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foit donnez-moi du tems, & je vous payerai tout. Mais l'autre ne le voulut point, & alla le faire mettre en prifon, pour jufqu'à ce qu'il payât. Les autres ferviteurs voyant ce qui fe paffoit, en furent extrêmement affligez; & rapporterent à leur maître tout ce qui étoit arrivé. Alors fon maître le fit appeller, & lui dit méchant ferviteur, je vous ai remis toute la dette, parce que vous m'avez prié, ne deviezvous donc pas auffi avoir pitié de votre compagnon comme j'ai eu pitié de vous? auffi-tôt fon maître en colere de livre aux exécuteurs de la justice, pour jufqu'à ce qu'il payât toute la dette. C'eft ainfi que mon Pere Celeste en ufera à votre égard, fi chacun de vous ne pardonne à fon frere du fond du cœur.

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PRATIQUES DE PIETE'. pourroit fe difpenfer de

Dfaire pour nous, ce qu'il exige

que nous faffions pour nos freres. Mais que nous prétendions nous difpenfer des devoirs de charité qu'il nous impofe envers nos freres, après qu'il n'a donné lui-même aucunes bornes à fà charité pour nous : c'est l'excès de l'in

juftice. Méchant ferviteur, je vous ai remis toute la dette, parce que vous m'avez prié; ne devez-vous donc pas auffi avoir pitié de votre compagnon, comme j'ai eu pitié de vous. Ne vous attirez pas ce reproche. Soyez genereux, ardent, & empreffé à pardonner tout le tort, toutes les injures qu'on vous a faites; vous fouvenant que votre generofité, votre liberalité en ce point, doit être comme la mefure, pour ainsi dire, de celle de Dieu à votre égard.

2°. Comme il s'agit d'obtenir du Seigneur le pardon de tous vos pechez, en pardonnant vous-même toutes les offenfes qu'on vous a faites: accordés ce pardon, remettez toutes ces dettes de bonne grace, & avec generofité. Prevenez vous-même vos ennemis, comme nous avons befoin que Dieu nous prévienne par fa pure miféricorde. Remettez cette dette genereufement, c'est-à-dire, pardonnez du fond de votre coeur, avec fincerité, fans referve. Et comme vous voulez que Dieu oublie vos offenfes, oubliez auffi celles que vous pardonnez. Ayez de l'amitié pour ceux qui vous étoient

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#comptables, & à qui vous remettez les dettes; emprefiez vous à leur faire plaifir, & à leur rendre fervice; & qu'il paroiffe par votre conduite honnête gracieufe, obligeante, combien parfaitement vous vous êtes reconciliez avec eux. Vous avez befoin que Dieu en agile envers vous de même.

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&

LE VINGT-DEUXIE'ME DIM. D'APRE'S LA PENTECOTE. L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu, qui êtes notre refuge, notre force, écoutez favorablement les pieufes prieres de votre Eglife, vous qui lui avez donné la pieté même, qui la porte à vous prier : & faites par votre miféricorde, que nous obtenions ce que nous vous demandons avec une vive foi. Par notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée de l'Epitre de l'Apôtre Saint Paul aux Philippiens. Chap. 1.

M qui Es Freres, je m'assure que celui qui a commencé en vous une fi bonne œuvre, la perfectionnera juf

qu'au jour de Jefus-Chrift. Comme je dois avoir ce fentiment à l'égard de vous tous, par la raifon que je vous ai dans le coeur, pour la part que vous prenez tous à ma joye; tandis que je fuis dans les fers, que je défends & que j'établis l'Eglife. Car Dieu m'est témoin, combien tendrement je vous aime tous dans les entrailles de Jefus Chrift; & la priere que je fais, c'est que votre charité devienne de plus en plus éclairée, & prudente en toute maniere afin que vous jugiez de ce qui eft le meilleur que votre conduite foit pure & innocente, jufqu'au jour de Jefus-Chrift. Qu'à fa gloire, & à la louange de Dieu, vous foyez rem. plis des fruits de juftice qui viennent par Jefus-Chrift.

L'EVANGILE. La fuite du faint Evan gile felon faint Matthieu. Chap. 22.

N ce tems-là, les Pharifiens s'étant EN retirés, délibererent entre eux des moyens de furprendre Jefus en ce qu'il diroit. Là-deffus ils lui envoyerent de leurs difciples, avec des Herodiens, qui lui difent: Maître, nous fçavons que vous dites toujours vrai, & que

vous enfeignez la voye de Dieu dans l'efprit de verité, fans égard pour qui que ce foit; car vous ne faites point acception des perfonnes. Dites-nous donc ce qui vous femble de ceci : eftil permis de payer le tribut à Céfar, ou non? mais Jefus voyant leur méchanceté, dit hypocrites, pourquoi cherchez-vous à me furprendre; montrez-moi de la monnoye du tribut. Ils lui présenterent un denier d'argent. Jefus leur dit : de qui eft cette figure, & le nom écrit autour? de Céfar, répliquerent-ils. Alors il leur répondit: rendez donc à Céfar ce qui appartient à Céfar, & à Dieu ce qui appartient à Dieu. PRATIQUES DE PIETE'. E fouverain malheur, c'eft d'être en état de peché mortel. Toute autre difgrace eft tolérable : nulle qui n'ait quelque adouciffement, quelque reffource, ou dans cette vie, ou dans l'autre : celle-la feule eft fans confolation. Si la miféricorde du Sauveur n'arrêtoit la malice de l'ennemi du falut des hommes, verroit-on beaucoup de pecheurs furvivre à l'état de peché? que de funeftes accidens, que de coups imprévûs, que de morts fubites! on ignore la véritable caufe de B b

1o.

Ltre en

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