Page images
PDF
EPUB

LE MERCREDI DE LA SECONDE SEMAINE DE CAREME,

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Eigneur, regardez votre peuple

Stignuti favorable, & faites que

ceux aufquels vous ordonnez l'abftinence des viandes, s'abftiennent auffi des vices qui nuifent à leurs ames. Par Notre-Seigneur, &c,

L'EPITRE. Leçon tirée du Livre d'E-.. fther. Chap. 13.

E pricre du Seigneur, & lui dit : Sci

N ces jours-là, Mardochée fit fa

gneur qui êtes le Dieu, & le Roi toutpuiffant; toutes chofes font foûmifes à votre pouvoir, & nul ne peut refifter à votre volonté, fi vous avez refolu de fauveur Ifraël. Vous avez fait le Ciel & la terre, & toutes les creatures qui font fous le Ciel. Vous êtes le Seigneur de toutes chofes, & nul ne peut refifter à votre Majefté; maintenant donc, ô Seigneur Roi, ô Dieu d'Abraham; ayez pieté de votre peuple; parce que nos ennemis ont refolu de nous perdre, & d'exterminer votre heritage. Ne méprifez pas ce peuple que Vous vous êtes rendu propre, que vous

avez racheté de l'Egypte pour être à vous. Exaucez ma priere; foyez favorable à une nation dont vous avez fait. votre partage Changez, Seigneur, nos larmes en joye, afin que nous employions la vie que vous nous conferverez, à louer votre faint nom, & ne fermez pas la bouche de ceux qui vous loüent, Seigneur notre Dieu.. L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Matthieu. Chap. 20.

N' ce tems-là, Jefus allant à Jeru

E falem, prit en particulier fes Dou

ze Difciples, & leur dit voilà que nous allons à Jerufalem, & que les Fils de l'Homme va être livré aux Princes des Prêtres, & aux Scribes qui le condamneront à la mort, & le livreront aux Gentils pour être traité en derifion; pour être flagellé & crucifié, & le troifiéme jour il reffufcitera. Alors. la me des enfans de Zebedée, s'approcna de lui avec eux, & l'adora, lui faisant une demande. Que fouhaitezvous, lui dit-il? elle répondit: ordonnez que dans votre Royaume mes. deux fils que voilà, foient affis, l'un à votre droite, & l'autre à votre gau

che; mais pour reponfe, Jefus leur dit : vous ne fçavez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je boirai? ils lui dirent: nous le pouvons. A la verité, leur repliquat-il, vous boirez le calice que je dois boire; mais d'être affis à ma droite, ou à ma gauche, ce n'eft pas à moi devous l'accorder c'eft pour ceux à qui. mon P'ere l'a destiné. Ce qu'entendant les dix autres, ils en furent indignez contre les deux freres; mais Jefus les fit venir, & leur dit : vous fçavez que ceux qui tiennent les premiers rangs parmi les nations, leur commandent en Maîtres; & que les plus puiffans exercent fur elles leur empire. Vous. n'en uferez pas de même entre vous; mais quiconque voudra devenir le plus grand parmi vous, qu'il fe faffe votre ferviteur; & celui qui voudra être le premier parmi vous, qu'il fe fasse voTre efclave. De même que le Fils de l'Homme n'eft pas venu pour être fervi, mais afin de fervir, & de donner fa vie pour la redemption de plufieurs.

[ocr errors]

PRATIQUES DE PIETE'. 1o. L n'y a perfonne qui n'ait fa

croix. Les épines naiffent par tout; elles font de toutes les faifons; elles croiffent dans tous les fonds; & naiffent même jufques fur le trône. Nulle condition, nul état qui n'ait fes croix; les Grands ont les leurs, & elles ne font pas toujours les moins pefantes, quoi qu'elles foient moins vilibles; c'eft folie de chercher un abri contre tous les vents & les orages; quel âge qui n'ait fes chagrins; quelle fortune qui n'ait fes revers; quelle condition qui n'ait fes dégoûts; quel emploi qui n'ait fes charges. Il y a des croix domeftiques, il y en a d'étrangeres ; & au défaut des unes & des autres, notrehumeur, notre naturel, notre efprit, notre cœur font des fonds inépuifables de bien de croix. Voyez aujourd'hui celle qui vous inquiéte le plus, & prenez la refolution de vous en faire un fujet de merite. Voulez-vous la rendre legere: aimez-la. Plus vous ferez d'efforts pour la fecouer, plus elle deviendra pefante. Euffiez-vous le fecret de vous en décharger, une plus inquiétante prendra fa place. Voulez-vous la

rendre douce, gardez les avis fuivans. 1. Acceptez de bon coeur les croix qu'il plaît à Dieu de vous donner, & ne manquez jamais de lui dire tous les jours à la priere du matin : Mon divin Sauveur, puifque pour être votre Dif ciple, il faut porter fa croix ; j'accepte de tout mon coeur celle que vous voulez que je porte : je vous demande la grace d'en faire un bon ufage pour votre gloire, & pour mon falut. 2°. Lorfque votre amour propre fe revolte, &. que l'amertume fe répand dans le coeur, dites avec le Sauveur : Et quoi, ne boirai-je point le calice que mon Pere. m'a donné? 3°. Lorsqu'il vous arrive quelque affliction, quelque perte, quelque fujet de chagrin; lorfque vous apprenez quelque mauvaife nouvelle, dites ces belles paroles de Job: Si nous avons reçû les biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en recevrons-nous pas auffi les maux?

2o. C'eft une pratique de pieté trèsutile, & très- fainte non-feulement d'accepter toutes nos afflictions en fatisfaction de la peine dûe à nos pechez, mais encore de prier le Confeffeur de nous donner nos propres croix pour pé

« PreviousContinue »