Page images
PDF
EPUB

serment, si comme je l'espère, il se trouve à la Bibliothèque '. Recevez, Éminence, mes félicitations sur le terme de vos travaux, et l'hommage de mon profond respect.

(Arch. du Vatican, Esame, P. IV, no IX).

(T. III, p. 203.)

642 bis Bernier à Consalvi.

.

13 juillet [5 heures du soir].

Je vous préviens que la conférence aura lieu chez le cit. Joseph Bonaparte, ce soir à huit heures.

J'irai vous prendre à sept. Voici ce qu'on vous proposera d'abord lisez-le bien; examinez tout; ne désespérez de rien.

Je viens d'avoir une longue conférence avec Joseph et Cretet. Vous avez à faire à des hommes justes et raisonnables. Tout finira bien ce soir.

Je vous offre mon profond respect.

Réponse du cardinal Consalvi.

Paris, le 13 juillet 1801.

Rien, M', rien n'égale notre surprise en lisant le brouillon que Vous venez de m'envoyer. Je ne sais pas concevoir comment,

M. de Château-Thierry a dû apporter au cardinal le serment prêté par l'archevêque d'Embrun en 1720 (cf. t. III, p. 493, note 2), tel qu'il était reproduit par Durand de Maillane, puisque ce texte forme l'annexe no 16 de la dépêche et des éclaircissements de Consalvi du 16 juillet, et est imprimé dans l'Esame (P. IV, no xvi) dans les termes suivants :

Serment des évêques,

«Je jure le très saint et sacré nom de Dieu, Sire, et promels à Votre Majesté que je lui serai, tant que je vivrai, fidèle sujet et serviteur; que je procurerai son service et le bien de son État, de tout mon pouvoir; que je ne me trouverai en aucun conseil, dessein ni entreprise au préjudice d'iceux, et, s'il en vient quelque chose à ma connaissance, je le ferai savoir à Votre Majesté. Ainsi me soit Dieu en aide, et ses saints Évangiles. »

Il est probable que le temps avait manqué pour trouver une formule plus récente. Car déjà Bernier avait inséré, à la fin de sa note du 7 juillet, le serment de 1720, avec des modifications adaptées aux circonstances présentes. C'est la formule ainsi modifiée, du 7 juillet, qui a servi pour le projet arrêté par les plénipotentiaires le 14 juillet (pièce no 643), pour le dernier projet du P. Consul (pièce no 644), et enfin pour le texte définitif du concordat.

Cette heure peut se justifier par deux raisons: 1° Bernier n'a pu notifier le moment de la conférence qu'après que ce moment a été fixé; or il paraît

après que nous sommes convenus en tous les articles, on puisse présenter, le jour même de la signature, une rédaction aussi différente de celle qui avait déjà été arrêtée, comme vous le savez si bien. Vous savez aussi que tous les mots ont été si étudiés, qu'ils ne peuvent recevoir aucun changement. Je suis navré de douleur en pensant qu'au lieu de nous réunir pour signer, je sois appelé à une nouvelle discussion. Mes pouvoirs ne me permettant d'autre, changement, je réclamerai l'exécution de ce qui avait déjà été convenu et admis, et je vous prie de porter avec vous la note, que vous ne m'avez pas encore donnée, savoir celle que vous avez lue avant-hier, et que vous ne deviez que copier. Si la copie n'est pas faite, n'importe, je serai content du brouillon, et la copie se fera après. Je suis bien triste, je vous l'avoue. Agréez les assurances de mon estime, etc.

(Arch. du Vatican, Esame, P. IV, no X).

[ocr errors]

643 bis Article additionnel au projet arrêté
par les plénipotentiaires.

(T. III, p. 210.)

[Paris, 14 juillet 1801.]

Les plénipotentiaires de Sa Sainteté promettent et s'engagent de faire tout ce qui dépendra d'eux pour que, dans l'intervalle de la ratification du Saint-Siège et avant celle du gouvernement, le Saint-Père consente à étendre les dispositions de l'article 13 aux biens ecclésiastiques non encore aliénés 2.

