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to the fourth day of July, in the year one thousand eight hundred and fifty-four.

Done at the city of Bruni on this twenty-third day of June, Anno Domini one thousand eight hundred and fifty, and on the thirteenth day of the month Saaban, of the year of the Hegira one thousand two hundred and sixty-six.

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XXIX.

Actes relatifs à la séparation de l'église hellénique du patriarchat de Constantinople.

Avant la révolution qui délivra la Grèce de la domination ottomane, le patriarche et le saint synode de Constantinople exerçaient le suprême pouvoir ecclésiastique sur les districts qui constituent actuellement le royaume de la Grèce. Pendant la guerre de l'indépendance, ce pouvoir cessa de fait; les Grecs ne reconnaissaient aucun acte d'une autorité qui agissait sous l'influence de leurs ennemis. Cependant, en février 1828, le patriarche et le synode de Constantinople s'adressèrent au gouvernement grec pour rétablir les anciennes relations entre la Grèce et le trône patriarchal.

La réponse que le gouvernement fit à cette demande est la base de l'indépendance ecclésiastique de la Grèce. pourquoi nous la reproduirons ici.

C'est

Cette indépendance trouva une expression plus formelle encore dans l'article 1er de la Déclaration du 4 août (23 juillet) 1833, concertée entre le roi et les hauts dignitaires ecclésiastiques convoqués à Nauplia, pour donner leur avis sur la constitution d'une église grecque indépendante. Cette déclaration se trouve dans le Nouveau Recueil de Mr. de Martens Tom. XII. p. 565.

Cependant l'indépendance de l'église bellénique, confirmée par la constitution grecque de 1843, resta privée pendant dix-sept ans, de la reconnaissance de l'ancienne église, représentée par le patriarche et le synode de Constantinople. Cette reconnaissance, jugée superflue par les théologiens qui revendiquaient en faveur du pouvoir temporel le droit de décréter l'indépendance de l'église, était reconnue nécessaire par la masse des fidèles pour constituer une église canonique. C'est pourquoi le gouvernement grec entama des négociations avec le patriarche de Constantinople et consentit en 1850 à un traité, qui ne concède à l'église hellénique l'in

dépendance que sous certaines réserves. Ce traité, rédigé sous la forme d'un acte unilatéral, porte le nom de touós ou bulle. Nous donnerons ci-dessous le premier et le dernier acte sur lesquels l'indépendance de l'église hellénique repose.

1.

Réponse du Gouvernement grec à la lettre du Patriarche et du synode de Constantinople demandant la réunion de la Grèce à l'église de Constantinople. Signée à Poros, le 28 mai (9 juin) 1828.

La lettre que Votre Sainteté, conjointement avec le saint Synode, a adressée dans le mois de Février aux Primats, au Clergé, aux Grecs notables, ainsi qu'à tout le reste de Chrétiens habitans du Peloponnèse et des Iles de la mer Egée, de tout rang et de toute classe, avait déjà paru dans les feuilles publiques de l'Europe entière, sans en excepter celles de la Grèce, lorsqu'en dernier lieu les archevêques métropolitains de Nicée, de Calcédoine, de Larisse et de Janina, ainsi que le grand vicaire de l'Eglise patriarchale sont venus à Poros, où Nous nous trouvons actuellement. Le lendemain de leur arrivée ils ont été invités à se rendre auprès de Nous, et notre entrevue a eu lieu le 22 Mai (3 Juin) en présence des officiers supérieurs des forces navales que les puissances alliées tiennent en station dans ces passages.

Quelques pénibles que fussent Nos présentimens, cependant combien Notre douleur ne s'est-elle pas encore accrue, Nous ne saurions le dissimuler à Votre Sainteté, quand Nous avons enfin acquis la certitude, que la mission de ces Prelats n'avait pour but que de Nous remettre la lettre du mois de Février, et de Nous exhorter en même-temps de la manière la plus pressante à leur faire au moins espérer, que la nation grecque se conformerait aux conseils que Votre Sainteté lui donne.

En recevant cette lettre de leurs mains, Nous leur avons exposé avec une entière franchise les motifs, pour lesquels la démarche qu'ils venaient de faire ne pouvait avoir aucune suite, et moins encore de résultat analogue

aux voeux que forme Votre Sainteté. Les archevêques dépositaires de Votre confiance Nous ayant exprimé le désir d'être porteurs d'une réponse écrite, Nous n'hésitons pas à la leur donner dans les présentes. Elles renfermeront scrupuleusement les observations que nous avons articulées de vive voix dans l'entrevue du 22 Mai (3 Juin).

