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fur fon cheval, le mena à une hôtellerie, & prit foin de lui. Le jour fuivant il tira de fa bourfe deux deniers d'argent, qu'il donna à l'hôte, en lui difant ayez foin de cet homme-là; & tout ce que vous avancerez pardeffus, je vous le rendrai à mon retour. Qui de ces trois vous semble avoir été le prochain de l'homme qui tomba entre les mains des voleurs? c'eft, repatrit le Docteur, celui qui l'a traité charitablement. Surquoi Jefus dit au Docteur : allez, & faites la même chofe.

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PRATIQUES DE PIETE.

ON n'entend par des bonnes œcu

vres que certaines actions particulieres qui regardent la charité,comme foulager les malheureux, confoler les affligez, fecourir les pauvres. Et ainfi, toute bonne oeuvre est une bonne action, mais toute bonne action n'est pas une bonne œuvre. Il y a fept oeuvres de miféricorde fpirituelles, & autant de corporelles, par lefquelles on fecourt fon prochain dans fes neceffitez de l'efprit, & du corps. Les corporelles font: vifiter les prifonniers, & les pauvres malades dans les hôpi

taux ; donner à boire à ceux qui ont foif; donner à manger à ceux qui ont faim; racheter les prifonniers; vêtir les nuds; loger les pauvres; enfevelir les morts. Les fpirituelles font; donner bon confeil à ceux qui en ont befoin; corriger ceux qui manquent inftruire les ignorans; confoler les affligez; pardonner les injures; remettre les offenfes; prier pour les vivans, & pour les morts, & pour ceux qui nous perfécutent. Il n'est personne qui ne puiffe s'acquitter de quelques-unes de ces oeuvres de miféricorde; plufieurs même de toutes. Déterminez celles que vous pouvez faire, & que vous ferez au defespoir à l'heure de la mort d'avoir omifes; & foyez fidéles déformais chaque jour, s'il fe peut, à vous en aqúitter.

2°. Si vous avez des parens pauvres, ou affligez, ne manquez point de les voir, & de les affifter les premiers; ce font vos parens, ils doivent avoir la préference dans vos bonnes oeuvres. Chofes étrange on trouve quelquefois des gens qui ont honte d'aller voir leurs parens pauvres, comme fi cette vifite devoit les déshonorer; rien n'eft Z

plus opposé à l'efprit de Jefus-Chrift, & à la charité chrétienne, que cette mauvaise honte. On iroit plûtôt visiter les pauvres à l'hôpital, qu'un parent pauvre dans sa maison. C'est une fecrete vanité, qui eft la veritable caufe de cette préference. La visite des pauvres dans l'hôpital, fait toujours quelque honneur; un pauvre qui eft notre parent, humilie une ame orgueilleufe. Gardez-vous bien d'écouter une fi fotte vanité : informez-vous fi Vous avez quelque parent qui fouffre, & ne paffez pas le jour fans le visiter & l'affifter. S'il y a quelqu'un de ceux qui vous ont offenfé, qui foit dans l'affliction, ou dans la mifere: vifitez-le, foulagez-le; préferez cette œuvre de charité à toutes les autres : voilà l'efprit de l'Evangile & du Christianisme. Enfin, faites-vous une loi de ne passer aucun jour, ou du moins aucune femaine, fans pratiquer quelque œuvre de miféricorde; cette pratique eft peutêtre la marque la plus fûre de la prédeftination, & du falut.

LE TREIZIE'ME DIMANCHE D'APRE'S LA PENTECOTE.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dcroitre en nous toujours de plus Ieu tout-puiffant & éternel, faites en plus la foi, l'efperance & la charité: & afin que nous puiffions acquerir ce que vous nous promettez, faitesnous aimer ce que vous commandez. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epître de l'Apôtre faint Paul aux Galates. Chap. 3.

Es Freres les promeffes ont été Mfaites à Abraham, & à ce qui naîtra de lui; il n'eft pas dit, & à ceux qui naîtront, comme s'ils étoient plufieurs, mais comme s'il ne s'agilloit que d'un, & à ce qui naîtra de vous: c'eft-à-dire, au Chrift. Voici donc ce que je dis. L'alliance que Dieu a luimême ratifiée : la loi qui eft venuë quatre-cens trente ans après, ne l'annulle pas, en forte que fa promeffe foit vaine; car fi le droit d'héritier eft fondé fur la loi, ce n'eft plus für la promeffe: or c'est par la promeffe que

&

Dieu l'a donné à Abraham. Que fert donc la loi ? c'est à caufe des crimes qu'elle a été établie, pour jufqu'à la venuë de celui qui devoit naître, en faveur de qui la promeffe avoit été faite & les Anges l'ont intimée par le miniftere d'un médiateur. Or un médiateur ne l'eft pas d'un feul, Dieu pourtant n'eft qu'un. La loi eft donc contre les promeffes de Dieu ? rien moins. Car fi la loi avoit été don née enforte qu'elle pût juftifier, la juftice viendroit effectivement de la loi. Mais l'Ecriture a tout affujetti au peché afin que par la foi en Jefus Chrift, la promeffe s'accomplit au re gard de ceux qui croiroient.

L'EVANGILE La fuite du faint Evan gile felon faint Luc. Chap. 17.

tems-là, Jefus allant à Je

Erufalem, par le milieu de la Sama

rie, & de la Galilée. Comme il entroit dans un Village, il rencontra dix le preux, qui fe tenant éloignez, s'écrierent Jefus notre Maître, ayez pitić de nous. Dès qu'il les eut apperçus allez, dit-il, montrez-vous aux Pretres & en y allant, ils furent gue

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