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que votre Eglife joüiffant de ce repos & de cette tranquillité, vous témoigne avec fa joye l'ardeur de fa pieté. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epitre de faint Paul auz Romains. Chap. 8.

Es Freres, je fuis perfuadé que les afflictions du tems prefent, n'ont aucune proportion avec la gloire future qui éclatera en nous. Auffi ce qu'attendent le plus les créatures, c'est que cette gloire des enfans de Dieu éclate, parce qu'elles font affujetties à la vanité non de leur gré, mais par l'ordre de celui qui les y a affujetties, dans l'efperance qu'elles feront elles mêmes affranchies de la corruption à laquelle elles étoient affujetties, pour paffer à la liberté qui fait la gloire des enfans de Dieu. Car nous fçavons que jufqu'à cette heure toutes les créatures gemiffent & fouffrent les douleurs de l'enfantement. Et non feulement elles, mais auffi nous-mêmes qui avons les prémices de l'efprit. Ouï, nous-mêmes, nous gemiffons au-dedans de nous, dans l'attente de l'adoption des enfans de Dieu, & de la délivrance de notre corps, en Jefus-Chrift notre Seigneur.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Luc. Chap. 5.

EN ce tems-là: le peuple venant en foule: pour entendre la parole de Dieu, accabloit Jefus qui étoit au bord du lac de Genefareth, il vit deux barques arrêtées : les pêcheurs étoient defcendus, & lavoient leurs filets. Etant monté fur l'une de ces barques, qui étoit celle de Simon, il le pria de s'éloigner un peu du rivage : & s'étant affis, il inftruifoit le peuple de dessus la barque. Dès qu'il eut achevé fon difcours, il dit à Simon: menez-nous en pleine eau, & jettez vos filets pour pêcher. Maître, lui repondit Simon, nous avons fatigué toute la nuit, & nous n'avons rien pris; mais puifque: vous me le dites, je jetterai le filet.. L'ayant fait, ils prirent une fi grande quantité de poiffons, que leur filet en rompoit. Etils firent figne à leurs compagnons, qui étoient dans l'autre barque, de venir leur aider: Ceux-ci vinrent, & on emplit les deux barques » enforte qu'elles alloient prefque à fonds ce que voyant Simon Pierre, il dit à Jefus, en fe jettant à fes pieds:

éloignez-vous de moi, Seigneur, parce que je fuis un pecheur. Car à la vûe de la pêche qu'ils venoient de faire, ils avoient été tous épouvantez, lui & ceux qui étoient avec lui, aussi-bien que Jacques, & Jean fils de Zebedée, qui étoient compagnons de Simon. Mais Jefus dit à Simon: n'ayez point de peur déformais ce fera des hommes que vous prendrez. Et ayant tiré leurs barques à terre, ils quitterent tour, & le fuivirent.

"C

PRATIQUES DE PIETE'. Ommencez dès ce jour d'aimer Dieu de cet amour de préference, qui lui affûre tellement la premiere place dans votre coeur, que pour la lui conferver, vous foyez dans la difpoSition de lui facrifier, biens, plaisirs, amis, parens, la vie même, & pour cela prenez une forte refolution de ne rien vouloir, de ne rien entreprendre, que Dieu ne foit le premier confulté, & fa volonté toujours fuivie. Ne vous en tenez pas à vos lumieres; l'amour propre aveugle. Ne faites rien de confiderable durant la vie fans avoir pris l'avis d'un fage & zelé Directeur.

2o. Examinez fi vous n'êtes point

trop attaché à votre famille, ou à vos interêts temporels. On a quelquefois de certaines prédilections pour des enfans, lefquelles mettent le trouble & la jaloufie dans les familles. Les amitiez particulieres ne font pas moins odieufes, ni moins pernicieufes dans les Communautez; toutes ces diftinctions, toutes ces préferences, font les effets de notre amour propre. Ayons. un amour reglé pour nos parens, & pour nous-mêmes; que notre cœur ne foit pas l'efclave de la paffion, & alors. nous ne commettrons plus d'injuftices. Dieu doit être à la tête de tout; c'eft fa place. Etouffez en même tems certaines fenfibilitez; corrigez certain rafinement de délicateffe, & de mpLeffe, qui font voir que vous aimez trop. L'amour propre eft un ennemi rufé & domestique d'autant plus à craindre qu'on s'en défie moins. Il nous trahit quand il nous flatte. Toujours d'intelligence avec nos paffions, il trouble fans ceffe notre repos, & met en grand danger notre falut. Prenez aujourd'hui la refolution de ne le plus ménager, de le combattre fans relâche, & de le vaincre. Il fe gliffe par

tout; ne l'épargnez nulle part, il se nourrit de nos aifes & de nos commoditez: retranchez tout ce qui n'eft pas abfolument néceffaire. La mortification feule l'affoiblit: déterminez aujourd'hui celles que vous ferez. La mortification des fens eft le fupplice de l'amour propre. Privez-vous de toutes ces fatisfactions qui ne tendent qu'à le rendre plus fier. Quelque contraire qu'il foit à la dévotion, il ne fe brouille guere avec plufieurs de ceux qui font profeffion d'être dévots. Faites lui une guerre éternelle.

LE CINQUIE'ME DIMANCHE D'APRE'S LA PENTECOTE. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu, qui avez préparé les biens celeftes, & invifibles pour ceux qui vous aiment ; répandez dans nos coeurs le mouvement & l'impreffion de votre amour; afin que vous aimant en toutes chofes & plus que toutes chofes, nous puiffions jouir un jour de cette felicité que vous nous avez promife, laquelle furpaffe tous nos fouhaits, & tous nos defirs. Par notre Seigneur, &c.

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