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<< La ville de Tours vient de faire une perte qui a été douloureusement sentie par tous les habitants. Le Dr Origet, médecin de la Faculté de Montpellier et président de la Société médicale d'Indreet-Loire, a succombé à l'âge de soixante-dix-huit ans, après une longue maladie. Sa vie tout entière, sa fortune et ses talents furent consacrés au soulagement des malheureux. Ses connaissances, son heureux caractère et le charme de son esprit l'avaient fait aimer de tous ceux qui l'approchaient. La Société médicale d'Indre-et-Loire a arrêté qu'un monument serait élevé à sa mémoire. Une souscription est ouverte pour en couvrir les frais. »

Peu après, le 9 décembre 1828, fut célébré à Tours, dans l'église du cimetière de l'Est, le service d'inauguration du monument funéraire élevé à la mémoire du Dr Origet (1). Pendant la cérémonie, une quête faite par Me Origet, nièce du défunt, accompagnée de M. le D'Godefroy, donna un produit de 110 fr. 67, qui fut versé de suite au bureau de bienfaisance et à la maison des orphelines. On distribua aussi aux pauvres de la ville 1.512 livres de pain.

Ces détails sont mentionnés dans les Annales de la Haute-Vienne du 2 janvier 1829. Ce numéro du journal de Limoges contient un long article sur la cérémonie d'inauguration du monument funéraire dans le cimetière de Tours. Il est suivi d'une notice biographique sur le Dr Origet, dont voici les principaux passages : « Jean Origet, docteur en médecine de l'Université de Montpellier, correspondant de l'ancienne Société royale de médecine, président d'honneur de la Société médicale, ancien membre du Jury de médecine d'Indre-et-Loire, médecin de l'Hospice Saint-Martin et du Grand Séminaire de Tours, etc..., naquit à Limoges le 5 octobre 1749, de J.-B. Origet et de Magdelaine Ancelot de Vertamont (2).

M. Louis Guibert (1905, p. 36), on trouve les armes de cette famille peintes par Poncet entre 1640 et 1642: d'azur au chevron d'or, accompagné de 3 branches d'oranger de sinople, ayant chacune un fruit d'or.

(1) Ce monument se compose d'un sarcophage en pierre dure sur lequel est posée une urne de marbre noir. Il est entouré d'une grille de fer. Des plaques de marbre noir portent, gravés en creux, les noms de divers membres des familles Origet-Ducluzeau, Hutin et CombescotDurepaire. Une longue épitaphe, qui ne nous apprend rien de particulier, concerne le Dr Origet. Ce tombeau qui était situé précédemment au cimetière dit des « Accacias », dans l'intérieur de la ville de Tours, a été transféré au cimetière de la Salle vers 1880. Ce nouveau cimetière est situé sur les hauteurs de Saint-Symphorien et domine la ville de Tours. (Note du conservateur du cimetière de Tours).

(2) On trouve dans les registres paroissiaux du Vigen que « M. Jean Origet, médecin », fut présent, avec MM. Baillot et Moréliéras, à l'inhu

» Il entra de bonne heure chez les Jésuites... Il venait d'être reçu maître ès sciences lorsqu'un canonicat lui fut offert à l'église collégiale de Limoges; il ne crut pas devoir accepter. Son oncle, l'abbé de Vertamont, grand vicaire de Montauban, voulut lui donner une place de conseiller au Parlement de Bordeaux, il la refusa. Entraîné par son goût dominant, M. Origet se rendit en 1770 à Montpellier où, en 1773, il fut reçu docteur en médecine (1). Il quitta cette célèbre Université pour aller se perfectionner dans les Hôpitaux de Paris. De retour à Limoges, il fut agrégé au Collège royal de médecine de cette ville. Pendant douze ans, ses succès et son désintéressement lui concilièrent l'estime générale de ses concitoyens et lui méritèrent les plus honorables suffrages. Ce fut en 1787 que, ne croyant pas pouvoir résister plus longtemps aux pressantes sollicitations de M. d'Aisne, intendant à Limoges, nommé à la généralité de Tours, il se détermina à quitter sa ville natale. Dans cette nouvelle patrie d'adoption, le D' Origet vit s'accroitre de jour en jour la confiance dont il chercha toujours à se rendre digne. Ses lumières et ses talents le portèrent aux premières places..... La Révolution le trouva tel que l'avait formé une éducation solide et religieuse, c'est-à-dire ferme dans les vrais principes et ennemi de tous les excès. Séparé de son bienfaiteur et de son ami, M. d'Aisne, que la tourmente révolutionnaire avait éloigné des murs de Tours, dépouillé de ses titres, privé de ses places, il traversa néanmoins sans crainte ces temps difficiles et orageux. On l'a vu plus d'une fois, dans ces jours d'anarchie, s'exposer avec une infatigable activité pour sauver les victimes malheureuses des opinions du jour..... Le D' Origet a laissé plusieurs ouvrages dans lequel on retrouve un style clair, correct et concis... >>

Le nom du D' Origet figure dans le Dictionnaire des médecins du Limousin (2), par M. René Fage.

Aussitôt après l'établissement du cimetière de Louyat, celui des Arènes ou des Pénitents gris, ainsi que celui des Pénitents noirs, furent frappés de suppression (1806). Le Conseil municipal de

mation faite dans l'église du Vigen, le 27 février 1776, de Joseph de Verthamon, âgé de quatorze ans, décédé la veille à l'Arfoulière, paroisse du Vigen, fils de Jacques-Grégoire de Verthamon, seigneur de Faugeras, ancien capitaine au régiment de Montboisier, et de Thérèse-Judith Dubois de Maumont.

