Page images
PDF
EPUB

jet de nos railleries, & que nous donnions pour exemples des perfonnes dignes de mépris. Infenfez que nous, étions, leur vie nous paroiffoit une folie, & leur mort honteufe: & cependant les voilà élevez au rang des enfans de Dieu, & leur partage est avec les Saints.

L'EVANGILE La fuite du faint Evangile felon faint Jean. Chap. 14. EN ce tems-là Jefus dit à fes Dif

ciples ne vous troublez point.

Vous croyez en Dieu : croyez auffi en moi. Il y a plufieurs logemens dans la maifon de mon Pere. Sans cela je vous aurois dit je va vous préparer une place; & après être allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi, afin que vous foyez où je ferai. Vous fçavez où je vas, & par quelle voye on y va. Seigneur, lui dit Thomas, nous ne fçavons point où vous allez : & comment pouvons-nous fçavoir par quelle voye on y va? Jefus lui dit. Je fuis la voye, la verité, & la vie. Perfonne ne va au Pere que par moi. Si vous m'aviez connu, vous. n'auriez pas manqué de connoître auli.

mon Pere. Vous l'allez connoître, & même vous l'avez vû. Seigneur, lui dit Philippes, faites nous voir votre Pere, & cela nous fuffit. Jefus lui re-. pondit: il y a fi long-tems que je fuis avec vous, & vous ne m'avez point connu; Philippes, celui qui me voit, voit auffi mon Pere. Comment ditesvous faites-nous voir votre Pere? quoi, vous ne croiez point que je fuis dans le Pere, & que le Pere eft dans. moi? ce que je vous dis, je ne le dis. pas de moi-même. Et pour ce que je fais le Pere qui demeure en moi, c'est lui qui le fait. Vous ne croiez point que je fuis dans le Pere, & que le Pere eft dans moi. Si cela eft, croiezle pour les œuvres mêmes. En verité je vous le dis, celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais : il en fera même de plus grandes; parce que je vas à mon Pere. Et tout ce que vous. lui demanderez en mon nom, je le ferai.. PRATIQUES DE PIETE’.

[ocr errors]

1°. Leur du monde à fon Pere, c'eft

A vie éternelle, difoit le Sau

de vous connoître pour le feul verita ble Dieu, vous & Jefus-Chrift que vous avez envoyé. Ne

Ne pas

connoître Jefus

Christ, c'eft le plus grand malheur qui puiffe arriver à un homme : mais en elt-ce un moindre de le connoître ce divin Sauveur, & ne le pas aimer. Nous avons le bonheur de connoître Jefus-Chrift; & nul de nous qui ne se faffe honneur, qui ne faffe gloire d'être fon Difciple; mais pouvez-vous dire avec verité que vous aimés Jefus-Chrift? vous fçavez ce qu'il eft, & lui rendezvous l'honneur & le refpect que vous fçavez vous-même qu'il merite; & tan. dis que vous êtes fi jaloux de vos droits, & fi ardens à vous faire rendre les honneurs qui vous font dûs: avce quelle modeftie, quelle devotion, quel refpect vous tenez-vous en fa prefence. Confultez ici la ferveur, & la ponctualité avec quoi vous vous acquitez de vos devoirs de Religion; confultez votre modeftie, & votre refpect à l'Eglife. L'Evangile eft la parole de Jefus-Chrift: quelle eftime, quelle vénération avez-vous pour cette divine parole; mais vous n'ignorez point les preceptes, & les maximes de JefusChrift: quel cas faites-vous des uns & des autres: confultez vos fentimens, & votre conduite : il y a beaucoup de

:

Chrétiens y a-t-il beaucoup de vrais Fidéles; voyez fi vous n'êtes point de ceux dont parle faint Paul dans fon Epître à Tite. (a) Qui affurent qu'ils connoiffent Dieu, mais ils le nient par leurs actions. N'oubliez jamais ces belles paroles du même Apôtre. Ne fontils pas inexcufables de ce qu'ayant connu Dieu ils ne l'ont point glorifié comme Dieu mais leur efprit infenfé s'eft aveuglé; car ces gens qui fe difoient fages font devenus fous.

2. Dites hardiment avec faint Paul. (b) Je ne rougis point de l'Evangile : & ainfi ne foyez pas furpris fi je pardonne fi chrétiennement cette injure, fi je ne m'emporte plus comme je faifois auparavant? fi je ne parois plus aux fpectacles, à la comedie, à l'opera; fi je ne parois plus dans ces assemblées publiques de jeu, fi je ne me trouve point dans ces profanes academies ; Jefus-Chrift que je connois veritablement pour mon Dieu, pour mon Sau veur, pour mon juge me le défend; fon Evangile m'ordonne de m'interdire tous ces profanes divertiffemens.. (a) Tit. 1. (b) 1. Rom.

Je ne rougis point de l'Evangile; un malheureux refpect humain fait quelques fois échouer les meilleurs propos. Dites hardiment deformais à ces perfonnes qui vous follicitent d'être moins auftere, moins rigide, un peu plus complaifante, à ces perfonnes qui vous invitent à les fuivre dans ces affemblées mondaines, dites-leur comme difoit autrefois fainte Blandine. Je fuis Chrétienne, & cette feule qualité, ce seul nom m'interdit tout profane divertiffement. Allez aujourd'hui faire une vifite particuliere à Jefus-Chrift dans le faint Sacrement, pour lui demander pardon de l'avoir fi peu connu jufqu' ici, & encore moins aimé ; & promettez-lui une fidélité inalterable; demandez-lui-en la grace, & recitez les Litanies du Nom de Jesus, & de la fainte Vierge pour cela. Souvenez-vous de ce que dit faint Jean : que celui qui dit qu'il connoît Jefus-Chrift, & qui ne garde pas fes commandemens, eft. menteur. (a).

[blocks in formation]
« PreviousContinue »