(Arch. du Vatican, Esame, P. IV, no XIII.)

ne l'avoir été qu'après la signature des pouvoirs des plénipotentiaires français, qui eu lieu vers cinq heures du soir (pièce n° 641). 2° Le billet de Bernier dit : « J'irai vous prendre à sept [heures] » Or, en rendant compte de ce billet dans une dépêche (t. III, p. 228), Consalvi dit que l'abbé « mi avvisava che fra due ore mi doveva condurre alla casa di Giuseppe Bonaparte. »

Selon toute apparence, cette note » consignait les modifications que Consalvi avait consenties à son 2 contre-projet pendant la journée du 14 juillet, d'abord dans un écrit officiel (pièce no 630 quater), puis dans un dernier entretien avec Bernier. Il est probable que, dans cet entretien, c'était Bernier qui avait tenu la plume, et que la note était de sa main. En tout cas, après l'avoir relue devant Consalvi, il l'avait emportée, puisqu'il s'était chargé de mettre au net les corrections convenues, et d'adresser copie du tout au Premier Consul sous la forme plus claire d'un 3 contre-projet. Consalvi s'était prêté à cette marche. qui avait à ses yeux l'avantage de constater son accord complet avec Bernier Mais, par contre, il se trouvait démuni de la <note, et comme il entendait s'en servir pour discuter avec les plénipotentiaires, il demandait à Bernier de lui en remettre au moins le brouillon, 2 Voir t. III, p. 231, 250).

(T. III, p. 262.)

[merged small][ocr errors]

Parigi, 16 luglio 1801 '. Prego V. Em. con questa lettera di umiliare l'acclusa al S. Padre, in cui gli partecipo la nuova della conclusione del trattato. La prego ancora di fare avere con sicurezza l'acclusa a M. Alquier, a Napoli, con la prima occasione. Ringrazio l'Em. V. delle tante sue attenzioni e bontà a mio riguardo. Qui V. Em. è in benedizione universale; ciò che fa un vero piacere ai suoi fedeli servitori.

La prego dei miei ossequii all' Emo suo fratello, e con profonda venerazione le bacio...

(Arch. du Vatican, Congr. des Aff. extr.)

659 bis Cobenzl à Colloredo.

[ocr errors]

Paris, le 20 juillet 1801.

(T. III, p. 270.) ..J'espère que mes dépêches du 8 et 9 de ce mois seront parvenues à V. Exc. Elle y aura vu l'état où était alors la négociation avec le cardinal Consalvi. En dernier résultat, le Premier Consul a nommé, comme plénipotentiaires dans cette affaire, Joseph Bonaparte, le conseiller d'état Cretet, et l'abbé Bernier, un des plus fameux Vendéens, qui, depuis sa réconciliation avec le gouvernement français, a toujours été employé dans la négociation tant avec le nonce Spina qu'avec le cardinal lui-même, auprès desquels il a constamment été l'organe des intentions du Premier Consul.

L'avant-dernière conférence chez Joseph Bonaparte a duré,

Cette dépêche ne porte pas de numéro.

Les dépêches numérotées de Consalvi sont au nombre de vingt-deux. La première est datée de Paris, le 21 juin 1801 (pièce no 595); la ving1-deuxième est celle qui est datée de Florence, le 4 août (pièce no 717), et dont l'original, retrouvé dernièrement dans les arch. de la congrégation des aff. extr, porte en effet ce numéro. Comme il est vraisemblable que la dépêche précédente, datée aussi de Florence (pièce no 715), était la vingt et unième, il ne manque, dans la série numérotée, que la dépêche n° 17 (Cf., t. III, p. 300). La lettre au Pape n'a pas été retrouvée. Nous supposons qu'elle était très courte et avait simplement le caractère d'un acte de déférence. 3 Le card. Antoine Doria Pamphili.

Pièce no 629 (t. III, p. 180).

