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&c. Faites fouvent ces reflexions, elles font très-utiles.

LE VENDREDI DE LA SECONDE SEMAINE DE CAREME. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Aites, ô Dieu tout-puiffant, qu'étant purifiez par ce facré jeûne, nous puiffions celebrer les fêtes prochaines avec la fidelité d'un cœur fincere. Par Notre-Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Livre de la Genefe. Chap. 37.

Erces Joursez le fouge que j'ai cu: N ces jours-là, Jofeph dit à fes fre

EN

écoutez

eu

il me fembloit que nous étions enfemble à lier des gerbes dans un champ ; & que ma gerbe fe levoit & demeuroit debout, pendant que les vôtres venoient fe ranger autour d'elle, & fe profternoient en fa prefence. Ses freres lui répondirent: ferez-vous donc notre Roi; & ferons-nous foûmis à votre empire? ces fonges & ces difcours allumerent donc encore davantage la haine & l'envie qu'ils lui portoient déjà. Il eut encore un autre fon

ge,

ge, qu'il raconta à fes freres. J'ai vû en fonge, leur dit-il, le foleil & la lune, & onze étoiles qui fe profternoient devant moi; & ayant rapporté ce fon

ge à fes freres & à fon pere: celui-ci le reprit, & lui dit : que voudroit dire ce fonge que vous avez eu? eft-ce que votre mere, vos freres & moi, nous nous profternerons devant vous? ainfi fes freres avoient conçu une violente envie contre lui; mais fon pere confideroit tout cela dans le filence. Un jour que les freres de Joseph étoient à Sichem où ils gardoient les troupeaux de leur pere, Ifraël dit à Jofeph: vos fre res font à Sichem avec nos brebis, venez, & je vous envoyerai vers eux. Je fuis tout prêt, dit Jofeph. Ifraël ajoûta: allez; & voyez fi vos freres fe portent bien, & fi les troupeaux font en bon état ; & vous me viendrez dire ce qui en eft. Joseph partit donc de la vallée d'Hebron à Sichem ; & un homme l'ayant trouvé qui s'étoit égaré dans la campagne, lui demanda ce qu'il cherchoit; je cherche mes freres, répondit il: dites-moi, je vous prie, où ils paiffent leurs troupeaux; cet homme lui dit : ils fe font éloiH

gnez

de cet endroit-ci, & je les ai outs qui s'entredifoient: allons à Dothaïn; & ceux-ci l'ayant apperçû de loin qui venoit à eux, ils conçûrent le deffein de le tuer; & ils fe difoient les uns aux autres; voici notre fongeur qui vient, venez, tuons-le, jettons-le dans une vieille citerne, & nous dirons qu'une bête farouche l'a dévoré, & alors nous verrons à quoi fes fonges lui auront fervi. Ruben ayant entendu cela, cherchoit les moyens de le tirer d'entre leurs mains, & il leur difoit : ne le faites. pas mourir, & ne foüillez pas vos mains de fon fang; mais jettez-le dans cette cîterne qui eft dans le defert, & confervez vos mains pures; il difoit ceci dans le deffein de le tirer de leurs mains, & de le rendre à fon pere. L'EVANGILE. La fuite du Saint Evangile felon Saint Matthieu. Chap. 21.

N tems-là: Jefus dit aux Juifs cet-
Ne tema lale tus dit aux

EN

te parabole: Il y avoit un pere de famille qui planta une vigne; après l'avoir environnée d'une haye, il y creufa un preffoir, & y bâtit une tour; puis il la loua à des vignerons, & s'en alla en un païs étranger. Le tems de cueil

lir les fruits étant venu, il envoya fes ferviteurs aux vignerons pour prendre des fruits de la vigne; mais les vignerons s'étant faifis de fes ferviteurs, battirent l'un, tuerent l'autre, & affommerent un autre à coups de pierres. Il envoya encore d'autres ferviteurs en plus grand nombre que les premiers, & on les traita de la même forte. Enfin il leur envoya fon fils, difant : ils auront du refpect pour mon fils; mais les vignerons voyant le fils, dirent entre eux celui-ci eft l'heritier, venez, tuons-le, & nous aurons fon héritage. Alors s'étant faifis de lui, ils le chafferent de la vigne, & le tuerent. Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? ces miferables lui dirent-ils, il les fera perir miferablement, & il loüera fa vigne à d'autres vignerons qui lui en donneront les fruits dans leur faifon. Jefus leur dit N'avez-vous jamais lû dans les Ecritures: La pierre qu'ont rebutée ceux qui bâtiffoient, eft celle dont on a fait la pointe de l'angle. C'eft l'ouvrage du Seigneur, & nous le voyons de nos yeux avec étonnement. C'est pourquoi je vous dis que le Royaume

de Dieu vous fera ôté, & qu'il fera donné à un peuple qui en produife les fruits. Celui qui tombera fur cette pierre, fera brifé ; & elle écrasera celui fur qui elle viendra à tomber. Alors les Princes & les Pharifiens ayant entendu ces paraboles, reconnurent que c'étoit d'eux qu'il parloit, & cherchant à le faire arrêter, ils craignirent le peuple, parce qu'il tenoit Jefus pour un Prophete.

PRATIQUES DE PIETE’. *I*. Uifqu'il n'y a point de véritable gloire, ni de bien réel fans le falut, & que ce falut eft la poffeffion de Dieu même, peut-il être à un trop haut prix? Quelle idée n'en devons-nous pas avoir? Quel cas n'en devons-nous pas faire? Eft-ce trop de vendre tous fes biens pour acheter ce trefor? Eftce trop de tout facrifier pour avoir cette perle? Quel bien n'aurons-nous pas quand nous poffederons Dieu ? Que manquera-t-il à notre bonheur fi nous fommes fauvez? Quel objet plus digne de notre ambition? Quelle gloire plus éclatante? On ne fçait fi c'eft manque de foi ou de bon fens de ne pas comprendre cette verité; c'eft certaine

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