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nombre. Pour cela prenez cette forte refolution de mettre en œuvre tous vos talens, & toute votre industrie, de ne rien négliger pour une affaire de cette conféquence. Le chemin qui mene à la vie eft étroit. Que l'amour propre, que toutes les paffions fe récrient, il n'y a pas deux chemins. Réfolvez-vous dès ce moment de faire les derniers efforts pour entrer par cette porte étroite. Fuyez tout Directeur, tout Docteur relâchez ce font de mauvais guides. Le chemin eft étroit, reprefentez-vous le même raboteux, difficile, fur tout quand on y marche chargé d'une croix: mais y a-t-il à choifir, quand le chemin eft unique Jefus-Chrift ne nous en a point appris d'autre, nul de ceux. qui font fauvez qui ne l'ait fuivi.. Avezvous trouvé une autre route? ce che

min eft peu frequenté: gardez-vous bien de marcher avec la foule : le tumulte qu'elle caufe, & la pouffiere: qu'elle excite empêchent qu'on ne s'ap perçoive de fon égarement; mais on fe perd avec la multitúde. Fuyez le grand monde ayez en horreur fes maximes & fur tout celle qui veut qu'on vive, & qu'on faffe toujours com

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me les autres. Ne paroiffez jamais aux fpectacles, ni au bal; évitez par religion toutes les parties de plaifir, & Tes affemblées mondaines ; & faitesvous une loi, & un honneur d'être de ce petit nombre d'ames pieufes, humbles, ferventes, qui fe font un plaisir de leurs devoirs, qui vivent dans le recueillement; à qui le monde ne peut reprocher que d'être trop modeftes, trop refervez, trop religieux, que de n'être ni de leurs plaifirs, ni de leurs fêtes. Souvenons-nous que le Royaume n'est donné qu'au petit troupeau. C'est une verité, que quoique tous foient appellez, peu font élûs, parce qu'il y en a peu qui vivent felon les loix & les maximes de l'Evangile. N'ayez point d'autre régle de conduite que cet Evangile ; & quoiqu'il en coû te, il faut être du petit troupeau.

2°. Ne fçavez-vous pas, (a) difoit faint Paul, que ceux qui courent dans la lice, courent tous à la verité; mais qu'un feul remporte le prix. Courez de forte que vous l'obteniez. Pour cela, que outre les avis précedens, gardez ceux qui fuivent. 1o. Faites affidûment la (a) 1. Cor. 9.

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cour à Jefus-Chrift dans le faint Sacrement. Mettez en ce divin Sauveur toute votre confiance, & ayez pour lui dans cet adorable Myftere, un amour tendre & refpectueux. 2°. La fréquente Communion avec les difpofitions né ceffaires, affûre, pour ainsi dire, le falut, & nourrit l'ame du pain des forts? (b) Car qu'est-ce que le Seigneur a de bon & d'excellent à donner à fon peuple, dit le Prophete Zacharie, finon le froment des Elûs? 3°. Une devotion tendre & perfeverante à la fainte Vierge, a toujours été regardée dans l'Eglife comme une marque vifible de prédeftination. Saint Jean de Damas l'appelle: (a) Le gage affuré de notre falut. Ceux qui auront gagné les bonnes graces de Marie, feront reconnus des habitans du Paradis pour leurs Concitoyens, & celui qui fera marqué de ce fceau, fera écrit dans le livre de Vie: (b) Dites tous les jours le Salve Regina, pour obtenir par la puiffante interceffion de la fainte Vierge, la gra ce d'être du petit nombre des fauvez. (b) Zach. 9. (a) In Nu. B. V. (b) Bon. in Pfalm. 10.

LE VINGTIE'ME DIMANCHE D'APRE'S LA PENTECOTE.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Seigneur, nous vous fupplions que vous laiffant fléchir aux prieres de vos Fidéles, vous leur accordiez le pardon de leurs offenfes, & la véritable paix, afin qu'étant purifiez par votre grace de tous leurs pechés, ils vous fervent dans la tranquillité d'une fainte confiance. Par notre Seigneur, &c. L'EPITRE Leçon tirée de l'Epître de l'Apôtre faint Paul aux Ephefiens.. Chap. S.

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Es Freres, prenez garde à marcher avec précaution, non comme des gens fans raifon, mais comme des perfonnes raisonnables; rachetant le tems, parce que les jours font mauvais. C'eft pourquoi n'agiffez point imprudemment, mais comprenez bien. la volonté de Dieu. Gardez-vous des excès du vin, qui menent à l'impudi cité mais faites en forte que vous foyez remplis du Saint-Efprit; vous entretenant vous-mêmes de Pfeaumes, d'Hymnes, & de Cantiques fpirituels,

adreffant ces Pfeaumes au Seigneur dans le fond de vos coeurs, rendant fans ceffe pour toutes chofes des actions de graces à Dieu le Pere, au nom de Jefus-Chrift notre Seigneur, vous tenant dans une foûmiffion mutuelle par la crainte de Jefus-Chrift.

L'EVANGILE La fuite du faint Evangile felon Saint Jean. Chap. 4.

N ce tems-là, il y avoit un Seigneur, dont le fils étoit malade à Capharnaum. Ce Seigneur ayant appris que Jefus étoit venu de Judée en Galilée, alla le trouver, & le fupplia de venir guerir fon fils, car il fe mouroit. Jefus lui dit : fi vous ne voyez vous autres des miracles, & des chofes extraordinaires, vous ne croyez point. Il répondit à Jefus : venez, Seigneur, avant que mon fils meure. Allez, lui dit Jefus, votre fils eft gueri. Il crut ce que lui dit Jefus, & il s'en alla. Comme il étoit en chemin, il rencontra fes ferviteurs, qui lui apprirent que fon fils étoit gueri. Il s'informa que d'eux à quelle heure le malade s'étoit trouvé mieux. Ils lui dirent : la fiévre le quitta hier à la feptiéme heure du

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