cement de chaque priere, des principales actions, & quand vous vous, trouvez en quelque danger. Ce figne a toujours été en ufage dans toutes les Eglifes du monde, & chez tous les Chrétiens de tous les fiécles: faites-le fréquemment & toujours avec foi, avec refpect & avec un efprit de religion. Gardez-vous bien de tomber dans le défaut de la plupart des gens qui ne femblent faire le ligne de la Croix que par dérifion, & par pure grimace; quelques gefticulations du poignet & des doigts fur l'eftomach tiennent lieu aujourd'hui de figne de la Croix dans la plupart des gens; on ne daigne pas ce femble porter la main au front, comme fi l'on rougiffoit de l'Evangile ; ce n'eft plus un figne de la Croix qu'on fait, c'eft un figne d'indévotion qu'on donne. Corrigez-vous d'un défaut fi irréligieux, & fi commun; & ayez foin de faire toujours le figne de la Croix avec dévotion, & avec reverence. Cet avis eft important.

LA

LA NATIVITE' DE SAINT JEANBAPTISTE.

Le 24. Juin.

L'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. Dieu , qui nous avez rendu ce pour fi folemnel par la naissance de faint Jean, faites la grace à vos peuples d'en recevoir une joye fpirituelle, & conduifez les ames de tous vos Fidéles dans la voye du falut éternel: Par notre Seigneur, &c. L'EPITRE. Leçon tirée du Prophete Ifaïe. Chap. 49.

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Coutez Isles, & vous peuples éloignez, prétez l'oreille: le Seigneur m'a appellé dès le fein de ma mere; il s'eft fouvenu de mon nom lorfque j'étoit encore dans fes entrailles. Il a rendu ma bouche comme une épée perçante; il m'a protegé fous l'ombre de fa main; il m'a mis en referve comme une flêche choisie; il m'a tenu caché dans fon carquois, & il m'a dit : Ifraël vous êtes mon ferviteur, & je me glorifierai en vous. Et maintenant le Seigneur qui m'a formé dès le fein' de ma mere pour être fon ferviteur

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m'a dit je vous ai établi pour être la lumiere des nations, & le falut que j'envoye jufqu'aux extrêmitez de la terre; les Rois vous verront, & les Princes fe leveront devant vous; & ils vous rendront les plus grands honneurs à caufe du Seigneur, & du faint d'lfraël qui vous a choisi.

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L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Luc. Chap. 1. Ependant Elizabeth étant à fon terme, accoucha d'un fils ; voilins, & fes parens apprirent que Dieu avoit fait éclater fa mifericorde fur elle, & ils l'en felicitoient. Au huitiéme jour ils vinrent pour la circoncifion de l'enfant, & ils le nommoient Zacharie du nom de fon pere. Non, dit fa mere, mais il fera nommé Jean. Ils lui répondirent: il n'y a perfonne de ce nom dans votre parente. Il firent donc figne au pere de marquer quel nom il vouloit qu'on donnât à l'enfant. Il demande des tablettes, & il écrivit ces paroles: fon nom c'eft Jean : & tous en furent étonnez. A l'heure même fa bouche s'ouvrit, & fa langue devint libre; il par

la, & il benit Dieu. La crainte fe répandit dans tout le voisinage, & toutes ces chofes devinrent publiques dans tout le païs des montagnes de Judée ; tous ceux qui en oüirent parler fe les graverent bien avant dans l'efprit, & ils difoient: que penfez-vous que fera cet enfant? car la main du Seigneur étoit avec lui. Au même tems Zacharie fon pere fut rempli du Saint-Esprit, & étant infpiré, il dit : béni foit le Seigneur, le Dieu d'Ifraël, de ce qu'il a vilité & racheté fon peuple.

PRATIQUES DE PIETE’. 1o. Oulez-vous fçavoir ce que vous V

vos fentimens, votre devotion, vos mœurs, votre conduite font furement votre horoscope. Ne comptez pas fur une vaine efperance de converfion dans un âge plus mûr, le tems ne fait

que fortifier les mauvaises habitudes. Si l'on n'a foin de redreffer les arbres quand ils font jeunes, plus ils avancent, & plus ils font courbez: on les romproit plûtôt que de leur faire prendre un autre pli quand ils font durcis. Les maladies habituelles croiffent toujours avec l'âge : la licence des mœurs

dans les jeunes gens, vieillit avec eux; elle n'a pas toujours les mêmes fou gues, & les mêmes faillies; la maturité de l'âge les reprime quelquefois, mais elle a toujours plus de vivacité. Il en eft des paffions comme de ces torrens, qui ne font jamais plus violens que quand ils font plus éloignez de leur fource: plus ils font répandus, moins font-ils de bruit; mais font-ils moins de dégats? la volupté, la colere, l'avarice, &c. prennent toujours de nouvelles forces à mefure que la raison s'affoiblit. Jugez de quelle conféquence c'eft de corriger vos moeurs, & de dompter vos paffions dès vos premieres années ; fi l'habitude fe forme, vous n'y ferez plus à tems. Jugez donc des difpofitions où vous vous trouverez à la mort, par celles que vous avez durant vos premieres années. Vous ne voudriez pas mourir à prefent, & vous croiriez votre réprobation fûre s'il vous falloit aller paroître aujourd'hui devant Dieu; fi vous ne vous corrigez aujourd'hui, vous ferez demain encore pire. Voulez-vous avoir un pronoffic avantageux de votre heureufe deftinée, commencez aujourd'hui votre édifice de