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Le Rapporteur ajoute que les dons offerts par la Chambre ont été reçus avec reconnaissance, et qu'ils seront consacrés à l'emploi qu'elle a indiqué dans sa sollicitude.

La Chambre ordonne l'impression de ce rapport au nombre de 6 exemplaires, l'envoi aux départements et aux armées, et l'affichage dans Paris.

LE RAPPORTEUR de la Commission centrale nommée pour la révision des Constitutions, propose à la Chambre de discuter, en bureaux, les principales observations qu'a fait naltre le projet d'acte constitutionnel.

Ces observations rédigées, seraient renvoyées à la Commission des neuf, qui en ferait l'objet d'un examen approfondi, et en présenterait le résultat à l'assemblée.

La Commission a pensé que cette marche était de nature à ménager beaucoup de temps. La Chambre, après quelques moments de discussion, adopte la proposition de sa Commission; elle arrête qu'elle se réunira ce soir à huit heures en séance générale, et se retire dans ses bureaux.

La Chambre rentre en séance à huit heures du soir.

Il est donné connaissance d'une lettre du sieur Gondonville de Montriché, qui demande qu'on assigne à chaque légion de la garde nationale parisienne une portion des retranchements du Midi à défendre, en cas d'attaque de la part de l'ennemi.

On demande le renvoi de la lettre à la Commission de Gouvernement.

M. LE PRÉSIDENT, devant communiquer incessamment avec les membres de la Commission, se charge de la leur remettre lui-même.

La Chambre entend la lecture d'une Adresse présentée au nom de l'armée qui campe à la Villette sous Paris,

Suit la teneur de l'Adresse :

Représentants du peuple,

Nous sommes en présence de nos ennemis. Nous jurons, entre vos mains et à la face du monde, de défendre jusqu'au dernier soupir la cause de notre indépendance et l'honneur national. On voudrait nous imposer les Bourbons, et ces princes sont rejetés par l'immense majorité des Français. Si on pouvait souscrire à leur rentrée, rappelez-vous, Représentants, qu'on aurait signé le testament de l'armée qui, pendant vingt années, a été le palladium de l'honneur français. Il est, à la guerre, surtout lorsqu'on l'a faite aussi longuement, des succès et des revers. Dans nos succès, on nous a vus grands et généreux; dans nos revers, si on veut nous humilier, nous saurons mourir.

Les Bourbons n'offrent aucune garantie à la nation. Nous les avions accueillis avec les sentiments de la plus généreuse confiance, nous avions oublié tous les maux qu'ils nous avaient causés par leur acharnement à vouloir nous priver de nos droits les plus sacrés. Eh bien! comment ont-ils répondu à cette confiance? ils nous ont traités comme rebelles et vaincus. Représentants, ces réflexions sont terribles, parce qu'elles sont vraies.

L'inexorable histoire racontera un jour ce qu'ont fait les Bourbons pour se remettre sur le trône de France; elle dira aussi la conduite de l'armée, de cette armée essentiellement nationale; et la postérité jugera qui mérita le mieux l'estime du monde.

Au camp de la Villette, le 30 juin 1815, à trois heures après-midi.

La Chambre, après la lecture, manifeste l'éclatante satisfaction avec laquelle elle reçoit l'expression des sentiments de l'armée.

UN MEMBRE demande que l'Adresse soit imprimée au nom

bre de six exemplaires pour chaque membre; qu'elle soit envoyée aux départements et aux armées, et affichée en placards dans la capitale.

UN AUTRE MEMBRE propose à la Chambre de déclarer qu'elle est unie d'esprit et de cœur avec l'armée et avec la nation.

D'AUTRES désirent que le Président de la Chambre, en adressant à l'armée, en la personne de son chef, l'extrait du procès-verbal où sa délibération est consignée, exprime en même temps, dans une lettre particulière, les sentiments honorables qui ont éclaté dans la Chambre, et dont tous les cœurs sont pénétrés pour l'héroïque dévouement des défenseurs de la patrie et de l'indépendace nationale.

M. LE PRÉSIDENT rappelle ces diverses propositions, et les soumet à la délibération de la Chambre qui les adopte avec acclamation.

UN MEMBRE, après quelques observations sur les résultats salutaires qu'on doit attendre des mesures adoptées, demande qu'il soit fait un message à la Commission de Gouvernement pour l'inviter à rendre compte des évènements militaires qui se sont passés depuis deux jours et qui se passent habituellement sous les murs de la capitale. Il désirerait aussi que la Chambre fût instruite du résultat, tel qu'il peut être aujourd'hui, de la mission des Représentants envoyés, soit comme ambassadeurs auprès des Puissances alliées, soit comme négociateurs au quartier-général ennemi.

UN AUTRE MEMBRE rappelle que la Commission de Gouvernement est chargée d'envoyer à la Chambre le bulletin journalier des évènements militaires et politiques qui sont de quelque importance : il croit qu'il serait difficile et même dangereux que certains détails d'opérations, que certains faits

fussent habituellement divulgués; il voudrait, d'un autre côté, qu'il fût pris des mesures pour faire exactement connaître à l'armée les actes de la Chambre qui l'intéressent, et qui ont pour objet la défense de la cause commune.

· La Chambre consultée passe à l'ordre du jour sur la première proposition.

M. LE PRÉSIDENT invite MM. les Commissaires de la Chambre qui n'ont pu visiter le corps du général Vandamme, récemment arrivé, à retourner à l'armée pour y continuer leur honorable mission.

La séance est suspendue jusqu'au lendemain, après les opérations des bureaux.

Signé : BEDOCH, Ch.-L. CLÉMENT (du Doubs), secrétaires.

:

PRÉSIDENCE DE M. LANJUINAIS.

Continuation de la séance permanente.

2 juillet 1815.

M. DUPONT, l'un des Vice-Présidents, occupe le fauteuil. -La Chambre entend la lecture du procès-verbal de la séance de la veille. La rédaction en est adoptée.

Il est donné connaissance de diverses lettres adressées par les sieurs Goujet, ex-adjudant-sous-officier; Jouf de Maisons, ex-ingénieur du cadastre ; Desplaces, ex-lieutenant de vaisseau, qui, tous, demandent à prendre les armes pour la défense de la capitale.

La Chambre arrête qu'il en sera fait mention hono rable au procès-verbal, et que les demandes seront ren voyées au Gouvernement.

Le directeur du journal l'Indépendant écrit qu'il a fait hommage à la Chambre de 400 exemplaires de la feuille qui contient les actes dont la Chambre a ordonné l'impression et la publication.

La Chambre ordonne qu'il en soit fait mention honorable au procès-verbal.

UN MEMBRE saisit cette occasion de rappeler la proposition déjà faite d'envoyer journellement aux départements et aux armées un extrait du procès-verbal de la Chambre.

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