(1) On a vu plus haut que dans un renvoi à sa longue lettre du 29 janvier 1776, M. le Dr Origet relate certains faits malheureux survenus à Montpellier lors de l'ouverture des caveaux d'une église de cette ville, avant l'inhumation.

(2) Tulle, 1895, p. 142,

Limoges, dans ses délibérations des 1er mai 1806, 27 septembre 1817 et 25 mai 1826, s'occupa successivement de la suppression du cimetière des Pénitents gris, de sa propriété qui était contestée par la fabrique de l'église Saint-Michel-des-Lions et de son aliénation (1).

On commença à déblayer et à niveler le cimetière des Arènes en 1821. Ces opérations ne furent pas toujours faites d'une façon très convenable. Il arriva même un moment où les ouvriers employés à ces travaux accomplirent leur besogne d'une manière révoltante, jetant çà et là des ossements ensuite foulés aux pieds par les animaux. Ces faits furent dénoncés plusieurs fois aux autorités, qui durent les faire cesser.

Diverses propositions furent faites le 29 janvier 1831, relativement à des cessions ou achats de terrain, pour régulariser la nouvelle place des Arènes. Par une délibération de cette date, le Conseil municipal de Limoges autorisa le maire à prendre les mesures nécessaires pour que les ossements trouvés en très grand nombre sur l'emplacement de l'ancien cimetière des Arènes soient déposés dans les caveaux des églises de la ville. Le maire fit part de ce vœu du Conseil à Mgr de Tournefort, évêque de Limoges. Ce dernier, dans une lettre écrite de sa main et datée du 17 février 1831, informa le maire que d'après les réponses faites par les administrations des fabriques des églises de Limoges, il n'y avait aucun caveau propre à recevoir les restes découverts dans l'ancien cimetière des Arènes, vu que, depuis plusieurs années, tous les caveaux des églises se trouvaient comblés par suite d'éboulements ou autres causes. La lettre de l'évêque concluait au transport au cimetière de Louyat de tous les ossements retrouvės. C'est ce qui eut lieu très certainement (2). Une grande quantité d'ossements recueillis fut également déposée dans un caveau creusé à quinze mètres environ de l'angle nord de la place d'Orsay (3).

Nous avons vu plus haut qu'à peine fermé par les murs de clôture, le nouveau cimetière de Louyat fut immédiatement bénit pour être livré aux inhumations (1806).

(1) Délibérations du Conseil municipal de la commune de Limoges (13° reg., fo 26 ro; 14o reg., fo 86 ro; 15o reg., fo 126 ro).

(2) Archives de l'Hôtel de ville de Limoges (tableau synoptique, cote M). Les archives de l'Hôtel de ville nous font connaître également qu'en 1836, au cours des travaux effectués place Royale, on découvrit des ossements humains. Ce fait fut signalé tout d'abord par l'évêque de Limoges au préfet, qui en informa le maire dans une lettre du 25 juillet 1836.

(3) Almanach limousin de 1861, p. 95,

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(3) Porte de communication des immeubles des Pères avec le cimetière.

Aujourd'hui, une des plus anciennes tombes que l'on rencontre à Louyat, et qui date de 1808, est celle de François Couty, avocat au parlement de Toulouse, natif de Saint-Jouvent, décédé à Limoges le 5 septembre 1808.

On trouve ensuite, en 1810, la sépulture de la famille Constantin et, en 1816, celle des Bourdeau de Lajudie.

Parmi les nombreuses tombes et les caveaux de la famille Lamy de La Chapelle, on peut relever le nom d'un Roulhac, allié aux Lamy, avec l'inscription suivante : « Joseph-Guillaume Grégoire de Roulhac, écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, maison couronne de France, lieutenant général civil et de police au siège présidial de Limoges, décédé le 2 septembre 1781. » Les restes de M. de Roulhac ont été vraisemblablement exhumés d'un des anciens cimetières de Limoges et transportés, par les soins de la famille Lamy de La Chapelle, au nouveau champ des morts de Louyat.

Au siècle dernier, le cimetière de Louyat a été l'objet de divers embellissements et a subi de nombreuses transformations par suite de son agrandissement considérable.

L'agrandissement de Louyat, qui a eu lieu à trois reprises différentes, a fait notamment l'objet des délibérations du conseil municipal des 26 novembre 1835, 28 novembre 1836, 20 novembre 1837, 26 mai 1838, 6 mai et 1er septembre 1864, 8 mai et 11 juin 1873, 6 février 1874, et de celles des années 1894, 1895, 1896, 1897 et 1898.

En 1806, lors de sa création, le cimetière de Louyat comptait seulement 2 hectares 99 ares de superficie; aujourd'hui, sa contenance totale est portée à près de 18 hectares.

La chapelle de Louyat, qui existe encore et où sont récitées les dernières prières avant l'inhumation de nos défunts, a été construite en 1821 et a fait l'objet d'une délibération du conseil municipal de Limoges du 24 juillet 1820 (1). Au cours de cette séance, le maire de Limoges informa son conseil qu'il avait reçu deux demandes tendant à la construction d'une chapelle devant servir d'oratoire public au cimetière de Louyat.

La première émanait de la confrérie religieuse dite « bailie des âmes du purgatoire ». Les moyens d'exécution proposés par celle confrérie ne furent pas approuvés, et le conseil municipal, tout en rendant hommage à ses pieuses intentions, rejeta la proposition.

La seconde demande était faite par M. Jean-Baptiste-Abel Theurey, directeur de l'Enregistrement et des Domaines à Limoges, époux

(1) Délibérations du conseil municipal de la commune de Limoges (14o reg. fo 75 vo).

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