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fois retombent fur vous; vous qui rendiez des jugemens injuftes, qui opprimiez les innocens, & qui fauviez les coupables, quoique le Seigneur ait dit : vous ne ferez point mourir l'innocent, & le jufte; maintenant donc fi vous avez furpris cette femme, dites-moi fous quel arbre vous les avez vûs parler ensemble: il lui répondit, fous un lentifque. Daniel lui dit : c'eft maintenant que votre menfonge va retomber fur votre tête; car voilà l'Ange du Seigneur qui fera l'exécuteur de l'arrêt que le Seigneur a prononcé contre yous, & qui vous coupera en deux. Après avoir fait retirer celui-ci; il commanda qu'on fit venir l'autre, & il lui dit: race de Canaan & non de Juda, la beauté vous a féduit, & la paffion vous a perverti le coeur; c'eft ainfi que vous traitiez les filles d'Ifraël, & elles vous craignant, s'entretenoient avec vous; mais la fille de Juda n'a pû fouffrir votre malice. Maintenant donc dites-moi fous quel arbre les avez-vous furpris, lorfqu'ils fe parloient; il lui répondit fous une Yeufe. Daniel lui dit: c'eft justement que votre mensonge va retomber auffi fur votre tête;

car l'Ange du Seigneur eft tout prêt, & il tient l'épée pour vous couper par le milieu du corps, & pour vous faire mourir tous deux. Aufli-tôt toute l'af femblée jetta un grand cri; ils benirent Dieu qui fauve ceux qui efperent en lui, & ils s'éleyerent contre les deux Vieillards: parce que Daniel les avoit convaincus par leur propre bouche, d'avoir porté un faux témoignage. Ils leur firent fouffrir le même mal qu'ils avoient voulu faire à leur prochain, & ils les firent mourir ; & le fang innocent fut fauvé en ce jour-là.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Jean. Chap. 8. N ce tems-là, Jefus s'en alla au Mont d'Olivet; & à la pointe du jour il s'en retourna au Temple, où tout le peuple vint à lui; & s'étant affis, il les inftruifoit. Mais les Scribes & les Pharifiens lui amenerent une femme qu'on avoit furprise en adultere, & la mirent au milieu de l'affemblée. Maitre, dirent-ils à Jefus, on vient de furprendre cette femme en adultere. Or Moïfe nous a ordonné dans la loi, de lapider ces fortes de femmes. Que

dites-vous là-deffus? c'étoit pour le fonder qu'ils difoient cela, afin de pou-voir l'accufer. Mais Jefus fe courbant écrivoit fur la terre avec le doigt. Et comme ils infiftoient, demandant réponse, il fe redreffa, & leur dit: que celui de vous qui eft fans peché, jette. le premier la pierre contre elle; & fe courbant, une feconde fois il écrivoit fur la terre. Mais eux ayant ouï ce qu'il. difoit, s'en allerent l'un après l'autre, & les anciens les premiers; de forte qu'il ne refta que Jefus & la femme qui étoit au milieu, Alors Jefus fe redresfant lui dit femme où font les gens qui vous accufoient? perfonne ne vous at-il condamné? perfonne, Seigneur dit-elle. Jefus répondit: ni moi auffi je ne vous condamnerai point. Allez, & ne pechez plus deformais..

1o.

PRATIQUES DE PIETE.

•R len ne marque mieux une ame

immortifiée , que le manque de douceur. Etudiez-vous à aquerir cette aimable vertu ; qui nourrit & embellit toutes les autres. Rien ne décrie tant la devotion, que la mauvaise humeur, & la dureté des perfonnes qui font profeflion de pieté. Ayez une dou

ceur inalterable envers toutes fortes de: gens. Avez-vous des enfans mal nez, des domestiques bruts, difficiles, indevots; vivez-vous avec un époux peu chrétien, & d'une humeur âpre: fou-. venez-vous qu'on apprivoife tout par la douceur.

2o. Etudiez votre naturel, votre humeur, votre paflion dominante; & quelque grands que foient les obftacles, vous viendrez à bout de tout dompter avec le fecours du Ciel. Ne parlez jamais que d'un ton moderé. Evitez tout ce qui reffent l'aigreur, & la colere. Avez-vous du zèle; travaillez-vous au falut des ames: ayez de la douceur fans quoi vous travaillerez fans fruit. Un zèle amer tebute, un zèle ardent, avec la douceur, eft tôt ou tard efficace. Nulle perfonne qui ne fe revolte contre la colere, nulle qui ne fe rende à la douceur chrétienne que la fageffe accompagne, & qui eft animée de l'Efprit de Dieu.

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LE QUATRIE'ME DIMANCHE DE CAREME..

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour.. Aites, ô Dieu tout-puiffant, qu'étant affligez de tant de maux que nous avons attirez fur nous par nos pechez, nous refpirions par la douce confolation de votre grace. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epître de Apôtre faint Paul aux Galates... Chap. 4.

MEs freres, il eft écrit qu'Abraham

eut deux fils, l'un de l'efclave l'autre de celle qui étoit libre. Mais celui qui vint, de l'efclave, nâquit feIon la chair, & celui qui nâquit de celle qui étoit libre, náquit. en vertu de la promeffe; & cela eft dit allégoriquement parce que ce font là les deux Teftamens, dont l'un eft du MontSina, faifant des efclaves ; & c'est Agar. En effet Sina eft une montagne dans l'Arabie, qui a de l'affinité avec la Jerufalem d'à préfent, laquelle est efclave avec fes enfans; mais pour la Jerufalem d'en-haut, elle eft libre, &

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