L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon Saint Matthieu. Chap. 4.

E

N ce tems-là; Jefus marchant près de la mer de Galilée ; vit deux freres, Simon, qu'on appelloit Pierre, & André fon frere, qui jettoient le filet dans la mer, (car ils étoient pêcheurs,) & il leur dit, fuivez-moi, & je vous ferai devenir des pêcheurs d'hommes. Eux auffi-tôt laiffant leurs filets le fuivirent. De-là s'avançant, il vit dans une barque deux autres freres, Jacques fils de Zebedée, & Jean fon frere, avec Zebedée leur pere, qui racommodoient leurs filets, & il les appella. Eux à l'heure même laiffant leurs filets, & leur pere, le fuivirent.

PRATIQUES DE PIETE'. 1o. Out le bonheur de l'homme

To

pour cette vie & pour l'autre, dépend de fa fidelité à être dans l'état où Dieu l'appelle, & à vivre comme Dieu le veut. Manquer à l'un de ces devoirs, c'est troubler l'ordre & l'oeconomie de la divine Providence. Dieu en nous créant, nous a créez pour fa gloire, mais il nous a déterminez chacun un état, dans lequel il veut que

nous la lui procurions; auffi a-t-il proportionné les talens qu'il vouloit nous donner, & les graces qu'il vouloit nous faire, à cet état, aux difficultez, & aux dangers qui s'y trouvent par rapport à la foibleffe de la perfonne, à fon efprit, à fes paffions, à fon penchant: comprenez de quelle conféquence c'eft de fuivre les deffeins de la Providence. N'ayez rien tant à coeur que de ne vous en jamais écarter.. Priez, confultez pour connoître la volonté de Dieu, fur tout quand il s'agit du choix de l'état de vie; quand il s'agit d'en remplir fidélement tous les devoirs.

2. Avez-vous connu la volonté de Dieu, le Seigneur vous appelle-t'il, avez-vous entendu fa voix, fuivez-la, obéïffez-y avec promptitude. Suivez l'exemple de faint Pierre, de faint André, & des autres Apôtres; avec quelle generofité quittent-ils tout ce qu'ils ont, fur-tout leur propre pere. Rien ne les retient, rien ne les arrête. Voilà le modéle qu'il faut fuivre dans la vocation. Confiderations humaines, tendreffe naturelle, voix de la chair & du fang, tout doit ceder à la voix de Dieu, tout doit fe taire quand Dieu

parle, & y doit ceder fur l'heure. Ces ames pareffeufes, ces coeurs lâches, ces volontez chancellantes perdent tout par leur lâcheté.

LA CONCEPTION IMMACULE'E DE LA TRE'S-SAINTE VIERGE. Le 8. Decembre.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe, eft celle qui fuit.

A

Ccordez, s'il vous plaît, Seigneur, à vos ferviteurs le don de votre grace célefte, afin que comme ils ont reçû le commencement de leur falut dans l'enfantement de la Bienheureuse Vierge, ils reçoivent l'accroiffement de toutes fortes de bénédictions dans la folemnité de la Conception. Par Notre Seigneur, &c.

L'EPITRE. Leçon tirée du Livre de la Sageffe. Chap. 8.

L

E Seigneur m'a poffedée au commencement de fes voyes avant qu'il créât aucune chofe, j'étois déja. J'ai été établie dès l'éternité, & dès le commencement avant que la terre

fût créée. Les abîmes n'étoient point encore, lorfque j'étois déja conçue : les fontaines n'étoient point encore forties de la terre. La pefante masse des montagnes n'étoit pas encore formée; j'étois enfantée avant les collines. Il n'avoit point encore créé la terre ni les fleuves, ni affermi le monde fur fes pôles. Lorfqu'il préparoit les Cieux, j'étois prefente, lorf qu'il environnoit les abîmes de leurs bornes; & qu'il leur prefcrivoit une loi inviolable. Lorfqu'il affermiffoit l'air au-deffus de la terte, & qu'il difpenfoit dans leur équillibre les eaux des fontaines. Lorfqu'il renfermoit la mer dans fes limites, & qu'il impofoit une loi aux eaux, afin qu'elles ne paffaffent point leurs bornes. Lorfqu'il pofoit les fondemens de la terre : j'étois avec lui, & je reglois toutes chofes. J'étois comblée de délices, me jouant fans ceffe devant lui. Me joüant dans le monde; & mes délices font d'être avec les enfans des hommes. Ecoutez-moi donc maintenant, mes enfans heureux ceux qui gardent mes voyes. Ecoutez mes inftructions, foyez fages, & ne les rejettez point. Heu

:

reux celui qui m'écoute, qui veille tous les jours à l'entre de ma maison, & qui fe tient à ma porte. Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie, & puifera le falut de la bonté du Seigneur.

L'EVANGILE. Le commencement du faint Evangile felon faint Matthieu. Chap. I.

Enéalogie de Jefus-Chrift fils de David, fils d'Abraham, Abraham fut pere d'Ifaac, Ifaac de Jacob, Jacob de Juda & de fes freres, Juda eut de Thamar Phares & Zara, Phares fut pere d'Efron, & Efron d'Aram ; Aram fut pere d'Aminadab; Aminadab de Naaffon; Naasson de Salmon; Salmon eut Booz de Rahad: Booz eut Obed de Ruth Obed fut pere de Jeffe, & Jeffe de David qui a été Roi. Le Roi David eut Salomon, de celle qui avoit été femme d'Urie, Salomon fut pere de Roboam: Roboam d'Abias, Abias d'Afa, Afa fut pere de Jofaphat: Jofaphat de Joram, Joram d'Ozias. Ozias fut pere de Joathan, Joathan d'Achaz: Achaz d'Ezechias, Ezechias fut pere de Manaffes, Manaffes d'Amon, Amon de Jolias. Jolias eut pour fils Jechonias