pieux exercices de la nuit, doivent du moins fe lever aujourd'hui plus matin qu'à l'ordinaire, & fe hâter de benir, & de prier le Seigneur avec beaucoup de ferveur dès la pointe d'un jour qui doit être plus particulierement, tout confacré à Dieu.

Recitez les Litanies du faint nom de Jefus, & celles de la fainte Vierge, le matin à la fin de la Messe, & le foir dans la vifite que vous devez faire à JefusChrift dans le faint Sacrement.

Dès que vous vous éveillerez, dites avec le Prophete: Mon Seigneur & mon Dieu, c'eft pour vous aimer, & pour vous fervir avec une nouvelle ferveur que je m'éveille de fi bonne heure.

C'eft une fainte pratique de réciter ce Pfeaume tous les matins en s'habillant, & c'eft ce qui a déterminé à le mettre ici tout au long.

On

PSEAUME LXII.

Mon Seigneur & mon Dieu, c'est

pour vous aimer, & pour vous fervir avec une nouvelle ferveur que je m'éveille de fi bonne heure.

Mon ame ne foûpire plus qu'après vous, ô le Dieu de mon coeur ! & tout

ce que je fuis, vous rend hommage. Dans cette vallée de larmes, dans ce triffe lieu de mon exil, je me prefente par tout devant vous, ô mon Dieu, comme je ferois dans votre tabernacle, & par tout j'admire, & j'adore votre puiffance; par tout j'expérimente les doux effets de votre bonté infinie.

Certainement la confolation que je trouve dans vos mifericordes, paffe toutes les douceurs de la vie : auffi ne cefferai-fe jamais de chanter vos loüanges, & de vous remercier de vos bienfaits.

C'eft ainfi que je vous benirai tous les jours de ma vie ; ainsi leverai-je jour & Buit les mains vers vous, pour invoquer

votre nom.

Que mon ame foit nourrie aujourd'hui, & comme engraiffée par les confolations que vous verferez fur elles, & ma joye éclatera par les louanges que je vous donnerai.

Si j'ai dû penfer à vous dans le tems même de mon repos, ne dois-je pas à mon réveil vous donner ma premiere penfée, & commencer ce jour par me rappeller avec des fentimens d'une vive reconnoiffance, toutes les occafions où vous m'avez fecouru?

Quel plaifir de penfer que vous me couvrez comme de vos aîles, & que par le fecours de votre grace vous ne permettrez pas que mon ame fe fépare jamais de vous par le peché.

En vain les ennemis de mon falut me tendront des piéges, votre grace, Seigneur, me rendra victorieux; leur inalice & leurs rufes tourneront à leur confulion, & ils feront comme autant de victimes immolées à votre juste colére.

que

Pour moi, Seigneur, je ne trouverai de joye qu'en vous, m'eftimant plus heureux de vous fervir que de regner. Oui, mon Dieu, on rend juftice tôt ou tard à la vertu. Le jour viendra les plus libertins eftimeront & loueront ceux qui vous fervent, & avoueront qu'ils ont été dans l'erreur qu'ils ont dit qu'il y avoit trop de peine à vous plaire, & à vous.fervir.

LE SAINT JOUR DE L'EPIPHANIE, OU LA FETE des Rois.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe.

Dieu, qui en ce jour avez fait connoître & adorer votre Fils uni

que aux Gentils en leur donnant une

nouvelle étoile pour guide, accordeznous par votre bonté, que vous con noiffans déja par la foi, nous arrivion's jufqu'à la contemplation de votre gloire ineffable, par le même Jefus-Chrift Notre-Seigneur, qui étant Dieu, &c. L'EPITRE Leçon tirée du Prophete Ifaie. Chap. 60.

Evez-vous Jerufalem, brillez d'une nouvelle clarté : car voilà que votre lumiere eft venue, & que la gloire du Seigneur s'eft levée fur vous; car voilà que les tenebres couvriront la terre, & une nuit fombre couvrira les peuples; mais le Seigneur fe levera fur vous, & l'on verra få gloire éclater au milieu de vous; les nations marcheront à la faveur de votre lumiere, & les Rois à la fplendeur de votre clarté naissante. Levez vos yeux & regardez autour de vous. Tous ceux que vous voyez affemblés ici, viennent pour vous. Vos fils viendront de loin, & vos filles viendront vous trouver de tous côtez. Alors Vous verrez & vous ferez dans l'abondance, votre coeur fera dans l'admiration & dans une effufion de joïe lorfque vous ferez comblée des richeffes de la

Mer, & que tout ce qu'il y a de puiffant dans les nations, viendra fe donner à vous; vous ferez inondée par une foule de chameaux, par les dromadaires de Madian, & d'Epha; tous viendront de Saba vous apporter de l'or & de l'encens, & publier les leüanges du Seigneur.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evan gile felon Saint Matthieu. Chap. 2.

Efus étant né en Bethléem, de Juda au même tems que regnoit Hérode des Mages vinrent de l'Orient à JeTufalem, & demanderent où eft le Roi des Juifs, qui vient de naître; car nous ayons vû fon étoile en Orient, & nous fommes venus pour l'adorer. A cette nouvelle le Roi Hérode fut troublé, & tout Jerufalem avec lui ; & ayant affemblé tous les Princes des Prêtres & des Scribes de la Nation, il leur demanda où devoit naître le Chrift: ils lui dirent, à Bethléem de Juda; car voici ce qui a été écrit par le Prophéte; & vous Bethléem de Juda : vous n'êtes pas la moindre entre les principales villes de Juda, puifque de vous fortira le Conducteur qui gouvernera Ifraël mon