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L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Matthieu. Chap. 3.

ENce tems-là, l'Ange du Seigneur

apparut en fonge à Jofeph, & lu dit; levez-vous, prenez l'Enfant & fa Mere, fuyez-vous-en en Egypte, & n'en partez point que je ne vous le dife; car il arrivera qu'Hérode cherchera l'Enfant pour le faire perir. Jofeph fe leva, & la nuit même, prenant l'Enfant avec fa Mere, il fe retira en Egyp te, & il

& il y fut jufques à la mort d'Hérode; afin que ce que le Seigneur a dit par le Prophete, s'accomplit. J'ai fait venir mon Fils de l'Egypte. Hérode voyant que les Mages l'avoient trompé, fe mit fort en colere, & envoya tuer tout ce qu'il y avoit d'Enfans dans Bethleem, & aux environs, depuis l'â ge de deux ans, & au-deffous, felon le tems dont il s'étoit informé aux Mages. Alors s'accomplit ce qui a été dit par le Prophete Jeremie: on a entendu une voix dans Rama, de grandes lamenta tions, & de grands cris: c'eft Rachel qui pleure fes enfans, & elle ne veut point fe confoler, parce qu'ils ne font plus.

B. S.

PRATIQUES DE PIETE'.
'Innocence eft la bafe du vrai

1. L merite. Les plus belles qualitez

s'abâtardiffent, les vertus fe fanent l'efprit le plus brillant s'épaiffit, s'obfcurcit, s'éteint par la corruption des moeurs. Il ne faudroit pour toute preuve de cette verité bien trifte, mais bien vifible, que celle que nous met devant les yeux l'experience de tous les jours. N'ayez rien tant à coeur que de vivre dans cette innocence, que de conferver ce précieux trefor, que de mettre cette délicate fleur à l'abri. Le trop grand hâle le flétrit; fuyez avec foin tout ce qui peut lui nuire. Aimez la reraite, fuyez les compagnies mondaines, où l'on ne refpire qu'un air contagieux. Ayez une devotion particuliere aux faints Innocens, & demandez à Dieu par leur interceffion, qu'il vous conferve dans l'innocence.

2o. Ayez extrêmement à coeur de fuivre en tout l'ordre de la Divine Providence, & ne craignez rien tant que d'en déranger l'oeconomie, par les fubtils & malins artifices des paffions. Pour cela, foumettez à cette Divine Providence tous vos defirs, tous vos deffeins, tou

tes vos vûes. Ne confultez que la VOlonté de Dieu dans toutes vos entreprifes, ne cherchez que fa gloire, & vous chercherez & ferez par là votre falut.

LE DIMANCHE D'ENTRE NOEL. ET L'EPIPHANIE..

D

:

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour.. LEU tout-puiffant & éternel, con duifez toutes nos actions felon la regle de votre divine volonté afin qu'au nom, & par le merite de votre Fils bien-aimé, nous puiffions produire avec abondance les fruits falutaires des bon-nes œuvres. Par le même Jefus-Chrift qui étant Dieu vit & regne, &c. L'EPITRE. Leçon tirée de l'Apôtre faint Paul aux Romains. Chap. 13.

MEs Freres, tout le tems que l'heritier eft enfant, il n'eft diftingué

en rien de l'esclave, quoiqu'il foit le Maître de tout: mais il dépend des Tu teurs : & de ceux qui agiffent pour lui, jufqu'au tems marqué par fon pere. Nous auffi de même, lorfque nous étions des Enfans, nous vivions comme des efclaves, fous les premiers éle

mens qui ont été enseignez au monde ; mais quand les tems ont été accomplis, Dieu a envoyé fon Fils né d'une femme, né fujet à la loi; pour racheter ceux qui étoient fujets à la loi : afin que nous devinffions des enfans d'adoption. Et parce que vous êtes les enfans de Dieu, il a répandu dans vos coeurs l'efprit de fon Fils, lequel crie : Pere, Pere. Ainfi on n'eft plus esclave, mais on eft fils, on eft heritier par la grace de Dieu.

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L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Matthieu. Chap. 8. N ce tems-là, Jofeph & Marie, mere de Jefus, étoient en admiration fur ce qui fe difoit de lui. Simeon leur donna fa benediction, & dit à Marie fa mere : l'Enfant que voilà, eft au monde pour la perte, & pour le falut de plufieurs de ceux d'Ifrael, & pour fervir de but à la contradiction : & vousmême vous aurez l'ame tranfpercée d'un glaive: afin qu'on découvre ce que plu fieurs penfent au fond de leur coeur. En ce tenis-là vivoit Anne, qui avoit le don de Prophetie, & qui étoit fille de Phanuel de la Tribu d'Afer; elle étoit fort avancée en âge; elle avoit été fept

ans avec celui qu'elle époufa étant encore fille ; & elle demeura veuve jusqu'à l'âge de quatrevingt quatre ans, ne fortant point du Temple, en paffant religieufement les nuits & les jours, en jeûnes & en prieres. Etant furvenuë à la même heure, elle loüoit le Seigneur & parloit de cet Enfant à tous ceux qui attendoient la redemption d'Ifraël. Enfin lorfqu'ils fe furent acquittez de tout felon la loi du Seigneur, ils s'en retournerent en Galilée à Nazareth, quiétoit le lieu de leur demeure. Cependant l'Enfant plein de fageffe, devenoit plus grand & plus fort ; & la grace de Dieu étoit en lui.

COM

PRATIQUES DE PIETE'. 1o. OMME rien n'eft plus propre pour entretenir une ame dans le relâchement, pour nourir même le libertinage que la pensée heretique que Dieu n'a point une volonté fincere de fauver tous les hommes, & que JesusChrift n'eft pas mort pour tous; rien auffi n'eft plus confolant, rien n'eft plus propre pour convertir le pecheur, & pour nourir notre confiance que cette verité de foi, que Dieu veut veritable ment que je fois fauvé, que Jesus-Chrift

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