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lumiere, afin que vous foyez des enfans de lumiere. C'eft ce que dit Jefus. Enfuite il fe retira, & fe déroba d'eux.

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PRATIQUES DE PIETE.

Dnitence

Ans ce tems faint & de pénitence rien n'est plus néceffaire que la mortification du corps. Confiderez dans quelle erreur, dans quel danger font toutes les personnes qui paffent leur vie dans la molleffe, qui rafinent même fur la délicatesse, & à qui l'abftinence, le jeûne, & les autres aufteritez corporelles font peur. N'oubliez jamais ces belles paroles de faint Paul Ceux qui appar tiennent à Jefus-Chrifl, ont crucifié leur chair mais ceux qui traitent fi délicatement leur chair, à qui appartiennent-ils ? de qui font-ils les Difciples? defabufons-nous; puifque ces femmes mondaines, ces grandes du fiécle, ces perfonnes de qualité, ces gens du monde font de la même réligion que les Saints; il faut que comme les Saints, ils ménent une vie crucifiće. Confiderez aujourd'hui quelles font vos pieufes pratiques fur ce point.

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Reglez avec l'avis de votre Directeur, les pénitences exterieures que vous ferez, & ne paffez aucun jour fans faire quelque mortification corporelle.

2. Les jeûnes de l'Eglife & les abftinences de précepte doivent tenir le premier rang. Quelle irréligon de s'en difpenfer, parce qu'on eft jeune, parce qu'on a un tempérament délicat, qu'on est de qualité, qu'on a une fanté foible, tandis que ces foibles fantez, que ces délicateffes de tempérament font affez fortes pour paffer, les trois, les fix heures au jeu, avec une contention de corps & d'efprit, qui uferoit la fanté la plus robufte. Le jeûne incommode, dit-on, le Carême amaigrit; pitoyable raifon, ridicule même à qui eft Chrétien! eft-ce que la pénitence eft une fenfualité ? & prétend-t-on flatter le goût, & nourrir l'amour du plaisir, quand on fait pénitence? ne vous difpenfez jamais des abftinences & des jeûnes de précepte, fans une extrême neceffité, & alors même tâchez de remplacer par quelque bonne œuvre pénible, le jeûne ou l'abftinence dont vous êtes difpenfé. Ne vous contentez pas des pénitences d'obligation; fça

chez de votre Directeur celles que vous pourriez faire de choix, & de furérogation tous les ans, tous les mois toutes les femaines; fi vous confiderez votre amour propre, nulle mortification qui vous convienne; parce qu'il n'en eft point qui ne lui foit contraire. On fe gêne tant pour le monde, & pour fon plaifir; ne doit-on rien faire, ne doit-on rien fouffrir pour fon falut ?

D

LE DIMANCHE DES RAMEAUX. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour Ieu Tout-puissant, & éternel, qui avez voulu que notre Sauveur fe revêtit de notre chair & fouffrit la fupplice de la Croix; afin que les hommes he refufaffent point d'imiter au moins l'humilité de Dieu même; fai tes-nous la grace de le fuivre dans fes fouffrances; afin d'avoir part à fa Réfurrection glorieufe. Par le même Jefus-Chrift, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epitre de l'Apotre faint Paul aux Philippiens. Chap. 2.

Es Freres, entrez dans les mêmes fentimens qu'a eu Jefus-Chrift

lui qui étant l'image de Dieu, n'a poing

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crû que d'être égal à Dieu, ce fut pour lui une ufurpation, qui cependant s'eft anéanti lui-même, prenant la figure d'efclave, s'étant fait femblable aux hommes, & s'étant trouvé dans la condition de l'homme. Il s'eft abaiffé luimême, ayant été obéiffant jufqu'à mourir, & mourir fur la Croix. C'eft pour cela auffi que Dieu l'a élevé, & fui a donné un Nom qui eft au-deffus de tout Nom: afin qu'au Nom de Jefus tout ce qu'il y a dans le Ciel, fur la terre & dans les Enfers fléchiffe le genou; & que toute langue confeffe que le Seigneur Jefus-Chrift eft dans la gloire de Dieu le Pere.

L'EVANGILE DE LA MESSE DU JOUR. La Paffion de Notte Seigneur Jefus-Chrift felon Saint Matthieu. Chap. 26. & 27.

EN

N ce tems-là, Jefus dit à fes Difciples: vous fçavez qu'on celebrera la Pâque dans deux jours, & que le Fils de l'homme fera livré pour être crucifié. Cependant les Princes des Prêtres, & les Anciens du peuple s'affemblerent dans la Salle du grand Pretre nommé Caïphe ; & ils déliberérenc d'arrêter Jefus par furprife, & de le

que

faire mourir. Mais ils difoient ce ne foit point durant la fète, de peur d'une émotion populaire. Or comme Jefus étoit à Bethanie chez Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui avec un vafe plein d'une liqueur odoriferante, & de grand prix, qu'el le lui répandit fur la tête lorfqu'il étoit à table. Ce que voyant les Difciples, ils en furent choquez, & dirent: pour quoi perdre dela? car on en pouvoir tirer beaucoup d'argent, & le donner aux pauvres. Mais Jefus fçachant ce qu'ils difoient, leur dit : pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? c'est une bonne action qu'elle vient de faire à mon égard, Aussi bien vous avez toujours des pauvres avec vous: mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Car en repandant cette liqueur fur mon Corps, elle l'a fait en vûe de ma fépulture. Je vous le dis en verité; dans tout le monde, en quelque lien que cet Evangile foit prêché, ce qu'el le a fait fe publiera auffi en memoire d'elle. Alors l'un des douze nommé Judas l'Ifcariote, alla aux Princes des Prêtres, & leur dit que voulez-vous me donner, & je vous le livrerai? ils

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