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1o.

PRATIQUES DE PIETE'.

'Attribuons pas toujours au Demon nos chûtes; quelque grande que foit fa malice, notre défaite dans les tentations n'eft pas toujours fon ouvrage : nous nous tentons nousmêmes fouvent plus dangereufement, & avec plus de malignité qu'il ne feroit. A quoi bon employer fes armes contre des gens qui nourriffent dans leur fond, la contagion qui doit les faire perir; & qui font plus induftrieux à s'empoisonner, que lui-même n'eft attentif & empreffé à les perdre? Qu'a-t-il befoin d'allumer un feu qui n'est jamais éteint, qu'on nourrit même avec expreffement; & qui brûle fans ceffe? On court aux fpectacles, le théatre, les entretiens fcandaleux, les affemblées où regne le vice fans déguifement, les parties de plaifirs les plus licencieuses font aujourd'hui la plus ferieufe occupation des gens du monde. Le luxe étale tous les jours ce qu'il a de plus tentant; on rougit prefque du nom de Chrétien : & l'on ofe dire après cela, que le Demon nous tente. Fuyez avec zèle toutes ces occalions de peché. Soyez affidu à la priere, mortifiez vos fens, domptez

vos paffions, vivez en Chrétien : & la tentation fera pour vous un fujet de victoire, & de merite.

2o. Ne vous expofez point au danger, & vous n'y perirez point. Défiezvous fans ceffe de votre naturel, & regardez comme votre principal ennemi, votre amour propre. Quelque faint que foit votre état, défiez-vous de votre propre fond. Les meilleures terres abondent toujours en mauvaises herbes, fi la culture manque. Gardez avec une fcrupuleuse ponctualité vos regles, fi vous êtes dans l'état religieux; défiez-vous d'un zèle trop impetueux, foyez exact obfervateur de toutes vos pratiques de pieté; ne negligez point l'examen de confcience. Rendez-vous utile l'ufage des Sacremens; avec ces fages précautions, demandant affidument le fecours du Ciel, les tentations. purifieront votre vertu, bien loin de Vous nuire.

LE LUNDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE CAREME.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Cnotre Sauveur; & afin que le jeûne Onvertiffez-nous, & Dieu qui êtes

du Carême nous foit utile, éclairez nos ames de vos celeftes inftructions. Par Notre-Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Prophéte
Ezechiel. Chap. 34.

Oici ce
dit le Seigneur notre
Dicu je viendrai moi-même cher-

cher mes brebis, & je les vifiterai moimême. Comme un Pasteur fait la revûe de fon troupeau, lorfqu'il voit fes brebis difperfées : ainsi je ferai la revûe de .mes brebis, & je les délivrerai de tous les lieux où elles avoient été difperfées les jours de nuage & d'obfcurité. Je les retirerai d'entre les peuples; je les raffemblerai de divers païs, & je les ferai revenir dans leur propre terre; & je les ferai paître fur les montagnes d'Ifraël, le long des ruiffeaux & dans tous les lieux habitables du païs. Je les menerai paître dans des pâturages les plus fertiles. Les hautes montagnes d'Ifraël feront le lieu de leur pâture ;

elles s'y repoferont fur les herbes vertes; & elles paîtront fur les montagnes d'Ifraël, dans les pâturages les plus gras. Je ferai moi-même paître mes brebis. Je les ferai repofer moi-même, dit le Seigneur notre Dieu. J'irai chercher celles qui étoient perduës; je releverai celles qui étoient tombées; je banderai les playes de celles qui étoient bleffées; je fortifierai celles qui étoient foibles je conferverai celles qui étoient graffes & fortes, & je les conduirai dans la droiture, & dans la justice.

L'EVANGILE. La fuite du Saint Evane gile felon faint Matthieu. Chap. 25.

N ce tems-là Jefus dit à fes Difci-.

Eples: lorfque le Fils de l'Homme

viendra dans l'éclat de fa Majefté, & tous les Anges avec lui, alors il s'affiera fur fon trône, & toutes les nations fe raffembleront devant lui, & il feparera les uns d'avec les autres, comme un berger fepare les brebis d'avec les boucs; il placera les brebis à fa droite, & les boucs à fa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui feront à fa droite: venez vous qui êtes benis de mon Pere,

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poffedez le Royaume qui vous a été preparé dès la création du monde; car j'ai eu faim & vous m'avez donné à manger: j'ai eu foif, & vous m'avez donné à boire; je ne fçavois où loger, & vous m'avez recueilli chez vous; je manquois d'habit, & vous m'en avez donné j'étois malade, & vous m'avez vifité; j'étois en prifon, & vous m'y êtes venu voir. Les Juftes lui répondront alors: Seigneur, quand eft-ce que nous vous avons vû avoir faim, & que nous vous avons donné à manger; ou avoir foif, & que nous vous avons donné à boire? quand eft ce que nous vous avons vû ne favoir où loger, & que nous vous avons recueilli chez nous ? ou manquer d'habit, & que nous vous en avons donné ? & quand eft-ce que nous vous avons vû malade, ou en prifon, & que nous vous avons été voir? & le Roi leur répondra : je vous le dis en verité, toutes les fois que vous avez fait ces chofes à l'un des plus petits de mes freres que voilà, vous me les avez faites à moi-même. En même tems il dira auffi à ceux qui feront à fa gauche allez maudits loin de moi dans fe feu éternel, qui a été preparé pour

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