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fois dans le Jourdain felon que l'homme de Dieu le lui avoit ordonné, & sa chair devint comme la chair d'un petit enfant, & il fe trouva gueri. Après cela il retourna pour voir l'homme de Dieu avec toute fa fuite, & il vint fe prefenter devant lui, & lui dit : je fuis certain qu'il n'y a point d'autre Dieu dans toute la terre que celui qui eft dans Ifraël.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Luc. Chap. 4.

N ce tems-là: Jefus dit aux Phari

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EN aux marire ce Proverbe Medecin gueriffezyous vous-même : tout ce que nous avons appris que vous avez fait à Capharnaum, faites-le encore ici, dans votre pais. Je vous le dis en verité, ajoûta-t-il, que nul Prophete n'eft bien venu en fon païs. Ouï, je vous le dis en verité il y avoit plufieurs veuves en Ifraël au tems d'Elie, lorfque le Ciel fut fermé pendant trois ans & demi, & qu'il y eut une grande famine dans tout le païs; néanmoins Elie ne fut envoyé à aucune d'elles, mais à une veuve de Sarepta dans le païs de Sidon.

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Il y avoit auffi plufieurs lepreux en Ifraël au tems du Prophete Elifée; & pas un d'eux ne fut guéri, mais feulement Naaman qui étoit Syrien. Tous les gens qui étoient dans la Synagogue furent irritez de ce difcours; de forte que s'étant levez, ils le chafferent de la ville, & à deffein de le précipiter, ils le menerent jufqu'au fommet de la montagne fur laquelle leur ville étoit bâtie; mais paffant au milieu d'eux, il s'en alla.

ཟླ°

PRATIQUES DE PIETE'.

Mon fils, dit l'Esprit faint, lorf

que vous entrerez dans le ferwice de Dieu, demeurez ferme dans la juftice, & dans la crainte ; & préparezvous à bien des épreuves & à bien de petites contradictions. Ne vous plaignez donc plus fi l'on vous traite avec mépris, ou avec dureté, depuis que vous avez pris le parti de la devotion. Toute vertu flattée s'abâtardit. Ces frimats dans les voyes de Dieu, font plus utiles qu'on ne penfe. Le froid & les vents purifient l'air, & font mourir les infectes, qui dans une faifon plus douce, ruinent tout. Ne donnez pas fujet aux imparfaits par vos entêtemens, par

votre immortification, par votre impoliteffe, de décrier la devotion, & de la mettre à l'épreuve; mais quand on vous trouvera incommode, parce que vous êtes trop régulier; quand on vous trouvera à dire, parce que vous faites votre devoir, parce que vous êtes trop refervé, trop religieux, parce que vous réglez vos mœurs fur l'Evangile beniffez le Seigneur, & gardez-vous bien de vous en affliger. Si j'étois du goût des imparfaits, difoit faint Paul, je ne ferois guére du goût de mon divin Mattre. Raffurez-vous contre vos fenfibilitez, & contre votre délicateffe, & regardez deformais comme une faveur infigne ces petites amertumes, elles font un remede excellent contre le venin des paffions. Prenez la refolution aujourd'hui d'être fidéle dans cette pratique. Ayez fans ceffe prefentes à l'efprit ces paroles de l'Apôtre faint Pier re: Si vous fouffrez quelque chofe pour la justice, vous êtes heureux.

2o. La perfécution eft avantageufe à la vertu, mais les perfécuteurs font à plaindre. Gardez-vous bien d'en augmenter vous-même le nombre par des plaifanteries peu chrétiennes, ou par

vos duretez envers les perfonnes pieufes. Que votre eftime, que vos prédilections foient toujours pour la vertu. Avez-vous des domeftiques, avez-vous des enfans, des fujets; êtes-vous en place; que vos inferieurs fçachent que vous n'eftimez, ni l'efprit, ni les talens, ni les belles qualitez, fi la pieté n'en eft comme la base. Si vous avez une grace à accorder, une dispense à donner, une gratification à faire, que ce foit toujours en faveur des plus vertueux; la pieté doit être toujours le premier titre ; fi l'on avoit foin de le faire valoir, fur-tout à l'égard des enfans, & des domeftiques, l'indevotion & la licence ne feroient pas tant de progrès. Parlez fouvent avec éloge en prefence de vos inferieurs, du merite de la vertu; prouvez l'estime que vous en faites par votre conduite. Applaudiffez à l'exacte regularité, & à l'édifiante pieté de ceux qui donnent de fi beaux exemples. Louez en prefence de vos enfans, la modeftie, la pieté, la regularité, de ceux qui font du même âge. Rien ne nuit tant à la perfection religieufe que les égards que les fupericurs ont pour les plus imparfaits,

tandis qu'ils menagent fi peu les plus

fervens.

LE MARDI DE LA TROISIEME SEMAINE DE CAREME.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Xaucez-nous, ô Dieu tout-puiffant, & tout miféricordieux, & accordez-nous par votre bonté, les dons d'u. ne continence falutaire. Par notre Sei gneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du quatriéme Livre des Rois. Chap. 4.

E des Prophetes vint crier à Eliféc,

N ces jours-là, une femme de l'un

:

& lui dit : mon mari qui étoit votre ferviteur eft mort, & vous fçavez que votre ferviteur craignoit le Seigneur; & maintenant fon créancier vient pour prendre mes deux fils, & les faire efclaves. Elifée lui dit que voulez-vous que je faffe? dites-moi, qu'avez-vous dans votre maifon? elle répondit: votre fervante n'a dans fa maison qu'un peu d'huile pour m'en oindre. Elifée lui dit, allez, empruntez de vos voisines un grand nombre de vaisseaux vuides;

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