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re, & que je ne trouve du plaifir que dans ce qui vous plaît. Enfin, accordez-moi, Seigneur, par votre mifericorde, la grace de faire un tel usage de vos bienfaits durant cette vie, que j'aye le bonheur de vous poffeder & de jouir de l'éternelle felicité dans la celefte Patrie. Par Notre-Seigneur Jefus-Chrift, &c.

LE LUNDI DE LA QUATRIEME SEMAINE DE CAREME.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Aites-nous la grace Dieu tout-puif

Frant, qu'en obfervant religieufe

ment chaque année ce facré tems de Carême, nous vous foyions agréables par la pureté de notre ame, & de notre corps. Par notre Seigneur, &c. L'EPITRE. Leçon tirée du troifiéme Livre des Rois. Chap. 3.

En ces dent trouver le N ces jours-là, deux femmes de

EN

mauvaife vie vinrent trouver le Roi, & fe presenterent devant lui; dont l'une lui dit je vous fupplie, Seigneur, de vouloir bien m'entendre. Nous demeurions cette femme & moi

dans une même maison, & je fuis accouchée dans la même chambre où elle étoit. Elle eft accouchée auffi trois jours après moi. Nous étions enfemble. dans cette maifon, & il n'y avoit qui que ce foit que nous deux. Le fils de cette femme eft mort pendant la nuit parce qu'elle l'a étouffé en dormant ; & fe levant dans le filence de la nuit, pendant que je dormois, elle m'a ôté mon fils, que j'avois moi votre fervante, à mon côté; & l'ayant mis auprès d'elle, elle a mis dans mon fein fon fils qui étoit mort. M'étant levée le matin pour donner à teter à mon fils: je l'ai trouvé mort; & le confidérant avec plus d'attention au grand jour, j'ai reconnu que ce n'étoit point l'enfant dont j'étois accouché. L'autre femme lui répondit: ce que vous dites n'eft point vrai, mais c'eft votre fils qui eft mort. & le mien eft vivant. La premiere au contraire repliquoit vous mentez, car c'est mon fils qui eft vivant, & le votre eft mort: & elles difputoient ainfi devant le Roi. Alors le Roi dit : celle-ci dit, mon fils eft vivant, & le votre eft mort. Et l'autre répond: non, mais c'est votre fils qui eft mort, & le

mien eft vivant. Qu'on m'aporte une épée, ajoûta le Roi. Lorfqu'on eut apporté une épée devant le Koi: coupez en deux, dit-il, cet enfant qui est vivant, & donnez-en la moitie à l'une, & la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils étoit vivant, dit au Roi, (car fes entrailles furent émues de tendreffe pour fon fils,) Seigneur, donnez-lui, je vous fupplie, l'enfant vivant, & ne le tucz point. L'autre difoit au contraire qu'il ne foit ni à moi, ni à vous, mais qu'on le divife en deux. Alors le Roi prononça cette fentence: donnez à celle-là l'enfant vivant, & qu'on ne le tue point, car c'eft elle qui ett fa mere. Tout Ifraël ayant donc fçu la maniere dont le Roi avoit jugé ce differend, ils curent tous de la crainte, & du refpect pour lui, voyant que la fageffe de Dieu étoit en lui, pour rendre la justice.

L'EPANGILE. La fuite du Saint Evangile felon Saint Jean. Chap. 2.

N ce tems-là, comme la Pâque des

E Juifs étoit proche, Jefus alla å Je

rufalem & il trouva dans le Temple des vendeurs de boeufs, de moutons,

&

& de pigeons, avec des changeurs qui étoient là affis. Ayant fait comme un fouet de petites cordes, il les chassa tous du Temple avec les moutons, & les boeufs; if jetta auffi par terre l'argent des changeurs, & il renversa leurs tables. Pour ceux qui vendoient des pigeons, il leur dit : ôtez cela d'ici, & ne faites pas de la maifon de mon Pere, une maifon de trafic. Les Difciples alors fe fouvinrent de ce qui eft écrit: le zèle de votre maison m'a confumé. Les Juifs prenant la parole lui dirent quel miracle nous faites-vous voir pour entreprendre de telles chofes; Jefus leur répondit : détruisez ce Temple, & je le rebâtirai en troisjours. Les Juifs repliquerent: on a été quarante-fix ans à bâtir ce Temple ; & vous en trois jours vous le rebâtirez ? mais c'étoit du Temple de fon Corps qu'il parloit. Quand il fut donc reffufcité, fes Difciples firent reflexion que c'étoit ce qu'il leur difoit ; & ils ajoûterent foi à l'Ecriture, & à ce que leur avoit dit Jefus. Dans le tems que Jefus étoit à Jerufalem, pendant la fête de Pâque, il y eut plufieurs perfonnes qui crûrent en fon Nom, voyant les

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miracles qu'il faifoit; mais pour lui il ne fe confioit point à eux, parce qu'il les connoiffoit tous, & qu'il n'avoit pas befoin que perfonne lui rendit témoignage des hommes, car il fçavoit bien lui-même ce qui étoit dans

les hommes.

1o.

PRATIQUES DE PIETE'. A feverité avec laquelle Dieu puniffoit la moindre irréverence dans l'ancienne loi, nous doit être garant de la rigueur avec laquelle elle punit la moindre immodeftie dans nos Eglifes. Quel feroit l'étonnement d'un Iroquois, qui médiocrement inftruit des veritez de notre Religion, entreroit pour la premiere fois dans nos Eglifes remplies de gens fans refpect, fans réverence, fans pieté? Que penferoit un Turc, s'il étoit témoin de nos irréverences? Prenez aujourd'hui des fentimens chrétiens fur un point fi important. Commencez ce jour même, de mettre en pratique ce que vous venez de promettre au Seigneur. Allez à l'Eglife, ne fût-ce que pour donner à Dieu, à vous-même, & au public une preuve de votre devoir fur cet article ; & entrez-y, foyez-y, fortez-en com

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