentiques, émanés de bonne source, qui jetteront un jour tant de lumières sur les hommes et sur les faits de notre époque. Ce n'est cependant qu'au moyen de ceux-ci qu'on pourra se diriger avec assurance dans le dédale de nos chroniques turbulentes et passionnées; et le sentiment de personnalité même qui les inspire souvent, ne fournira pas des matériaux inutiles à l'histoire; car l'histoire est un arbitre équitable, qui veut entendre toutes les parties avant d'asseoir ses résolutions et de prononcer ses arrêts. Elle doit tout connaître et tout comparer pour tout savoir; elle doit tout savoir, pour donner à ses enseignemens l'autorité d'une loi et la force d'un jugement. Les Mémoires de D. MANUEL GODOY, PRINCE DE LA PAIX ne seront du moins pas rangés au nombre de ces monumens équivoques dont certains faussaires ingénieux ont prêté l'appui trompeur à nos Tites-Lives à venir. Le Prince de la Paix est vivant, il habite Paris; il a écrit en espagnol ces inappréciables documens destinés à paraître en même temps chez l'une et l'autre nation et dans l'une et l'autre langue; il les a fait traduire sous ses yeux par un homme de lettres distingué, 1 M. d'Esménard, qui appartient, par de longues études et d'honorables travaux, à la littérature espagnole comme à la littérature française, et qui porte dignement un nom consacré, depuis le commencement du siècle, dans nos fastes académiques. Jamais livre destiné à l'éclaircissement de nos annales révolutionnaires et impériales ne fut publié sous des garanties d'authenticité plus éclatantes; jamais les événemens dont nous avons été témoins depuis plus de quarante ans, ne furent considérés de plus haut et par un personnage plus intimement initié aux démarches les plus secrètes de la politique; jamais, nous osons le dire, des événemens pareils n'influèrent d'une manière aussi puissante sur le sort éventuel des peuples. En effet, toutes les circonstances de ce grand épisode ibérique, qui est devenu la partie la plus importante de l'histoire de l'Europe, et par conséquent de celle du monde, sont encore flagrantes aujourd'hui : toutes les révolutions modernes, refoulées dans la péninsule, entre les Pyrénées, la Méditerranée et l'Océan, se débattent maintenant dans l'espace qui sépare le tombeau de Roland des colonnes d'Hercule; et les élémens perturbateurs qui ont occasioné cette immense conflagration, c'est le ministre de Charles IV qui les expose; les faits qui ont rendu ces résultats inévitables, c'est le Prince de la Paix qui les raconte, parce qu'il est le seul homme qui puisse les raconter. Il nous siérait mal de discuter dans un prospectus les considérations élevées qui doivent accréditer les révélations tardives du Prince de la Paix, et de les balancer avec les préventions trop communes qui tendraient à en diminuer l'importance. Le Prince de la |