Nous sentons trop profondement tous les égards que Nous devons à la situation de l'Eglise et à Votre Sainteté pour Nous permettre de résumer le contenu de sa lettre, et pour discuter les conditions, dont l'accomplissement ferait entrevoir à V. S. en faveur de la Grèce un avenir tel que l'exigent ses longues calamités, un avenir surtout qui lui offrirait des garanties de repos et de sécurité. Nous nous bornerons à appeler l'attention de V. S. et du St. Synode sur celles de ces garanties, que la Grèce a déjà obtenues de la justice et de la bienveillance chrétienne de LL. MM. I. et RR. le Roi de la Grande-Bretagne, le Roi de France et l'Empereur de

Russie.

Nous la prierons aussi d'arrêter dans un pieux recueillement ses saintes méditations sur les miracles, par lesquels le Seigneur dans sa miséricorde a, de tout temps et notamment dans ces dernières années, sauvé ce peuple. Cerné et attaqué d'un côté par des armées formidables, séduit de l'autre par tous les prestiges à l'aide desquels la malveillance et la perfidie égarent la faiblesse humaine; livré aux conseils de l'inexpérience, poussé souvent jusqu'au bord de l'abîme, ce peuple existe encore, et il n'existe que parceque Dieu lui a accordé la grâce de trouver dans sa foi chrétienne la force de combattre, le courage de souffrir avec persévérance et la détermination de périr plutôt que de se soumettre au joug que ces pères ont subi, mais qu'ils n'ont jamais accepté.

Le sort de la Grèce est donc l'oeuvre de la providence. Les hommes ne doivent que respecter ses décrets. Les Grecs en sont convaincus aujourd'hui plus encore que jamais, puisqu'ils touchent au terme de leurs infortunes, et que leurs voeux et leurs espérances vont s'accomplir. Cette conviction est unanime et universelle. Ni les Primats, ni le Clergé, ni les Notables, ni le peuple, auxquels V. S. s'adresse, n'en ont et ne peuvent en avoir une autre sans se dénaturer, sans cesser d'être hommes et chrétiens. Trop de sang a été versé, trop d'existen

ces ont été détruites durant les huit années de guerre et de désastres, qui ont désolé ce pays pour qu'il soit jamais possible d'y rétablir un ordre de choses quelconque qui ait pour base le passé.

Il en eût été autrement si le martyre du St. Patriarche Grégoire, de plusieurs Pères du St. Synode et des hommes les plus distingués de la nation n'avait donné à la Grèce la mesure de ce qu'elle se devait à elle-même pour se soustraire à l'extermination, dont elle a été menacée depuis le mois de Mai de l'année 1821 jusqu'au 6 Juillet de l'année dernière. Le désespoir lui a prêté des armes, et elle s'est défendue. Ses ennemis ont conjuré sa perte, et toutes leurs combinaisons n'ont fait que contribuer à son salut. Son arrêt de mort allait être signé, parcequ'en se conformant aux lois impérieuses de sa situation, elle avait contracté devant Dieu et les hommes l'engagement sacré de vivre libre sous la sauvegarde de ses droits, et enfin le traité de Londres a donné une sanction solennelle à cet engagement inviolable.

Il Nous serait superflu d'entrer ici dans d'autres explications. Le témoignage des faits, qui sont sous les yeux de tout le monde, Nous en dispense. Nous devons, au nom et de la part de la nation qui Nous a confié la direction de ses intérêts, prier V. S. de Nous accorder ses bénédictions et de Nous croire invariablement attachés aux principes de notre sainte religion. Nous nous estimerons heureux toutes les fois, qu'il plaira à Dieu de mettre V. S. dans une position, où elle puisse Nous faire jouir des biens qu'elle doit à tous les fils de la sainte Eglise, dont elle est le chef.

Nous remettons les présentes aux Archevêques Metropolitains de Nicée, de Calcédoine, de Larisse et de Janina, ainsi qu'au Grand Vicaire de l'Eglise Patriarchale, et Nous finissons en exprimant encore une fois les regrets, que Nous éprouvons de ne pouvoir rendre fructueux les efforts qu'ils ont fait pour exécuter les ordres, dont V. S. les a chargés.

Poros, le 28 Mai (9 Juin) 1828.

Le Président J. A. Capodistrias.
Le Secrétaire d'Etat S. Tricoupis.

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