peuple. Alors Hérode ayant fait venir fecrettement les Mages, s'informa exactement d'eux du tems auquel ils avoient vû paroître l'étoile ; & les envoyant à Bethléem, il leur dit; allez enquêtez-vous foigneufement de l'enfant, & quand vous l'aurez trouvé, donnez-m'en avis, afin que moi aussi j'aille l'adorer. Ayant entendu ce que le Roi leur difoit, ils s'en allerent, & auffi-tôt l'étoile qu'ils avoient vû en Orient parut en allant avec eux jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter fur le lieu où étoit l'enfant ; à la vûe de l'étoile ils eurent une extrême joïe, & entrant dans le logis, ils trouverent l'Enfant avec Marie fa Mere, & fe profternant, ils l'adorerent, puis ayant ouvert leurs tréfors, ils lui offrirent en prefent de l'or, de l'encens, de la myrrhe; & ayant été avertis en fonge de n'aller point retrouver Hérode, ils retournerent en leur pays par un autre chemin. PRATIQUES DE PIETE'. Xaminez avec foin, & marquez incessamment les principaux chefs furquoi vous avez le plus de befoin de vous reformer; déterminez les moyens dont vous devez vous fervir pour respect fingulier, & une ferveur nouvelle: Faites-lui aujourd'hui trois vifites en trois tems differens, & accompagnez chaque adoration d'une amande honorable, pour reparer autant qu'il eft poffible, l'oubli qu'on a de lui, & les irréverences qui fe commettent en fa prefence; & faites que votre respect, votre devotion & votre modeftie foient les preuves de votre foi & les marques de votre amour. 2o. Souvenez-vous de ne point paroître aujourd'hui devant Jefus-Chrift les mains vuides. Nos prefens doivent accompagner nos adorations. Outre l'hommage de votre coeur, faites-lui un prefent à chaque vifite. Certains actes de mortification & de vertu ; certains petits facrifices qu'il eft à propos de déterminer & de promettre, ne fçau roient qu'être bien reçûs. Une aumône peut encore tenir lieu de préfent; & comme il y a peu de villes où il n'y ait une adoration perpétuelle établie du très-faint Sacrement, faites-vous un devoir de Religion de vous enrôler dans une fi fainte Societé. Ayez-y votre jour & votre heure d'adoration; nulle pratique de pieté plus intéressante, plus C folide, & acquittez-vous-en avec perfévérance, & avec ponctualité. Que s'il n'y a point de pareille focieté dans le lieu où vous demeurez; employez tous vos foins, & tout votre crédit pour faire un établiffement fi digne de votre zèle. Rien de plus aifé que d'engager tous les Paroiffiens à venir paffer une heure chaque mois, on feulement chaque année devant le Saint Sacrement. Quelle fource de bénédictions pour tout le monde; mais quelle confolation pour vous d'avoir travaillé à ce que Jefus-Chrift foit adoré à toutes les heures du jour. LE SECOND DIMANCHE APRE'S L'EPIPHANIE. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. tout-puiffant & éternel, qui Dreglez tout ce qui fe paffe dans le Ciel & dans la Terre, écoutez favorablement les prieres de votre peuple, & faites-nous goûter durant le tems de cette vie, les douceurs de votre paix. Par Notre-Seigneur Jefus-Chrift, &c. L'EPITRE. Leçon tirée de la Lettre de l'Apotre faint Paul aux Rom. Ch. 12. Es Freres, comme nous avons des M dons differens, felon la grace qui nous a été donnée ; fi c'eft pour faire la fonction de Prophete, que ce foit d'une maniere proportionnée à ce qu'on a de foi; fi c'est pour un miniftere, qu'on s'occupe de fon miniftere; fi c'eft pour enfeigner, qu'on enfeigne. Celui qui eft pour exhorter, qu'il exhorte: celui qui eft pour diftribuer les aumônes, qu'il les diftribue dans un efprit droit & fimple: celui qui gouverne, qu'il fe donne du foin; celui qui affifte les miferables; qu'il le faffe gayement, que fa charité foit fans artifice. Ayez horreur du mal, & foyez attachez au bien: entre-aimezvous avec une charité fraternelle: prevenez-vous de civilité les uns les autres: ne negligez point les chofes dont vous avez le foin: foyez fervens en efprit; fervez le Seigneur : que l'efperance vous donne de la joye: foyez patiens dans les tribulations: priez avec affiduité: prenez part aux neceffitez des Saints, aimez à pratiquer l'hofpitalité, beniffez vos perfccuteurs, beniffez-les, & gardez-vous bien de leur donner des male : dictions ayez de la joye avec ceux qui en ont pleurez avec ceux qui pleurent, entrez dans les fentimens les uns des autres: n'ayez point des penfées prefomptueufes, mais prenez-en de modestes. L'EVANGILE. La fuite du Saint Evangile felon faint Jean. Chap. 2. FN ce tems-là, il y eut des nôces à Cana en Galilée, & la Mere de Jefus s'y trouva. Jefus fut auffi invité aux nôces avec fes Difciples. Et comme il n'y avoit plus de vin, la Mere de Jefus lui dit ils manquent de vin. Jefus lui répondit: femme qu'avons-nous de commun vous & moi? mon tems n'eft point encore venu. Sa Mere dit à ceux qui fervoient faites tout ce qu'il vous dira. Or il y avoit là fix cuvettes de pierre, deftinées aux purifications des Juifs, & tenant chacune deux ou trois mefures. Jefus leur dit : empliffez d'eau les cuvettes; & ils les remplirent jufqu'au haut. Jefus ajoûta: puifez maintenant, & portez au Maître du feftin, & ils le firent. Dès que celui-ci cut gouré l'eau qui avoit été changée en vin, ne fçachant pas d'où venoit ce yin, au lieu que les valets qui avoient puifé l'eau, le fçavoient bien : il s'adressa à |
