chofes fe pafferent à Bethanie au-delà du Jourdain, où Jean baptifoit. PRATIQUES DE PIETE'. 1o. Ous aimons

N

peu

Jefus-Chrift, parce que nous le connoiffons peu. Nous n'avons qu'une foi foible, chancellante, à demi éteinte: pourrions-nous aimer Jefus-Chrift avec tendresse, avec ardeur? on n'ignore pas ce qu'il eft; on fçait ce qu'il peut, on n'a pas oublié ce qu'il a fait en notre faveur; on connoît ce qu'il eft en état de faire; mais il faut bien que ces connoiffances foient imparfaites, puifqu'el les produisent fi peu de reconnoiffance, & d'amour. Appliquez-vous fur tout en ce faint tems, fingulierement confacré à celebrer fon avénement dans le

monde; appliquez-vous à connoître, & à aimer ce divin Sauveur. Confiderez ce qu'il eft, & ce qu'il vient faire fur la terre. Quel eft le motif de fa venuë, c'est-à-dire, de fon Incarnation, de fa Naiffance. Reprefentez-vous & fa vie, & fa mort; rappellez dans votre efprit toutes fes merveilles, & fur tout fon amour pour nous ; & demandez-vous fi ce Dieu fait homme pour fauver les hommes merite d'être aimé

de vous. Que ce foit là le fujet ordinaire de vos Meditations durant ce faint tems. Dites fouvent à ce divin Sauveur avec ferveur comme faint Augustin : Faites, Seigneur, que je vous connoiffe, & que je me connoiffe moi-même: quelle confufion,.bon Dieu, & quel regret ne dois-je pas avoir de vous avoir peu aimé, mon divin Sauveur.

fi

2°. Ce feroit peu d'avoir ce regret, fi notre amour ne paroiffoit point par notre conduite. Prouvez-lui dès aujourd'hui que vous l'aimez, par la refolution que vous devez faire de ne passer aucun jour de votre vie, s'il fe peut, fans lui faire une vifite dans le faint Sacrement. Prouvez-le lui par votre charité pour les pauvres; tous les biens que vous leur ferez, c'est à Jesus-Chrift que vous le faites: Vifitez, par ce motif les pauvres malades dans les Hôpitaux, & les pauvres honteux dans les Maifons particulieres. Vifitez les prifonniers du moins une fois la femaine, & répandez vos liberalitez fur les uns & les autres ; cette charité fera une preuve de votre amour. Soyez empreffé de recevoir Jefus-Chrift dans l'adorable Euchariftie; communiez plus

fouvent durant l'Avent qu'à l'ordinaire, & faites-le chaque fois avec une nouvelle ferveur. C'est une pratique de pieté très-utile de reciter tous les jours, fur tout en ce faint tems, les Litanies du faint Nom de Jefus, & celles de la fainte Vierge; enfin n'oubliez rien pour aimer avec ferveur, & avec tendreffe ce divin Sauveur, & celle qui en eft la Mere.

LE QUATRIE'ME DIMANCHE DE L'AVENT.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. EIGNEUR, faites paroître votre puiffance, & venez, nous vous en fupplions, & fecourez-nous par votre force toute-puiffante; afin que votre mifericorde infinie fe hâte de nous donner par votre grace, le fecours dont nos pechez nous rendent toujours indignes de plus en plus. Vous qui étant Dieu vivez & regnez, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de la premiere Epitre de l'Apôtre faint Paul aux Corinthiens. Chap. 4.

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Es Freres, qu'on nous regarde comme les Miniftres de Jefus

Chrift, & comme les difpenfateurs des Mysteres de Dieu. Maintenant ce qu'on demande des difpenfateurs, c'eft_que celui qui l'eft, foit trouvé fidéle. Pour ce qui eft de moi, la chofe dont je me mets le moins en peine, eft que vous me jugiez, vous ou qui que ce foit des hommes. Je ne me juge pas non plus moi-même car je ne me fens coupable de rien : & néanmoins cela ne me juftifie pas mais c'eft le Seigneur qui me juge. Ainfi, mes freres, ne jugez point. avant le tems, jufqu'à ce que jufqu'à ce que le Seigneur vienne, qui éclaircira ce qui est caché dans les tenebres, & qui manifes tera les fecrets des coeurs : & c'est alors que la louange fera donnée à chacun par Dieu même.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Luc. Chap. 3. A quinzième année de l'Empire dé

Gouverneur de la Judée, Herode étant Tetrarque de la Galilée; Philippe fon frere l'étant de Flturée, & du païs des Trachonites, & Lyfanias de la Contrée d'Abila; fous le Pontificat d'Anne & de Caïphe : la parole du Seigneur fe fit entendre à Jean.fils de Zacharie au De

fert. Et il alla dans tout le païs qui eft le long du Jourdain, prêchant le baptême de penitence pour la remiffion des pechez, comme il eft écrit au Livre qui contient ce qu'a dit le Prophete Ifaïe: la voix de celui qui crie dans le Defert; preparez le chemin du Seigneur, faiteslui des fentiers droits. On comblera toutes les vallées, & on abaissera toutes les montagnes, & toutes les collines. Ce qui n'eft pas droit fera redressé, & ce qui eft raboteux, deviendra un chemin uni : & tout homme verra le falut qui vient de Dieu.

PRATIQUES DE PIETE'. 1° IEN ne fe manifefte davantage

***R qu'un grand defir. Le coeur n'eft

jamais muet. Il s'explique par plus d'une maniére; toutes les paffions font éloquentes mais nulle n'eft plus expreffive que celle qui nous porte à vouloir un bien que nous jugeons nous convenir. Quel plus grand bien que le falut? quel objet plus digne de nos defirs que la venue du Sauveur du monde ? avec quelle ardeur les Patriarches, & les Prophetes la defiroient-ils, la demandoient-ils par des termes fi énergiques? avons-nous moins befoin du Sau

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