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te fomptuofité, ou délicateffe de table; ces divertiffemens fi multipliez ; cette affiduité au jeu ; ces rafinemens de plaifirs; cette étude chagrine de vos commoditez, ces trop indulgentes interpretations de la loi; ces froideurs, ce grand train, ce luxe : tout cela prouve-t-il que vous marchez par le chemin étroit? tout cela ne démontre-t-il point que vous fuivez la route des reprouvez, en fuivant la foule? voilà un grand fujet d'examen & de reflexions, mais ne paffez pas le jour fans en voir vous-même le fruit, par un changement de conduite.

LE JEUDI DE LA SEMAINE DE LA PASSION.

L'Oraifon qu'on dit à la Melle de ce jour.

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nature humaine qui s'eft bleffée par l'intemperance, foit rétablie en sa dignité par une abstinence falutaire. Par notre Seigneur, &c.

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L'EPITRE. Leçon tirée du Prophete Daniel. Chap. 3.

E price au Seigneur : nous vous con

N ces jours-là : Azarias fit cette

jurons, Seigneur, notre Dieu, par la gloire de votre Nom, de ne nous pas abandonner pour toujours. Ne rompez pas votre alliance, & ne retirez pas de nous votre miféricorde, en confidération d'Abraham votre bien-aimé, d'Ifaac votre ferviteur, & d'Ifraël votre Saint. Auxquels vous avez promis que vous multiplierez leur race comme les Etoiles du Ciel, & comme le fable qui eft fur le rivage de la mer : car nous fommes, Seigneur, reduits à un plus petit nombre que toutes les autres Nations; & nous fommes aujourd'hui humiliez par toute la Terre à caufe de nos pechez. Nous n'avons plus maintenant, ni Prince, ni Chef, ni Prophete, ni holocaufte, ni facrifices, ni oblations, ni encenfemens, ni lieu où nous puiffions vous offrir nos premices, pour attirer votre miféricorde fur nous, Mais le coeur contrit, & l'efprit humilié avec lequel nous nous préfentons devant vous; & que le facrifice que nous vous offrons aujourd'hui vous fois

auffi agréable, que fi nous vous offrions des holocauftes de beliers, & de taureaux, & mille agneaux gras: parce que ceux qui mettent leur confiance en vous, ne tombent point dans la confuLion. Nous allons à vous maintenant de tout notre coeur, nous vous craignons, & nous recherchons votre face, Ne nous rejettez pas, mais traiteznous felon votre douceur, & felon la multitude de vos miféricordes. Faites éclater vos merveilles pour nous délivrer, & donnez gloire à votre Nom Que tous ceux qui font fouffrir des maux à vos ferviteurs foient confondus, qu'ils foient confondus par votre puiffance. Que leur force foit abbatue & qu'ils fçachent que c'eft vous feul, Seigneur notre Dieu, qui êtes le Seigneur, le Dieu, & le Roi de gloire fug Toute la terre.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evan gile felon Saint Luc. Chap. 7.

N ce tems-là, un Pharifien le pria

Ede ce

entré dans la maifon du Pharifien fe mit à table. Aufli-tôt une femme, laquelle vivoit mal dans cette ville, fga

chant qu'il étoit à table chez le Pharifien, apporta un vafe plein d'une liqueur odoriferante, & fe tenant derriere aux pieds de Jefus, elle commença par lui arrofer les pieds de fes larmes : elle les effuyoit avec fes cheveux, les baifoit, & les frottoit de la liqueur. Ce que voyant le Pharifien qui l'avoit invité, il dit en lui-même : fi c'étoit un Prophete que cet homme-là, il fçauroit fans doute qui eft celle qui le touche: & ce qu'elle eft, puifque c'est une femme qui vit mal. Mais Jefus prenant la parole lui dit: Simon j'ai quelque chofe à vous dire; Maître parlez, répondit-il. Un certain créancier avoit deux debiteurs, dont l'un devoit cinq cens deniers d'argent, & l'autre cinquante. Comme ils n'avoient pas dequoi payer, il leur remit à l'un & à l'autre la fomme qu'ils devoient à votre avis, lequel donc l'aime davantage? j'eftime, répondit Simon, que c'eft celui à qui il a remis une plus groffe fomme Jefus lui dit vous en avez bien jugé. Et fe retournant vers la femme, il dit à Simon: voyez-vous cette femme? je fuis entré dans votre maison, vous ne m'avez point donné

d'eau pour me laver les pieds: au lieu qu'elle, elle me les a arrofez de fes larmes, & me les a effuyez avec fes cheveux. Vous ne m'avez point donné de baifer au lieu qu'elle, depuis qu'elle eft entrée, elle n'a point ceffé de baifer mes pieds. Vous ne m'avez point. frotté la tête d'huile de fenteur; au lieu qu'elle, elle m'a frotté les pieds. d'une liqueur odoriferante. C'eft pourquoi je vous le dis: beaucoup de pechez lui font remis: car elle a beaucoup ai mé. Mais celui à qui on remet moins aime moins. Après cela il dit à cette: femme vos pechez vous font remis.. Ceux qui étoient à table avec lui, com mencerent à dire en eux-mêmes : qui eft cet homme-ci, qui même remet les pechez? il dit enfin à la femme : votre foi vous a fauvée : allez en paix. PRATIQUES DE PIETE'. E vous contentez pas d'admi rer dans la Magdelaine un modèle parfait d'une véritable converfion; imitez un fi grand exemple. Ce n'eft pas affez d'avoir detesté véritablement tous vos pechez, d'avoir fait une bonne confeffion, d'avoir même reformé vos moeurs, & changé de vie; il faut y

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