fouvent faites-en des leçons à vos enfans, & accoûtumez-vous à regarder en pitié les joïes du monde. Fuyez les fêtes mondaines; c'eft une pratique de pieté bien utile, d'employer plus de tems alors au fervice de Dieu. 2o. Etudiez-vous tous les jours davantage à plaire à Dieu. C'eft un artifice du demon de porter les Chrétiens à de plus grands divertiffemens dans le tems Pafchal, & le monde à multiplier en ce tems-ci fes fêtes. Pour vous, gardez-vous bien de donner dans ce piege.. Soyez plus fidéle que jamais à vos exercices de pieté ; & fur-tout, les faints jours de Dimanche. Employezles aux bonnes oeuvres; affiftez affidû, ment au fervice divin, & à lá priere; que votre attention, & votre applica tion foit à lui plaire ; & ne mettez votre joïe qu'à vous acquitter avec fidélité des devoirs de Chrétien. LE QUATRIÈME DIMANCHE D'APRE'S PÂQUES. : L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Seigneur, qui uniffez tous les fidéles dans un même efprit, & une même volonté faites par votre infinie miféricorde, que nous aimions ce que vous nous commandez, & que nous défirions ce que vous nous promettez ; afin que parmi l'inconftance & l'intabilité des chofes de ce monde, nos cœurs demeurent toujours attachez où fe trouve la veritable joye. Par notre Seigneur, &c. L'EPIT RE. Leçon tirée de l'Epître de faint Jacques. Chap. 1. Es bien-aimez, toute faveur infigne, & tout don parfait vient d'enhaut, & defcend du Pere des lumieres, qui ne change point, & dans qui il n'y a pas même l'ombre de changement. Car de fon plein gré il nous a engendrez par la parole de verité ; afin que nous tenions en quelque forte le premier rang parmi ce qu'il a créé. Vous le fçavez, mes Freres bien-ai mez, que tout homme foit toujours prêt à écouter, qu'il ne parle pas aifément, & qu'il ne fe mette pas aifément en colere, Car la juftice de Dieu n'eft point l'ouvrage de la colere de l'homme. C'eft pourquoi renonçant à tout ce qui eft impur, & à tous les excès de l'iniquité, recevez dans un efprit de douceur la parole qui eft plantée en vous, & qui a la vertu de sau ver vos ames. L'EVANGILE. La fuite du faint Evan gile felon Saint Jean. Chap. 16. E : N ce tems-là, Jefus dit à fes Difciples: je m'en vais à celui qui m'a envoyé, & perfonne de vous ne me demande où allez-vous? mais parce que je vous ai parlé de la forte, vous avez le coeur rempli de trifteffe. Je vous dis pourtant la verité; il eft de votre interêt que je m'en aille; car fi je ne m'en vais point, le Confolateur ne viendra point à vous, & fi je m'en vais, je vous l'envoyerai. Et quand il fera venu, il convaincra le monde fur le peché, fur la juftice, & fur le jugement. Sur le peché, car ils n'ont point crû en moi. Sur la juftice, car je m'en vais à mon Pere, & vous ne me verrez plus. Sur le jugement, car le Prince de ce monde eft déja jugé. J'ai encore beaucoup de chofes à vous dire, mais vous n'êtes pas maintenant en état de les porter. Quand il viendra cet Efprit de verité, il vous enfeignera toutes les veritez. Car il ne parTera point de fon chef: mais il dira. tout ce qu'il aura entendu, & il vous fera connoître l'avenir. C'est lui qui me glorifiera; parce qu'il aura part à ce qui m'appartient, & qu'il vous le fera connoître. PRATIQUES DE PIETE’. 1o. N regarde dans le monde les gens de bien, comme des gens fimples, impolis, inutiles, parce qu'ils ne font pas de toutes les parties de plaifir; bannis dans le monde du commerce de ceux qu'on appelle les honnêtes gens, comme indignes de paroître dans leurs brillantes affemblées; ce font, felon eux, des gens qui ne fçavent pas vivre, & qu'on regarde en pitié. Mais un peu de patience; ces beaux jours s'obfcurciront, cet éclat qui enchante, & ce tumulte qui étourdit, tombera. Des pleurs, & d'amers repentirs peu fuccederont à tous ces faux plaifirs à toutes ces fètes fi chrétiennes ; la mort fera fentir qui a été fage, & qui s'eft trompé. Si vous voulez être vrai Difciple de Jefus-Christ, déclarez-vous hautement contre l'efprit & les maximes du monde; gardez-vous bien de rougir jamais de l'Evangile; ne faites pas parade, mais profeilion de pieté 20. Ayez horreur de ce refpect humain, fi indigne d'un Chrétien, qui empêche fouvent qu'on ne faffe tout le bien qu'on peut faire par le bon exemple. Dites fouvent à vos enfans, à vos amis, & en certaines occafions: qu'eft-ce que le monde? pourquoi fuivre les modes & les maximes du monde? pourquoi s'affujettir à fes indignes loix? que votre regle des moeurs foit l'Evangile. Interdisez-vous autant que vous le pourrez toutes ces fêtes purement mondaines; employez ce tems à faire la cour à Jefus-Chrift. LE |