folution efficace de ne plus rien refufer deformais au Seigneur.

2°. Lorsque vous fentirez votre con-. fiance s'affoiblir, n'oubliez rien pour la ranimer & par un renouvellement de ferveur, par de falutaires reflexions fur les motifs que vous avez de la nourrir, & de l'augmenter même, par de frequentes Oraifons jaculatoires, & par la priere. Soyez veritablement marri d'avoir manqué de confiance en Dieu, & accufez-vous-en, dans vos confeffions comme d'une faute, c'en eft une. Enfin rendez-vous familiere la priere fuivante, en la faisant plufieurs fois durant le jour, & fur tout le matin & le foir, terminant ainfi votre priere ordinaire.

Seigneur, faites que je ne veuille jamais que ce que vous voulez; tout ce que vous voulez, par ce feul motif, que vous le voulez ; que je ne le veuille que comme vous le voulez ; que je ne le veüille enfin qu'autant de tems que vous le voulez.

LE CINQUIE'ME DIMANCHE

APRE'S L'EPIPHANIE.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour

Nous vous fupplions, Seigneur, de

garder vos ferviteurs par une continuelle affiftance de votre bonté; afin que ne s'appuyant que fur l'unique efperance de votre grace celefte, ils foient toujours foutenus de votre divine protection. Par Notre-Seigneur, &c.

L'EPIT RE. Leçon tirée de l'Epître de l'Apôtre faint Paul aux Coloffiens. Chap. 3.

Es Freres, revêtez-vous comme des

Mas Ells de Dieu, faints & bien

aimez, des entrailles de la mifericorde, de douceur, d'humilité, de moderation, de patience; vous fupportant mutuellement, & vous entre- pardonnant fi quelqu'un a fujet de fe plaindre d'un au tre. Comme le Seigneur vous a pardonné, ufez-en auffi de même. Mais fur tou tes chofes, ayez la charité qui eft le lien : de la perfection. Que la paix de JefusChrift triomphe dans vos coeurs, à la quelle auffi vous avez été appellez pour faire un feul corps: & foyez-en recon

noissans. Que la parole de Dieu foit en vous dans toute la plenitude avec une parfaite fageffe: inftruifez-vous, & animez-vous les uns les autres par des pfeaumes, par des hymnes, & par des cantiques fpirituels; chantant à l'honneur de Dieu du fond de vos coeurs, avec un efprit de reconnoiffance. Tout ce que vous faites, foit que vous parliez, ou que vous agiffiez, faites le tout au nom. de Jefus-Chrift Notre-Seigneur, rendant par lui des actions de graces à Dieu le Pere.

L'EVANGILE. La fuite du Saint Evangile felon faint Matthieu. Chap. 13.

N ce tems-là, Jefus dit au peuple

EN

cette parabole le Royaume des Cieux eft femblable à un homme qui a voit femé de bon grain dans fon champ; mais tandis que les gens dormoient, fon ennemi vint, & fema de l'ivraye parmi le froment, & fe retira. Quand l'herbe fut grande, & qu'elle eut jetté des épis, alors l'ivraye parut auffi. Sur quoi les ferviteurs du Pere de famille lui vinrent dire Seigneur, n'avez-vous pas femé de bon grain dans votre champ, d'où vient donc qu'il s'y trouve de l'i

vraye? & il leur dit : c'eft un ennemi qui a fait cela. Et fes ferviteurs lui dirent: voulez-vous que nous allions la cueillir? non, dit-il, de peur, qu'en. cueillant l'ivraye, vous n'arrachiez en même-tems le froment. Laiffez croître l'un & l'autre jufqu'à la moiffon ; & au tems de la moiffon je dirai aux moissonneurs cueillez premierement l'ivraye, & liez-la en petites gerbes pour brûler; mais amaffez le froment dans mon grenier.

PRATIQUES DE PIETE'.

Uelle imbecillité d'efprit, &

Qquel déreglement plus pitoya

ble que de fervir Dieu avec diffimulation. Dieu ne fait attention qu'au motif avec quoi nous le fervons. L'homme, dit le Prophete, fe paye d'un exterieur compofé, & impofant. Mais Dieu regarde le coeur; & quelque déguifez que foient nos motifs, quelque envelopées que nos intentions puiffent être; le Seigneur développe tout, & connoît parfaitement tous nos détours. Servez Dieu avec fimplicité, & avec un cœur droit & fincere. Défiez-vous de vos inclinations, de vos vûës, de votre pro pre cocur. Que votre vertu foit pure,

fimple, & dégagée de toutes ces vûes humaines qui en ôtent tout le prix. Etudiez-vous à adorer Dieu, à aimer Dieu, à fervir Dieu en efprit & en ve rité. Purifiez votre intention; non feulement le matin pour toute la journée, mais encore au commencement de toutes vos actions. Ayez en horreur tout refpect humain. Rien n'eft plus indigne d'un honnête homme, & d'un homme chrétien, que d'agir en fait de religion par des confiderations humaines : Dieu feul merite tout notre coeur, Dieu feul doit être notre recompenfe : n'agiffons que pour Dieu feul.

2°. Puifque Dieu feul doit être l'ame & le motif de toute notre conduite : ni le tems, ni le lieu, ni les perfonnes ne doivent déranger notre vertu. La modeftie eft infeparable de la vertu : foyez auffi retenu, auffi modefte étant feul que dans les plus honorables compagnies. La douceur accompagne par tout la vertu, qu'elle foit qu'elle foit par tout chez vous inalterable, & foit à l'égard de vos inférieurs, foit à l'égard de vos égaux; que votre douceur foit une preuve de votre vertu. La charité eft le premier effet de la vertu chrétienne: faites

que