Page images
PDF
EPUB

les autres barques periront, pour cellelà elle n'a rien à craindre. Tenez-vous inébranlablement à cette colomne de la verité; tout l'enfer armé ne fera jamais que de vains efforts; il peut faire grand bruit, il peut crier, menacer : rien ne fçauroit ébranler l'Eglife. Eftimez-vous heureux d'être du nombre de fes enfans, ayez une foumiffion infinie à toutes fes décifions, à tous fes oracles. Ayez toute votre vie un refpect infini pour le Souverain Pontife fon Chef. Que toutes fes ordonnances foient votre loi. Ne parlez jamais du Pape qu'avec veneration; écoutez-le comme Jefus-Chrift même dont il eft le vicaire. Ce refpect, cette docilité, cette profonde foumiffion, cette religieufe deference ont de tout tems caracterifé les élûs de Dieu.

2o. N'ayez point de commerce avec ceux qui font hors de l'Eglife, à moins que vous ne foyez prépofé de Dieu pour tâcher de les convertir, & de les ramener. Les entretiens frequens avec les ennemis de l'Eglife font toujours à craindre, parce qu'ils font toujours contagieux évitez-les avec foin, fi vous voulez conferver une foi pure.

L'erreur, & le fchifme font un poifon fubtil qui s'infinue également & dans l'efprit, & dans le cœur, lors même qu'on eft le plus en garde contre la furprife. L'efprit des perfonnes du fexe est le plus fufceptible; & les efprits vains, les cocurs orgueilleux, ou gâtez par quelque paffion fecrete, & dominante s'en défendent difficilement. On a toujours quelque prétexte fpecieux qui im pofe, & qui féduit. Renouvellez chaque jour vos actes de foi, & de foumisfion à l'Eglife. Tenez-vous au tronc; les branches plient, & rompent; le tronc eft toujours ferme,& refifte à tous les coups de vent. Etes-vous ignorant: foumettez-vous aveuglément a l'Egli fe, & dites fans ceffe: je crois tout ce que l'Eglife croit, j'abhorre tout ce que l'Eglife condamne. Etes-vous fçavant defiez-vous de vos lumieres rien n'eft plus fujet à l'erreur que l'efprit particulier; foumettez & vos lumieres & vos raifons aux decifions de l'Eglife: elle feule a l'efprit de Dieu en partage; vous ne fçauriez vous égarer, fuivant un tel guide; ne lifez jamais aucun livre fufpect,

LE PREMIER DIMANCHE DU CAREME.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu, qui purifiez votre. Eglife par ce facré tems de Carême qu'elle obferve religieufement chaque année faites que vos enfans s'efforcent d'obtenir de vous par leurs bonnes œuvres, la grace qu'ils vous demandent par leur abftinence. Par notreSeigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de la feconde Epitre de l'Apôtre faint Paul aux Corinthiens. Chap. 6.

MEs Freres : nous vous exhortons

de ne recevoir pas en vain la grace de Dieu. Car il dit: je vous ai exaucé dans le tems de grace, & je vous ai fecouru au jour du falut. Voici maintenant le tems de grace, voici maintenant le jour du falut. Mais montrons→ nous en toutes chofes tels que doivent être des Miniftres de Dieu; par beau

coup

de patience dans les tribulations, dans les miferes, dans les déplaisirs extrêmes; fous les coups, dans les prifons, au milieu des feditions, parmi

les travaux, par les veilles, par les jeunes, par la chafteté, par la fcience, par la conftance à fupporter tout, par la douceur, par la vertu du Saint-ELprit, par une charité fincere; par la parole de la verité, par la puiffance qui vient de Dieu, par les armes de la justice, à droit & à gauche; foit que nous foyions dans l'honneur ou dans l'abjection: foit que nous foyions diffamez, ou que nous ayions une bonne reputa tion: comme fi nous étions des feducteurs, tout veritables que nous fommes en nos paroles: comme fi nous étions des inconnus, tout connus que nous fommes comme prêts de mourir, & ne laiffant pas de vivre comme des gens qu'on châtie, mais qu'on ne tue pas: comme étant triftes, & ayant toujours de la joye: comme étant pauvres, & enrichiffant plufieurs perfonnes: comme n'ayant rien, & poffedant tout. L'Er ANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Matthieu. Chap. 4.

N ce tems-là Jefus fut conduit par l'Efprit dans le defert pour être tenté par le demon; & après avoir jeûné quarante jours & quarante nuits, il

cut faim, & le tentateur s'approchant, lui dit fi vous êtes le Fils de Dicu, commandez que ces pierres fe changent en pain. Jefus lui répondit : il eft écrit, ce n'eft pas le pain feul qui fait vivre l'homme; mais toute parole qui fort de la bouche de Dieu. Le demon enfuite le porta dans la fainté Cité, le mit fur le haut du Temple, & lui dit : Si vous êtes le Fils de Dieu; jettez-vous en bas; car il eft écrit: il a chargé fes Anges du foin de votre perfonne, & ils vous porteront entre leur mains

de peur que votre pied ne heurte contre quelque pierre. Jefus lui répondit; il eft aufli écrit, vous ne tenterez point le Seigneur votre Dieu. Le demon le porta encore fur une montagne fort haute, & lui fit voir tous les Royaumes du monde avec leur gloire; & lui dit : je vous donnerai tout cela, fi vous vous profternez pour m'adorer. Jefus lui répondit retire toi fatan; car il eft écrit: vous adorerez le Seigneur votre Dieu, & vous le fervirez lui feul. Alors le demon le laiffa; & au même moment les Anges vinrent, & ils lui fervoient à manger.

« PreviousContinue »