sans interruption, depuis quatre heures de l'après dîner jusqu'au lendemain à une heure après midi, sans qu'on ait pu s'accorder. Le Premier Consul était si persuadé, que, pour ce jour qui tombait précisément au 14 juillet, tout serait terminé, qu'il l'avait déjà fait annoncer dans le Moniteur, lorsque son frère vint lui rendre compte des difficultés qui existaient encore. Il en résulta des reproches très vifs, faits au cardinal en ma présence, lorsque nous nous trouvȧmes ensemble à dîner chez le Premier Consul. Interpellé par celui-ci, je cherchai, autant qu'il dépendait de moi, à les rapprocher l'un de l'autre, et à concourir ainsi à un arrangement qui rétablit le culte catholique dans toute la France, et prévient de nombreux malheurs en Italie. La difficulté consistait surtout dans la manière d'exprimer ce rétablissement. Le Consul insistait à ce qu'il fût spécifié que le culte serait soumis à l'inspection de la police; le cardinal alléguant de son côté, que, dans tous les pays catholiques, rien ne se faisait à cet égard que conformément aux intentions du gouvernement, mais que cependant le Pape, qui de fait n'y mettait pas le moindre obstacle, ne pouvait pas se relacher de ses droits par les expressions dont on se servirait, soit dans la convention, soit dans la bulle. Il voulait, en conséquence, que la suprématie du gouvernement fût passée sous silence'. Enfin, à la suite d'une nouvelle conférence qui eut. lieu le 15, on tomba d'accord, moyennant l'expression « en se conformant aux règlements de police nécessaires à la tranquillité publique »; et la convention fut signée, de la part du Pape par le cardinal Consalvi, Mgor Spina et le Père Caselli; et, de la part de la France, par les trois plénipotentiaires susmentionnés2. La préséance du Pape a été observée dans les deux exemplaires. de la convention, de manière que tous les plénipotentiaires ont signé dans la même colonne : en premier lieu le cardinal, ensuite Joseph Bonaparte, puis Mgor Spina, le conseiller d'état Cretet, le Père Caselli et enfin l'abbé Bernier. Le cardinal n'ayant pas

1 Cf. le récit de Consalvi, dans sa dépêche du 46 juillet 1801 (t. III, p. 243). * Le 12 juin 1802, lorsque L. de Cobenzl, revenu à Vienne, y reçut du nonce, Mgor Severoli, la communication officielle de la publication du concordat quanto a sè, disse, di rallegrarsene moltissimo, tanto più che non lo pareva vero che l' Emo Consalvi avesse potuto ottener tutto ciò che aveva ottenuto, non ostanti gli ostacoli che esistevano a Parigi nel tempo della sua negoziazione» (Journal de Severoli).

3 Voir t. III, p. 219.

cru pouvoir me donner copie de l'acte avant qu'il n'ait été ratifié, je dois me borner à en joindre ici l'extrait, que j'ai fait de mémoire sur des notions qui me sont parvenues par des voies tout à fait indirectes. Le cardinal n'attendra pas ici l'arrivée des ratifications, sa charge de secrétaire d'État exigeant sa présence à Rome. Il laissera ici Mgor Spina pour y soigner les intérêts du Saint-Siège. Le rétablissement du culte catholique en France produira sans doute un fort bon effet pour le gouvernement actuel, le gros de la nation étant dans le fond du cœur attaché à la religion, et les contradicteurs se bornant aux soi-disant philosophes, presque tous concentrés dans la capitale.

Le 14 juillet, anniversaire de la Révolution, a été destiné à célébrer en même temps le rétablissement de la paix entre Sa Majesté et la République française. Le Premier Consul, entièrement rétabli de son indisposition, était venu quelques jours d'avance s'établir aux Tuileries, où il est encore. Je l'avais vu au spectacle dans sa loge, où par grand extraordinaire il m'avait fait conduire par son frère, mais sans qu'il y ait été question d'affaires. Au 14 juillet, il y eut grande parade, et après cela audience chez le Premier Consul pour le corps diplomatique. Bonaparte, en faisant mention de l'objet de la fête, en prit occasion pour me témoigner sa vive satisfaction sur le rétablissement de la paix, et son ardent désir d'entretenir la meilleure intelligence entre les deux gouvernements; à quoi je répondis, au nom de notre auguste Maître, par des assurances entièrement réciproques... Il y cut ensuite un grand diner chez le Premier Consul, de deux cent quarante couverts, auquel furent invités tout le corps diplomatique et les étrangers de distinction. Le soir, toute la ville et les Champs-Élysées furent illuminés; il y cut grand feu d'artifice, et toutes sortes de divertissements pour le peuple. La veille, les spectacles de Paris avaient été donnés gratis. Tout s'est passé avec l'ordre le plus parfait, quelle qu'ait été l'affluence. Depuis l'heure de sept heures, les voitures avaient été interdites. Je me suis promené longtemps à pied, avec Joseph Bonaparte et quelques autres membres du gouvernement; et, quoique nous ne pussions pas être recoanus, nous n'avons éprouvé aucun embarras de la foule. Le premier Consul avait été au spectacle gratis de l'Opéra, où on l'a fort applaudi; mais il n'a pas paru à

la fète du soir......

« PreviousContinue »